Il se hait. Et il se hait deux fois plus de la façon dont il se comporte avec elle. Souvent, alors qu’il vient de lui envoyer un sms, il se relit et fait une grimace de voir des mots qui jamais ne sortiraient de sa bouche, jamais ne seraient tapés de ses doigts avec une autre personne. Alors pourquoi ? Il n’a pas d’intention particulière. Il ne fait pas exprès de mentir pour qu’elle l’aime bien. Même si, il suppose qu’au fond de lui, il a vraiment envie qu’elle l’apprécie. Une preuve peut-être que tout son être n’est pas fondamentalement pourri, et qu’on peut en sauver encore une petite partie. Comme trouver un oiseau avec une aile blessée et le ramener chez soi, sentir qu’on peut faire quelque chose de bien en s’en occupant jusqu’à pouvoir le libérer vers le reste de sa vie. Il ne veut pas comprendre, y penser. Lorsqu’il se surprend dans une boucle de ruminations, il l’arrête rapidement en passant à autre chose. S’il peut aller voir quelqu’un, il le fait. Lorsqu’il est seul, c’est un peu plus compliqué. Ce qu’il hait être seul, plus que tout au monde. Il ne veut pas s’avouer que d’avoir une personne si fondamentalement bonne attentionnée envers lui crée de la chaleur dans son coeur, dans sa poitrine, alors qu’il évolue dans ce monde en s’affirmant mort de l’intérieur.

Il aurait dû s’arrêter aux messages. Ils se sont vus quand même, quelques fois. Mais lorsqu’il est allé à l’université, sur un coup de tête, après ses examens dont elle lui avait indiqué la fin quelques jours plus tôt, le spectacle ne lui a pas été agréable. Au final Max ne sait même pas qu’il est venu, qu’il allait peut-être même la féliciter, lui dire qu’elle avait fait du bon travail, qu’ils auraient pu aller manger quelque chose et prendre quelques verres de soju en célébration. Il y avait quelqu’un d’autre à sa place, et il ne pouvait pas lui en vouloir. Junho ne le connaissait pas, mais après il ne connaît pas tout Busan, la ville est grande. Et il était reparti les mains dans les poches, sans même dire salut à Max. La façon dont elle a pris le visage de l’inconnu entre ses mains l’avait profondément perturbé, lui avait rappelé soudainement qu’elle n’était pas exactement un véritable enfant, qu’elle avait vingt ans. Pour ce qu’il en savait, elle pouvait être aussi débauchée que Soojin puisqu’elles avaient le même âge, même si Junho en doutait fortement. Et puis ce n’était pas ses affaires. ça ne le regardait pas. N’empêche qu’il n’avait pas su comment prendre l’information, comment réagir, et il était juste parti.

Sauf que voilà. Trois jours à ne lui envoyer aucun message, c’est bizarre mais ça commence à le frustrer grandement. Il a besoin de sa dose d’arc en ciel et de licornes, ses paillettes et son aegyo, et il a bien tourné deux heures autour des machines à laver au magasin avant de décider de se rendre à l’université après la fin de son shift. Il sait qu’elle finit aux alentours de cette heure là, de ce qu’il en a compris, avec un peu de chance il la croisera lorsqu’elle sortira.. Ou pas, d’ailleurs. S’il ne la trouve pas, ça sera le destin, un signe qui lui indiquera qu’il ne faut pas qu’il insiste. Il ne sait pas à quoi il joue. Rien de ce qu’il fait n’a de sens avec Max, sûrement car il n’a jamais connu de fille aussi détachée de la réalité qu’elle, dans une incarnation même de la pureté et de l’innocence. Sauf que peut-être que son idée est totalement fausse, il s’en est bien rendu compte en la voyant la dernière fois.

Il a dénoué sa cravate et l’a fourré dans sa poche, s’est assis sur les marches du bâtiment. Il ne fait pas vraiment chaud. Alors il a enfilé son manteau, les mains dans les poches. Que t’es bête, qu’est-ce que tu fous là. Tu n’as vraiment rien à faire de ta vie. se dit-il en fermant les yeux, attendant que les étudiants sortent de cours.

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On n’allait pas se mentir, ces dernières semaines avaient été intenses. Les premiers examens de l’année avaient été terriblement stressants et éprouvants. Fort heureusement, Max s’en était plutôt bien sortie. Comme quoi, même les soi-disant simples d’esprit pouvaient gérer le steak, pas vrai ? Il faut dire que le soutien de son entourage avait été d’une grande aide dans sa période d’intense révision. Ses plus proches amis, sa famille… et même ceux qu’on ne soupçonnait même pas. Junho - le fameux vendeur d’électroménager qui lui avait sauvé la mise le mois précédent – avait beaucoup communiqué avec elle par message pendant tout ce temps. Ils s’étaient même revus quelque fois après la fin de leur journée respective. Du coup, ils étaient en quelques sorte… amis ? La petite poupée ne pouvait que sourire malicieusement en pensant cela. Junho était quelqu’un de particulier. Derrière ses airs un peu grognons de loup solitaire et sérieux se cachait quelqu’un de particulièrement gentil, prévenant et adorable. Elle aimait sa façon d’être sans même se douter que ce comportement n’était réservé qu’à elle et elle-seule. Elle l’appréciait beaucoup. Vraiment beaucoup.

Seulement, son silence radio qui durait quelques jours à présent la rendait quelque peu inquiète. Aujourd’hui était le dernier jour de cours avant les congés scolaire et elle espérait avoir des nouvelles de lui. C’était bizarre que, d’un seul coup, Junho s’arrête de lui parler. Il n’avait même pas répondu à son message où elle lui disait avec joie avoir certainement réussi ses partiels. Peut-être qu’elle devrait voir s’il était à la boutique ? C’est ce que Max se dit, avec une bouille déterminée lors de sa dernière heure de cours.

Sauf que contre toute attente, le jeune homme était venu de lui-même à elle. Reconnaissant son dos tandis qu’il se tenait assis sur les marches, un petit air ébahis sublima son visage de poupée. A pas de loup, elle s’approcha de lui et mis sa tête au dessus de la sienne. L'un des pompons de son écharpe rencontra doucement le nez du plus vieux et c’est avec une voix tendre et jolie que Max murmura, une fois que Junho eut relevé son visage vers le sien : « Oppa !~ ». Son oppa préféré, d’une certaine façon. Sans pouvoir s’en empêcher, ses petites joues rosirent de bonheur alors qu’un beau sourire étirait sa bouche de bébé. Elle était heureuse de le voir là.

« Quelle jolie surprise ! Que fais-tu ici ? J'suis trop contente ! » Il était venu pour proposer des micro-ondes aux étudiants, banane… « J’allais venir voir si tu n’étais pas à ton magasin. » Parce qu’elle commençait à se faire du souci pour lui, mine de rien. Cela se vit d’ailleurs sur son visage qui parut légèrement anxieux. Ses petits sourcils se froncèrent «Tu n'me répondais plus… Tu vas bien ? » Demanda t-elle tout en finissant par changer de position pour venir s’agenouiller face à lui. Inquiète, ses petits doigts vinrent se glisser sous la frange brune du plus vieux afin de mesurer le degré de chaleur. « T’es pas malade ? » Visiblement non et pourtant... il n'avait pas l'air dans son assiette. Embêtée de le voir comme ça, Max ne put que prendre un air soucieux. Il la regardait étrangement... « ...Oppa? »

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Il n’a pas à attendre bien longtemps. La sortie des élèves a l’air parfaitement calculée, et quelques jeunes passent devant lui, certaines laissent des regards le fixer de haut en bas. Il a l’habitude. Et malgré le fait qu’il ait plusieurs filles avec qui il partage son lit de temps à autre, Junho est loin d’être un fin dragueur : au contraire. Il ne baratine pas, il ne tourne pas autour du pot, il va directement là où il faut aller. Passer trois cent ans à faire des sous entendus, non merci. S’inventer une vie imaginaire pour que la fille soit en pâmoison pour l’amener dans son lit, non merci. Il n’use jamais d’illusions pour s’amener de l’attention, et peut ainsi au moins être fier d’être dans la catégorie des “connards” qui ne font pas exprès de faire mal aux autres. Il n’en retire pas du plaisir, d’être comme ça.

Il sursaute, en sentant Max se pencher par dessus son épaule. “Bonjour toi” lui répond-il sans pourtant esquisser un sourire, même si son visage s’adoucit un peu. Max, c’est un peu comme du chocolat. Il réfléchit une seconde à une raison pour sa venue ici, mais il se rend compte qu’il n’en a pas trop de précise, au final. “Pourquoi est-ce que tu viendrais jusqu’à là bas ?” demande-t-il sincèrement. Il ne se dit pas que trois jours sans signe pourrait l’inquiéter, ce n’est pas tant de temps après tout, et il lui est inconcevable qu’on puisse vraiment penser à lui sans intention cachée. Il se renfrogne un peu et ne répond pas non plus à son “ça va bien ?”, ne trouvant pas de réponse sincère à lui donner. Et ce qu’il déteste bien plus que tout au monde, c’est le mensonge. Il ne veut pas non plus briser son petit coeur. Il souffle alors qu’elle vient poser sa petite menotte contre son front et la regarde dans les yeux alors qu’elle vérifie sa température. “Non.. Toujours pas. Je prie tous les matins pour, pourtant” dit-il avec un demi sourire, se référant au fait qu’il aimerait bien profiter d’un congé maladie. “Ah, ne me regarde pas comme ça. Je n’ai rien !” déclare-t-il en se relevant, la tirant par le poignet pour qu’elle se redresse également. “Allez viens. J’ai faim. Je suis tellement généreux aujourd’hui que je te paie le barbecue. Ne suis-je pas ton oppa préféré ?” demande-t-il à demi blagueur. N’empêche qu’il aime bien interagir comme ça avec elle. Il y a un peu de son sarcasme habituel, mais il est enrobé de sucre. Juste pour elle. Il commence à marcher à côté d’elle, fourre ses mains dans les poches de son manteau. “Tu as fêté la fin des examens avec ton copain ?” Subtil ? Pas vraiment. Mais Max est le genre à ne pas se questionner à deux fois sur les intentions des gens. C’est aussi pour ça qu’elle est aussi douce.

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Pourquoi elle irait jusqu’à son magasin ? Cette question la fit joliment arquer un sourcil. « Ben… pour venir te voir ? » Répondit-elle de façon adorablement hésitante, joliment incrédule. Elle ne comprenait pas. Cela paraissait si surprenant que ça ? Oppa était plutôt étrange aujourd’hui. Est-ce qu’il avait de la fièvre ? Illico presto, Max s’empressa d’aller vérifier la température de son ainé. Rien pourtant… Sa petite blague douteuse la fit sourire malgré tout à son tour. « Ne plaisante pas avec ça, Oppa » Le gronda-t-elle alors gentiment, tout en arrangeant les mèches brunes de sa frange suite à son passage, avec délicatesse. Elle l’observa ensuite, pas spécialement convaincue pour l’état de son nouvel ami. Ses yeux de chiot le scrutèrent d’un air penaud, comme si quelque chose n’allait pas mais que Junho ne voulait pas lui dire. Fatalement, il s’emporta un peu. Gentiment bien sur… mais bon, le regard mignon d’une Max soucieuse, c’est perturbant. En le voyant se lever, la plus jeune s’empressa dire vivement « J’suis désolée ! C’est juste que… Wooooh ! » Pas le temps de terminer sa phrase. Déjà embarquée par la main du jeune homme qui entoura son poignet, elle fut rapidement redressée à son tour. Ce qu’il en avait de la force, le Junho.

Et là, grosse surprise de folie. Une proposition de rêve. Lorsque le plus vieux mentionna le terme « barbecue », les yeux de la belle se mirent à pétiller de joie. « OH MON DIEU. C’EST VRAI ? » S’exclama-t-elle avec un grand sourire, complètement emballée par cette excellente idée. « Le meilleur de tous ! J’ai tellement faim en plus... T’as dit le mot magique ! TROP BIEN ! » Ah~ ça est, on ne la tenait plus. Il faut dire que Max est un véritable ventre sur patte. « Merci oppa…. Mais, je veux quand même participer un peu aussi hein ? » Hors de question qu’il paye tout, forcément. Elle était tenace sur le sujet. « J’espère qu’il y aura du bœuf épicé.~» Sifflota-t-elle tout en trottinant à ses cotés, tellement solaire et colorée par rapport à la tenue sobre qu’il portait. Un véritable contraste. Elle n’avait même pas remarqué le regard de certains étudiants posé sur eux. Leur relation avait tout d’un Daddy venant chercher sa Babygirl. Faut dire qu’on ne se douterait pas qu’un aussi beau garçon puisse venir pour elle… On pouvait sentir la jalousie de certaines à des kilomètres… mais comme toujours, Max ne voyait rien.

Puis, sur le chemin, Junho posa une question qui la surprit beaucoup. « Co… Copain ? » Alerte joues en feu, instantanément. Comment te dire qu'elle n'en a jamais eu? « Euh non… pas copain. » Expliqua-t-elle de façon évasive, avec une tendre timidité… ne réalisant pas qu’elle semblait plus que douteuse sur le coup « Mais j’ai fait la fête, oui » Avec ses frères et des amis. Dans un pub où ils avaient dansés et où elle avait rit jusqu’aux larmes à cause des bêtises d’Allen. Souriant d’un air rêveur en repensant à cette soirée mémorable, elle sembla ailleurs, quelques secondes. Revenant cependant vite sur terre, la petite douceur remonta ses yeux de poupée vers le profil du jeune homme « Et toi? Tu faisais quoi de beau ce soir-là? »

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Junho fait un peu la grimace. Il n’aime pas parler des histoires d’argent. Qui paie. Qui ne paie pas. Qui offre. Surtout qu’en vérité, il n’a pas exactement les moyens de se payer de la viande, l’idée lui est venue sur le tas et il n’a pas réfléchi. Seulement, ça le heurte dans sa fierté d’avouer qu’il aimerait bien partager l’addition, financièrement parlant. Du coup, il ne lui laisse pas le choix. “Non, c’est moi qui paie, pour fêter la fin des examens. ça ne marche pas sinon. Tu me rembourseras quand tu seras une grande avocate si ça te chante” dit-il rapidement, se forçant à ne pas sourire face à l’excitation démesurée de la jeune femme pour si peu que de la viande grillée. Il faut dire qu’elle a toujours l’air montée sur ressorts, heureuse de vivre, heureuse de tout. ça le fascine. Comment est-ce possible ? Comment fait-elle ?

La réaction de Max est carrément adorable. On dirait qu’on lui a dit un truc effroyable, ou terriblement cochon, et elle a tout de suite pris la couleur d’une tomate. Est-ce que le sujet la gêne autant ? Malgré ses vingt ans, elle a encore l’air d’être toute jeune. Le fait qu’elle nie la partie “copain” le perturbe. Peut-être qu’ils s’aiment bien, mais ne sont pas en couple. Il n’y a qu’à voir l’air qu’elle a en repensant à la soirée… Elle pense sûrement à ce gars et… “Moi ? Je suis allé voir une amie”. Il ne lui avouera pas qu’il est allé la voir. Qu’il a vu le spectacle d’elle en train de prendre le visage d’un gars entre ses mains, avant d’appeler Soo Jin pour savoir si elle avait du temps. On épargnera les détails à la jeune Max concernant la profession de cette amie et ce qu’ils ont fait toute la soirée, il craint de la perdre totalement.

Junho la mène vers un restaurant pas loin de l’université et demande une table pour deux. Heureusement il n’y a pas beaucoup de clients à cette heure là, sûrement car il est un peu tôt et les gens qui travaillent dans les bureaux n’ont pas encore fini le travail. Tant mieux. Rien de pire que de voir des riches en train de dépenser tout leur argent dans des verres de soju jusqu’à en questionner le but de tant de labeur et d’années passées sur les bancs des meilleures universités.

Le jeune homme choisit une table dans un coin, un peu en retrait et s’y assoit, invite Max à faire de même en face de lui. “J’avais mal compris. J’étais persuadé que tu avais un copain. Va savoir pourquoi. ” lance-t-il alors que l’appareil est allumé devant eux. Il ne devrait même pas parler de ça. Pourquoi insiste-t-il ? Il demande du soju à la serveuse, en même temps ce serait presque une offense pour un coréen de ne pas accompagner son barbecue d’un alcool. Junho ne s’en fait pas trop parce qu’il tient assez bien l’alcool. Et puis ça lui permettra de se détendre un peu. Il vient le servir et elle, trinque et avale son verre d’une traite. Un long soupir lui échappe. Il pince les lèvres. “Mais tu n’as pas un crush ? Un garçon que tu trouves totalement craquant ?”

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Une amie? Oh... Bon. Au moins la belle n’avait pas de regret à avoir. Faut dire qu’elle n’avait pas trop osé lui envoyer de message pour l’inviter à faire la fête aussi par peur de le déranger. Mais au final, ce n'était pas grave vu que Junho avait déjà des projets. « Je suis contente si t'as passé un bon moment. » Dit-elle avec une esquisse angélique et sincère, bien loin d’imaginer la "nature" de ce fameux bon moment. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent au restaurant et s’y installèrent. La petite coréenne tentait de rester calme même si en elle, pleins de mini max sautillaient comme des puces à cause de l’excitation. Les barbecues, elle adorait vraiment ça. Tout en se mettant face de son ainé, la future grande avocate posa son visage entre ses mains et l’écouta sagement parler.

Persuadé qu’elle avait un copain ? Entendre ça lui remit le rose aux joues. Pour toute réponse, Max se contenta de sourire tout en faisant vivement secouer la tête pour lui montrer que non, elle n’en avait pas. Elle n’en avait jamais eu en réalité. Cela pouvait être surprenant, voir, carrément dingue pour certains… Et c’est bien pour cette raison qu’elle se gardait bien de le dire à Junho. Pas qu’il se moquerait mais… Hum. En fait, elle n’en savait trop rien. En réalité, elle était à mille lieux de penser à quoi que ce soit de sentimental, avec qui que ce soit. Ce qui la bottait, c’était rigoler et faire les quatre cent coups avec ses frères et Allen. Oh bien sur, elle avait déjà « craqué » sur certains garçons. Mais à chaque fois, l’histoire s’était tragiquement terminée, de façon plutôt comique. Lorsqu’un de ces gars lui avait porté un minimum d’attention, Max s’était soit évanouie tout en saignant du nez… soit enfuie comme une fusée à l’autre bout du monde. Sans rire, elle était plutôt douée pour courir !

Tout en trinquant avec Junho qui avala d’une traite son verre de soju, la petite poupée tenta d'avoir l'air à l'aise. Sauf que oh mon dieu, mais pourquoi rougissait-elle toujours dans ce genre de conversation? A son tour, elle s’empressa de boire cul sec son propre verre pour se sentir mieux. Une légère grimace trop mignonne puis un soupir. « Bon okay j'avoue tout. Son visage fut tout à coup sérieux et... curieusement serein. Les yeux plantés dans ceux du plus âgé, Max scrutait ce dernier avec une intensité déroutante et imprévisible. « En fait Oppa, je... Tu...? Les secondes semblaient se transformer en heure tant le suspens était à son comble. Comment allait-il réagir? « Je dois te dire que... » Allé Maxou, prends ton courage à deux mains ! « ... que j'ai un profond et très sérieux crush pour... » Pouuuuuuuuur???? «... mon petit frère. » Finit-elle par lâcher, avec un petit air béat.

La façon dont Junho la dévisagea au même moment ne put que les faire bêtement éclater de rire, elle et sa bêtise. « Me regardes pas comme ça, j’ai rien dit de mal oh ! Et puis c’est vrai, regardes : il a douze ans… il est mignon et sournois... quelle fille ne craquerait pas pour lui ? » Haussant les épaules sans perdre son sourire malicieux, elle remercia ensuite le serveur qui leur apporta la viande. « Du bœuf piquant, yay~ ! » Et hop, sur le grill ! Tout en servant quelques légumes et accompagnements au plus vieux elle avoua, timidement : « Désolée, haha. J’suis pas super à l’aise lorsqu’il s’agit de parler de... ces trucs. Je fréquente beaucoup de garçons mais... la plupart sont amis avec mes frères et me voient comme leur p'tite sœur ou tout simplement comme... une sorte de bébé grandeur nature. J’suis pas le genre de fille sur qui on se retourne parce qu’elle est sexy ou tout simplement parce qu'on a envie de l'avoir comme petite-amie. » Et bien… elle osait se confesser sur le sujet ? Une première...« Sauf que c’est pas grave. J’adore ma vie et… de toute façon ça arrivera bien un jour ou l'autre, pas vrai ? » Mais oui, forcément...

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Ca y est, elle va tout lui dire. Sans savoir pourquoi, son ventre se tord dans une sensation plus qu’inconfortable. Il la hait de le regarder ainsi, il se hait de ne pouvoir détourner le regard alors qu’il sait pertinemment que ce qui va sortir de sa bouche, d’une façon ou d’une autre, va lui déplaire. Il plisse les yeux, tout concentré sur ses mots. Il attend la chute. Elle la fait durer. Lorsqu’elle annonce le plus sérieusement du monde “mon petit frère”, Junho en reste comme un poisson hors de l’eau. Il cligne des yeux quelques secondes, répète la phrase, avant de se rendre compte qu’elle vient de faire une blague à laquelle il ne s’attendait pas du tout. Il sait qu’elle n’a pas vraiment fait ça pour se moquer de lui… il le sentirait, non ? Mais tout de même, elle évite le sujet. Un air grognon vient reprendre part de son visage alors qu’il vient s’adosser contre sa chaise, les lèvres légèrement pincées. La viande arrive et il laisse Max s’en occuper, l’appétit l’ayant apparemment quitté tout d’un coup. Il croise même les bras, dans une posture qui se veut boudeuse. Mais c’est qu’il boude vraiment. Il en fait des efforts pour essayer d’aborder le sujet du gars qu’elle tripotait l’autre fois, mais elle semble très réluctante à lui donner la moindre information. Peut-être devrait-il abandonner.

Le fait qu’elle le serve (même avant elle) l’adoucit un peu. Il décroise les bras. Il faudrait qu’elle s’occupe un peu plus d’elle même, pense-t-il. Il a l’impression de jouer le rôle d’homme le plus égoïste au monde face à la femme la plus altruiste. Il ne peut s’empêcher de se sentir coupable de lui voler du temps. Elle reprend la parole, un peu plus sérieusement. “Je pense que tu te trompes” dit-il rapidement, commençant à manger pour ne pas rendre le moment trop solennel. Junho en est persuadé, elle a dû se faire mater par plus d’un homme dans la rue et certains de ses camarades doivent avoir de gros crush sur elle. Elle ne s’en rend pas compte, c’est tout. Il se sent un peu triste. Pense-t-elle vraiment qu’on ne peut pas la voir comme une femme ? Il a l’impression qu’elle est loin de la réalité. Mais il sait que le dire ne suffit pas à changer l’avis de quelqu’un. “Je pense que les gens n’ont pas l’habitude de quelqu’un qui ne joue pas le rôle de ce qu’on se représente comme étant une femme. Tu regardes les filles ? Elles en font des tonnes. Et ça rassure les gars, parce que la sincérité c’est ce qui les repousse le plus.” déclare-t-il en venant lui tendre un morceau de viande, sans y penser. Ben voyons. Tant pis, tant qu’il est là, autant assumer son geste jusqu’au bout. Il soupire. “Mais ne change pas. ça serait trop dommage. Bien sûr que ça arrivera. Tu ne devrais pas t’en faire pour ça.” Même si l’idée qu’effectivement, un garçon s’amourache d’elle et le lui fasse savoir ne lui est pas très agréable. Il retombe dans un certain mutisme, lui même gêné de la situation. Il est rarement sérieux. Mais il se dit que Max le mérite, d’une façon ou d’une autre. Il retourne à sa nourriture, et, les yeux baissés vers l’appareil à barbecue, histoire de ne pas la gêner un peu plus, il finit par déclarer. “Tu es belle. Pas comme un bébé, pas comme un enfant à qui on pince les joues. Tu es belle, de la façon dont les femmes le sont lorsqu’elles ne s’en rendent pas compte. Tu es juste belle.”

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Oui, Max adorait sa vie. Et elle ne cherchait pas à pousser le destin vers une rencontre fortuite. Oh bien sur, dire qu’elle n’y pensait pas serait mentir. Comme toutes les filles, elle aimait regarder des films à l’eau de rose où le gars super cool tombe éperdument amoureux de la fille discrète et dans son monde. Ce scénario cliché qui en faisait rêver plus d’une. La p’tite poupée ne dérogeait pas à la règle. L’amour avec un grand A, elle y croyait certainement. Elle n’avait juste pas la tête à ça. Pas que ça l’embêtait… juste que… ça viendrait quand ça viendrait, non ? Pour le moment, elle était bien comme ça. Elle s’éclatait même, dans cette jolie insouciance. Elle recevait l’affection de beaucoup de monde, ses frères l’adoraient à un point inimaginable… et si elle avait envie de faire des câlins, Allen ouvrait en grand ses bras pour l’accueillir avec un grand sourire et la laissait se ressourcer contre lui. Non, vraiment… Max n’était pas la personne la plus à plaindre sur cette terre. Et elle voulait le faire comprendre au jeune homme face à elle. Même si elle n’était pas vue comme une vraie femme que l’on pourrait désirer… elle s’en contentait aisément, car tous les moments qu’elle vivait à coté comblait ce manque de confiance certain qui l’habitait.

Mais alors...
Pourquoi, malgré tout... en affirmant cela à Junho….
Son beau sourire avait paru bien plus triste… ?

“Je pense que tu te trompes” Ces mots prononcés par le plus vieux l’obligea à remonter ses prunelles vers lui et oublier un instant ce qu’elle était en train de faire. Surprise, elle l’écouta continuer sur sa lancé, sagement interloqué par ce qu’il débitait à une allure rapide et pourtant calme. Il semblait prendre tout ça très au sérieux… Pourquoi ? Ses doigts se crispèrent faiblement sur les baguettes qu’elle tenait au fur et à mesure qu’il continuait. Ce que disait Junho la surprenait beaucoup. Dans le bon sens. En réalité, cela la rassurait même un peu. En elle, une autre chaleur que celle causée par le soju commença à se faire sentir. Cette dernière enveloppera agréablement son ventre et ses organes tandis qu’un adorable sourire se dessinait sur ses lèvres roses. «… Je ne changerai pas, Oppa. » Promit-elle simplement, avec cette assurance enfantine qui lui allait si bien et qui la rendait paradoxalement mature à sa façon. Il était gentil. Vraiment très gentil. Quelque part… Max se disait qu’elle avait de la chance de le connaître, malgré une rencontre des plus improbables.

En l’entendant affirmer avec certitude qu’elle était belle, le muscle vital de la belle ne put que rater un profond battement. « Que… Quoi ?? » S’empressa t-elle de dire, pas sûre d’avoir bien compris le mot de Junho qui le lui répéta encore. “ Tu es juste belle.” Belle… Ce simple terme la fit rougir comme une fraise en plein soleil, dans un bain de pivoines. Son cœur se mit à battre comme une véritable coucou déchainé et sa vision se fit trouble. « Mais… mais non, je suis pas… » Bredouilla—t-elle avec un sourire maladroit, complètement perdue et presque apeurée par ce compliment auquel elle ne s’attendait pas. Elle n’arrivait même pas à parler. La façon dont Junho lui avait dit l’avait clairement prise au dépourvu. Mince… C’était quoi, cette sensation soudaine en elle ? Max ne comprenait pas. Comme pour se protéger, ses mains virent cacher la totalité de son visage en feu, par pur automatisme. Non, il ne pouvait pas la trouver belle. On la trouvait mignonne, attachante, parfois jolie oui… Mais belle... Non, impossible. C’était une définition bien trop grande pour la petite créature qu’elle était. Et puis, venant d’un aussi beau garçon… « Oppa~… » Susurra-t-elle entre ses doigts d'une toute petite voix, tant l’émotion était trop forte pour elle. Elle ne voulait pas qu'il voit ses yeux devenus un peu plus humides de joie, malgré elle « ... Tu pourrais me servir encore du soju, s'il te plait…? »

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Il ne s’attendait pas à une autre réaction de sa part. Même s’il ne la regarde que du coin de l’oeil, il la voit ramener ses mains jusqu’à son visage. Il tente d’avoir l’air le plus décontracté possible, en faisant griller la viande et en la mettant dans son bol, comme s’il ne venait de rien dire. Parce qu’en même temps, il aurait bien aimé que ce soit le cas. Il ne se reconnaît pas. Et Junho n’est pas du genre à reconnaître qu’il peut avoir envie de créer des bons sentiments dans les autres, il préfère penser à autre chose et dire que c’est une folie passagère. Il sourit un peu alors qu’elle l’appelle à nouveau, il n’est pas habitué à tant être appelé oppa par une créature si adorable, et répond à ses demandes en venant verser du soju dans son petit verre. “Allez, mange” lui dit-il presque avec fermeté. Lui, ça ne le dérange pas de faire comme si rien ne s’était passé, ça l’arrange même. Il espère qu’elle ne passera pas le reste du repas le visage dans les mains. Quant à lui, il se repaît du fait d’avoir un repas si consistant et délicieux, ce n’est pas souvent que ça lui arrive.

Un petit silence s’étire. Car même lui, ne sait pas trop quoi dire après la situation qui vient de se dérouler. Il se concentre sur la nourriture. Et essaie de ne pas penser à la chaleur agréable qui a pris part de sa poitrine, de son ventre. Il se sent… apaisé. Ce silence n’est même pas désagréable pour lui, il sait que si Max veut parler, elle le fera. En attendant, il profite de se sentir un peu plus détendu que d’habitude, et de remarquer que ses pensées ruminent un peu moins. Peut-être que ça existe vraiment, ce truc de “trainer avec des gens positifs ça amène de la positivité”, même s’il n’y croit pas trop. Il s’éclaircit la voix. “C’est qui ce gars sur ton instagram ?” demande-t-il. Va savoir pourquoi son cerveau revient automatiquement à cet homme avec qui elle l’a vu. Après tout, elle ne lui a pas démenti qu’elle ne l’appréciait pas de.. cette façon là. Et sur la photo, ils ont l’air très, très, proches. Il fait comme si ça ne l’atteint pas du tout, pioche à nouveau et se remplit la bouche. Son estomac ne semble pas avoir de fond. “je demande ça par curiosité. Et puis comme ça on change de sujet, je ne veux pas que tu t’étouffe par malheur à cause de moi” ajoute-t-il, pour qu’elle soit absolument sûre qu’il s’en fout, qu’elle ait un copain ou pas, qu’elle ait un crush ou pas. Après, ses sentiments semblent lui indiquer tout le contraire.

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Une vraie cause désespérée. Que diable allait-on faire d’elle ? Fort heureusement, Junho ne fit rien qui pourrait l’embarrasser d’avantage. Comme s’il la connaissait déjà par cœur. Comme s’il était déjà habitué depuis très longtemps à ce genre de scène. Intérieurement, elle le remercia pour ça. Parce qu’il ne se moquait pas et qu’il faisait comme si de rien n’était afin qu’elle reprenne vite ses esprits. Qu’elle retrouve sa confiance. Tellement gentil et prévenant, à sa façon. Elle était heureuse de partager tout ses moments avec lui. Finissant par dévoiler son minois encore écarlate, Max s’empressa d’enlever les petites perles d’eau qui avaient ornés ses longs cils ainsi que le coin de ses yeux. Un doux sourire ému sublima son visage rond. Très vite, ses doigts tremblotants vinrent saisir le verre de soju qu’elle but à nouveau d’une traite pour se remettre de ses émotions. Nouvelle grimace, nouveau soupir. « Merci beaucoup ! » Dit-elle avant de vite enfourner une portion généreuse de bœuf dans sa bouche. Hum~… Rien de mieux pour reprendre ses esprits. La belle en gloussa de bonheur. Elle était vraiment morte de faim et cela se deviner sans mal. Aussi fou qu’une petite demoiselle comme elle puisse autant manger.

Et là, nouvelle question de la part de Junho. Une question qui l’étonna, encore une fois. Décidément, c’était la soirée des questions ! Pas que ça la gênait mais… c’était plutôt étrange, non ? Il n’avait jamais été aussi curieux que ce soir. Le gars qui sur son Instagram ? Max réfléchit quelques secondes avant qu’une ampoule finisse par enfin s’éclairer dans sa petite tête. « Oh ? Tu veux parler d'Allen ? » Demanda-elle avec une adorable moue avant de faire un grand sourire radieux. Dès qu’il s’agissait de lui, son regard devenait soudainement plus brillant et plus tendre que jamais. « Allen c’est… un très bon ami ! » Le meilleur en réalité. Dès le départ, ils avaient été proches. Une sorte de coup de foudre amical, malgré le fait qu’ils soient si différents l’un de l’autre dans leur manière de vivre. « On se connait depuis le lycée… et même s’il en donne pas l’air aux premiers abords.... c’est vraiment un garçon très gentil et très doux. Il est génial. » Un p’tit gars adorable. Celui qui la protégeait toujours au lycée, lorsqu’on venait un peu trop l’embêter. « Si tu veux, j’pourrais te le présenter un jour ? Vous pourriez peut être devenir amis tous les deux. » Oh oui. Ça lui ferait vraiment plaisir. Elle serait même la plus heureuse. Mais bon… peut-être qu’elle espérait trop, sans s’en rendre compte...? « Bon et toi alors, Oppa… » Oui, lui. Il lui demandait beaucoup de choses mais il ne parlait pas énormément de lui. Tout en posant ses mains sous son menton et en le regardant avec ses gros yeux de chiot tout mignon, Max fit une bouille malicieuse. « Tu ne me dis rien… Est-ce que t'as une amoureuse ? Ou quelqu’un qui pour qui tu craques ? » Son amie, peut être… ?

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Allen. Il a réussi à obtenir le nom. Il ne compte pas non plus aller faire des recherches sur lui (quoi qu’aller voir son instagram ou son twitter ce n’est rien, il fait ça avec tout le monde), mais il est un peu rassuré d’avoir un nom à mettre sur cet… homme. Il n’avait pas pu avoir une bonne vision de lui la dernière fois mais il lui avait paru également pas mal handsome. Max commence à déclamer toutes les façons dont Allen est parfait (bon il abuse un peu, mais dans sa tête ça sonne comme ça) et une moue se forme peu à peu sur le visage de Junho. Malgré tout, même si elle affirme qu’il n’est qu’un ami, comment une amitié si proche entre un homme et une femme ne peut pas déraper à un moment ? Mais il n’a qu’une vue limitée de la chose. Ce n’est pas comme s’il a une très grande expérience des amitiés homme/femme totalement innocentes. Cela lui semble même carrément impossible, même s’il ne parle pas spécialement d’amour. La façon dont son visage s’illumine lorsqu’il parle de ce Allen l’énerve, sans qu’il ne puisse également savoir pourquoi. Il la laisse parler en silence, mâchant presque rageusement sa viande. “Je n’ai pas vraiment d’amis” marmonne-t-il face à la proposition de la jeune femme “Et puis je sais pas si on s’entendrait” rajoute-t-il. Juste une intuition, comme ça. Il ne doute pas que ce Allen soit gentil. Beau; Drôle. Intelligent. Parfait. Tout l’inverse de lui.

“Alors toi…” non, il n’a pas envie que le sujet dérive sur lui. De toute façon, la conversation coupera court puisqu’il n’a vraiment rien à dire. L’amour, il ne connaît pas vraiment, et il n’en a pas envie. Il ne sait pas exactement, au fond, si c’est une question d’envie, mais il a l’impression que ce n’est pas quelque chose qui lui arrivera. Peut-être que d’une certaine façon, il a déjà senti ce genre de sentiments, envers Sohee par exemple. Mais il ne reconnaît que rarement son côté émotionnel et préfère l’ignorer totalement, comme une boussole qui serait totalement déréglée et bonne à mettre à la poubelle. Il relève les yeux vers elle, et ne peut s’empêcher de rire gêné face au visage qu’elle lui présente. Qu’est-ce qu’elle est mignonne. Il secoue la tête de droite à gauche. “Je ne tombe pas amoureux, moi. Je suis trop cynique pour ces choses” déclare-t-il en venant toucher le bout de son nez du côté de sa baguette avec lequel il n’a pas attrapé de nourriture, histoire de ne pas la salir. Il soupire, soudainement un peu triste, a envie de se donner une bonne claque, essaie de trouver quelque chose à ajouter. “Mais ça me convient comme ça.”ajoute-t-il, au cas où elle commencerait à se sentir triste pour lui. Elle n’a pas intérêt. “Il y a juste des gens qui ne sont pas faits pour ça”

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En sentant la baguette se poser sur le bout de son nez, Max ne put que sursauter légèrement, adorablement surprise. Son index vint ensuite frotter son petit museau, tandis qu’elle prenait une petite moue attristée et bougonne malgré elle. Elle était peut être un peu à part et pas très subtile, mais elle n’était pas bête pour autant. Malgré toutes les bonnes volontés de Junho pour rester le plus neutre et le plus impartial possible, elle l’avait bien vu… cette faille sur son visage. Cela n’avait duré qu’une petite seconde mais ce sentiment avait bien été visible. Un sentiment un peu… triste ? Ses sourcils se froncèrent joliment. Ses yeux scrutèrent intensément le jeune homme. Comment ça ? Pas vraiment d’amis ? Et comment ça, trop cynique pour tomber amoureux ? La jeune fille qui était restée silencieuse jusqu’à présent ne put s’empêcher de l’interpeller, soudainement « Hé. » Elle chercha à capter son regard et lorsque ce fut le cas, un faible sourire étira sa jolie bouche. Max secoua alors son petit minois de gauche à droite pour gentiment le contredire « Cette fois, c’est toi qui te trompe Oppa » Dit-elle simplement, en haussant ses épaules. Ses mains se libérèrent pour remplir de nouveau leurs verres de soju. « T’es pas aussi cynique que tu le prétends… et les gens ont forcément quelqu’un fait pour eux, quelque part. » Cette phrase, elle l’avait affirmée avec la belle insouciance de sa jeunesse mais également beaucoup de certitude et de sagesse.

Ses jolis prunelles remontèrent vers le visage de Junho après ça et tout deux se regardèrent un petit moment sans rien se dire. C’était étrange… fort, en quelque sorte ? Max n'avait pas peur. « Ma mère est un peu comme toi. » Expliqua t-elle alors avec une belle esquisse. « Discrète et… Fermée en apparence, lorsqu'on ne la connait pas. Mon père est tout l’inverse. Ça marche entre eux depuis trente ans à présent. » S’ils étaient tombés amoureux en dépit de leurs différences, alors cela voulait dire que rien n’était impossible. Oh bien sur, les dramas et les films gnangnan l’aidaient pas mal à se faire cette idée. Malgré tout, l’amour, Max y croyait. Même si elle était encore à mille lieux de ça, elle croyait. « Oppa~. Tu es quelqu’un de gentil. Tu es toujours prévenant, doux à ta façon. Tu es vraiment très beau... et pas seulement de l’extérieur. » Ses joues ne purent qu’adorablement rosir en affirmant cela tandis qu’elle lui souriait tendrement. Quelle fille ne voudrait pas de lui ? Quelle fille ne pourrait pas craquer pour lui dans le fond ? Il suffisait de voir le nombre de ses abandonnés sur son compte Instagram. Il était populaire et il plaisait beaucoup. « Tu trouveras forcément quelqu’un pour toi. » Assura-t-elle finalement, se remettant doucement à mâchouiller sa viande après avoir approuvé ses dires d’un mignon signe de tête. Un silence, de nouveau… jusqu’à ce que… « Et c’est pas vrai. Quand tu dis que tu n’as pas d’amis… Tu m’as moi, maintenant. » Même si elle n’était pas parfaite et qu’elle était maladroite.

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Il aimerait bien croire ses beaux mots, sortis de la meilleure comédie romantique en salles. Il n’en est tout simplement pas capable, tellement à des années lumière de ce genre de concept. Il apprécie l’effort qu’elle fait, de lui exposer, de lui expliquer, de lui faire comprendre que dans son monde, ça existe. C’est bien pour ça qu’il apprécie sa compagnie de toute façon : savoir ce que ça fait, d’être une personne qui aime la vie, qui aime les gens, qui est heureuse. De voir, lorsqu’ils sont tous les deux, un petit bout de ce que ça fait de vivre en étant Max. Il trouve le sujet tout à fait fascinant. Déroutant, sur beaucoup de points, puisqu’ils sont à des opposés sur beaucoup de choses, mais pour une fois, il ne repousse pas cette rencontre des pôles contraires. Est-ce qu’il pourrait admettre que ça l’enrichit ? Peut-être qu’il n’est pas encore à ce point là, mais il y a bien une raison qui le pousse à ne pas ignorer Max et continuer à lui parler.

Il sait qu’elle lui dit ces choses là de bonté d’âme. mais il ne peut même pas rencontrer son regard alors qu’elle le complimente. Il ne sait pas s’il se sent bien à entendre ça de sa bouche, ou trois fois plus mal. Le nuage noir vient se pointer à nouveau au dessus de sa tête, cette impression étrange de tromper la jeune femme qui est devant lui, alors qu’il n’a pas tenté d’agir différemment. Pas de son plein gré. Que peut-il y faire, si elle voit en lui quelque chose qui semble venu de on ne sait où ? Est-ce que c’est le filtre Max, qui ne peut pas voir à quel point il est pourri ? Il la laisse parler, et son coeur vient pincer douloureusement à sa dernière phrase. Il n’y répond rien. Il se plonge dans un silence dont il ne sort pas pendant un long moment. Il aimerait être capable de lancer ce genre de mots aussi facilement. Il aimerait lui dire à quel point ça lui fait plaisir (oui, plaisir) d’être à ses côtés, et de se sentir un peu vivant, en prenant pour lui un peu du bonheur dans lequel elle semble nager. Ce serait tout de même admettre son égoïsme, sans détours.

“Tu n’as pas besoin de t’en faire, Max, de toute façon. Je ne recherche pas de relation de ce genre non plus.” Il se satisfait de sa liberté, n’imaginait les dégats que cela entraînerait s’il devait être fidèle à une seule fille, s’il devait se brider pour une personne. “Mais merci. De prendre le temps de me dire tout ça. De prendre du temps pour moi” Il ne la regarde pas. Parce que ces mots, il ne pourrait pas les dire les yeux dans les yeux. Le soju y est aussi sûrement pour quelque chose, pour qu’il devienne aussi sentimental tout d’un coup. “J’ai l’impression de ne pas mériter toutes tes attentions” sort-il dans un petit rire triste, en reposant le morceau de viande qu’il allait amener à sa bouche. La faim repart à nouveau. Il a envie de faire une remarque, sur le fait qu’elle prenne les cas de charité en se déclarant son amie, mais il ne veut pas lui faire de peine, à cause de son propre mal être. Il vient alors lui fourrer de la nourriture dans la bouche, histoire qu’elle ne trouve rien à redire ou n’essaie de lui remonter le moral. Surtout à cette période de l’année, ce n’est pas très joyeux dans son coeur. “Mon amie Max.”

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Oui, il l’avait elle à présent. Et même si elle n’était qu’une infime et microscopique petite chose dans sa vie, Max n’en demeurait pas moins heureuse pour autant. Oh bien sur, elle savait qu’elle n’avait rien de l’amie parfaite. Bien souvent, la personne qui se liait d’amitié avec elle devenait une sorte de deuxième frère ou de grande sœur. C’était elle que l’on protégeait, elle qu’on aimait cajoler, elle pour qui on s’inquiétait. Parce qu’elle semblait petite et fragile… Tellement gentille, qu’on avait peur de la voir tomber dans entre des mains mal attentionnées. Parfois, Max avait l’impression d’être plus une charge que l’amie idéale. Cela ne l’empêchait pas de faire de son mieux malgré tout, toujours naturellement. Sauf qu’avec Junho, c’était quand même différent. Elle ne saurait expliquer pourquoi. Ses intentions semblaient pourtant similaires à ceux de ses autres amis… Mais le geste n’était pas le même. C’était étrange, lorsqu’elle y pensait… Parfois, la petite coréenne avait vraiment l’impression qu’ils se connaissaient depuis très longtemps alors qu’ils continuaient encore d’apprendre l’un sur l’autre à chaque nouvelle rencontre. Junho, il ne lui parlait pas comme les autres. Il ne lui parlait pas comme si elle était un bébé ; mais plutôt tel un ainé qui considérait sa cadette comme son égal. Et quelque part, cela lui faisait du bien.

Il ne la regardait pas. Pourtant, elle aurait bien voulu qu’il le fasse… D’autant plus en sentant cette amertume qu’il tentait de cacher en vain. Devait-elle s’inquiéter pour lui plus qu’il le faudrait ? En l’entendant dire qu’il ne méritait certainement pas ses attentions, Max ne put que prendre une moue tristounette malgré elle. Fronçant adorablement ses sourcils, elle s’empressa alors de rétorquer de sa petite voix « Tu les mérites ! Et même que… ! » Impossible de terminer sa phrase. Sans crier gare, la petite douceur se retrouva avec un morceau de viande de la taille du Texas dans la bouche qui manqua de l’étouffer. Ses yeux s’ouvrirent en gros d’un air surpris, tandis que ses énormes joues pleines prenaient une dimension 3D. Il venait vraiment de lui donner la becquée, là ? Pour la faire taire ? Tout en s’empressant de mâchouiller du mieux que possible l’énorme bouchée qui la rendait aussi sexy qu’un hamster faisant des réserves pour l’hiver, Max toussa malgré elle. Vite de l’eau. « Bouhouhou~ Oppa veut me tuer~… » Chouina t-elle tout en feignant de pleurnicher dans sa serviette. Un de ses yeux finit par apparaître derrière le tissu cachant son minois et se plissa malicieusement, signe qu’elle souriait en cachette. « Ton amie Max veut encore s'amuser un peu ! Pour fêter ses congés scolaires qui commencent ce soir. On va boire une bière après ? » Petit regard de chiot tout mignon pour appuyer ses dires. Allé Oppa, tu ne peux pas refuser quand même.


« Whouah~ il neige ! » S’exclama t-elle joyeusement alors qu’ils sortaient tous les deux du restaurant après avoir mangé l’équivalent de leurs deux vies réunies. Les yeux rivés vers le ciel, elle sautillait tout en se dandinant de gauche à droite, faisant alors jouer les pompons de son écharpe mal mise. « Hey, Oppa ! » Poum. Boule de neige en pleine face. Il avait à peine eu le temps de se tourner vers elle, encore occupé à fermer la porte de l’établissement. Le pauvre… Et elle, adorable petit démon espiègle, ne pouvait pas s’empêcher de rire. Pas de lui mais plutôt de sa bêtise. Elle riait d’une façon tellement jolie… « Ça t’apprendra à vouloir tout payer et à empêcher Max la menace de participer ! » S’exclama la concernée en le pointant de son ridicule petit index, avec une pause de Super girl et un faux air menaçant « Maintenant tu vas m’suivre et j’vais t’offrir la meilleure bière de toute ta vie ! » Pour appuyer cette proclamation, elle se mit à lever les bras vers le ciel et fit un rire machiavélique. Max dirigerait le monde un jour.

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Non, en effet, il ne peut refuser. De toute façon, il n’a pas encore envie de retourner chez lui, l’idée lui est extrêmement inconfortable et il n’est pas sûr de la façon dont il gérerait la solitude. Il lui est plus facile d’imaginer grapiller encore une ou deux heures avec Max, et sûrement de la ramener chez elle après car elle semble bien partie pour boire encore un bon moment. Il n’a pas le sentiment qu’elle tienne vraiment bien son alcool, et loin de lui l’idée qu’il lui arrive une mésaventure sur le chemin de la maison. Après tout, qui sait si le monsieur au manteau ne rôde pas encore dans les environs, prêt à la traumatiser à nouveau de son appareil génital.

Lorsqu’elle l’appelle, il se tourne vers elle, les mains dans les poches, et lorsque la neige vient lui frapper le visage, il en reste sonné. Pendant une, deux, cinq secondes, il cligne les yeux, se dit “non mais c’est pas vrai, elle m’a quand même pas envoyé de la neige dans la gueule”, avant de revenir sur terre et d’éclater de rire. Un vrai, beau, fou rire, dont la provenance semble plus que floue. Il s’en plie les genoux. Il profite du moment où Max lève les bras aux ciels pour prendre de la neige entre ses gants et se rapprocher, sans lui montrer qu’il en a pris au passage. “Oui, allons y…”dit-il avant de venir poser sa main sur sa nuque, laissant la sensation glacée couler le long de son cou. Il s’éclaircit la voix, l’air de rien. “C’est vrai que c’est beau, la neige”. Il serre les dents, pour s’empêcher de rire, mais ne peut s’empêcher de venir vite l’aider à se débarrasser de la neige qui est tombée dans son manteau, histoire qu’elle ne tombe pas malade plus tard. Il est trop fier de son coup. Comme un enfant. Pour se faire pardonner, il attrape le bras de Max, histoire aussi qu’elle ne s’enfuie pas sur le chemin jusqu’à la bière qu’elle doit lui offrir. “Je crois qu’on n’a jamais osé m’envoyer de la neige dans la figure de ma vie”, peut-être que si, sûrement à Seoul, Sohee a dû l’agresser une fois ou cent avec, mais il ne pense pas à ces moments là, mais aux années qu’il a passé depuis Busan. Les moments où il peut véritablement rire sont… il ne sait pas. Rit-il jamais sincèrement ? ça lui semble loin. “Fais attention, tu m’as promis la meilleure bière de ma vie. Si je ne suis pas satisfait, il est possible que tu aie l’obligation de m’en payer à vie” dit-il pour la taquiner, en la tirant vers un établissement où les travailleurs se sont déjà posé pour boire après leurs longues journées de travail. Il fait le sage et la laisse, cette fois, payer.

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En l’entendant soudainement s’éclaffer, elle ne put s’empêcher de stopper ses bêtises une micro seconde afin de l’observer. Les bras toujours levés au ciel. Adorablement surprise et figée. Wouah… C’était bien la première fois depuis leur rencontre qu’elle le voyait ainsi.

Junho riait. Il semblait avoir le gros fou rire de toute sa vie… et dieu ce que son rire pouvait être charmant et joli aux oreilles de la douce ! Elle avait l’impression de découvrir le vrai Mister Kwon : celui qui ne se donnait pas toujours un air cynique et sérieux. C'était fascinant. Grand sourire aux lèvres, Max ne put que continuer de rigoler avec lui ; complètement béat et fan devant ce si merveilleux spectacle sous ses yeux. Et comme elle était trop occupée à l'admirer, sa garde fut bien évidemment baissée. En sentant la neige contre sa peau qui commençait déjà à dégouliner dans ses vêtements, la cadette ne put que crier de surprise et rire d’autant plus tout en gesticulant comme un asticot. « WOH. WOOW. OH LA VACHE CE QUE C’EST FROID ! » La vache, carrément ? Eh ben, on la tenait plus la petite Maxou dites donc. « Merci Oppa, t'es gentil... » Couina t-elle adorablement tandis qu’il l’aidait quand même. «... Mais j’me vengerai pour tant de cruauté ! » HEIN? Mais... c’était elle qui avait commencé, non ? Elle voulait la guerre ou quoi? Tout en se laissant entrainer par le plus vieux, sa dernière remarque fit froncer ses sourcils sur un air de défi. Tout en gonflant son buste de façon stupidement attachante, elle proclama, sûre d’elle « Tu verras ! Elle sera parfaite ! »

Après cet instant de gentille chamaillerie, ils atterrirent donc dans le premier pub à porté de main. L’ambiance y était bonne, ça sentait la fin d’année et les fêtes de noël à plein nez. Tout en s’éloignant du comptoir blindé, Max se fraya un chemin vers la table où son ami s’était installé en attendant ; deux énormes pintes en main. « Voilà Monsieur. Tu vas voir c’que tu vas voir ! » Affirma la mignonne en posant les bières sur la table et en prenant place face à lui. Encore des menaces ? Décidément, elle n’avait plus peur de rien. « Bon, santé quand même hein… Parce que j’t’aime bien. » Lui tirant la langue, la douce ne put que sourire ensuite de façon angélique, ses yeux pétillants de malice. Trinquant alors avec Junho, elle but ensuite une grande gorgée et soupira de plaisir. « Alors ? » Au fond, cette bière n’avait rien d’exceptionnelle en soit. Elle était fraiche et bonne… mais c’était surtout l’instant présent qui la rendait plus que meilleure. « Au fait ! J’tai trouvé mignon tout à l’heure. » Lâcha finalement Max sans prévenir, avec une jolie frimousse. « Quand tu t’es mis à rire. C’était trop bien.»

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Il ne peut s’empêcher de sourire en la voyant revenir avec ses pintes presque débordantes. Est-elle vraiment capable de boire tout ça ? Il ne mettra pas en doute ses capacités, mais il est de plus en plus assuré qu’au lieu de juste la raccompagner, il devra la porter jusqu’à chez elle. Tant pis. ça lui donnera plus de temps en sa compagnie, pense-t-il au passage, sans s’arrêter sur cette idée incongrue. Il lève un sourcil “Je ne douterai plus jamais de toi” dit-il dans un rire en attrapant son verre. Il vient la regarder taquin “Tu es sûr que tu n’as rien mis dedans ? ça pourrait être ta super vengeance. Avoue que tu y as ajouté du sel pendant que je ne regardais pas.”. ça fait longtemps qu’il n’a pas eu le coeur aussi léger. il se sentirait presque normal. Il trinque avec elle et vient boire, avec un air faussement suspicieux au visage, mais la bière est tout ce qu’il y a de plus normal; De toute façon, il ne s’était pas attendu au contraire : ce n’était qu’une boutade comme une autre. “Alors.. Je n’ai jamais bu de bière aussi délicieuse. Tu n’as pas failli à ta parole.” dit-il en portant le verre entre eux deux. Même si la boisson n’a rien de particulier, on ne peut pas dire qu’il ment vraiment. Pour une raison qui lui échappe, le breuvage lui semble particulièrement appréciable.

“Tout à l’heure ? Tu ne me trouves pas mignon tout le temps ?” répond-il histoire d’éviter le sujet avec des blagues. C’est que lui même ne comprend pas trop son état, et il sait qu’il souffrira du moment où il se retrouvera dans son appartement et aura la redescente de cette semi euphorie. ça va faire mal, lorsqu’il se cognera la tête au fond. Mais ça lui a fait du bien aussi, de rire. ça ne lui arrive que trop peu. Il n’est pas assez déprimé pour ne jamais se retrouver dans cette situation, mais la boule de neige qu’il s’est reçu tout à l’heure était tellement imprévue. Il avait eu l’impression que toute la pression accumulée sans son savoir depuis un moment s’était relâchée d’un coup. “Pourquoi ça t’étonne autant que je puisse avoir un fou rire…” ajoute-t-il finalement en venant la regarder. Il ne sait pas quelle image Max a de lui, intérieurement. Est-ce qu’elle traîne avec lui parce qu’elle ressent de la pitié, parce qu’elle a envie de faire l’infirmière ? Il n’en sait rien.

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« T’as pas dit que tu ne douterais jamais de moi, ‘y a genre… trois secondes ? » Fit-elle remarquer avec un adorable air offusqué face à son accusation. Comment osait-il ? En plus, il a le culot de la lier à un coup aussi misérable que le sel. Max avait grandi avec cinq frères aussi filous les uns que les autres… Il ne fallait pas l’oublier ! « Ça viendra quand tu t’y attendras le moins. C’est pas drôle sinon, non ? » Dit-elle dans un rire chantant et ravissant, lui offrant une jolie petite moue d’ange un peu démoniaque. Dieu ce qu’elle était heureuse, ce soir. Encore plus que d’habitude. Cette euphorie que l’on ressent lorsqu’on s’amuse autant avec quelqu’un… C’était certainement le sentiment qu’elle préférait le plus au monde. Le partager avec Junho était vraiment cool. Génial même. Souriant merveilleusement lorsqu’il admit que cette bière était la plus délicieuse qu’il ait goutté, elle ne se priva pas pour lever encore les bras au ciel et crier sans gêne « VICTOIRE ! » Telle une rockeuse digne de ce nom. Encore un peu et elle allait se mettre à pogoter sur les gens qui dansaient non loin.

“ Tu ne me trouves pas mignon tout le temps ?” Elle manque de s’étouffer encore une fois. Décidément, c’était la soirée. Gênée mais surtout désolée, Max se dépêcha de tousser un peu tout en appuyant son poing contre son buste pour vite faire passer la toux. Les joues toutes rouges, elle s’empressa de contredire son ainé, avec vivacité « Mais bien sur que si ! T’es mignon tout le temps ! Même que t’es le plus mignon des Oppa en fait ! » Elle s’en voulait clairement de lui avoir fait croire le contraire et culpabilisait déjà. Elle ne pas voulait lui faire de la peine… « C’est juste que… » Ses petits yeux tout brillants scrutaient le plus vieux et Max ne put que sourire tendrement en observant Junho.


« Les images indélébiles. » Lâcha finalement la douceur après un léger silence, une esquisse toujours plus chaleureuse sur son visage. Son regard se baissa, timidement. Les images indélébiles. Il devait certainement se demander de quoi elle parlait au juste, n’est ce pas ? L’explication arriva pour l’éclairer « C’est le nom que je donne aux moments qui marquent à jamais l’esprit. Tu sais, ces souvenirs que notre cerveau garde toujours en mémoire comme s’il avait photographié un instant dans le temps. Lorsqu’on y repense plus tard, ça nous fait sourire et ça nous fait du bien. » Tout en lâchant chacun de ses mots, elle s’amusait à faire joliment clinquer ses ongles contre le verre glacé de sa bière pétillante. Un petit silence, léger, juste avant qu’elle se mette à avouer « Je n’étais pas étonnée que tu puisses avoir un fou rire. Je sais que t’en ai capable » Ses yeux finirent par remonter vers le visage de Junho. Un doux sourire sublima son minois. « J’ai juste été… stupéfaite devant cette si jolie scène. Ce moment où tu as ris sous toute cette neige, à pleins poumons… C’était vraiment très joli. Du coup, j’crois bien que ça va devenir une image indélébile pour moi. »

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“T’as pas compris maintenant, que je suis un homme plein de contradictions ?” lui lance-t-il en venant siroter sa boisson. Peut-être que malgré tout, l’alcool lui monte quand même au cerveau. Peut-être est-ce pour ça qu’il se laisse autant aller, qu’il est si bien, détendu. C’est mieux que de penser cela l’oeuvre d’une personne, qui serait carrément magique si elle portait tout ça sur ses petites épaules. Ils viennent de sortir d’un repas mais il a déjà faim à nouveau. Il laisse son ventre protester en silence et ne dit rien à Max, pense quelques secondes à prendre un snack pour accompagner leurs boissons. Il en profite pour réfléchir très sérieusement à son estomac pendant que Max perd complètement ses moyens, et doit se mordre la lèvre inférieure pour ne pas trop sourire face à sa réaction. Il laisse son regard se balader à côté, histoire qu’elle se reprenne un peu. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle vire si rapidement au sérieux. Il l’écoute, attentivement, durant son explication, et vient la regarder à nouveau dans les yeux, intéressé. “ça veut dire que tu vas y repenser même quand je ne serai pas là ?” lui demande-t-il, à demi blagueur, à demi sérieux. Parce que ça l’intéresse, de savoir si tout de même, elle ne l’oublie pas entièrement lorsqu’ils se quittent après s’être vus, ou après qu’il cesse de répondre à ses messages. Il ne sait pas pourquoi ça lui semble important. Et de toute façon, il ne se pose pas la question. Il n’a pas la tête à ça. Il risquerait de fuir, sinon.

Il se perd un peu dans ses pensées. “Je crois que je n’en ai aucun.. de moment indélébile” dit-il, distrait. Il a l’impression de n’avoir toujours pas commencé à vivre les moments qui vaudront de rester imprimés dans son esprit. Il refuse de revoir les images de son temps à Seoul, et il n’est pas à Busan depuis tant de temps que ça. Qu’a-t-il fait qui lui a semblé beau, l’espace d’un instant ? Il a du mal à voir la beauté, les couleurs se font de plus en plus ternes, plus son esprit s’assombrit. Cette vie le tue littéralement. Parfois, il se dit qu’il pourrait tout simplement quitter son travail et faire autre chose. Mais apparemment, il y a quelque chose en lui qui s’accroche désespérément au fait d’être misérable, de souffrir et d’être déprimé. Avec son physique, il pourrait facilement trouver un petit job dans le mannequinat, ou faire des publicités, n’importe quoi. Et pourtant, il ne se bouge pas les fesses. Il finit par sourire tristement, se rend compte qu’il est resté silencieux un long moment et vient regarder Max à nouveau. “Enfin bon ! Bref.” dit-il avant de prendre de grandes gorgées de sa bière. Peut-être qu’au final il a envie de beaucoup boire. Alléger sa peine. Il finit sa choppe en moins de deux, pose le verre vide sur la table et laisse un soupir s’échapper de sa bouche. “Je suis fatigué” dit-il. Il veut dire de la vie, de tout, mais à cet instant là, ça peut être pris autrement, après tout il commence à se faire tard. Il pose son bras contre la table et vient mettre sa tête au dessus, ferme les paupières. “J’étais bien quand j’ai ri” marmonne-t-il, à demi audible “mais c’est tellement rare que je ne sais pas si ça en vaut le coup”

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Sa question la fit adorablement sourire. Ses yeux rieurs se plissèrent et ses joues s’empourprèrent un peu plus. « Bien sûr que j’y penserai. C’est le but des images indélébiles justement ! » Dit-elle avec joie, avant de poser son petit menton sur ses poings tandis qu’elle s’accoudait sur la table. Sa frimousse d’ange heureux devint plus soucieuse suite à ce qu’il avança ensuite. Aucun moment ? Aucune image ? En le laissant réfléchir à la question, Max resta tout aussi silencieuse que lui, penaude. Tout à coup, Junho ne semblait plus vraiment dans son assiette. Elle aurait aimé lui dire quelque chose… des tas de choses en réalité. Mais peut être qu’au final… C’était ses propres mots qui l’avait embarrassé ? Cela la gêna, tout à coup. Elle s’en voulait… Malgré elle. Et alors qu’elle s’apprêtait à s’excuser de son attitude, le plus vieux revint de ses pensés et enchaina sur autre chose. Il était fatigué ? Oh… Peut être voulait-il rentré ? Ils n’allaient pas trop tardé alors...« Si tu es fatigué, on peut rentrer tu sais ? » Proposa-t-elle en ayant peur de l’embêter malgré tout. « Tu bosses demain j'imagine en plus »

L’observant fermer les yeux quelques secondes, la douceur resta sagement muette et scruta ce visage masculin face à elle. Que cachait-il au juste ? Max fit la moue. Il était tellement indéchiffrable parfois… Comme, un peu perdu dans son monde. Un monde visiblement moins coloré que le sien. « Oui, ça vaut le coup. » Finit-elle par répondre dans murmure doux et posé. Ses yeux s’abaissèrent quelques secondes avant de remonter vers le portrait de son ainé. « Déjà, ça rallonge la vie apparemment. Et puis ça fait du bien ! » Pour appuyer ses dires, une esquisse vint étirer ses lèvres de poupée. « Des images indélébiles, tu peux t'en créer à partir de maintenant. Il suffit simplement d’y croire et de le vouloir. » Il pouvait même en créer avec elle s’il en avait envie. Ensemble, ils pourraient même s’en créer pleins, comme ce soir. C’est ce qu’elle dit, secrètement.

« Tu veux rire encore un peu ? J’ai un super blague ! » Annonça finalement la belle en se redressant avec un grand air espiègle. « Que fait une fraise sur un cheval ? » Suspens… « TAGADA TAGADA TAGADA ! » S’exclama Max en faisant mine de galoper maladroitement d’une façon vraiment trop stupide. Stupide oui, mais au moins, son attitude était beaucoup plus rigolote que cette blague nullissime. Tout en riant bêtement face à sa propre bêtise, la jeune fille tapota sur la table, adorablement idiote.

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Son corps, en synchronisation avec son esprit, semble se vider de toute énergie. Il sait que son regard s’est un peu vidé. Il sait aussi que Max va s’inquiéter, mais il n’a pas la force de faire semblant, il ne l’a jamais, de toute façon. Il sait que la soirée va bientôt s’arrêter maintenant qu’il a cassé l’ambiance, comme un con. A croire qu’il n’a pas d’autres talents dans sa vie. “Oui, peut-être qu’on devrait rentrer…” marmonne-t-il. En effet, il va devoir se lever demain et aller au travail. L’envisager n’a rien de joyeux. Son ventre se serre à l’idée de venir s’enfermer là bas à nouveau. Il n’y a même pas de fenêtres dans le magasin, tout est éclairé aux néons, et l’ambiance est affreusement déprimante. Il écoute Max sans vraiment réagir à ce qu’elle lui dit, son coeur n’y est pas vraiment. Mais il la remercie intérieurement de prendre le temps de lui dire tout ça. Elle a toujours de l’espoir. En avoir pour lui, c’est proche du miracle.

Lorsqu’elle mentionne la blague, il lève quand même le regard. Attend la chute. Lorsqu’elle tombe, et qu’il la regarde bouger sur sa chaise, il ne peut quand même s’empêcher d’esquisser un sourire. Elle est vraiment dans sa bulle. Il se redresse et s’étire. “Allez. Je te ramène, et je vais faire comme si cette blague n’était jamais sortie de ta bouche. Sinon je risquerais de te renier.” dit-il en se relevant et en enfilant son manteau, attendant qu’elle aille payer. Il n’insistera pas pour le faire, après tout toute la raison de leur venue ici est le fait de pouvoir payer de sa propre poche les boissons après qu’il ait payé le restaurant. Il traverse le bar et l’attend devant l’entrée. La neige tombe encore, mais heureusement, pas assez pour bloquer les routes. Il y a un petit tapis au sol. Il s’abandonne quelques instants à la contemplation, avant d’entendre la porte s’ouvrir derrière lui. Sans trop réfléchir, il vient passer son bras dans celui de Max. “Allez. Tu n’es pas loin si mes souvenirs sont bons” dit-il dans un soupir. Il commence à marcher. Il espère que son sens de l’orientation n’a pas décidé de lui échapper après quelques verres, ça serait bête. Plus les pas s’empilent, plus il se colle contre elle, parce qu’il a froid de un, parce qu’il est un peu bourré de l’autre. Allez savoir pourquoi, il est encore plus touchy touchy avec un peu d’alcool dans le sang, et Max est trop douce pour qu’on ait pas envie de la squish jusqu’à la mort. Ils finissent pas arriver dans sa rue, et un long soupir s’échappe de ses lèvres. “Si tes frères te voient par la fenêtre, ils vont te demander qui est ce bel homme qui te tient comme sa femme” dit-il dans un petit rire, les yeux à demi plissés. Il finit par arriver en face de chez elle, s’arrête, et la lâche à contre coeur. Il vient se mettre face à elle. le nez rougi par le froid.“Fais moi un câlin” demande-t-il comme un enfant

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Elle ne put que rire face à sa remarque tout en s’excusant de sa bétise. Approuvant docilement lorsqu’il lui indiqua qu’il était temps de partir, elle se leva à son tour tout en terminant les dernières gorgées de sa bière. Et après avoir payer comme prévu au comptoir, Max alla retrouver Junho dehors. Son petit minois se leva face au ciel également, apaisé par cette neige qui tombait si doucement avec beauté. Tout en continuant sa contemplation céleste, son cœur rata un léger battement en sentant le bras du plus vieux se lier au sien. Une jolie esquisse embellit son visage déjà rosi par la température. « Bien. » Dit-elle simplement, tout en emboitant le pas avec lui. Le trajet se fit silencieusement. Ce n’était pas grave. Au fond, ils n’avaient pas vraiment besoin de converser pour réaliser qu’ils avaient passé un bon moment. Ce qui était bien avec Junho d’ailleurs, c’était que le silence n’était jamais désagréable. C'était même le contraire.

Le sentir près d’elle était vraiment bien. Il la réchauffait et l’aider à marcher plus facilement. Il était vraiment un garçon gentil, le meilleur de tous les oppas de la terre. Peut être que l’alcool facilitait cette affirmation secrète, mais qu’importe. Max était heureuse, tout simplement. Heureuse oui… et un peu triste malgré elle. Dommage que les soirées doivent se terminer. C’est ce qu’elle se dit, tandis qu’ils arrivaient non loin de chez elle. Sa remarque la fit rire, adorablement. Ce qu’il était bête des fois. « Mon petit doigt me dit qu’il y a des chevilles qui gonflent en ce moment même ! Fais attention, tu vas plus pouvoir marcher pour rentrer chez toi » Rétorqua t-elle avec amusement, un brin moqueuse. Le laissant se mettre face à elle, elle continua de rigoler encore un peu avant de soupirer agréablement. Quelle jolie soirée quand même… Elle avait envie de le remercier d’être venu et de lui avoir fait passé un aussi bon moment.

Sauf qu’il la devança d’un bien curieuse façon. Une façon beaucoup trop adorable. Lui faire un câlin ? Ses joues rougirent de joie. Vraiment, elle avait le droit ? Comblée par une telle demande, Max donna l’impression d’avoir reçu le meilleur des cadeaux de noël en avance. Sans la moindre hésitation – ce qui était curieux d’ailleurs, qu’elle soit si à l’aise – elle s’avança vivement vers Junho pour lui sauter dans les bras et se blottir contre lui. Ses petits bras frêles passèrent autour de la taille de ce garçon dix fois trop grand comparé à elle ; ce garçon qu’elle sera tout contre son petit corps de femme-enfant. Son visage se cacha contre son torse tandis qu’elle appréciait chaque seconde avec une belle frimousse de petite fille gâtée. Ils restèrent ainsi quelques secondes sans bouger, en profitant simplement de cette étreinte. Contre son oreille, elle pouvait sentir des battements affolés. Mais plutôt que d’en être embêtée ou de fuir de gêne en courant, Max ne put que sourire tendrement. « Ton cœur bat vite. » Fit-elle simplement remarquer, dans un souffle doux. « C’est agréable. » Ses beaux yeux se fermèrent pour apprécier ce joli fracas qui la berçait.

Et alors qu’il allait rompre l’étreinte, elle ne put que gentiment le forcer à rester encore contre elle. Fébrilement, ses bras lâchèrent sa taille pour venir enlacer son cou pendant qu’elle se mettait sur la pointe des pieds. « Attends. Juste un petit peu, encore. » Demanda-t-elle joliment, sans se rendre compte que son propre comportement n’était pas comme d’habitude. L’alcool ? Peut être… mais pas seulement. Il y avait autre chose. Quelque chose d’impossible à définir. Leur étreinte se fit alors encore plus forte et plus douce. Souriant toujours tout en s’imprégnant du parfum de Junho, Max lui envoya un peu de sa force pour lui. Parce qu’elle n’était pas aveugle et qu’elle savait qu’il n’était pas si bien que ça. Doucement, elle se rapprocha de l’oreille du plus vieux pour murmurer, tout bas : « La vie n’est pas facile… mais certaines parties d’elle en valent vraiment la peine, Oppa. Fais de ton mieux d’accord ? »

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Il ne s’était même pas rendu compte des battements de son coeur avant qu’elle ne le fasse remarquer. Sûrement l’alcool. Et le froid. Son corps fait tout pour qu’il ne meurt pas d’hypothermie ici et vient réchauffer ses membres engourdis. Très bien. Il ne pense pas à une autre option, et de toute façon n’a pas tant envie de penser, là. Il est bien. Il vient reposer sa main sur la tête de Max pour la serrer un peu plus contre lui. Ses cheveux sont tous doux. Il baisse un peu le visage et sent l’odeur de son shampoing. Dit comme ça, ça ne semble pas extraordinaire, mais les effluves lui semblent à ce moment particulièrement divine. Il se retient de sortir une nouvelle blague bien bête, espère sincèrement qu’un des frères ne regarde pas la scène par une fenêtre car il y aurait raison de se méprendre. Il finit par la repousser légèrement mais elle contrecarre ses plans en venant passer ses mains autour de son cou. Son cerveau bloque un moment. Il sent ses doigts se serrer autour de sa nuque, sent les cheveux au dessus se dresser. Des frissons lui remontent le long des bras. Qu’est-ce qu’elle va faire, là ? Tout son corps crie alerte, avant de se rappeler que justement, c’est Max. Elle ne va rien faire de spécial. Pas ce à quoi il pense, en tout cas.

“J’attends.” lui répond-il doucement. Il n’a aucune idée de ce qu’elle s’apprête à faire. Il a du mal à la regarder dans les yeux. Elle est affreusement mignonne, avec ses joues rougies par le froid. Les flocons de neige s’échouent dans ses cheveux et y fondent en quelques secondes. Elle finit par se rapprocher et venir vers son oreille. Son souffle qui vient caresser sa peau le fait frémir, et il se tend sous son étreinte. Il ne sait pas quoi lui répondre. Il la hait et l’adore tout en même temps de penser qu’il en vaut la peine. Il a à la fois l’envie de la repousser et de la serrer à nouveau dans ses bras. Il finit par laisser ses envies parler, débridées d’une fatigue qui vient peser sur son esprit , et passe ses bras sous ses épaules pour la soulever un peu et la serrer dans ses bras. Il pourrait presque l’étouffer. Son odeur est toute douce. Comme celle d’un bébé. Il finit par la reposer par terre et s’éloigner un peu. à une dizaine de centimètres de son visage, il vient enlever la neige qui s’accumule dans ses loques.

“Tu me fatigues” dit-il à demi mots, une main autour de sa taille. Il se perd de longs instants à faire de l’ordre dans ses mèches, grappillant le plus de temps possible avant de la laisser partir chez elle, dans son lit. “Je ne sais pas comment tu fais pour exister.” Lui même ne comprend pas trop ce qu’il veut dire par là, mais ce n’est pas comme s’il était dans son état normal. Il se laisse happer par ses traits poupons et ses yeux brillants. “Tu ne devrais pas m’apprécier autant” dit-il à nouveau. Il n’a plus froid, mais son coeur bat encore plus vite que plus tôt. Il faut vraiment qu’il pense à aller en direction de son lit. Sa main se resserre contre la taille de Max. Ce n’est pas un bébé, hein ? Malgré ses airs. Elle sait être sérieuse quand il faut. Il la trouve dotée d’une certaine sagesse. Il ne doute pas qu’elle sache être femme aussi, lorsque l’occasion s’y prête. L’image du dénommé Allen revient dans son esprit. Il ne le connait pas mais il ne l’aime pas. Il ne croit pas en des intentions innocentes. Lorsqu’il la regarde, là, elles sont si loin de l’être. Il sent son corps encore pressé contre le sien. Si ce n’était pas elle, ses mains auraient été baladeuses. Mais c’est Max. Il a trop peur de la faire fuir. De tout gâcher. Comme d’habitude. “Pardonne moi” marmonne-t-il finalement, laisse à peine l’air d’incompréhension prendre part de ses traits avant de fondre sur ses lèvres. C’est doux. Il goûte la neige, qui fond sur leurs visages. Il goûte sa peau sucrée, s'enivre de son parfum, se détache finalement en laissant ses dents mordiller sa lèvre inférieure. Il s’écarte, rapidement, et fuit, disparaît rapidement sous le rideau de neige, de pas hâtifs.

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Le temps qu’elle lui souffle ces quelques mots plus que sincères à l’oreille, il resta stoïque. Sauf que ce n’était pas grave. Il pouvait même râler en la traitant de fille collante pour le coup, elle ne lui en voudrait pas. Mais elle avait besoin de lui dire ces choses, c’était vraiment très important. Au fond, elle ne savait pas ce qui le tracassait autant… Mais elle y était affreusement réceptive. Elle voulait qu’il soit heureux, qu’il se fasse confiance. Qu’il se donne les moyens pour vivre ses jours avec envie et passion. Pour qu’il savoure tout simplement sa vie. Le temps passait tellement vite… Plus vite qu’on pourrait le penser. Sans qu’ils puissent y crier gare, dans très peu de temps, ils seraient vieux tous les deux. Le bilan devrait être sans le moindre regret. Il en valait de même pour chaque être dans ce monde. En sentant finalement les bras de Junho passait sous ses épaules pour répondre à son étreinte, Max soupira d’aise. Elle le laissa la soulever faiblement sans la moindre difficulté ; véritable petite plume pour cette grande personne qu’il était et qu’elle estimait. Elle accepta de s’emparer de cette detresse qu’elle pouvait ressentir… sans peur et sans mal. C’était fort. Très fort. Si fort que la jeune fille ne put que serrer encore plus étroitement son ainé contre elle et savourer cet instant qui avait tout l’air d’une image indélébile.

Leur étreinte s’acheva tout doucement, naturellement. Pourtant, ça ne les empêcha pas de rester près l’un de l’autre. Et lorsque Max reposa ses pieds au sol, elle ne put que gentiment sourire à son ami qui s’occupait d’enlever la neige sur elle. L’entendre dire qu’elle le fatiguait la fit joliment arquer un sourcil. Elle ne comprenait pas trop pourquoi mais cela ne l’empêcha pas de continuer à sourire toujours de manière céleste. Comment faisait-elle pour exister ? Et bien, elle avait un cœur et des poumons, c’était aussi simple que ça. Malgré tout, elle comprit plus ou moins le sens de cette phrase et ne put que rigoler faiblement de manière douce et chantante. Non, elle n’était pas un ange descendue du ciel ou une fée pouvant faire des miracles. Elle était tout simplement Max. Ni plus, ni moins. N’empêche que cela lui faisait plaisir. Ses petites menottes se glissèrent doucement sur le buste du plus vieux, de façon naturelle. Elle baissa son regard de chiot, un peu ailleurs. Que pouvait-elle lui dire à présent ? Pleins de choses, encore une fois. A la place, elle redressa ses yeux vers lui ainsi que son visage. Son esquisse se fit douce, apaisante. Ses petites joues rougies par le froid donnaient envie d’être croquer.

“Pardonne moi” Pardonner ? Mais de quoi ? La petite douceur eut à peine le temps de sembler interloquée. Sans prévenir, quelque chose de froid, d’humide et de terriblement doux vint se coller vivement à ses lèvres. Fermant une micro seconde ses paupières par reflex, ces dernières finirent cependant par s’ouvrir en grand de surprise. Son cerveau se mit sur off brusquement. Ce qui était venait de fondre sur ses lippes... c'était les lèvres de Junho. Junho dont le regard était étroitement clos. Junho qui l’embrassait. En réalisant cela, le cœur de la belle explosa véritablement et sans douceur dans sa poitrine. Complètement paniquée par cette sensation si sucrée et tendre, le corps tout entier de Max se crispa. Cette texture si bonne qui se mouvait doucement contre la sienne… C’était la sensation que provoquait un baiser. Son tout premier baiser. Affreusement déconnectée, la cadette ne sut quoi faire. Elle découvrait tout en subissant agréablement, tout en peinant à réaliser de ce qui était d’arriver. En elle, tout se mélangea, tout se chamboula. Ses doigts agrippèrent le manteau du plus vieux. Ses yeux grands ouverts restèrent aussi adorablement figés qu’elle.

Et soudainement, tout se stoppa. Junho s’éloigna d’elle et l’observa brièvement avant de vite s’en aller. Le regard tout aussi perdu que son être, Max ne parvint pas à le retenir. Certainement qu’elle aurait du le faire mais… Ses jambes furent incapables de bouger. Son esprit, lui, incapable de réagir. Seuls les battements affolés de son pauvre petit cœur prouvait qu'elle était encore de ce monde. Peinant à se rendre compte de la réalité, elle resta là, sous cette neige tombante. Le visage en feu, choquée et confuse. Les lèvres du plus âgé semblaient encore sur les siennes, même après son départ brutal. Son gout agréable était imprégné dans sa chair. "Oppa, mais..." Machinalement, les doigts de la jeune fille vinrent caresser sa bouche entrouverte et tremblotante… Et elle demeura un bon moment ainsi, totalement largée.

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