odt les rires des enfants se poursuivant dans les dédalles de rues, laisse un goût nostalgique à Nam Hi. L'année dernière, elle n'était encore qu'une simple lycéenne, s'amusant à courser ses amis dans les rues de Busan. Cette année, elle est une étudiante à l'université. Son regard se pose sur les devantures des différents magasins en soupirant. La ville est différente et si ressemblant en même temps. Elle se perd dans ses souvenirs ne remarquant pas les quelques gouttes d'eau qui s'écrasent sur les pavés des trottoirs.  

La pluie s’intensifie, Nam Hi cherche dans la rue un lieu où s'abriter. Elle aurait dû prendre le parapluie, il va râler ce soir lorsqu'il va comprendre qu'elle s'est retrouvée prise par le rideau d'eau. Elle pourrait rentrer, attraper un métro ou un bus. Mais son regard se pose sur une galerie, sa curiosité ayant prit le pas sur sa survie. Elle court dans les rues avant de pousser les portes dans un grand fracas. L'étudiante enlève sa veste totalement trempée, et cherche dans son sac de cours quelque chose pour essuyée ses cheveux; sauf qu'il n'y a rien.

" Excusez-moi " dit-elle d'une voix douce à un homme, certainement un employé de la galerie. " Où sont les toilettes ? " Ses cheveux sont dégoulinants et ses dents se mettent à s'entre-choquer.  Elle sourit faiblement, tout en frictionnant ses bras pour essayer de récupérer de la chaleur. Shin Ya va la tuer si elle tombe malade mais si elle est malade, il sera au petit soin pour elle, et elle pourra l'utiliser comme oreiller pour dormir. Surtout qu'ils savent tout les deux qu'elle est sujette aux cauchemars lorsqu'elle fait de la fièvre.

" Je m'excuse pour les traces d'eau." elle baisse son regard pour voir une flaque autour d'elle. " Je nettoierai  après. " elle papillonne des yeux avant d'éternuer. Surprise, elle met une main devant son nez. " Pardon. " Et Nam Hi qui passe son temps à dire qu'elle est une adulte, ressemble à une collégienne à cet instant, attendant simplement qu'un adulte s'occupe d'elle.

odt La journée se fait longue, et les clients se font rares. Adossé contre le bar, Ren regarde d’un air à demi endormi la seule cliente restante, qui finit par lui faire un joli sourire avant de s’éloigner. Il s’étire, baille, se demande s’il fait mieux d’adresser la parole à Jisoo qui, pas loin, s’active à laver les verres… Et finit par abandonner. Aucune envie de démarrer une dispute, pas alors qu’il a à peine fermé l’oeil de la nuit, à cause, et toujours à cause de Giulietta. C’est pas de ma faute si elle est trop compliquée… se dit-il intérieurement, en essayant d’arrêter de faire du sens de ces mots. De ce qu’il lui semble avoir compris de ses mots. Est-ce que Giu, toutes ses années, l’aurait… Non. Hors de question. ça ne serait pas logique. Et pour se remettre les idées en place, Ren se met une petite claque, à laquelle Jisoo réagit par un “j’aurais pu m’en occuper pour toi.”

Il l’ignore, s’éloigne en direction de la galerie, pensant que la compagnie d’Erin, au moins, pourrait l’occuper un peu. Seulement, alors même qu’il s’apprête à monter les escaliers pour rejoindre le bureau de la patronne, une jeune femme trempée l’arrête dans ses pas. Pris de court par son apparence, Ren cligne des yeux bêtement et la regarde des pieds à la tête. Elle a fait un plongeon dans la piscine, avant de venir ? Et ce n’est finalement que quelques secondes plus tard que le bruit de la pluie contre les carreaux lui font comprendre la situation. Dieu. Il est encore plus à la masse que d’habitude…

Face à la question de l’inconnue, Ren pointe le doigt en direction des toilettes, et garde tout de même un regard assez inquiet sur elle. A la voir, comme ça… on dirait un petit enfant sans défense. Quel âge doit-elle avoir… Quatorze ans ? Quinze ? Il ne l’imagine pas, en tout cas, plus loin que le début du lycée. “C’est rien, il n’y a personne de toute façon alors, ça me donne quelque chose à faire…” répond Ren, prêt à récupérer sa serpillière pour venir s’en occuper. L’éternuement de l’inconnue le fait sursauter. “Attends…” commence Ren en attrapant doucement son bras pour la tirer à l’intérieur du café. “Jisoo, prépare un chocolat. Tu aimes le chocolat ?” vient-il demander à la jeune femme, en l’obligeant à s’asseoir sur l’une des chaises. “Passe moi une serviette” lance-t-il à Jisoo, qui lui répond de le faire lui même. En grognant, Ren passe rapidement derrière le comptoir pour trouver quelque chose à mettre sur la tête de l’inconnue et en prime, un plaid pour la recouvrir. Finalement, Ren s'assoit sur la chaise face à elle, de l’autre côté de la petite table ronde. Un soupir lui échappe. “ça va ? tu n’as pas froid ?”