all with style ♡ Il s’observe dans le miroir, rajuste une mèche de cheveux. On le croirait prêt pour son premier rendez vous. Qui ne l’est pas pour un entretien d’embauche, aussi bizarre soit-il ? Le problème est qu’il ne pense même pas à ça, il pense à elle. Il veut qu’elle le trouve beau lorsqu’il se ramènera au pas de sa porte, qu’elle s’accroche à son bras avec des étoiles dans les yeux et qu’à nouveau quelqu’un dans la rue leur dise qu’ils sont parfaitement assortis, ce petit couple. Il s’en veut. Il sait qu’il veut des choses qui ne sont pas pour lui, mais l’illusion est trop douce pour ne pas l’attraper. Il rajuste le col de son manteau et met même du parfum. Il fait plus d’efforts, depuis un moment. Parce qu’il veut lui montrer qu’il n’est pas un raté. Parce qu’il veut lui montrer qu’elle a raison en mettant de l’espoir dans lui. Et il y a quelques jours, le premier bon signe lui est tombé du ciel : on lui a donné une carte, demandé de venir pour une audition.

Il a grogné au début, dit qu’il n’irait pas, que ça ne servait à rien. Et elle lui a fait ses yeux de chien battu, elle lui a dit que ce serait une bonne opportunité, qu’il devait se bouger un peu les fesses, de la façon gentille et motivante qu’elle trouve toujours pour lui dire les choses. Alors il a dit oui, à contre coeur. Parce qu’il s’est rendu compte depuis un moment que dire non à Max, ça lui est pratiquement impossible. Il suffit qu’elle vienne le fixer et lui fasse un sourire, que les coins de ses yeux se plissent et que ses lèvres se pincent pour qu’il craque, que son coeur fonde, que toutes ses résolutions s’évanouissent. Pourtant une reste droite : il ne la touche pas. Il ne la touchera pas. Il a même mis tout en place pour faire comme si la nuit passée chez eux ne s’était jamais passée, même si en soi, la “nuit” en elle même avait été tout à fait innocente. Plusieurs nuits, son inconscient lui a joué des tours en lui donnant des images vivides du corps de Max, nu et étendu sur son lit, et de ses propres mains baladeuses. Réveillé toujours au pic de frustration. Il sait qu’il ne la touchera plus. Ou en tout cas, il s’en est convaincu. Elle a oublié, il a oublié, point à la ligne. Max ne lui en a pas reparlé non plus, c’est qu’elle doit être passé à autre chose. Parfois, il aime se dire qu’il voit quelque chose derrière son sourire, et parfois il se dit que peut-être les choses ne lui tiennent pas autant à coeur, malgré le contraire qu’elle a pu lui montrer jusqu’à maintenant.

Préparé, il s’élance hors de l’immeuble plus classe que jamais et prend le chemin vers la maison de Max. Il peut y aller à pied, ce n’est qu’à quelques dizaines de minutes, ils ont décidé qu’elle l’accompagnerait à l’audition. Il ne sait pas trop en quoi elle consistera. Il sait qu’ils vont le prendre en photo de tous les angles, c’est tout ce qu’il en sait. L’idée le stresse un peu, mais il l’ignore totalement. Le chemin se fait vite, le fait d’être dehors lui est étrangement moins insupportable qu’auparavant, et il finit par entrer dans la rue de la jeune femme. A quelques pas de sa porte, il s’arrête, face à un homme qui s’échappe de la maison. Comme un voleur, il s’accroupit derrière un buisson (dégarni en plus, ça le cache que dalle), et observe la scène. Max reste trop longtemps dans les bras de cet inconnu. Max papillonne des paupières. Et lui, il la regarde comme s’il la voulait. Un poids se creuse au fond de son estomac, mais il s’efforce de l’ignorer. Il se mord l’intérieur de la joue, jusqu’au sang. C’est pas grave. Elle a le droit d’enlacer qui elle veut. Le jeune homme s’éloigne et il finit par sortir de sa cachette, finit par venir taper à la porte l’air de rien, cinq minutes plus tard. Ses sourcils sont froncés presque jusqu’à se toucher, malgré ses efforts pour avoir l’air totalement détendu. C’était qui ce gars ? Est-ce que ça serait l’ami d’enfance, dont elle lui avait parlé ? Il l’avait étrangement oublié, celui là. Et ses pensées tournent, s’emmêlent, il a un peu la nausée et l’envie de retourner dans son lit.

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all with style ♡ « Merci encore pour le CD ! » disait sa petite voix enjouée, tandis qu’elle raccompagnait Chuck à l’extérieur. Chuck qui avait eu la gentillesse de venir lui apporter un disque de ses compositions. En tant que grande fan, Max ne pouvait qu’être touchée par cette attention spéciale. Souriant simplement au jeune homme en lui faisant un signe de la main, elle se retrouva sans trop savoir comment dans ses bras. Un câlin en guise d’au revoir. Il lui dit de faire attention à elle, qu’elle avait l’air un peu préoccupée. Battant des cils, les joues faiblement rosies, la petite douceur sourit faiblement en approuvant alors d’un signe de tête ; ses bras s’enroulant timidement autour de la taille du plus vieux. Puis, elle s’écarta et le salua encore une fois d’une esquisse joliment mignonne avant de finir par rentrer chez elle. Un petit soupir fut lâché une fois à l’intérieur. Rah~. Cela se voyait tant que ça ?

Scrutant de ses beaux yeux l’horloge accrochée au mur qui indiquait bientôt l’heure où Junho devait venir, elle se dépêcha alors d’aller dans la salle de bain pour une dernière petite préparation. Quelle chance il avait eu d’être repéré comme ça, dans la rue ! Enfin, eux. Lorsque le monsieur leur avait qu’ils allaient bien ensemble, Max avait cru mourir de gêne ; à deux doigts de s’évanouir comme à son habitude. Ils allaient bien ensemble ? Vraiment ? Pourtant, ils n’étaient pas en couple… Et depuis cette fameuse nuit, plus rien ne s’était passé. Son oppa chéri ne l’avait plus jamais touché. Pas un baiser. Même pas un câlin. Et autant le dire : cela la frustrait, la Maxou. Parce que de son coté, beaucoup de questions sans réponses bourdonnaient dans sa tête. Ces baisers qu’ils s’étaient échangés, elle n’arrivait pas à les oublier. Ils la hantaient chaque nuit, chaque jour. Malgré cela, elle ne le touchait pas non plus. La peur de faire quelque chose de déplacé à son égard lui torturait le ventre. Tout en se brossant les dents, la belle stoppa son action un instant pour se regarder. Peut être qu’elle n’était pas assez bien pour lui ? Peut être qu’elle n’était pas assez jolie, assez sexy ou assez femme pour lui donner envie de plus ? Le reflet dans le miroir ne lui montra rien de plus qu’une fille un peu paumée dans des sentiments qu’elle avait de plus en plus de mal à maîtriser. Génial. Allez Max, arrêtes ton drama. C’est pas le jour. Et c’est vraiment très bien ce qui lui arrive, tu dois l’encourager et le soutenir ! Disait sa conscience, la bonne copine trop sage qui squattait un peu trop ses pensées en ce moment. Mais elle avait raison, cette grosse reloue. Comme toujours.

Se tapotant les joues afin de se motiver, la petite coréenne entendit le toc toc à la porte et s’empressa alors de s’exclamer « C’est pour moi ! » Sauf que forcément, un démon la devança. Un adorable petit démon de douze ans se prénommant Min Ho. Le petit frère. Ouvrant alors la porte à la place de sa frangine, ses yeux aiguisés - étrangement matures pour un gosse de son âge - jugèrent Junho de haut en bas. « Huh~ Donc c’est avec toi que ma sœur traine tout le temps. »Dit-il dans un calme déroutan, son regard perçant défiant alors le plus vieux sans peur. « Elle est à moi. » Proclama le sale gosse, juste avant que la jeune femme n’arrive en manquant de tomber dans les marches d’escaliers. « Crotte de bique !... Oups, désolée ! Haha. » La présence de son cadet coupa son rire, rapidement. Oh merde. Elle n’était clairement pas prête. « Oh...! Oppa voici Minho, mon petit frère. Minho, j’te présente Junho mon… ami. » Que dire d’autre ? Mon ami qui m'a embrassé avec la langue, une fois? Non. Vraiment. « Merci de lui avoir ouvert la porte Minou, maintenant tu peux filer. Allez. » Elle poussa gentiment le plus petit qui semblait vouloir camper sur place et continuer de provoquer son ainé. « Vous sortez ensemble, Maxou ? » Demanda Min Ho sans détours, manquant de faire tomber sa grande sœur à la renverse. La grande sœur qui s’exclama, le visage en feu : « …Pas du tout ! Allez,vas-t-en maintenant ! Désolée Oppa~ » Ne prêtant plus attention à son petit frère qui mimait un geste d’égorgement derrière elle, elle offrit un grand sourire au plus vieux tout en claquant la porte d’entrée. « Salut ! Prêt pour le grand jour ? » Son regard noisette admira fatalement sa beauté masculine. Dieu ce qu’il pouvait être… charmant. « T’es… t’es super beau. » Affirma t-elle avec un air timide et un doux regard fuyant. Il allait tout déchirer, c’était sûr.

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all with style ♡ Il prépare son sourire et son plus beau angle, mais lorsque la porte s’ouvre, Max a un peu changé de tête, de taille, et d’âge. Junho baisse les yeux et devine qu’il doit s’agir là d’un de ses frères, qui n’a pas l’air hyper enchanté de le voir. “Ah mais je compte pas te la voler…” répond-il rapidement, alors que la jeune femme s’empresse de rappliquer pour arranger la situation. Junho n’est pas spécialement doué avec les enfants, les jeunes en général, et il prie pour ne pas avoir à affronter ce frère trop longtemps. Mieux vaut ça qu’un grand qui lui fera la tête au carré après avoir su qu’il a touché la langue de sa soeur avec la sienne. Il remarque l’hésitation sur le mot ami, où son sourire se crispe un peu, et manque de s’étouffer lorsque le garçon pose la question à ne pas demander. Super Maxou semble avoir contrôle de la situation alors Junho la laisse répondre, tandis que celui-ci détourne le regard, gêné. Il ne manque plus que ça, qu’il ait une réputation dans sa famille. Il espère sincèrement que Minho n’ira pas dire n’importe quoi aux parents de Max ou à ses autres frères, c’en sera peut-être fini de sa courte vie.

Il ne passe pas à côté du mime d’égorgement mais s’empresse de tirer Max loin de l’entrée pour ne pas avoir à porter sur lui la pression de la famille qui est derrière elle. Tout de suite, il se sent un peu plus mal dans ses chaussures. “Ah.. Merci” dit-il presque gêné. Pourtant, des compliments sur son apparence, on lui en a fait, et il est plus du genre à répondre “je sais” qu’autre chose. Il se baffe mentalement de cette apparente faiblesse et fourre ses mains dans ses poches.“Prêt.. Je sais pas.” Il n’a même pas envie de penser à l’audition. En plus, ce n’est pas la première image qui lui vient à l’esprit : mais bien celle du garçon qui était là un peu plus tôt et qui a bien profité du corps de Max contre le sien. Mais il ne peut rien dire. Pas question de la rendre triste comme la dernière fois, dans son appartement. Junho ne peut quand même pas s’empêcher d’être un peu bougon. “Allons y” dit-il en marmonnant, commençant à marcher. Il fixe ses chaussures. “Il fait peur ton frère.” dit-il finalement légèrement. Il essaie de se détendre un peu. “Tu aurais dû lui dire qu’on était ensemble, il en aurait fait une crise cardiaque.” sort-il avant de se rendre compte de ce qu’il vient de dire. Il esquisse une grimace et agrandit un peu le pas. Il ne peut s’empêcher de ne pas être totalement à l’aise avec Max. Il essaie de le cacher comme il peut, mais ça devient carrément lourd. Et là, il a vu ce.. gars… et ça n’arrange en rien la situation. “à moins que tu en aie un autre, de copain, ou de futur copain” finit-il par sortir du bout des lèvres. “Si ça se fait tu aurais honte de te balader avec moi au bras” rajoute-t-il, histoire de s'enfoncer un peu plus.

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all with style ♡ Oui. Il était… carrément sublime, en réalité. Comme toujours direz-vous, mais non. C'était différent. C'était encore plus mieux, comme s’il avait fait un minuscule effort de plus pour être encore plus beau. C’était quoi… Les cheveux ? Les vêtements ? Le parfum qui venait chatouiller agréablement ses narines ? Ah~ elle n’en savait trop rien. Junho était juste… éblouissant. L'ensemble était en tout cas craquant. Peut-être était-ce tout simplement parce qu'il lui plaisait vraiment beaucoup. Et cela rendit la petite douceur encore plus pantoise et mal en point. Il allait vraiment cartonner aujourd’hui. Max en était intimement persuadée, le jury ne résisterait pas ! En le sentant un peu perturbé, elle se dit qu’il devait sans doute avoir un peu le trac. Normal en même temps. Même elle, elle avait le trac pour lui. Pourtant, cela ne l’empêchait pas de positiver, comme toujours. Telle était sa force. « Ne t’en fais pas, tu vas être génial. Je le sais ! » Assura t-elle alors avec une bouille déterminée et pleine d’assurance ; levant son petit poing en l’air en signe de courage. Le suivant ensuite, la belle remarqua à quel point il marchait vite. Un peu trop vite pour elle. Faut dire que leurs jambes n’étaient pas vraiment de la même taille. « Oh. Ouais, désolée. » Répondit-elle lorsque le beau brun mentionna Min Ho. Malgré elle, une esquisse attendrie étira sa bouche pulpeuse. « Il adore faire peur à tous les gens qui ne le connaissent pas. Mais je t’assure que derrière sa bouille de diablotin, c’est un adorable garçon. » Le plus gentil, même. Il prenait beaucoup soin d’elle, presque comme un grand frère au final. L’effet Max.

“Tu aurais dû lui dire qu’on était ensemble.” Hein. Pardon ? Stoppant une micro seconde sa marche, la jolie coréenne crut que son cœur allait sortir de sa poitrine. Pourquoi disait-il un truc pareil, cet idiot ? Automatiquement, ses joues se mirent à rougir, adorablement. Rougir de gêne mais aussi… d’un petit chagrin. Sa moue penaude, elle la cacha en baissant son visage et en se forçant à sourire. Entendre ce genre de phrase, c’était un peu difficile. Parce que, mine de rien, elle aurait peut-être voulu que ça arrive pour de vrai, non ? Max, calmes-toi. N’y pense pas. C’est pas le mo... Oui, oui. On sait Conscience, on sait ! « Il t’aurait surement fait un croche pied je pense. C’est lui qui m’a appris. » Comme la dernière fois. Le suivant maladroitement, chancelant un peu, la remarque de Junho la fit instinctivement relever la tête vers lui. Comme un reflex. Qu’avait-il dit ? Un autre copain ? Un futur copain ? Avoir honte de se promener avec lui ? Finissant par vite s'adapter tant bien que mal à ses grandes jambes marchant vite, Max demanda alors avec un petit air soucieux « Oppa, ça ne va pas ? » Probablement le stress de l’audition. Oui, c’était forcément ça. Tout en prenant son bras, après une petite hésitation et une jolie maladresse, son petit corps se colla au sien pour les aider à marcher vraiment ensemble. Pour également lui prouver qu’il se trompait. « Tu dis des bêtises plus gigantesques que toi, là. » Un doux sourire sublima son visage poupon. Elle ? Avoir honte de lui ? Et puis quoi encore. « Et j’ai pas de copain.» Ni de futur. Elle n’en aurait pas. Tout simplement parce que, le seul avec qui elle aurait réellement envie d’être se trouvait à son bras. Mais cet homme ne voulait pas d’elle. Pas comme ça. « Tu sembles contrarié... C’est le trac qui te rend aussi grognon ? »

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all with style ♡ Et elle le remarque. Il ne sait pas s’il avait souhaité qu’elle fasse comme si de rien n’était, ou qu’elle l’arrête pour le confronter sur son air grognon. Il a envie de lui dire que ça ne lui fait pas plaisir de la voir enlacer un garçon, qui en plus de ça la regarde longuement avec des intentions tout sauf innocentes, mais ces mots ne peuvent pas sortir de sa bouche. Il les a déjà dits la dernière fois, et ça s’est mal passé. Elle ne le comprendrait pas, et elle ne le croirait pas. Max ne voit pas comment les garçons agissent autour d’elle, totalement aveugle face au désir qu’elle peut provoquer et aux regards qu’elle attire. ça la rend tout de suite plus attachante, mais ce n’est pas sans double tranchant. Pourquoi devrait-il en être affecté, de toute façon? C’est vrai. Il n’est pas son copain. Et il a beau agir un peu comme tel, presque totalement consciemment, parce que ça l’arrange, parce que ça lui plait, parce que c’est doux pour son coeur, ce n’est pas du tout juste pour la jeune femme. Il le sait, mais il ne peut pas s’en empêcher. Son égoïsme revient à l’avant et il sait que le retour de coup ne tardera pas à pointer son nez.

Il la laisse attraper son bras et ne fait aucun effort pour l’en détacher. Il aime bien la sentir à côté de lui. Son parfum vient atteindre ses narines, et il a le don d’apaiser son coeur. Il a l’impression que tout est à sa place lorsqu’elle est accrochée à lui, et il ne rechigne jamais à se balader comme ça avec elle, dans la rue. Bien sûr que les gens les croiraient en couple, et il s’accroche à cette illusion. Si Max en est inconsciente, il sait bien l’image qu’ils donnent face à des inconnus. Il ne doute même pas que leurs regards ou leur façon d'interagir ne fasse rien pour démentir cette idée. “Mais si, ça va” affirme-t-il sans grande conviction. Il pousse un soupir et tente de se détendre, alors qu’ils quittent les zones résidentielles pour les grandes rues et les immeubles gigantesques. “Moi, avoir le trac ?” dit-il en tentant de faire de l’humour “Je n’ai aucun doute de l’effet que je leur ferai, regarde comme je suis beau, tu l’as dit toi même”sort-il sans être totalement convaincant. Il n’arrive pas à se mettre dans l’humeur de faire son plaisantin arrogant comme d’habitude, ses mots sonnent totalement faux. Il n’arrive pas à enlever cette sensation qui lui agrippe les tripes.

“Et tu aimerais bien, avoir un copain ?” Pourquoi quitter le sujet qui l’embête quand il peut sauter à deux pieds dedans ? Quel idiot. Elle a raison de lui répéter trois cent mille fois par jour. Lui même a envie de se frapper, de ne pas contrôler les paroles qui sortent de sa bouche et de se mettre lui même dans des situations qui l’embêtent. Il s’éclaircit la voix et serre un peu plus son bras contre lui. Ils croisent de plus en plus de gens, entrant dans les zones affluentes, et se repaît des regards qui coulent sur eux. Il sait que certains les regardent même avec envie, sans savoir la réalité de leur situation. ça lui plait beaucoup trop. “ça m’éviterait sûrement de faire des bêtises” Tant d’efforts à ignorer la situation pendant des semaines pour lui en reparler implicitement, mais bravo Junho. N’empêche que c’est vrai. Ou peut-être pas. Qui sait si un gars accroché à Max l’empêcherait de se jeter sur ses lèvres ? Il pourrait avoir tout aussi envie de s’y jeter avec deux fois plus de force. Il n’est pas connu pour respecter les règles de base de la bienséance. Son estomac se tord. Il sait qu’elle n’a embrassé personne d’autre que lui, mais la situation changera sûrement, bientôt, ou moins bientôt, mais un jour. L’idée lui est désagréable.

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all with style ♡ Il dit que ça va, mais à cet instant, il semble être le gars le plus blasé et le plus morose du monde. Prenant une jolie moue soucieuse, Max se pinça les lèvres tout en continuant de scruter le profil harmonieux du plus vieux. Sa belle arrogance de beau gars sûr de lui la fit malgré tout sourire, faiblement. Qu’il arrête de faire la roue comme un paon trop fier, un peu. Elle voyait bien qu’il ne pensait pas vraiment ces mots, aussi surprenant soit-il. Et cela n’arrangea pas l’inquiétude de la petite douceur. « Mais oui, mais oui… » Dit cependant sa petite voix d’un ton malicieux, tandis que ses yeux se levaient au ciel d’un air faussement désespéré. Un léger rire franchit la barrière de ses lèvres après ça, histoire de détendre l’atmosphère. Ouais. Elle ne savait pas si c’était vraiment le stress du casting ou bien autre chose, mais Junho avait l’air contrarié. Préoccupé. Et la belle espérait vraiment qu’il se sentirait mieux rapidement. Que faire pour le rendre plus joyeux et plus positif ? Hum. Réfléchissant à une façon qui pourrait le détendre et le faire sourire à nouveau, son petit cœur rata un battement lorsqu’il lui demanda si elle aimerait avoir un copain. Rougissant comme une pivoine presque instantanément, Max remonta le col de sa veste en jean afin de cacher un peu sa gêne, par reflex. Pourquoi revenait-il toujours sur ça, à la fin ? Pas que ça l’énervait mais… C’était vraiment gênant. Gênant de base, et encore plus lorsque ça venait de lui. Avait-il oublié cette fameuse nuit ? Le moment où elle lui avait dit qu’elle avait peur de tomber amoureuse de lui ? Le moment où ils s’étaient embrassés pendant de longues minutes… ? « Aish’ mais c’est quoi cette question… » Bredouilla t-elle adorablement, ne résistant pas à coller son visage contre le bras du jeune homme qu’elle tenait.

Allez, calmes-toi Maxou. C’est juste une question. Une question comme une autre, non ? « J’imagine que oui… un jour. » Finit-elle par répondre, sans rien ajouter de plus. Sa frimousse timide fit en sorte de rester droite pour ne pas le regarder, pour ne pas plonger ses yeux dans ceux de Junho. Son regard risquerait de la trahir. Il montrerait certainement au plus âgé ce qu’elle désirait vraiment. Une chose malheureusement impossible. Une chose qu’elle ne pouvait pas avoir… “ça m’éviterait sûrement de faire des bêtises” Cette remarque la fit trébucher et manqua presque de les faire tomber. Choquée et ahurie, Max ne put s’empêcher de relever son visage vers celui du beau brun, la bouche béante et les joues en feu. AAAAAH. Mais… il le faisait exprès ou quoi ? Coincée entre l’envie de lui demander quel était son problème et celle de bien faire en continuant de le soutenir en ce jour particulier, la belle finit par secouer vivement son visage, toute stressée. « Allez viens, on va vraiment être en retard sinon ! » Marmonna t-elle adorablement, tout en le tirant de manière plus vive par le bras pour l’encourager à accélérer leur marche. Vite, vite qu’ils arrivent et qu’ils puissent arrêter de parler de tout ça. Que LUI, surtout, arrête d’en parler. Passant entre les gens qui les dévisageaient sans qu’elle ne le remarque, Max se mordit la lèvre de frustration. Son cœur battait fort. Trop fort. Des bêtises, sérieusement ? Oppa, t’es vraiment qu’un idiot…

Ils arrivèrent finalement devant l’immeuble indiqué dans l’adresse et restèrent quelques secondes devant, observant de leurs grands yeux l’architecture ainsi que les gens qui allaient et venaient. Il y avait pas mal de monde, garçons comme filles. Aish, elle avait tellement le trac en fait. Complètement le trac pour lui. Inspirant et expirant afin de se donner du courage, elle finit par tourner ses prunelles noisette vers Junho et demanda, avec un beau sourire nerveux « OOOOKAY ! Bon. Pas de quoi stresser, ça va super bien se passer ! » C’était surtout à elle qu’il fallait dire ça… « On y va ? »

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all with style ♡ Rien. Ses questions n’ont aucun sens, qu’elles les oublient. Ou peut-être qu’au contraire, elles ont tout le sens du monde. Il les laisse filer entre ses lèvres et apparemment, n’assume pas assez pour aborder le sujet sérieusement. Tant pis. On ne change pas ses bonnes habitudes. Il la laisse bougonner à côté de lui, elle en a tous les droits vu son comportement, et de toute façon la rue n’est pas le meilleur endroit pour discuter de ça. S’il veut réellement en parler… il verra après. Il a une audition. Et malgré tout, il ne peut pas s’empêcher de revenir y penser, alors que toutes ses pensées devraient être vers le peut-être futur job qu’il pourra décrocher. Payer son propre loyer, ça serait super, non ? Et si ça consiste à rester sans bouger devant un appareil photo, c’est encore mieux. Il le fait bien assez pour son propre instagram. Autant que ça lui rapporte quelque chose.

Il reste silencieux jusqu’à leur arrivée devant l’immeuble, soupire un peu face au bâtiment gigantesque. Il les connaissait bien, à l’époque, ces endroits. Maintenant, il ne peut passer devant sans baisser la tête, de méchants souvenirs des temps où il possédait presque des rues entières avec son arrogance. Il se demande comment papa va, en prison. Il n’est jamais allé le visiter. Mais ils n’ont jamais été proches : il a toujours été plus du genre à lui abattre le bâton sur le dos que de lui faire des câlins. ça ne laisse pas forcément l’envie à ses enfants de venir engager des conversations entre quatre murs gris en lui demandant si il ne s’est pas encore fait tabasser dans la cantine. Non. Il n’a aucune envie de faire ce pas là. Même s’il n’est pas conscient de le haïr de toute son âme, il pense pouvoir s’éviter une tâche superflue et qui ne servira pas à grand chose.

Il sourit face à Max. “T’as l’air de stresser plus que moi” dit-il avant de la tirer à l’intérieur. En vérité il n’angoisse pas du tout. Pas pour l’audition en elle même, en tout cas. Il se prend la tête avec d’autres choses, plus compliquées, qui ont à voir et pas du tout. Il n’arrive pas vraiment à séparer les pensées alors il abandonne la tâche, demande son chemin à un garde et on leur indique la salle où il va devoir attendre. Il insiste pour que Max puisse venir avec lui, en expliquant qu’elle ne passe pas d’audition. On lui donne un numéro et il entre dans une grande salle où d’autres attendent. ça ne doit pas être une énorme audition aujourd’hui : il n’y a pas tant de monde que dans les histoires qu’il a pu voir sur youtube. Tant mieux. Loin de lui l’idée d’attendre des heures. Il n’y a qu’une chaise de libre alors il pousse doucement Max dessus et vient s’asseoir par terre devant elle. Pour une fois, c’est elle qui le toise de toute sa hauteur.

Il vient attraper ses mains distraitement, histoire d’avoir quelque chose pour se détendre. Il joue avec ses doigts sans lui demander son avis. “J’espère qu’on va pas attendre des heures ici. Sinon je pars.” marmonne-t-il dans sa barbe. Comme s’il avait quelque chose de mieux à faire. Il est un peu rassuré, tout de même, de ce qu’il voit dans la salle d’audition. Les gars ne sont pas particulièrement plus beaux que lui. Il se sent même assez à sa place. S’il peut avoir confiance en une seule chose, c’est son physique, même si c’est tout ce qui lui reste.

Il tripote les doigts de Max absentément. “Si je réussis l’audition, je peux te demander ce que je veux ?” tente-t-il sans la regarder. Il n’a pas de mauvaise intention en lui demandant ça, il se dit que ça peut les détendre tous les deux.

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all with style ♡ Stressée, elle ? Mais non mais non. Que va-t-il imaginer encore celui là ? Sauf qu'il avait raison. Et le beau sourire qu’elle tenta de lui faire pour contredire ses mots ressembla plus à une jolie grimace qu’autre chose. Sourire crispé ? Tête de constipé. Tel était le proverbe. Se laissant finalement entrainer par Junho à l’intérieur, les deux amis découvrirent un hall d’accueil plutôt calme et joli, où ce qui semblait être des gens du staff passaient rapidement. Le beau brun en chopa un au vol pour lui demander des indications, expliquant ainsi qu’il venait pour l’audition. Max se fit toute petite lorsqu’il insista pour qu’elle vienne avec lui, timide mais aussi pleine d’espoir. Elle voulait vraiment l’accompagner jusqu’au bout, et le fait que Junho semble le vouloir tout autant qu’elle lui faisait secrètement plaisir. C’est qu’ils devenaient fusionnels, les petits lapins. Face à la réponse positive de leur interlocuteur, la petite douceur remercia l'inconnu avec entrain ; s’inclinant au moins dix fois face à lui jusqu’à ce que Junho la tire par le bras pour qu'elle arrête. « OMO. J’ai eu trop peur de pas pouvoir rester avec toi ! Merci Oppa~ !! » Chouina-t-elle adorablement en se serrant un peu plus à lui, les yeux tout brillants de joie.

Ne pleures pas, Max. On dirait que tu emmènes ton propre fils pour l’entretien de sa vie. Haha, en même temps, elle espérait beaucoup de cette audition. S’il la réussissait… ce serait le feu. Il pourrait alors prendre un nouveau départ, ne plus avoir de soucis d’argent, bosser dans un cadre plus agréable qu’un magasin d’électroménager... Il ferait un job certainement mieux payé et surtout plus fun. Cela ne pourrait être que bon pour lui. Han et s’il devenait connu ? Max gagatisait en y pensant. Ce serait fantastique. Elle serait encore plus fière de lui, à coup sur ! Sa première fan, même ! Dans tous les cas, la possibilité d’obtenir ce job était un plus. Un gros plus. Et puis qui sait, peut-être que ce changement de vie donnerait à Junho l’envie d'autre chose encore ? Une chose qui lui plairait soudainement ? Une nouvelle passion ? Argh, ce serait tellement bien que ça arrive…

« Tu es sûr ? » Demanda t-elle en le sentant la pousser sur la seule chaise restante. Ses joues rosirent faiblement tandis qu’elle le remerciait en se retroussant sur son siège. Une vraie gamine. Analysant un peu le petit monde qui se trouvait là, un petit air assuré égaya son minois. C’est vrai qu’ils étaient tous beaux. Mais pas aussi beau que son Junho. Et malgré les sentiments qu’elle ressentait pour lui, Max restait clairement objective. Un peu dans ses pensées, la sensation des doigts du plus vieux venant jouer avec les siens fit soudainement battre son cœur. Mayday, mayday ! Il joue avec tes doigts, là ! La dernière fois que c’est arrivé, vous les avez entrelacés les uns aux autres... Rougissant fébrilement, la belle ne put s’empêcher de sourire malgré tout, face au joli spectacle que son ainé lui offrait. Il était juste trop adorable, comme ça, par terre et près d’elle. Toujours près d’elle. Même si c’était pas conseillé pour son pauvre petit cœur fébrile, la jolie coréenne était complètement mordue de ce bien beau tableau qu'elle admirait sans pouvoir résister.

Son sourcil se releva en entendant sa remarque. « Si tu pars, je te met une fessée et je te ramène ici en te tirant par l’oreille. » Menaça-t-elle avec un air boudeur. Elle en était capable. Il le savait. Quel sale gosse, quand il s’y mettait, ce gars ! Souriant malicieusement pendant que son regard observait leurs doigts qui jouaient doucement, l’étrange demande de Junho fit relever ses yeux vers son visage. Lui demander ce qu’il voulait ? « Hein? Qu’est ce que c’est que ça ? » Rétorqua-t-elle alors en riant faiblement, un peu interloquée par son attitude. « Généralement, quand on me fait ce genre de demande, c’est pour que j’imite Donald Duck. J’savais pas que t’étais au courant. » On ne juge pas okay, parce que mine de rien, elle était monstrueusement douée ! Rigolant de sa propre bêtise, Max sembla tout de même réfléchir quelques secondes, adorablement curieuse et perplexe. « Mais ouais, okay. » Annonça t-elle finalement d’un air faussement distrait, une douce esquisse flottant sur ses lèvres. « Quoi que, tu pourrais me demander ce que tu veux dès maintenant… » Énigmatique et espiègle, sa frimousse dévisagea d’un air méfiant les autres candidats avant de s’avancer près de l’oreille du plus vieux pour lui souffler secrètement, avec une mignonne certitude. « … vu que tu vas la réussir, cette audition ! »

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all with style ♡ Il doute pouvoir répondre à toutes ses attentes. Il l’a déjà déçue plusieurs fois. Mais là, il est motivé plus que d’habitude, et se dit que s’il remplit au moins à moitié le verre d’espoir de Max, il aura fait son job. Ce n’est pas dans son quotidien, de faire des choses pour les autres, mais lorsqu’il s’agit de Max, ça lui donne étonnement une motivation pour se bouger les fesses et faire quelque chose. Il ne peut pas dire que son mode de vie lui convient, ni la façon dont il voit la vie. Même s’il se laisse traîner en bougonnant vers ce quoi elle part en sautillant, il en a compris que la plupart du temps, il est plus heureux lorsqu’il se laisse faire que lorsqu’il reste dans son lit à déprimer. Alors il essaie de dire un peu plus de “oui” et de se laisser mener là où il n’irait pas forcément. Il va dans de nouveaux territoires. Rien que leur relation en est une, loin de tout ce qu’il a connu de défini ou d’ambigu auparavant. Quand il ignore tout ce qu’il y a de compliqué, il en est assez content, il se dit que tout ira bien s’il réfrène juste ses envies de la serrer un peu trop fort dans ses bras à nouveau. Il oublie la frustration lorsqu’elle se fait silencieuse, la réprime lorsqu’elle revient en vague. Malheureusement, elle ne disparaît jamais, et en ça réside le problème.

“C’est que t’es violente. C’est pas grave, j’aime bien les fessées” lance-t-il pour la voir rougir jusqu’aux doigts de pied. Il reprend un peu de sa légèreté habituelle, une partie de la tension de tout à l’heure, par rapport à l’ami masculin de Max, semble être retombée. Peut-être parce qu’il pense à autre chose. Elle est douée pour le distraire, aussi. Il ne peut s’empêcher de doucement ricaner en l’imaginant imiter le fameux canard, et souhaite qu’elle n’ait jamais à lui faire cette imitation devant les yeux. Il ne s’en remettrait sûrement jamais. “J’étais pas au courant et j’aurais préféré ne rien savoir”[/color] dit-il rapidement en tournant le regard sur le côté. Il se reconcentre lorsqu’il la sent se pencher au dessus de lui, et lorsque son souffle vient effleurer son oreille. La frustration de tout à l’heure ? Elle n’a pas tardé à revenir. Il se fige. “T’en es si sûre ?” Il sourit “Peut-être que si tu savais ce que je veux, tu ferais tout pour que je rate.”[/color] ajoute-t-il. En vérité il ne sait pas ce qu’il veut demander, il a dit ça sur un coup de tête, mais maintenant il se permet d’y réfléchir un peu plus sérieusement. Il se mord la lèvre inférieure, laisse un silence se prolonger en cherchant quoi dire. Il n’a même pas le temps de se décider que sa bouche décide de parler d’elle même. “Si je réussis, promets moi de n’embrasser personne d’autre que moi” dit-il dans un murmure, en relevant les yeux vers elle.

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all with style ♡ Un petit rire stupidement adorable ne put que franchir la barrière de ses lèvres. Comment ça, il aurait préféré de pas savoir ? Quel vilain, alors ! Il ne dirait pas ça si s’il savait réellement le talent qu’elle avait. De toute façon, un jour ou l’autre, elle le lui ferait. Quand il s’y attendra le moins, qu’il le veuille ou non. Tu auras ta revanche, petit Donald, on te le promet ! « T’es vraiment qu’un vieux aigri, c’est pas possible. Un vieux aigri qui aime les fessées, mon dieu. » Lâcha t-elle d’un air boudeur, râlant bien trop joliment. Voilà qu’elle jouait les douces vexées. Ca lui allait bien, au fond. Et le pire, c’est qu’elle minaudait sans même le faire exprès, cette idiote.

Seulement, il n’était plus question de canard à cet instant. Mais bien de la mystérieuse demande de Junho qui la rendait perplexe. Beaucoup trop perplexe. Max était toujours trop curieuse de toute façon. Certainement que ça lui porterait défaut, un jour. Malgré tout, elle pensa très honnêtement chaque mot qu’elle lâcha avec joie. Il pouvait lui demander tout ce qu’il voulait dès maintenant, parce qu’il allait réussir. Il passerait ce casting avec brio. Elle le savait. Elle le sentait. Et afin de le rassurer et de l’encourager, la petite douceur ne se priva pas pour le lui susurrer gentiment à l’oreille, le cœur gonflé d’espoir. Un doux sourire apparut lorsque son minois s’écarta du sien pour le regarder. Une frimousse positive et déterminée. Pour lui. Rien que pour lui. Approuvant vivement d’un signe de tête lorsque Junho lui demanda si elle était sûre, la belle ne perdit pas son esquisse. Certaine. A cent pour cent. Ses sourcils se froncèrent d’indignation ensuite, face à sa remarque. « Jamais je ferai ça et tu le sais ! » Pleurnicha t-elle tout en lui donnant un petit coup sur l’épaule, adorablement affligée. « Allez, craches le morceau. » ‘Putain ‘ aurait-elle pu ajouter pour achever sa phrase, si son impatience était vraiment ingérable. Subissant sagement le silence qui régna entre eux, Max resta tout de même chaleureuse et souriante. Timidement souriante.

Et là, Junho la lâcha. Il lâcha sa putain de demande, comme une bombe sur un terrain déjà miné. “Si je réussis, promets-moi de n’embrasser personne d’autre que moi” Un autre silence, encore. Mais cette fois-ci, ce dernier venait d’elle. Le regard planté dans celui du plus vieux, Max parut absente. En doux état de choc. La seule chose pouvant confirmer le fait qu’elle était toujours de ce monde et en vie, c’était ses joues. Ses joues qui avaient aussitôt rosies. Ouvrant sa petite bouche pulpeuse sans réussir à parler, la douce fronça les sourcils, complètement perdue. Elle essayait de réaliser. De réaliser ce que le beau brun venait de lui demander. C’était une blague, hein. Ou alors, ses oreilles qui avaient mal entendues. Junho… Junho ne lui avait pas demandé ça, si ? Elle s’était probablement trompée… « Tu… Tu as dis quoi ? J'suis pas sûre d’avoir bien compris… » Questionna sa petite voix tout à coup plus cassée et tremblotante. Un petit rire nerveux. Une main qui vient se poser contre sa poitrine pour calmer les battements dingues de son cœur en pleine crise. Fais pas genre Max. T’as très bien compris. Et il le savait. L’échange de vos regards en disait déjà beaucoup trop. « Pour...Pourquoi me demander ça...?» Se risqua t-elle à souffler, le regard fuyant. « Et pourquoi je devrais accepter...? » La contraindre à n’embrasser plus personne d’autre que lui ... Pas qu’elle avait envie de le faire de tout façon, mais cela voudrait dire qu’elle… n’embrassait plus jamais? Ou qu'implicitement, Junho l’embrasserait de nouveau et serait le seul à pouvoir le faire… ? Penser à cette dernière option la fit inconsciemment serrer un peu plus fortement les doigts du jeune homme encore restés dans son autre main, fébrilement.

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all with style ♡ Il est affreux de lui dire ça. Il s’en veut immédiatement, sans avoir réellement voulu que les mots passent ses lèvres. Une pensée au vent, comme ça, qui a décidé de se faire connaître sans lui demander son avis. Il se hait encore un peu plus de vouloir qu’elle dise oui, oui, oui. Qu’elle lui donne à la fois la permission de l’embrasser à nouveau, et lui promette de concours qu’aucun autre homme ne la touchera comme lui l’a fait. Autant lui demander d’être ta copine, pense-t-il, avant d’écarter l’idée rapidement. C’est moins sérieux s’il ne va pas dans ce territoire, s’il ne fait pas de promesse. Tout entier prêt à demander la terre de Max, il semble un peu plus réservé lorsqu’il s’agit de lui même, et il en est conscient. Qu’est-ce qu’il a fait. Peut-être ses habitudes, celles de vouloir tout gâcher, à lui dire ça juste avant un évènement important. Bien sûr que ce qu’elle répondra va lui prendre la tête, et qu’elle y pensera pendant tout le moment où il sera dans la pièce à côté. Quel démon. Il s’en veut mais à la fois attend avec impatience, ce qu’elle pourra bien sortir à sa réplique. Pas trop de vergogne au final.

Il observe son visage qui est passé rapidement tomate, mais il ne vient pas sourire, malgré son envie. Il veut sa réponse. Comme un enfant qui harcèlera sa maman jusqu’à avoir sa sucette, Junho est décidé à ne pas lâcher son bout de viande aussi facilement. Elle ne lui donne pas de réponse directe ou facile : pourquoi le ferait-elle ? Il n’a pas été clément en lui posant lui même la question. Il est pris un peu sur le court, parce qu’elle lui a renvoyé la balle et qu’il ne sait pas trop quoi en faire. Il sent les doigts de Max se resserrer contre les siens et ne sait pas trop quoi comprendre de ce geste. Peut-être rien. Est-ce que ce qu’il a dit la rend si mal à l’aise que ça ? Il n’a pas l’habitude. Il a l’habitude qu’on se moque, qu’on l’insulte ou qu’on lui dise des mots dénués de tout sérieux. Il n’est pas habitué à ce qu’on l’écoute réellement et qu’on prenne en compte ce qui sort de sa bouche, ce que Max semble faire depuis la première fois où ils se sont rencontrés. être pris au sérieux, ça lui fait tout bizarre.

“Je ne sais pas pourquoi tu devrais accepter” sort-il finalement en laissant son regard retomber vers le sol. Qu’est-ce qu’elle retirerait de sa demande : il sait à quel point elle est égoïste, ne va pas se cacher les yeux à faire comme si Max gagnait tout à lui dire oui, au contraire. “Mais moi je ne te veux qu’à moi” finit-il par souffler.

Son numéro est appelé et il dénoue rapidement sa main de celle de Max en tournant la tête. “Ah. C’est à moi” dit-il rapidement avant de dénouer ses jambes qui maintenant, sont un peu engourdies. Il s’étire un peu avant de se rendre vers la porte, lance un dernier regard à Max, bien conscient de la position dans laquelle il la met avant de fuir (sans l’avoir décidé, quand même), et finit par disparaître dans la pièce à côté.

Ils sont plusieurs à se mettre en ligne, et ils sont appelés l’un après l’autre pour qu’on leur pose des questions, qu’ils tournent, qu’on prenne des photos. Tout se passe très vite, trop vite, et Junho a l’impression qu’il vient à peine d’entrer et que c’est déjà fini. On lui fourre un papier dans la main en disant qu’il sera rappelé prochainement. Il sait au visage d’autres qu’ils n’ont pas tous eu ce fameux “papier”, et suppose qu’il a à demi réussi l’audition, même si rien n’est encore signé et conclus. Il devra attendre encore plusieurs jours, lorsqu’ils lui diront par téléphone “Bon désolé, en fait on vous veut pas” ou au contraire, lorsqu’ils lui donneront un rendez vous à l’agence pour signer des papiers.

Il ressort de l’autre côté de la salle. Zut. Il espère que Max n’attend pas encore dans la salle d’attente. Il finit par sortir son portable et lui envoie un message pour dire que c’est fini et qu’il l’attend à l’entrée, où il va se poster. Avec tout ça, il n’a pas eu le temps à penser à ce qu’il lui a dit, mais honnêtement, il ne fait pas d’efforts pour y réfléchir maintenant non plus. Il craint juste de voir le visage de Max lorsqu’elle s’approchera de lui, se prépare à s’excuser. Peut-être qu’il stressait un peu, finalement, et que c’est pour ça que son cerveau s’est décidé à sortir toutes ces idioties. Idioties… Même l’audition terminée, il ne peut s’empêcher de remarquer qu’il pense tout autant ce qu’il a dit qu’il y a une trentaine de minutes.

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all with style ♡ Qu’à lui. Il ne la voulait qu’à lui. La sentence tomba comme une deuxième bombe, encore plus grosse et plus puissante que la première. Le cœur tambourinant comme un fou, le regard tout brillant malgré elle, Max resta là, bouche un peu ouverte, à ne pas savoir quoi dire ni faire. Un second choc. C’est ce qu’il lui en fait vivre des tourments, ce bel idiot d’Oppa. Impossible de réaliser. L’information reste boquée dans ses oreilles où la police des sentiments vient pour faire barrage afin de ne pas faire remonter les mots de Junho jusqu’à son cerveau. Ou pire, jusqu’à son petit cœur meurtri par l’amour naissant qu’elle ressent malgré elle pour cet homme depuis déjà des semaines. Sauf que c’est déjà trop tard. L’annonce est déjà passée avec autant de délicatesse qu’un tsunami ravageant tout sur son passage et c’est tellement intense que la respiration de la belle en devient plus forte et plus soulevée. Foutue. Elle était juste… Complètement foutue. Et avant même de pouvoir descendre de son minuscule nuage, le plus vieux doit s’éclipser car le moment est venu pour lui de passer la fameuse audition. Max n’a même pas le temps de lui dire courage. Par automatisme, ses lèvres s’étirent en un beau sourire. Un sourire maladroitement beau et ému. Elle ne pense pas au casting à ce moment mais plutôt à ce qu’il vient de lui dire.

Et elle s’en voulait de ne plus réussir à se concentrer, la petite douceur. Elle s’en voulait beaucoup trop. Fort heureusement, le peu de force qui lui restait l’obligea à revenir vraiment sur terre, ne serait-ce qu’un petit peu. Le stress remonta, fatalement. Un doux stress avec une envie ardente qu’il réussisse cet entretien. Gigotant adorablement ses jambes, troublée quoi qu’elle fasse ou pense, la belle soupira longuement, le cœur lourd et palpitant à la fois. Il fallait qu’elle sorte. Qu’elle sorte prendre un peu l’air. Histoire de se remettre les idées en place. Histoire de se calmer. D’essayer en tout cas… « Allez Byun… » Souffla t-elle en finissant par se lever et quitter la pièce où elle était encore la seule occupante. Le froid lui fit étrangement du bien, mais pas assez pour enlever cette envie de sprint qu’elle avait. Courir comme une dératée. Si elle le faisait vraiment, sûr et certain qu’elle tomberait et se ferait mal, cette idiote. Alors à la place, Max marcha. Vite, très vite. Les petits poings serrés par le froid, le trac, l’émotion. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à ce qu’il lui avait demandé. N’embrasser personne d’autre… parce qu’il la voulait seulement pour lui… Passant près de diverses boutiques, la vitrine de l’une d’entre elles attira son attention. « Oppa, tu n’es qu’un idiot… » Marmonna t-elle tout en se mordant la lèvre, le regard humide. Oui. Il était idiot de lui demander ça. Idiot d’être aussi cruel. Sans réfléchir plus longtemps, elle finit par entrer dans le magasin, d’un pas chancelant.

Lorsqu’elle en ressortit quelques minutes plus tard, le message envoyé par Junho l’alerta. Il était déjà dehors ? C’est fou comme le temps passe vite quand on se tourmente. Se dépêchant alors, ce fut une Maxou toute essoufflée et aux joues rouges qui arriva devant l’immeuble où le beau brun était posé. « Alors ? » Demanda-t-elle avec une adorable frimousse soucieuse, veillant bien à garder l’un de ses bras caché derrière son dos. « Non en fait, attends. Avant que tu me dises comment ça s’est passé… laisses-moi te dire quelque chose ! » Ses sourcils se froncèrent d’une douce frustration. On aurait dit qu’elle avait autant envie de lui sauter dans les bras que de le frapper. « T’es quand même… sacrément gonflé de me demander un truc pareil ! Tu t’en rends compte au moins ?? » Ah~ Max… Max et l’amour. Une rencontre des plus surprenantes. «…Mais c’est d’accord. » Bredouilla-t-elle contre toute attente, d’un air bougon. D'un air adorablement ronchon. « J’embrasserai personne d’autre. Je te le promets. » Annonça contre toute attente la jolie coréenne, ses beaux yeux brillants admirant ses propres chaussures. Tout simplement parce que… moi aussi, je ne veux être qu’à toi. «Ah et euh. Tiens, c’est pour toi. » Murmura t-elle timidement tout en lui tendant de loin l'adorable petit bouquet de fleurs qu'elle avait jusqu'à présent caché derrière elle ; le regard tendrement fuyant.

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all with style ♡ Les secondes semblent tout d’un coup plus longues qu’à l’habitude. Il n’attend que de la voir arriver sautillante, pour éviter qu’il ne se perde dans sa propre tête et ne se fasse du mal.. Pas pour rien, sur ce coup là, mais s’il peut éviter la douleur, il le fait avec plaisir. Il s’adosse contre le mur et ferme les yeux, a l’impression qu’au moins 30 minutes passent (plutôt 5 pourtant) lorsque sa voix retentit dans ses oreilles. Il sursaute presque et se remet droit, sans savoir à quoi s’attendre. Est-ce qu’elle va pleurer ? Le frapper ? Faire comme si de rien n’était ? Avec Max, bizarrement, c’est un peu imprévisible. Une pochette surprise dont on ne sait jamais si le contenu va être à la hauteur de ses attentes. Mais bizarrement, même lorsque le cadeau est impromptu, il en finit par être encore mieux que les espérances du départ. Elle lui demande comment s’est passé l’audition et il ouvre la bouche, prêt à répondre lorsqu’elle le stoppe. Il fronce les sourcils. Elle va le gronder, il le sent. Il se prépare à accueillir ses petits coups devant tout le monde, les passants dans la rue, les gardes à l’entrée de l’immeuble. Peut-être qu’à le voir, par la fenêtre, se faire frapper pour une femme, la compagnie perdra l’envie de l’embaucher pour de bon. Il pourra revenir dans son lit douillet.

Gonflé. Oui. Elle lui demande s’il s’en rend compte, et il se rend compte qu’il hoche la tête automatiquement, comme un enfant. Il a conscience de la façon dont il agit, de toute façon. Il prépare déjà des excuses dans sa tête mais les mots ne sonnent jamais assez juste, lorsqu’elle sort finalement qu’elle est d’accord. “Quoi?” ne peut-il s’empêcher de sortir immédiatement après, légèrement (beaucoup) surpris. Il est encore plus sonné lorsqu’elle lui sort un bouquet de fleurs d’on ne sait où. Il le prend dans ses mains, un peu sonné, et tourne le regard pour vérifier que personne ne les fixe. “Merci” finit-il par murmurer. Des fleurs. On ne lui a jamais offert des fleurs de sa vie. En même temps, dans son esprit, c’est aux femmes qu’on offre ça. L’attention le touche beaucoup trop, et il s’éclaircit la voix histoire de ne pas le montrer. “Tu me raccompagnes ?” demande-t-il en commençant à marcher. Il cherche ses mots et finit par se rappeler de son “alors ?” qu’elle a interrompu plus tôt de son propre chef. “Ils vont me rappeler. Mais je suppose que j’ai “réussi” la première étape. Il y en a qui ont été recalés directement. On verra. Ils ont dit… sous une semaine, je crois. à voir s’ils prennent le temps de me passer un coup de fil pour me dire que je suis trop vieux et pas assez canon ~” sort-il en passant son bouquet d’une main à l’autre, pas sûr de savoir quoi en faire. Il finit par attraper la main de Max pour arrêter de s’agiter. “Je peux t’embrasser alors, quand on arrive chez moi ?” demande-t-il sur un ton assez décalé face à ce qui sort de sa bouche.

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all with style ♡ Elle bredouilla un « de rien » lorsqu’il la remercia, penaude. Abasourdie par ce qu’elle venait de proclamer, affreusement gênée par ce qu’elle avait accepté. Ses joues ne voulaient pas s’arrêter de rosir. Max n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle venait de faire. Max ne réalisait pas encore les conséquences qu’une telle décision allait engendrer pour eux deux. Pourtant, tout paraissait léger. Simple. Évident. Pourquoi aurait-elle envie d’embrasser quelqu’un d’autre alors qu’elle pensait sans arrêt à lui ? Même si elle ne comprenait pas, son cœur lui affirmait que cette décision était la bonne. Il fit d'ailleurs taire sa pote conscience - cette bonne vieille reloue comme toujours - qui hurlait pourtant d’indignation. Le regard de la belle se risqua à remonter jusqu’au visage d’ange de Junho. Son cœur se serra et ses lèvres se pincèrent. Ce qu’il était sublime, cet imbécile. Avec son petit air étonné, avec cette bouche un peu ouverte qui appelait terriblement la sienne, sans douceur. Il l’énervait. Il l’énervait tellement à lui faire vivre de tels ascenseurs émotionnel. Merde, ce n’était pas comme si elle était experte dans ce genre de chose et qu’elle savait où elle allait ! Il le savait pourtant, qu’elle n’avait jamais connu ce genre de sentiments avant lui. Il le savait…

Finissant par approuver d’un signe timide de la tête, la belle emboita le pas avec le plus vieux, le suivant maladroitement. Le fait qu’il lui parle de l’audition la fit revenir un peu sur terre et penser à autre chose. Un grand sourire de joie étira ses lippes roses, tandis que ses yeux s’ouvraient en grand. « J'suis trop contente, Oppa ! C’est dans la poche, j’en suis sûre ! Et qu’est ce que trop vieux… T’étais le plus beau de tous là bas… ! » Ces derniers mots se perdirent un peu dans sa gorge, en réalisant ce qu’elle disait. Comme un murmure gêné et honteux. Un murmure tendrement perturbé. Et le fait que Junho se saisisse sans prévenir de sa main n’arrangea absolument pas les choses. Oh. Dieu. Son cœur allait exploser. Elle eut cette impression soudaine que, une simple et ridicule minute, elle venait de se mettre en couple avec lui. Cette sensation d’être devenue sa petite amie et lui son copain. Comme des amoureux. Pourtant, c’était faux n’est-ce pas ? Ce n’était pas ça, la vérité… « Non. » Lâcha t-elle face à sa demande qui la fit devenir encore plus cramoisie, tandis qu’elle se cachait dans le col de sa veste. « C’est pas parce que je n’embrasse personne pour toi que tu as le droit de m'embrasser. » Marmonna t-elle alors, avec une frimousse boudeuse et troublée. Elle lui donnait du fil à retordre, la petite Byun. « Ceux qui s’embrassent, ils sortent ensemble et ils s’aiment… » Souffla sa voix, minuscule, presque pour elle-seule.

Mais, comme pour contrer la pseudo froideur qu’elle s’efforçait de mettre entre eux, ses propres petites phalanges la trahirent en se liant fébrilement à celles de Junho, alors qu’ils continuaient de marcher. Avec envie et peur. Avec légèreté et puissance à la fois. Paradoxe, quand tu nous tiens… - Le reste du trajet se fit dans un silence étrange et brouillon. Pourtant, leurs mains ne se lâchèrent pas, même lorsqu’ils arrivèrent devant l’immeuble du plus vieux. Leurs doigts restèrent lier entre eux, même lorsqu’ils rentrèrent dans l’ascenseur. Max paraissait agacée. Agacée par l’attitude de celui qui lui tenait la main, agacée par ses propres sentiments, agacée par cette tension palpable qui se glissait entre eux chaque fois qu’ils se voyaient à présent. Elle dévisagea du coin de l’œil la bouche du jeune homme tout en se mordillant la sienne. Idiot. Triple idiot. Pourquoi… ? Pourquoi lui avoir demandé une chose pareille ? A bout de nerfs et d’envie, la belle finit par lâcher les doigts de son ainé. « … Roh et puis merde, tu me saoules...! » Grogna adorablement Max, tandis que ses menottes s’empressaient de soudainement agripper le col de Junho pour le faire descendre jusqu’à elle. Cet élan obligea leurs lèvres à se confronter les unes aux autres. Elle, elle avait le droit de le faire. Elle l’aimait. C'était différent.

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all with style ♡ Il abuse, totalement, et presque sans aucune honte. Il la prend pour acquise. Il ne doute pratiquement pas de sa réponse, elle rougira, elle lui dira d’arrêter de dire des trucs embarrassants. Concernant le fait qu’ils s’embrassent ou pas, une fois arrivé, il parie plus sur le fait de se recevoir des coups face aux trucs débiles qui sortent de sa bouche sans s’arrêter, et des rires s’en suivant. Ce n’est pas grave. Il accepte de ne pas toucher ses lèvres pour le moment, il sait qu’il n’y a pas de course contre la montre, qu’elles sont juste à lui. L’idée est étrangement agréable, et lui chatouille le fond de l’estomac. à moi. Il n’a pas grand chose qui lui appartiennent exclusivement. Et en soi, la promesse qu’elle lui a fait n’est pas scellée dans un contrat, une notion plus abstraite et une idée de ce qu’il aimerait d’elle sans la mettre dans des menottes, même si, honnêtement, il prie pour qu’elle ne s’en écarte pas. Max. Il est perdu dans ses pensées et en oublie même qu’elle est censée répondre à sa question (demande). Le non, beaucoup trop sérieux, s’abattit sur sa tête comme un coup de marteau. Il fait une mini grimace de douleur. Aie. Mais elle fait mal.

Il ne peut s’empêcher d’être un peu attristé face à ce qu’elle sort par la suite. Il oublie souvent que c’est Max, la personne qui lui a avoué n’avoir aucune expérience dans le domaine. D’un oeil extérieur, on pourrait croire qu’il joue avec son coeur de façon cruelle, même si ce n’est aucunement son intention. Il s’amuse, comme d’habitude, et quand c’est léger, c’est plus facile. Il ne veut pas lui faire du mal consciemment, mais pense plus à lui qu’à ses sentiments, va où son coeur le mène sans penser que les chemins empruntés peuvent ne pas lui convenir. Il ne sait pas quoi lui répondre, alors il ne répond rien. Il se sent un peu coupable. Un chouilla. Et il ne la comprend pas non plus lorsqu’après avoir exprimé son mécontentement, qui est d’ailleurs affiché partout sur son visage (elle va se faire mal à la tête à froncer tant les sourcils), elle serre tout de même sa main. Le silence devient inconfortable pour Junho, c’est rare en la compagnie de la Byun, et il fait le reste du chemin jusqu’à chez lui en tenant sagement sa main de l’une et le bouquet de l’autre. C’est presque Max qui le mène, alors que c’est chez lui qu’ils rentrent. Il prévoit d’avance la tête qu’elle va faire en voyant comme son appartement est bien rangé, il a prévu la chose au cas où ils viendraient passer du temps là après.

Ils entrent dans l’ascenseur et les portes se referment derrière eux. Un léger soupir s’échappe de ses lèvres, et il vient s’adosser contre la paroi de la cabine lorsque les jurons de Max viennent lui faire tourner le regard vers elle. Qu’est-ce qui lui prend encore ? On lui agrippe le col et son dos se retrouve plié d’un coup, ses yeux obligés de rencontrer ceux brillants de la jeune femme. Il ne sait pas si elle a fait exprès de l’embrasser. Sûrement. Il n’en sait rien. Et pour le coup, c’est lui qui se retrouve comme la fille dans les drama, trop surpris pour bouger la bouche ou même pour fermer les paupières. La sonnerie de l’ascenseur lui donne une porte de secours, alors que les portes s’ouvrent à son étage, et il cligne des yeux comme un débile, toujours contre les lèvres de Max qui le tient bien fort dans sa poigne, alors que certains de ses voisins entrent dans la cabine en toussant. Il finit par sortir de sa transe et tire la jeune femme à l’extérieur, un peu paniqué. En sortant les clés de son manteau, il les fait tomber par terre, les reprend, peine à les rentrer dans la serrure et parvient finalement à ouvrir.

“T’es bête. Je te tends le fouet et tu te flagelle toute seule avec” fait-il en la poussant à l’intérieur, laissant la porte de l’appartement se refermer derrière eux. “J’étais pas sérieux quand j’ai dit ça” Si, quand même, Junho. Mais c’est plus facile de dire “haha c’était juste une blague” que d’assumer les idioties qui sortent de sa bouche. Il enlève son manteau et le pose contre la chaise. Elle l’a vachement perturbé avec son attaque surprise. La peur vient refaire un chemin jusqu’à sa poitrine. Il lui semble avoir profité du fait de vivre dans une bulle rose bonbon un peu trop longtemps. Max est une femme, un être humain, et même s’il ne le fait pas pour lui faire du mal, d’une certaine façon, il joue réellement avec ses sentiments. Il se dit que ce n’est que retour de balle, puisqu’elle semble avoir un drôle de contrôle sur son propre coeur, mais il a le rôle de celui qui sait, qui a l’expérience, qui ne devrait pas profiter. Apparemment, faire ce qu’il faut n’est pas dans son agenda. “Pourquoi tu m’as embrassé, alors ? Je ne suis pas ton copain et tu ne m’aimes pas” marmonne-t-il dos à elle, en trifouillant avec la chaise pour la mettre droite. Juste histoire d’avoir quelque chose à faire. “On a dit que tu m’aime pas. Que tu m’aimerais pas.”

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all with style ♡ Elle ne sait pas trop ce qui lui prend. Encore moins où elle a trouvé cet élan pour faire une chose aussi absurde que coller ses lèvres sur les siennes. Mince… Max, en tant normal, tu n’aurais jamais eu le courage de faire un truc pareil avec qui que ce soit ! Pourquoi tu ne saignes pas du nez ? Pourquoi tu ne rougis pas autant qu’il le faudrait ? Au fond, tout ça, la jolie douceur n’en savait fichtrement rien. Sa bouche resta scellée à celle de Junho alors que ses paupières étaient étroitement fermées et ses sourcils, adorablement froncés. Elle ne bougea presque pas ses lippes, encore dans l’innocence, encore adorablement inexpérimentée et craintive. Pour que le baiser devienne aussi passionné que la dernière fois, il fallait que Junho le veuille et le commence. Qu’il mène la danse à nouveau. Sauf que, contre toute attente, le plus vieux ne le fit pas. Il resta figé. Comme sous le choc. C’était compréhensible, même-elle ne comprenait pas son geste. Pourtant, cela n’empêchaient ses lèvres de rester collées aux siennes avec puissance et d’en savourer la douceur. Un vrai baiser tout mignon de drama. Leur texture l’apaisa instantanément. Comme s’il avait un mystérieux pouvoir sur elle. Le pouvoir de la rendre autant chèvre que merveilleusement comblée. L’arrivée à l’étage ainsi que les voisins gênés entrant dans la cabine la fit stopper et ce fut rouge pivoine que Max se laissa entrainer à l’extérieur par son ainé ; inclinant bêtement son visage de tomate idiote en guise d’excuses pour exhibition.

En le voyant faire maladroitement tomber ses clés, elle comprit qu’il était troublé. Sa remarque la fit croiser les bras et prendre un air boudeur. « Tu l’as cherché. » Marmonna t-elle adorablement tout en se laissant pousser dans l’appartement, comme une petite fille n’assumant qu’à moitié sa bêtise. Pas sérieux ? L’entendre fit plutôt mal. Mal au pauvre cœur de cette fille qui tombait amoureuse pour la toute première fois. Se pinçant de frustration les lèvres, la petite douceur prit une mine chagrinée mais resta silencieuse. Son regard noisette dévisageait chaque fait et geste de Junho qui semblait vouloir tout remettre trop en ordre. Elle remarqua d’ailleurs que son chez lui était vraiment très bien rangé et propre, bien mieux que la dernière fois. Préférant garder sa veste, elle l’écouta parler et sembla un instant indignée. Il le faisait exprès, c’est pas possible… Malgré tout, la gêne qu’il désirait tant cacher sans réussir l’attendrie. Plus qu’il ne le faudrait au vu de son attitude idiote. Mais elle aussi, elle aussi était une belle imbécile pour le coup. Dévisageant son dos, Max claqua sa langue de frustration, adorablement irritée. “On a dit que tu m’aime pas. Que tu m’aimerais pas.” Son cœur voulut sortir de sa poitrine, furieusement. Oui c’est vrai, ils l’avaient dit. Mais ce n’était pas avec les baisers de la dernière fois ou même avec les sous entendus du plus vieux qu’elle allait réussir à passer outre ses sentiments.

En le voyant martyriser son mobilier afin que tout soit droit, la belle ne put s’empêcher de marmonner, venant alors à lui « Non mais tu vas arrêter avec cette chaise à la fin ? Tu veux une règle et un compas peut être ?? » De façon mignonne, elle s’empara de l’objet pour l’aligner une bonne fois pour toute. Mais au fond, cela n’était qu’une minable excuse pour être plus près de Junho et lui murmurer alors, tendrement embêtée « J’ai jamais dit que je t’aimais, espèce de vieux arrogant… » Ses joues gonflèrent tout en rougissant adorablement. Toute aussi têtue que lui, cette enfant. Bien sur que tu l’aimes, idiote. T’es complètement mordue de lui. « Et t’as pas le droit de plaisanter sur ça. J’fais de mon mieux pour pas t’embêter avec ce que je ressens, pour me contenir parce que tu ne veux pas que ça arrive… et toi tu viens balayer tous mes efforts avec tes demandes ambiguës visiblement pas sérieuses. Si c’était vraiment pour rire, alors ne le fait plus s’il te plait. Ne me prend plus ma main pour marcher et me demande pas de n’être qu’à toi. » Cela lui faisait de la peine. Vraiment. Finissant par s’écarter, elle alla vers la fenêtre pour observer la rue sans trop réfléchir. Un soupir. « Je suis désolée Oppa… Je voulais pas t’embarrasser avec ce baiser. J'sais pas ce qui m'a pris, je pensais que tu en avais envie toi aussi...» Tout comme elle avait furieusement envie qu'il le devienne, ce fichu copain. Ah~ l'art de ne pas assumer...

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all with style ♡ Elle peut lui dire, non ? S’énerver contre lui pour de vrai. Cesser de lui donner des petits coups qui le frôlent à peine, de froncer ses sourcils de façon à être adorable. De crier, et de lui dire réellement qu’elle le fait souffrir, qu’il ne devrait pas avoir le droit de se comporter de cette façon envers elle. Il n’a jamais fait ça à un autre, tout simplement parce qu’il n’a pas connu une autre femme comme Max. Il a l’impression d’avoir entre ses doigts un cristal fragile, qu’il prend plaisir à faire passer d’une main à l’autre, jonglant, jusqu’au moment où il ne réussira plus à le rattraper et qu’il se brisera sur le sol. Il y marcherait, sur les bouts tranchants, jusqu’à s’en meurtrir les pieds. Il sait très bien que s’il fait mal, ça ne sera pas sans retour. Et même si présentément, son intention n’est pas de voir les larmes couler à nouveau sur son visage, il y est voué, hein ? On ne peut pas échapper à la méchante boucle, au cercle vicieux.

Même lorsqu’elle s’énerve, elle ne s’énerve pas totalement. Il lâche la chaise face à son envie d’arrêter de fuir, à sa façon, et il ne peut que se tenir, immobile. Ses doigts crèvent d’envie d’attraper quelque chose d’autre, pour se distraire, pour laisser échapper cette frustration. Il la laisse parler, bien trop justement, encore une fois, et croise les bras, alors qu’elle s’écarte de lui pour aller plus loin. Il la regarde silencieusement un moment, profitant de son regard posé autre part pour pouvoir l’observer sans témoin. Il ne sait pas quoi dire. Si ses pensées étaient ordonnés, si ses sentiments étaient logiques, il ne serait pas dans cette situation. “Ne t’excuse pas. J’en avais envie.” finit-il par lâcher, à contre coeur. Elle a le droit à un peu de sincérité, non ? Et lui aussi. Il a besoin d’exprimer les mots qu’il peint sous des couches de légèreté et de plaisanteries douteuses. Même si ça lui donne mal au creux du ventre, même s’il ne veut que trouver un endroit sombre où se cacher, s’enrouler entre ses propres bras et faire l’enfant. Qu’on le laisse tranquille. Qu’on l’oublie.

“Je dois être insupportable, hein ?” lance-t-il dans un rire triste, en venant s’échouer sur la chaise qu’il a tripoté pendant beaucoup trop longtemps. Il pose son front contre sa table à manger, qui n’est que rarement utilisée. “Je ne sais pas si je plaisante, je ne sais pas si je suis sérieux, je ne sais jamais rien de tout ça. Les phrases que je ne veux pas prononcer sortent d’elles même, celles que je devrais dire restent coincées dieu sait où. Il me manque un rouage, un boulon, alors c’est pour ça, rien ne fait trop de sens, même pour moi. Je ne fais pas exprès.” Il soupire et ferme les paupières, laisse ses bras venir entourer sa tête encore fermement posées contre le bois de la table. Quel idiot. Il aurait dû rentrer tout seul de l’audition et voilà. Mieux encore. Il aurait dû y aller tout seul, et ne pas l’embêter avec cette stupide phrase, cette stupide envie, cette promesse qu’elle lui a accordé beaucoup trop facilement. “C’est plus facile si je ris, si on rigole. C’est facile de se rétracter, de revenir, et de rester dans ce.. flou. Tu le sens, non ? C’est trop compliqué. Toi non plus tu n’as pas vraiment envie de mettre les pieds dans le plat. Parce que ça rend l’ambiance bizarre, parce que tout devient tout d’un coup pris d’un sérieux qui.. Ah, ça me donne mal à la tête. Mais quand je te prends la main c’est que j’en ai envie, Max, et quand je te parle de baisers, ne va pas croire que les images ne tournent pas en boucle dans ma tête. J’ai pas envie d’affronter. J’aime bien tourner autour. Mais je sais que ça te fait mal.”

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all with style ♡ Elle ne peut que se mordre furieusement la lèvre en l’entendant dire qu’il en avait aussi eu envie. Pourquoi, alors ? Pourquoi ne pas assumer jusqu’au bout ? Pourquoi la faire tourner en bourrique en lui faisant faire des actions qu’elle n’aurait jamais osé faire avant lui ? Pourquoi lui faire ressentir des sentiments qu’elle n’aurait jamais soupçonné auparavant ? Ah~ oui. Il était insupportable. Et malgré tout, elle ne pouvait pas s’empêcher de le trouver formidable, quoi qu’il arrive. Ses doigts se crispèrent contre la fenêtre froide. Elle sourit tristement. Elle l’écoutait parler, vider son sac. Sagement, posément… Plus forte qu’elle semblait le croire, tandis qu’elle acceptait chaque mot de cet être plus vulnérable qu’elle semblait le croire. Des tas de faux semblants qui ne l’empêchait pourtant de ne le vouloir, toujours plus et toujours plus fort. Si seulement cet idiot avait un peu plus confiance en lui et en ce qu’il pouvait ressentir… Rien ne serait aussi compliqué. Même avec elle, cette pauvre gamine qui découvrait à peine l’amour sans parvenir à le gérer. Même avec leurs différences. Si seulement Junho voulait d’elle et pas seulement qu’un peu. Il pourrait la faire tourner en bourrique autant qu’il le voudrait si elle était réellement sienne. Ils pourraient se chamailler aussi longtemps et sans gravité s’il la désirait aussi fort qu’elle le désirait. Ils pourraient… s’embrasser pendant des heures et des heures… sans se sentir mal ensuite… Si seulement il faisait un simple pas, un simple petit pas pour la rejoindre.

Bien sur qu’elle le sentait, ce flou. Et bien sur que l’ambiance était bizarre. Mais était-ce si grave que ça, au fond ? « Quand je te prends la main c’est que j’en ai envie, Max, et quand je te parle de baisers, ne va pas croire que les images ne tournent pas en boucle dans ma tête. » Son cœur se comprima d’une tendre douleur. L’entendre de sa propre bouche, cela lui donna tout simplement les larmes aux yeux. Finissant par se retourner vers le jeune homme, Max l’observa quelques secondes, avec timidité. Tout en restant éloignée, elle murmura en premier lieu, doucereusement « J’ai envie d’y mettre les pieds. » Cet aveux lui fit capter le regard du plus vieux, au loin. Elle lui sourit fébrilement, honteuse et pourtant tendre. « Même si ça fait un peu peur… Moi, j’ai envie d’y mettre les pieds. » Ajouta t-elle tout en baissant finalement son regard devenu un peu trop brillant sur le coup. Ses bras passèrent derrière le dos, son visage prit une moue navrée. « C’est uniquement parce que toi tu le veux pas que je le fais pas. » Parce qu’il ne le voulait pas que aille plus loin que l’amitié. Mais quelle amitié au final ? Ils n’étaient pas amis. Les amis ne dormaient pas ensemble comme qu’ils l’avaient fait. Les amis ne s’embrassaient pas aussi fort qu’ils l’avaient fait. Les amis ne rendaient pas les choses aussi compliquées, tout simplement.

« Je te demande pardon, Oppa. Je sais que tu m’avais prévenu, que tu me l’avais demandé mais… » Murmura sa jolie voix, un peu plus cassée par l’émotion. Dis-le Max. Il a le droit de savoir. Tu ne peux pas lui cacher éternellement. Tu ne peux pas TE le cacher éternellement «…je suis en train de tomber amoureuse de toi. » Souffla-t-elle alors, tout bas. Bien trop joliment, beaucoup trop difficilement... lâchant à son tour et malgré elle, une ixième bombe sur leur relation plus que bancale et pourtant si forte.

Un silence… Alors que ses joues rougissaient joliment et qu’elle restait toujours distante à lui. Que pouvait-elle dire d’autre de toute façon ? Tout devenait trop compliqué. Ses yeux eurent le courage de se planter dans les siens, scintillants d’émotion. Max ne résista pas à sourire, maladroitement, vraiment désolée. « Et je te veux. Je te veux vraiment très fort. Tout le temps. Même si tu me l’as défendu. Parce que, moi aussi j’ai ces images dans la tête. Je suis sincèrement désolée... » Elle s'en voulait. Mais elle restait digne. Parce que, elle n'était pas qu'une sale gamine désobéissante n'est ce pas? Elle était avant tout une femme. Une femme qui aimait pour la première fois. Son cœur bondissait dans sa poitrine, tandis qu’elle peinait à réaliser ce qu’elle venait d'avouer. « Si tu veux pas de moi, c’est pas grave… Mais pour nous protéger, il faudra qu’on reste à cette distance. » Déclara-t-elle adorablement en montrant d’un mouvement de tête les quatre ou cinq mètres qui les séparaient à cet instant. Et s'il s'approchait d'un peu trop près ou un peu trop vite, elle n'hésiterait pas à les compter.

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all with style ♡ Il n’aime pas où la discussion se dirige. Junho a peur de faire un faux pas, de tomber dans le vide, et il sait que faire preuve d’autant de sincérité, de juste balancer tout ce qu’il y a dans sa tête, est loin d’être la meilleure option. Il va regretter, c’est sûr. Il sent déjà la tension monter dans son ventre, la petite voix dans son esprit qui lui répète qu’il a fait là encore une erreur. à chaque fois qu’il semble faire celles-ci, Max se rapproche un peu plus de lui, s’immisce un peu plus dans son coeur et il lui est impossible de faire marche arrière. Il est bien, contre sa table, là. Les yeux fermés, dans l’obscurité créée par ses bras. Il aimerait qu’elle ne réponde pas, qu’elle ne lui dise rien. Il est persuadé que quoi qu’elle dira, cela ne fera que rendre la situation encore un peu plus compliquée. Il soupire. Et les premiers mots qui sortent de la bouche de Max le font frémir. Il n’en a pas envie, mais il sort son visage d’entre ses bras pour venir la regarder, pensant qu’elle était toujours de dos. Il croise son regard et se fige. Qu’elle reprenne ses mots. Il n’en veut pas. Il n’est pas prêt à les accueillir, à en faire quoi que ce soit. On lui mettrait un bébé dans les bras que, dans la panique, il le laisserait tomber par terre.

Est-ce qu’il ne le veut pas ? Oui. Non. Son bas ventre fond. La nausée monte au creux de son estomac. Il ne sait pas ce qu’il ressent, rien n’a de sens, il est aussi touché par les paroles de Max qu’effrayé de leur teneur. Il a envie de partir, mais ses pieds le lui refusent. Une fois pas deux. Qui tente-t-il de tromper ? Il fuira à nouveau, un jour, sûrement. C’est dans sa nature.

Il regarde droit vers elle, mais pourtant ne s’accroche pas à son visage, ne veut pas yvoir ses expressions, sa peine, qu’il sent déjà dans ses mots. Trop candide, trop naïve, et pourtant incroyablement lucide, il la hait d’être un paradoxe à elle même, ils ne le laissent jamais tomber. Elle s’excuse et il sait où la conversation va se diriger, se mord l’intérieur de la joue et a envie de lui crier de s’arrêter maintenant, que rien de bon ne découlera de ce qu’elle va lui dire, là. Ce qu’il sait déjà, dans un sens. Mais le dire, ça rend les choses un peu plus vraies, non ? Et après, il est obligé de répondre. On va attendre quelque chose de lui. à cet homme incapable de prendre une quelconque décision par lui même. Amoureuse il hait le mot. Il le bloque, tente de l’effacer de sa mémoire, mais il se répète inlassablement.

Elle sourit et il détourne le regard. Quel spectacle doit-il lui donner. Il se sait lâche. Il s’en veut. Et pourtant il n’arrive pas à nager contre courant. Max finit sur une note légère, mais il n’a pas l’humeur à rire, même à esquisser un sourire. Il ne sait pas quoi dire, son coeur est lourd, son corps de plomb, il a envie de s’endormir, de se cacher sous ses couettes. Son lit est juste à côté, il le sent l’appeler, seul prêt à recueillir ses moments de déprime. “Arrête de t’excuser… Je n’en peux plus” dit-il en laissant retomber son front contre la table. Il ferme les paupières, à nouveau. Son ton est difficile à lire. Dur et doux à la fois. Une pointe de désespoir. “Si tu sens le besoin de t’excuser à chaque fois que tu es juste… toi.. est-ce que ça ne veut pas dire que je suis juste la pire personne à aimer ?” murmure-t-il, plus pour lui même que pour elle, mais assez fort pour qu’elle puisse l’entendre. Il a mal. Malgré lui, sa poitrine l’étouffe. “Je ne peux pas…” il soupire, continue à se laisser penser à voix haute. “Je ne peux pas t’avoir près de moi, mais je ne supporte pas de te voir éloignée, alors qu’est-ce que je suis censé faire ?” Il finit par redresser le visage pour venir la regarder, vient poser sa joue contre son bras étalé de son long sur la table. “Tu sais bien que je veux de toi. Ce n’est pas ça le problème.”

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all with style ♡ Le ton qu’il l’emploie pour lui demander de stopper ses excuses la fit un peu sursauter. Sa voix avait été tendre mais aussi dure, témoin du tourment qu’il ressentait au plus profond de lui à cause d’elle. Elle, cette gamine pleine de surprise qui était fatalement en train de tomber un amour pour lui. Aurait-il préféré qu’elle ne le lui avoue pas ? Elle n’attendait rien de lui. Absolument rien, si ce n’est qu’un peu de sincérité. Au fond, il n’était même pas obligé de répondre… Max voulait simplement que Junho arrête de jouer. On ne jouait pas avec ce genre de chose. C’était dangereux et ça a amené ce genre de situation compliquée et beaucoup trop ambiguë. Peut être qu’avoir avoué ses sentiments allait provoquer un bordel monstrueux… Mais la petite douceur savait que c’était la seule solution pour qu’il réalise à quel point ils allaient loin et sans sécurité. Il ne sentait pas bien. Il ne sembla pas heureux de cette nouvelle. Cela fit tristement sourire la plus jeune, malgré elle, alors que ses beaux yeux s’embrumaient sans qu’elle ne puisse l’en empêcher. Ah~. Elle aurait peut-être dû se taire. Se taire à jamais. Ne jamais lui dire. Aurait-elle dû ? Oui ? Non ? Elle n’en savait foutrement rien. Tout ce qu’elle savait, c’était que non, Junho n’était pas la pire personne à aimer. Bien au contraire. Le simple fait qu’il le dise lui fit encore plus mal au cœur. « Bien sur que si, tu peux… » Souffla-t-elle, d’une voix à peine audible et chargée d’émotion. Pourquoi ne le pourrait-il pas ? Il ne supportait pas de la voir éloignée de lui… Il y avait bien une raison à tout ça, non ? Tachant de ne pas sombrer, de ne pas fondre en larmes, de rester forte pour eux deux… Max esquissa un faible sourire.

Ce qu’il était censé faire ? La réponse était pourtant tellement évidente. Beaucoup trop évidente. Et la jolie poupée n’hésita pas à la lui apporter, en douceur, avec délicatesse. « Écoutes ton cœur… » Une bonne fois pour toute. Et encore plus s’il voulait d’elle. « J’ai pas peur de ton caractère de cochon. Il me plait. Beaucoup trop. Et j'ai pas non plus peur que tu me blesses. Ça arrivera forcément un jour, que ce soit de la part de l'un ou de l'autre... et après? Moi je sais que derrière tout ça, un gars formidable se cache et est terrifié. Un gars qui a des cicatrices et des défauts que je ne connais pas encore. Mais c’est ce gars imparfait que je désire Oppa. Et tu as droit à tout ça... que ce soit avec moi ou quelqu'un d'autre, la vérité reste la même... Mais si c’est moi que tu veux, alors je te promets qu'on pourra continuer de rire comme deux parfaits idiots. On pourra se disputer et se chamailler autant de fois que tu le voudras si ça te fait plaisir. On pourra s’embrasser… jusqu’à ne plus avoir de souffle. Et même plus encore…» Parce qu’elle le voulait aussi. Elle le voulait plus que tout au monde. Ses joues rosirent faiblement, rien qu’en imaginant. Son cœur battait à mille à l’heure en proclamant cela. Elle le pensait. Max pensait plus que jamais ses propres mots. Sans s’en rendre compte, elle faisait preuve d’une attitude qu’elle n’aurait jamais soupçonnée. C’était lui. C’était lui qui la rendait tout simplement plus forte. Plus courageuse. Plus lucide. « P’tet qu’on devrait… ne pas se voir quelque jours ? » Finit-elle par lâcher, avec sagesse. « Tu as certainement besoin d'y voir plus clair... » Et certainement qu'elle aussi, elle en avait un peu besoin. Doucement, elle se rapprocha de lui, comptant les fameux mètres dans sa tête qui se réduisaient au fur et à mesure. Sa main finit par effleurer délicatement la chevelure brune du plus vieux, avec tendresse. « Quoi qu'il arrive, ça ne changera pas l'affection que je te porte. J'te le promets. »

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