votre tenue ⌁ Il sourit, mais le coeur n’y est pas. Il devrait être extatique, heureux, mais c’est sans trop de surprise qu’il se retrouve totalement blasé par la situation. Sa signature en bas du contrat est apposée. Il a un travail. Et déjà un planning qui lui a été remis, et qui ne lui laissera guère le temps de se reposer lors des prochaines semaines : il doit participer à plusieurs cours, pour apprendre à poser et.. tout ça. Lui qui pensait que le métier consistait à se pointer le jour du photoshoot et faire le beau, il s’est bien trompé. Il ne sait pas pourquoi son humeur est si mélancolique aujourd’hui. Mensonge. Il sait. Il sait mais il évite, parce qu’il ne veut pas y penser. Il a enfoui sa conversation SMS avec Max sous plein d’autres juste pour ne pas la voir lorsqu’il va dans ses messages, mais s’est fait avoir plusieurs fois quand l’algorithme d’Instagram lui a affiché ses photos sans aucune considération pour son petit coeur blessé. En soi, rien ne s’est passé. Elle lui a laissé plusieurs jours et ça fait une semaine qu’il fait le mort. Heureusement pour lui, elle n’a pas décidé de venir se pointer à sa porte, mais parfois, il se surprend à l’imaginer triste et seule chez elle, et le sentiment de soulagement s’efface vite. Il hait cette situation. à un moment, il se croit libre de toutes ruminations tortureuses et s’imagine même avoir une véritable petite amie, mais dès que la conversation devient un peu plus sérieuse et que la possibilité semble possible, il décide de se cacher. Pas prêt. Impossible. Il n’en sait rien, mais son corps et son esprit n’y sont pas. Il l’évite. Ce n’est pas comme la dernière fois : il sait qu’il n’a pas l’intention de ne pas lui parler indéfiniment. Après tout, elle lui manque. Affreusement. Il se rend compte, à chaque fois qu’il ne lui parle pas, à quel point son moral redescend pour revenir à son bas habituel. Il a moins de motivation pour… tout. Seulement, il sait que s’il lui adresse la parole, ils devront parler de ça. Elle lui a donné des jours pour réfléchir, non ? Il n’a pas du tout réfléchi. Il s’y refuse. Il s’en veut d’être moins mature qu’une jeune fille de vingt ans qui n’a aucune expérience dans le domaine, mais n’arrive pas à se détacher du comportement qui fait partie de son être depuis toujours.

Il finit par sortir de la compagnie, et rentre chez lui. Il se pose sur sa table, remarque qu’il a laissé l’appartement devenir aussi bordélique qu’avant, esquisse une grimace sans aucune motivation pour mettre quoi que ce soit à la poubelle et sort son portable. Il le tripote un moment, avant d’ouvrir les SMS. Il doit lui dire. Si il a le contrat, c’est grâce à elle, presque à 100%. Jamais il n’aurait décroché son boulot sans elle, alors c’est le minimum à faire, non ? Lui dire que ça a marché. Qu’ils ont bien voulu signer avec lui, et qu’il est embarqué pour au moins plusieurs années. Qu’il va faire quelque chose de sa vie, même s’il n’imagine pas cette carrière comme la passion de sa vie. Il soupire. Finit par ouvrir son appareil photo et pose à côté de son contrat, de sa tête boudeuse, parce qu’il ne peut pas se forcer à sourire alors qu’il n’en a pas envie. Il finit par lui envoyer en SMS, fermant rapidement les yeux et éteignant le vibreur, par peur de la réponse qu’il recevra. Quel idiot, quel idiot, quel lâche.

Il se mord la lèvre inférieure. Ce contact, aussi indirect soit-il, rouvre la porte qu’il pensait avoir barricadé bien fort. Il finit par rattraper son téléphone, et tape rapidement, sans penser, sans même relire ses propres mots à cause de la honte “Tu me manques.” Puis il laisse le téléphone sur sa table, et va dans son lit, s’étend dessus, regarde le plafond, soupire longuement.

Un autre homme ne se prendrait pas autant la tête. Un homme avec une femme qui lui plait : il lui demande un rendez vous, ou d’être sa petite amie, tout simplement. Ce n’est même pas comme s’ils en étaient avant la phase du premier baiser. Il a brûlé des étapes, parce que les étapes, il ne les connaît pas trop. Il a eu des copines, une semaine, deux semaines, mais pas vraiment de vraie copine. Parce que ça ne marche jamais. Alors pourquoi est-ce que ça marcherait, avec Max ? Il ne veut pas lui donner de faux espoirs en lui promettant ce qu’il ne pourra au final pas lui donner. Même si l’idée de pouvoir montrer sa photo aux gens et de dire qu’elle est à lui est plus douce que jamais. Des frissons remontent dans son bas ventre. Il décide finalement de se cacher sous la couette et de penser à elle malgré les sentiments conflictuels. Il se repasse des scènes. Sent son corps contre le sien, uniquement habillé de cette serviette, de son baiser désespéré, qui, s’il était quelqu’un d’autre, lui enverrait le rouge aux joues. Dieu.

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Votre tenue ⌁ Elle faisait en sorte de rester forte. Patiente. Elle y arrivait plutôt bien même si en réalité, une sorte de petite déprime l’avait prise sans trop prévenir au fur et à mesure de tous ces jours de silence. Des jours durant lesquels Max se confortait dans la triste idée que : avouer ses sentiments avait peut être été la pire des bêtises. Quand bien même elle ne lui aurait pas préposé cette distance entre eux pour mieux réfléchir, Junho se serait éloigné, malgré tout. Parce qu’il était comme ça. Parce que, dès que ça devenait beaucoup trop fort et trop intense, il devenait craintif. Tellement insondable et imprévisible dans sa façon de prendre les choses. Il la fuyait pour ensuite l’étouffer dans ses bras la seconde suivante. Sa voix pouvait être aussi dure que tendre. Son corps pouvait se montrer distant et fusionnel la seconde suivante, avide de faire battre leurs deux cœurs perturbés l’un contre l’autre, à l’unisson. Bon sangs… Il était tellement… Tellement compliqué à comprendre. Tellement difficile à suivre. Et malgré ça, Max ne réalisait pas à quel point elle savait le cerner, déjà, en si peu de temps. Elle n’avait pas conscience de sa douce emprise sur lui. Elle s’en voulait. Elle s’en voulait terriblement. Il était en colère, non ? En colère contre elle. Il l’avait mise en garde. Il lui avait demandé de ne pas franchir la limite. Et elle l’avait pourtant fait, cette idiote. Comme une enfant têtue ayant un certain goût pour désobéir à ses aînés. Elle était tombée amoureuse de lui. Elle l’aimait. Comme on aime pour la première fois… sans filtre et sans réfléchir. Avec une timide et douce passion qui la boufferait certainement au fur et à mesure du temps. Un premier amour, c’est toujours fort. Trop fort. Chaque sensation est affreusement décuplée par dix. Tout est affreusement intense et tendre.

Leurs baisers si langoureux et si doux. Leurs baisers humidifiés à cause des larmes qui perlaient le visage de chacun à cet instant-là… Ces baisers continuaient de la hanter. Elle réalisait à quel point la situation avait été dangereuse. Mince… elle s’était collée à lui, simplement habillée d’une serviette…son corps se pressant contre le sien. Puis, les lèvres du beau brun dans son cou... Max, arrêtes d’y penser. Tu te torture. Mais comment réussir à se calmer lorsque même les rêves lui envoyaient toutes ces belles et dérangeantes images ? C’était même pire en réalité, car ils s’amusaient à aller plus loin, à la faire imaginer, à inventer honteusement. Dans ses rêves, elle n’avait pas la force de l’arrêter. Dans ses rêves, Junho continuait de tendrement la martyriser de ses baisers. Dans ses rêves, il la couchait sur le canapé avant de subitement la soulever. Dans ses rêves, il la portait jusqu’à la chambre, s’allongeait sur elle et se mettait à l’embrasser comme un fou. Dans ses rêves… Il lui avouait qu’il l’aimait aussi, la bouche collée à l’oreille et le souffle chaud… laissant en même temps ses doigts enlevaient cette foutue serviette. Dieu. Elle en rougissait tellement. Il lui manquait. Cet idiot lui manquait terriblement. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’attendait rien de sa part. Rien de plus que pouvoir rester proche de lui. Quand bien même elle ne saurait à jamais que Max la bonne amie. Si tel était son destin, la petite douceur l’acceptait. Mais le silence radio qui durait depuis une semaine à présent la rendait déprimée malgré elle. Inquiète. La boule au ventre, elle passait ses journées à étudier ou à jouer aux jeux vidéo en pyjama. Sa famille avait compris. Ils avaient tous compris. Petite Maxou, lumière de cette famille, avait un chagrin d’amour. Et petite Maxou voulait rester seule. Pour ne pas inquiéter. Pour ne pas pleurer devant eux. Petit Maxou voulait continuer de geeker jusqu’à la fin de ses jours sur sa partie de Call of Duty tout en écoutant du Frank Sinatra. Oui, c'était possible. Et c’était même super classe.

Finissant par soupirer péniblement après près de trois heures de jeux ayant rendu ses yeux joliment fatigués, la belle finit par attraper son téléphone resté éloigné par nécessité pour la survie de son petit cœur. Le fil Instagram de ses derniers jours l’avait suffisamment tourmenté comme ça. Fichu oppa trop sublime sur ses photos. Fichu oppa qui la snobait froidement. Méchant. Il ne lui avait même pas donné les cochons qu’il lui avait acheté, cet idiot ! Et pourtant, ce fut ce même idiot qui lui avait envoyé un message, trente minutes environ de cela. Elle sursauta d’un coup, le cœur affolé. Ce même petit cœur qui se mit à battre furieusement de joie en voyant la photo de sa frimousse boudeuse avec le contrat. Il avait été pris. Il avait réussi. Un grand sourire étira les lèvres de Max, sincèrement heureuse pour lui. Mais en voyant ces trois mots, ces trois stupides et si adorables mots bêtement lâchés à la suite, son ventre se serra de douleur et d’émotion. Les larmes coulèrent toutes seules. Quel idiot…quel pauvre idiot…

Après de longues et intenses minutes de douce torture psychologique, elle craqua. Elle craqua et se précipita jusqu’à la salle de bain en quittant l'air mélodieux de ce cher Monsieur Sinatra. Une douche, en vitesse. Elle partit ensuite, les cheveux mouillés, comme une voleuse… Courant à vive allure dans les rues de Dong gu. Tant pis si elle faisait encore n’importe quoi. Tant pis si c’était elle qui revenait vers lui. Elle lui manquait… Il l’avait dit. Son doigt appuya comme un dingue sur l’interphone avant de bêtement se souvenir que la porte d’entrée était cassée depuis des semaines. Reprenant alors son allure démente, Max ne voulut pas attendre l’ascenseur et monta alors quatre à quatre les marches de chaque étage jusqu’à arriver au dernier où Junho vivait. Ses petits poings tambourinèrent contre la porte tandis qu’elle peinait à reprendre une respiration convenable. Elle s’en fichait. Elle se foutait de tout. Et ce fut avec ce même état d’esprit qu’elle fonça sur le plus vieux lorsqu’il ouvrit finalement, ne lui laissant pas le temps de la regarder ou de parler. Comme une fusée, elle fondit dans ses bras et s’accrocha à son cou, l’obligeant ainsi à soutenir son petit corps contre le sien. Un silence. Aussi léger que complexe. Son ventre ondulait presque contre lui à cause de son cœur trop affolé et de son souffle trop court. Ça battait trop vite, trop fort dans sa poitrine. Cette même poitrine qui se soulevait avec tout autant de peur que de joie. Serrant encore plus étroitement la nuque de Junho de ses bras fêles, Max enfouit son visage essoufflé et rouge dans son cou au parfum bien trop agréable. « …Félicitation ! » Murmura difficilement sa jolie voix brisée par l’effort et l’émotion. Sa prise fut plus forte et plus enivrante. Ses paupières se fermèrent étroitement. Elle revivait. Elle reprenait vie. « J’suis tellement contente pour toi… Félicitation… Oppa... » Susurra-t-elle, adorablement. Elle était fière. Terriblement fière de lui.

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votre tenue ⌁ Quel idiot. Plusieurs fois, Junho se retourne dans son lit en geignant, se demandant s’il doit aller récupérer son téléphone et.. Non. De toute façon le message est envoyé. Le mal est fait. Et il n’a pas l’intention de voir les répercussions de sa faiblesse avant le lendemain : pour l’instant, c’est bed time. Il tente de s’endormir, mais se retourne plus dans ses couettes qu’autre chose. Il a envie de voir si elle a répondu. L’envie lui tord les entrailles, et il finit par se relever pour aller jusqu’à sa table sur la pointe des pieds, comme un voleur. Il ouvre la conversation, Max a apparemment lu le message, mais elle n’a pas répondu. Il grimace. Lui en veut-elle ? Est-elle triste ? Quel idiot. Il réfléchit à quoi répondre, esquisse quelques messages avant de les effacer aussitôt, jamais assez bien pour ce qu’il essaie d’exprimer. Et alors qu’il s’apprête enfin à appuyer sur envoyer, quelqu’un vient toquer (ou plutôt s’acharner) contre la porte, le faisant sursauter. Il se fige, un instant. Non. Ce n’est pas le moment. Mais il fait un effort et se dirige jusqu’à la porte, même si la personne qui est derrière ne fait pas savoir son identité. En vérité.. Il veut que ça soit Max. Il pense que c’est Max. Il reconnaît sa façon de frapper, ou en tout cas se donne l’illusion que c’est le cas, et est prêt à voir ses espoirs tomber en miette face au facteur ou à son propriétaire.

Heureusement, quand il ouvre, il la voit bien. Junho n’a pas le temps de dire (ou de ressentir) quoi que ce soit, qu’elle vient se jeter dans ses bras. Il la retient, tangue quelques millisecondes sur ses pieds avant de reprendre son équilibre, enroule un bras autour de sa taille pour sécuriser leur position. Qu’elle est bête, elle aussi. Elle ne devrait pas lui faire un câlin.. Elle devrait l’insulter… Le taper… Et malgré lui, Junho ferme les yeux et vient inspirer l’odeur de ses cheveux, passe quelques doigts sur le sommet de son crâne affectueusement. Elle a dû monter par les escaliers. Il sent sa poitrine, et son corps tout entier, qui viennent se presser contre le sien au rythme de sa respiration. Et elle le félicite. Junho ne peut s’empêcher de sourire. Oui. ça lui fait plaisir. Il n’y a que d’elle que ça vient aussi facilement. Comment peut-elle oublier ses sentiments pour le mettre en premier plan ? Personne n’a jamais fait ça pour lui, auparavant. Il lui en veut autant qu’il la remercie. Une vague d’affection prend part de son coeur face à cette jeune femme si attentionnée. Il la déteste. Il l’aime tellement.

Il finit par pousser la porte pour la refermer derrière eux, la tenant toujours de son autre bras, et tente de faire quelques pas à l’intérieur de son appartement pour qu’elle se détache. Un rire gêné s’échappe d’entre ses lèvres. “Max, c’est bon, tu n’as pas à…” Idiot, il pourrait lui dire merci, merci d’être là, d’être la seule personne à qui je veux annoncer ce genre de chose, la seule personne à ne pas te moquer de moi à chaque tournant. “De toute façon, et je ne dis pas ça comme ça, à la façon cliché des séries.. Ah.. Si, c’est un peu cliché quand même, mais c’est la vérité, non ? Il faut le dire, je n’aurais jamais eu ce contrat sans toi. Alors..” Il s’éclaircit la voix, avant de laisser un tout petit “Merci” lui échapper. L’embarras. Il la serre un peu contre lui, finalement, se décidant à profiter de sa volonté de se faire koala. “Tes cheveux sont encore mouillés… T’étais sous la douche ?” demande-t-il affectueusement en attrapant une mèche, avant de se rendre compte que son esprit ne peut plus parler de douche innocemment. Il enlève rapidement les images qui viennent dans son esprit, s’éclaircit la voix et s’écarte finalement un peu. “T’es vraiment bête. à venir jusqu’ici.. T’es toute essoufflée… T’as couru les escaliers ? Ah.. Max…” Il fronce les sourcils et lui donne une pichenette sur le front. “Je suis content que tu sois là” marmonne-t-il “Mais t’aurais pas dû”

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Votre tenue ⌁ Elle s’accrochait à lui. Fort. Vraiment très fort. Avec une détresse remplie de tendresse et de joie. Avec un soulagement incroyable en pouvant de nouveau sentir le parfum de sa peau. Comme si elle avait eu peur que cela n’arrive plus. Elle était heureuse, Max. Tourmentée au possible, remplie de doutes et pourtant… Terriblement heureuse. Son petit cœur en joie battait contre le torse du plus vieux sans se cacher, sans avoir une quelconque crainte à se dévoiler si librement. Les doigts de Junho se glissant dans ses cheveux humides la firent discrètement frémir. La prise de ses bras la serrant encore plus étroitement contre lui la fit tendrement soupirer de bien-être. La prochaine fois qu’il faisait le mort, elle le frapperait. Elle lui tirerait les oreilles et lui ferait les pires et adorables misères afin qu’il arrête. Diable. Elle était tellement dépendante de lui… De ses bras, de sa voix, de son être tout entier. Il n’avait pas idée de la fierté qu’elle ressentait. Il n’en avait pas la moindre foutue idée… Souriant secrètement tout en profitant de chaque seconde que ce bonheur veut bien lui offrir, la petite douceur secoua adorablement le visage dans le cou du jeune homme lorsque ce dernier commença à parler. Si, elle le devait. Elle le méritait. Et elle en avait envie, trop euphorique par cette nouvelle, par le fait de le revoir. Un doux rire s’échoua tendrement contre la peau de Junho face à ses mots brouillons. Qu’est-ce qu’il racontait encore, ce bel idiot ? Il était mignon. Adorable. Beaucoup, beaucoup trop adorable…

Lâchant un petit râle de bonheur alors qu’il l’étreignait un peu plus fort tout en la remerciant, Max fit un peu plus sa sangsue. Elle n’avait rien fait. Rien de plus que le motiver. N’importe qui l’aurait fait, n’est-ce pas… ? Ce n’était pas comme ça elle était si exceptionnelle que ça. Comme une enfant timide et beaucoup trop douce, elle ne parlait pas. Elle restait silencieuse et se contentait d’approuver simplement les dires de son aîné, d’un adorable signe de tête fébrile. Lorsqu’il s’écarta, elle baissa instinctivement son regard noisette, les joues rouges. C’était à cause de l’effort. Seulement de l’effort et rien d’autres… promis juré ! Ah~ Max, tu étais tellement bête… La pichenette qu’il lui donna la fit couiner et cacher son front aussitôt. Aieuh ! « J’suis pas essoufflée » Marmonna-t-elle dans un beau mensonge ; joliment gênée, préférant finalement jouer avec les mains de Junho plutôt que de l’affronter. Un sourire céleste ne put qu’étirer merveilleusement ses lèvres lorsqu’il avoua être content de la voir. « C’est vrai, j’aurais pas dû, allez je m’en vais. Adieu ! » Annonça-t-elle en faisant mine d’ouvrir la porte, éclatant de rire en se sentant retenir par le plus vieux. Ils étaient bêtes. « En vrai, je voulais absolument te féliciter. C’était plus fort que moi. Désolée. » Elle coiffa maladroitement sa chevelure ondulée en bredouillant cela, avant d’ajouter, le regard en coin « J’suis hyper fière de toi. » Oh oui. Elle le serait toujours, quoi qu’il arrive.

« … On sort fêter ça ? » Proposa-t-elle finalement, sans prévenir. Réfléchissant quelques secondes, elle finit par faire confronter ses prunelles claires à celles du beau brun. « T’as pas intérêt à m’oublier quand tu deviendras une star, même si les plus belles filles te font de l’œil. » Ouh. Jalouse, Mademoiselle Byun ? Ce serait une première. Se rendant compte de ce qu’elle venait de dire, Max devint aussitôt cramoisie et s’empressa alors de rendre la pichenette que Junho lui avait affligée sur le front, les dents serrées. « Aish, c’est pas possible à quel point tu m’énerves… Et puis, ils sont où mes trois petits cochons ? C'est les miens, je les veux, donnes-les moi ! » Son regard méfiant et capricieux se mit à analyser tout le salon, en mode espion. Sale gosse qu’elle était.

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votre tenue ⌁ Il ne peut s’empêcher de sourire, les coins de sa bouche ne faiblissent absolument pas. Mélange de douceur, de joie, de paix, il la hait d’être la cause d’un cocktail aussi terriblement addictif. S’il choisirait, il la garderait chez lui pour pouvoir baigner dans cette agréable euphorie jusqu’à la fin de ses jours. D’un sens, il le pourrait. Choisir d’être encore plus heureux. Pourquoi fait-il autant l’idiot ? à se refuser ce qui lui fait le plus de bien, alors même qu’elle se donnerait à lui les bras grands ouverts. Il pense prendre le beau rôle, à la préserver d’un méchant garçon qui finirait par la blesser à un moment ou à un autre, mais ne pourrait-il tout simplement décider de faire de son mieux pour la rendre heureuse à son tour ? Ces pensées lui sont étrangères, tournent comme une berceuse plus qu’agréable, jusqu’à presque le convaincre. Fière, c’est bizarre, la chaleur qui se répand dans sa poitrine, lorsqu’elle lui dit ça. Il ne doute pas de sa sincérité, et il se dit que ça doit bien être la première fois qu’on est fier de lui, ou tout du moins, qu’on le lui dit aussi directement qu’il le ressent aussi pleinement. Il a réussi au moins à une tâche. Peut-il être fier de lui même, si Max l’est ? Il répond intérieurement un demi oui, se laisse un peu d’espace pour accepter de se sentir bien par rapport à l’effort qu’il a fait de sortir un peu dans le monde, d’aller à cette audition, même si Max y est pour beaucoup dans sa motivation. Une fée, une sorcière, qui sait, elle est peut-être vraiment une soeur de Sailor Moon cachée avec des pouvoirs insoupçonnés.

Elle propose de sortir, et il fit mine de réfléchir deux secondes, même s’il sait que sa réponse sera positive. Autant se faire désirer. Il finit par hocher la tête silencieusement, en la dévorant du regard. “Les plus belles filles me font déjà de l’oeil” répond-il blagueur, ce qui est la vérité. Tout ce qui changerait, avec un peu de célébrité, ça serait ce qu’il a déjà connu autrefois : les filles le voudront, en plus de son corps, pour l’argent, ou la place devant les appareils photo. “Je n’oublierai jamais ma première fan, qu’est-ce que tu crois. Celle qui a cru en moi lorsque je me nourrissais de nouilles instantanées. ça fera une belle histoire pour les interviews” lui annonce-t-il avec un clin d’oeil. “Puis si tu avais choisi tu pourrais être célèbre avec moi ! Je te rappelle qu’il t’a donné une carte aussi ! Tu ferais une idole à craquer ~” pouffe-t-il avant de laisser un grognement de douleur lui échapper, face à la violence de Max. “Hey !” proteste-t-il, persuadé de l’injustice de la situation. Il finit par rigoler. “Il faut que je les lave, j’ai dormi avec ces derniers temps.. Sauf si tu les veux comme ça, pour avoir mon odeur près de toi lorsque tu leur feras un câlin” Son humeur semble remontée en pic, il ne manque pas une occasion pour la taquiner et finit par ouvrir la porte et la pousser dehors. “Je te les donne une prochaine fois. Là il faut boire pour célébrer mon succès. Et manger. Surtout manger. Ah… j’ai faim” Il ne s’est pas spécialement bien nourri depuis la dernière fois qu’il a vu Max, à se demander pourquoi. Junho verrouille la porte derrière lui avant que la jeune femme ne puisse se plaindre et il vient lui prendre le bras pour l’attacher au sien. Il ne devrait peut-être pas, mais la joie qui l’habite est trop grande pour qu’il puisse se retenir. Et il se retient, d’ailleurs ! Sinon il la câlinerait sans la lâcher, comme un peu plus tôt. “Tu sais quoi Max, tu es bien ma personne préférée depuis qu’on s’est rencontré” lance-t-il sans gêne

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Votre tenue ⌁ Elle ne put qu’adorablement gonfler ses joues d’un air boudeur en l’entendant dire que les plus belles filles lui faisaient dejà de l’œil. Elle le savait. Enfin, sans vraiment y avoir fait attention, elle s’en doutait. La façon dont il la regardant en affirmant cela encouragea Max à soutenir son regard avec une étrange et jolie assurance, malgré son visage rosi. Sa première fan. Elle était sa première fan. L’entendre réchauffa instantanément l’enterieur de sa poitrine et obligea la petite douceur à tendrement sourire. A sourire d’une façon que les autres n’avaient jamais vu et ne verraient jamais. Un sourire uniquement réservé à Junho. Rien qu’à lui. Le clin d’œil ainsi que la remarque du beau brun la firent glousser. « Hihi… Tu penses ? » Couina alors la belle en minaudant, se mettant à faire pleins d’aegyos plus mignons les uns que les autres. Puis là, gros choc. La réalité la rattrapa effroyablement et ses sourcils se froncèrent adorablement « Mais j’peux pas ! Je suis déjà promise à une brillante carrière d’avocate ! Je dois faire régner l’amour et la justice ! Au nom de la lune, j’vais tous les punir, ces gros batards ! » Affirma finalement la Maxou, n’hésitant pas à imiter la chorégraphie de son héroïne préférée pour finir sur une pose ridiculement classe et badass. Sauf que Max, Sailor Moon n'insultait personne dans sa réplique. M’enfin, on passera. Elle rigola de sa bêtise, le bout de sa petite langue dépassant malicieusement d'entre ses dents blanches.

Il avait dormi avec ses trois petits cochons ?? Cette annonce la fit prendre un air autant scandalisé que terriblement charmé, ce qui lui donna une tête vraiment marrante. « T’as dormi avec ?? » S’exclama t-elle, comme si elle allait lui casser la figure pour avoir commis un affront aussi adorable. « Ouais non, ne les lave surtout pas ! » L’engueula- t-elle presque, les yeux tout brillants de joie et les joues toutes rouges. Parce que maintenant, ces trois p’tits gars avaient encore plus de valeurs et d’importance pour elle… Et elle les voulait dix fois plus. Elle voulait sentir le parfum de Junho dessus ! Râlant un peu lorsque le jeune homme lui dit qu’elle les aurait la prochaine fois, Max se laissa entrainer par son ainé hors de l’appartement avec malgré tout un grand sourire aux lèvres. L’entrain du plus vieux lui réchauffait tout simplement le cœur. Cela lui faisait du bien. Terriblement du bien de voir à quel point ils savaient restés complices et affectueux en dépit des circonstances. Ne plus y penser. Mettre tout de coté pour le moment et laisser les choses se faire naturellement. Voilà ce que la petite coréenne pensait. Et voilà pourquoi, elle n’hésita pas à serrer le bras de Junho contre elle lorsque ce dernier prit le sien ; et que sa bouille heureuse s’échoua tendrement contre le bas de son épaule face à ce qu’il affirma. Sa personne préférée. Elle rougit mais n’en eut pas honte. Elle était comblée d’entendre une chose aussi adorable et lâchée si librement. Entendre la voix de ce garçon si spécial à son cœur déclarer cela… Ça n’avait clairement pas de prix. « J’espère que je resterai ta personne préférée tout le temps. » Répondit-elle à son tour, sans gêne également, alors que sa prise sur le bras du plus vieux se faisait plus fort. Un doux sourire timide étira ses lèvres roses. Ses yeux se plissèrent amoureusement sans pour autant le regarder. Encore dans l’euphorie, elle finit s'écarter de lui et déclarer, en lui tapant malicieusement l'épaule : « Chiche, t'es le chat ! Essayes de m’attraper et on ira manger où tu veux ! » Et sans prévenir, une fois qu’ils furent dehors, elle se mit à courir, le cœur battant et en joie, riant bêtement. Elle aimait beaucoup courir, visiblement.

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votre tenue ⌁ Il lui semble que, d’un claquement de doigt, la dernière semaine s’est envolée. Pas de dispute, pas de babillages sur l’amour qu’elle lui porterait ou pas, pas de pensées sur la difficulté de la situation. Rien que de la bonne humeur, des rires, et des phrases sans aucun sens. Il a l’occasion de se moquer d’elle autant qu’il veut, gentiment tout de même, et elle fait de son mieux pour y répondre mieux que jamais. Il ne veut pas parler de choses sérieuses, plus jamais. Junho n’est que trop conscient que cette situation n’est que temporaire, qu’il faudra bientôt redescendre sur terre, peut-être à un moment où il se penchera un peu trop près de lui, ou lorsqu’une étreinte se prolongera. Alors, le doux désir, le douloureux manque se feront sentir et une fois encore, il aura envie de la repousser, presque violemment, à cause de ce qu’il a et n’a pas tout à la fois. Tout ce qui compte à ce moment précis c’est la soirée à venir : des verres de soju qui lui détendront les nerfs et les muscles et de la nourriture pour apporter de la chaleur au creux de son estomac. Il lance quelques blagues à Max dans l’ascenseur, des petits “tu me fatigues”affectueux avant qu’ils n’arrivent au rez de chaussée. Junho a à peine le temps de comprendre ce qu’il se passe que la jeune femme lui tape l’épaule et part en courant. Chat ? Arh. Ils n’ont pas cinq ans. Et Junho n’a vraiment, vraiment pas l’envie de courir après comme un enfant… Il y a même d’autres personnes qui se baladent aux alentours de l’immeuble…

Il enfonce la tête dans son manteau, l’air de dire “je ne la connais pas, cette fille qui court partout”, même si au final, ça lui plait bien de la voir aussi enjouée. “Rêve pas je ne vais pas te poursuivre, on va où tu veux !! Et je paierai !” lance-t-il pour qu’elle puisse l’entendre et se rende compte que ce n’est pas de son humeur de faire l’enfant dans les rues. A l’intérieur de l’appartement, pourquoi pas… Mais dès que le regard d’autres personnes peut se porter sur lui, il est beaucoup moins à même de faire l’idiot. Garder les apparences, avant tout. Il finit par rejoindre Max et la tire par son manteau avant qu’elle ne pense à s’échapper. “Je tourne le regard une seconde et tu veux me fuir, c’est ça ?!” lui demande-t-il en venant finalement passer les bras autour de sa taille pour la soulever. Il finit par la prendre dans ses bras comme une princesse. “T’as de la chance que ton Junho soit grand, fort, et patient” dit-il en baissant le regard vers elle pour la regarder. Bon elle est quand même un peu lourde dans ses bras, ce n’est pas comme tenir un bébé, et il faiblit après quelques pas, décide de changer leur position et de la faire monter sur son dos. Il passe les mains sous ses genoux et la laisse entourer son cou de ses bras. “Je me prépare pour quand je devrai te ramener chez toi après quelques verres de trop” marmonne-t-il en se dirigeant vers son restaurant préféré, même s’il n’a pas voulu participer plus tôt à la partie de chat et n’a, du coup, pas gagné ce droit. “Et moi dis, je suis ta personne préférée ?” demande-t-il malicieusement en pinçant le dessous de sa cuisse. “Si tu veux rester la mienne à vie il va falloir que je te passe la bague au doigt, sinon ça ne serait pas correct”

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Votre tenue ⌁ Bien sur qu’elle le fatigue. Et même si elle ne le faisait pas exprès, ce que Max adorait par-dessus tout, c'était qu’il le lui signale avec cette petit touche d’affection. Comme s’il la trouvait stupidement mignonne. Ça lui plaisait, elle aimait ce rôle. Elle aimait le voir adorablement désespéré par ses bêtises. Et pour pousser le vice encore plus loin, la jolie coréenne décida de faire sa petite sale gosse jusqu’au bout en lui imposant le jeu du chat une fois qu’ils furent dehors. Bien évidemment, il ne le voulut pas. Trop cool et trop classe pour ces gamineries, trop beau gosse pour courir comme une andouille devant les inconnus marchant sur le même trottoir. Elle en rigola, bêtement. Et son rire devint plus fort lorsqu’elle ralentit et qu’il la rattrapa pour la soulever sans ménagement. Gigotant un peu ses jambes tout en rougissant, la « princesse » continua de s’esclaffer de manière plus tendre, son doux regard pétillant se plantant dans celui du plus vieux auquel elle s'accrochait. « Peut-être bien que je veux te fuir, tiens ! J’ai envie de t’embêter. » Déclara t-elle dans un petit gloussement malicieux, une canine plantée dans sa lèvre. Petite chipie. Adorable pestouille. Ouais, elle voulait l’embêter. Cela faisait beaucoup trop longtemps qu’elle n’en avait pas eu l’occasion à son gout. Laissant Junho changer leur position, la belle laissa ses bras entourer son cou en arrivant tout contre son dos. C'était drôle comme ça ! Elle aimait, beaucoup. En vrai, elle aimait tellement qu’un grand sourire béat sublimait son beau visage, la transformant en véritable émoji naïvement heureux.

« Je tiens parfaitement bien l’alcool ! » Affirma t-elle en bombant le buste, s’amusant ensuite à cacher les yeux de son ainé quelques secondes pour le faire galérer à marcher. Sa personne préférée, hein ? Elle rigola malicieusement avant de couiner un « Ouh ! » chantant et outré lorsque le dessous de sa cuisse se fit pincer par Junho. Ce geste la fit d’autant plus rire. « Oppa~ ! » Gémit alors Max en renforçant un peu plus son étreinte autour de sa nuque, ses jambes se balançant de manière enfantine. « Si je te le dis, tu vas frimer toute la soirée, c’est mort ! » Proclama t-elle tout en allant lui tirer la peau des joues. Bien sur que c’était lui. Et il le savait, ce bel idiot. Lui passer la bague au doigt ? Ses joues rosirent en imaginant la scène, agréablement. Même si c’était pour rire, son petit ventre se tordit de plaisir. « Et qui te dis que je veux rester tienne à vie ? » Demanda la Maxou, un brin moqueuse. « Tu veux même pas jouer à chat avec moi. Tout époux convenable joue à chat avec sa femme, c’est la base de toute union ! » C’était même écrit dans chaque contrat de mariage, il l’ignorait ? Rigolant de sa propre bêtise, elle finit par enfouir sa petite frimousse dans le cou du plus vieux. « Mais... Kwon Max… C'est sûr que ça sonne plutôt bien. J’aime assez, pas toi ? » Admit sa jolie voix avec douceur, avant d’ajouter, dans un aveux grognon « ...Mon idiote de personne préférée. » Vraiment, la prochaine fois… elle n’attendrait pas aussi longtemps pour venir lui botter les fesses s’il osait la snober. C'est mort. « Et crois pas que je te vois pas venir, là. Le chemin qu’on prend, c’est pour aller dans ton restaurant favori ! Mais t’as de la chance, Kwon, c’est aussi devenu celui que je préfère depuis peu. »

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votre tenue ⌁ “Il faut savoir ! J’avais bien compris, ça, que t’avais envie de m’embêter…” ronchonne-t-il, même si la situation ne le met nullement en colère. Au contraire : il pourrait se chamailler toute la journée et toute la nuit avec elle si ça restait sur ce ton léger. Il aime ce genre d’échange, qui provoque des rires et qui n’assombrit jamais l’ambiance. “N’en fais pas ton hobbie préféré, hein ?” préfère-t-il quand même préciser, au cas où. Peut-être qu’elle prendrait ça comme un défi, et ça ne le dérangerait pas. Qu’elle vienne l’embêter. Qu’elle se ramène à son appartement rien que pour faire l’idiote à jouer à cache cache, même si où il habite, il n’y a guère d’endroits où échapper à l’oeil. Il regrette ses grands appartements d’auparavant : Max en aurait été dingue.

Elle tient l’alcool ? Tiens dont. “Il ne me semble pas, selon mes souvenirs. Mais après…” fait-il. En vérité il n’en sait rien, peut-être tient-il l’alcool pire qu’elle. La fois où ils ont le plus bu ensemble, cela s’est mal terminé, et c’est lui qui a fait la faute, pas elle. Peut-être bien qu’il devrait s’entraîner à prendre du soju un peu plus souvent, comme les travailleurs tous les soirs après leur journée. Il lui en arrive d’avoir de drôles d’idées quand un peu d’alcool vient se mixer à son sang. “Quoi. Tu l’as mérité” répond-il en rigolant à sa protestation. Il resserre ses mains un peu plus contre ses cuisses, histoire de ne pas la laisser tomber. Aucune mauvaise pensée en tête : il tente de les garder le plus loin possible, ce n’est pas le moment. “OK j’ai compris. Tu ne veux pas me faire plaisir. Tu as ta petite fierté. Tant pis.” dit-il en poussant un soupir et en affichant une fausse moue. “Tu sais je ne suis plus tout jeune, pas comme toi, qui sait ce que ça me provoquerait de jouer à chat avec une enfant, peut-être que je m’en casserais le dos, que j’aurais une crise cardiaque.. Tu voudrais ça pour moi ?!” lui demande-t-il en courbant le dos comme un vieux. Cinq ans les sépare, quand même, même si Junho n’aime pas y penser. Ce n’est pas comme s’il était vraiment vieux et elle vraiment jeune, mais disons que ça se ressent quand même. Il ne doute pas, pourtant, qu’à vingt-cinq ans, elle ait toujours autant l’air d’une enfant qui aime la vie. “T’as vu ça où ? Tu étudie le droit ou tu fais des gribouillages en cours ? Jouer à chat.. Quel rapport avec le mariage...” demande-t-il taquin

“Non. Tu ne veux pas de mon nom, crois moi” dit-il un peu plus sérieux. Si autrefois on le citait avec des étoiles dans les yeux, c’est passé depuis longtemps. Heureusement à Busan, l’histoire s’est un peu plus tassée, mais à Seoul… Il remercie au moins les coréens d’avoir tant de similitudes dans leurs noms de famille, sinon ça lui collerait aux pattes. Son père a été à la une des journaux télévisés pendant au moins un mois, et ça juste à son arrestation, quand au procès interminable… “J’aurais qu’à prendre ton nom. Byun Junho. C’est mignon non ?” dit-il en la lâchant, sans commenter le fait qu’elle ait reconnu où ils allaient. Il la dépose doucement au sol alors que les lumières du restaurant sont à quelques pas d’eux. “Merci” dit-il avec un sourire en venant lui pincer la joue, d’avoir enfin avoué qu’il est la personne qu’il préfère. Il ne sait pas si elle dit ça pour rire, ou sérieusement, mais ça lui fait quand même quelques frissons au fond du ventre. Junho finit par entrer aux côtés de Max, demande une table pour deux et va s’asseoir dans un des coins. Il n’y a pas trop de monde : c’est aussi pour ça qu’il aime cet endroit. Calme. Il pousse un long soupir et étire un peu sa nuque et son dos, une fois assis. “Je suis trop vieux pour ça, pour le retour tu marches…” marmonne-t-il, avant de venir la regarder. “D’ailleurs ne crois pas que j’ai fait ça gratuitement. Pour chaque pas avec toi sur mon dos, je demande.. un bisou” dit-il en venant poser un doigt sur sa propre joue, avec un sourire d’idiot. On le croirait déjà bourré. Elle a cet effet là, la Max.Il finit par laisser un petit silence s’étirer, vient poser sa joue contre sa main, son coude contre la table. “Si j’étais ton copain je pourrais te faire des bisous tout le temps ?” demande-t-il un peu trop sérieusement.

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Votre tenue ⌁ Il la faisait rire. De plus en plus et toujours plus fort. Il avait ce pouvoir, Junho. Ce pouvoir de la faire s’esclaffer encore plus que n’importe qui. Peut être bien que l’embêter deviendrait son hobby préféré, tiens. Après tout, ne prenait-il pas gout à ses petits coups de malice et ses blagues ? Elle adorerait qu’ils s’amusent comme ça jusqu’à la fin des temps. Qu’ils fassent les imbéciles, les singes, les enfants… que cette relation reste légère, si tendre… et si évidente. Ils s’adoraient. Malgré les difficultés, ils parvenaient à garder ce lien toujours aussi fort et aussi complice ; un lien improbable et beau à leur façon. A leur image. Et elle riait, la petite Max. Comme une gamine bêtement heureuse. Elle riait joliment et ses esclaffes résonnaient sans honte dans tout Busan… d’une façon tellement chantante que certains passants souriaient discrètement en les dévisageant. Elle s’accrochait encore plus à lui et collait sa joue contre la sienne en l’écoutant dire des âneries. En faisant mine de le rassurer lorsqu’il sembla attristé qu’elle ne veuille pas être à lui ; criant ensuite de surprise lorsqu’il abaissa son dos pour faire son papy ronchon et incompris, avant de rigoler encore plus adorablement. Oui, ils étaient ces idiots déjà. De tendres idiots. Mais ils étaient ensembles. N’était-ce pas ça, l’essentiel ?

La tension descendit légèrement face à sa remarque un peu sérieuse quant à son nom de famille. Max réalisa que contrairement à elle, Junho ne lui avait jamais parlé de ses parents ou d’éventuels frères ou sœurs. Elle ressentit le malaise. Certainement que cela devait être compliqué. Mais plutôt que demander trop brusquement, la petite douceur se contenta de prendre un air plus doux et de resserrer son étreinte ; sa joue frôlant tendrement la sienne avec affection. « Byun Junho, c’est vraiment la méga classe ! » Affirma t-elle avec joie et bêtise, tandis que ses petits pieds finissaient par retrouver la terre ferme. Elle sourit chaleureusement lorsqu’il la remercia, sa frimousse se faisant plus malicieuse en se faisant pincer la joue comme un bébé. Ah. Qu’il arrête d’être aussi adorable sinon elle n’allait plus le lâcher de la soirée.

Une fois dans le restaurant, ils furent installés à une table calme et un peu à l’écart. Il y avait même une petite bougie posée dans un verre en guise de décoration, c’était vraiment trop mignon. Buvant une grande gorgée d’eau pour se désaltérer de cette euphorie, Max s’étouffa légèrement face à la fourberie du plus vieux. « Bisou ? » Répéta-t-elle en toussant un peu, ses sourcils joliment froncés. Pour chaque pas ? Sérieusement ? Riant d’un air accablé, la belle marmonna alors « Tu manques pas d’air toi. Tu m’as porté pendant au moins cinq minutes ! Tu sais combien de pas ça fait ?? » Au moins 2000, facile. Elle en avait pour une heure de paiement, là. Il était certainement le plus bel escroc que la vie lui avait permis de rencontrer. La bouille quémandeuse de Junho la fit tendrement lever les yeux au ciel. Mais alors qu’elle se risquait à reboire un peu, la question qu’il lâcha soudainement manqua de la faire recracher l’eau par le nez. Prenant vite une serviette, la pauvre Max toussa encore plus en fermant étroitement les yeux. « Tu veux vraiment me tuer ce soir, c’est pas possible ! Moh… » Elle tentait de cacher ce bien trop joli et puissant rouge ayant pris part de ses joues, sans succès. Ah… Mais pourquoi disait-il ce genre de chose si facilement ? Sa mine sérieuse déstabilisa agréablement la petite douceur qui se sentit faiblir. Baissant alors ses belles prunelles noisette en direction de la petite flamme qui dansait entre eux deux, Max finit par sourire en laissant sa tête se secouer de droite à gauche. Ce n’était pas un non… Juste une façon de lui montrer qu’il était bête avec ses questions. « D'après toi...? » Demanda-t-elle dans un doux murmure, ses yeux clairs se risquant à se confronter à ceux de Junho. Son regard le désira et le montra, bien malgré elle. Elle le dévorait timidement, avec une tendre envie. Bien sur qu’il pourrait lui faire des bisous tout le temps. Sans relâche, et n’ importe où, n’importe quand. Souhaitant vite de maitriser, Max se dépêcha de prendre le menu entre les mains pour se cacher derrière « Hum... Et si on commandait, Oppa ? Je meurs de faim…! » Et d'envie de boire autre chose que de l'eau...

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votre tenue ⌁L’ambiance fait un peu trop rendez vous amoureux pour lui, mais Junho tente avec tant de bien que de mal de ne pas y penser. La bonne humeur dans laquelle ils baignent l’empêchent de faire une trop grosse erreur, même si à la fin, une phrase semi sérieuse lui sort d’entre les lèvres. Parce qu’il y pense. Il se dit que ce n’est que pour se montrer à quel point ce serait inimaginable, mais il ne peut s’empêcher d’imaginer Max, toute entière à lui pour de vrai. Ils y sont presque, après tout, dans un sens. On ne va pas dire que leur relation actuelle ressemble à une amitié lambda, ou en tout cas, Junho espère sincèrement que ce n’est pas ce genre de lien que Max entretient avec Allen. Il ne peut pas s’empêcher de la regarder avec des étoiles dans les yeux, tout en sachant que l’alcool qu’il ingèrera durant la soirée n’aidera en rien son cas. Tant pis. Aujourd’hui, il n’a pas envie de se prendre la tête, il n’a pas envie de déprimer, il n’a pas envie de culpabiliser. Il le regrettera sûrement plus tard mais, pour une fois, il veut profiter de sentiments positifs sans les nuancer. On les lui donne gratuitement, pourquoi les laisser à la porte ?

Il ne peut s’empêcher de sourire en la voyant dans tous ses états. Un peu taquin, parce qu’il sait qu’elle aura ce genre de réaction, à chaque fois. Il ne s’en lasse pas. Il n’a pas l’habitude. Il craint un moment qu’elle ne se soit réellement étouffé, et son regard se pare d’une légère inquiétude, avant de voir Max ressurgir, rouge mais bien en vie. Non ? Est-ce qu’elle dit non ? Mais au final, ce qui sort d’entre ses lèvres s’approche plus d’un oui que de son inverse. Junho laisse sa joue s’écraser un peu plus contre sa paume, avec cet air béat qu’ont les jeunes amoureux. Lorsque le regard de Max se relève pour croiser le sien, une décharge électrique le prend au bas ventre pour se répandre jusqu’au bout de ses doigts. Il se mord la lèvre inférieure. Il la veut. Pourquoi est-ce qu’elle s’ose à le regarder comme ça ? S’il n’y avait pas eu une table entre eux, il aurait encore fait une bêtise.

Alors que la jeune femme se cache derrière son menu, Junho reste pensif. “Hm, hm, commandons dit-il distraitement, tout en fixant le visage de Max qu’il pense peut-être pouvoir apercevoir en transparence du menu qu’elle tient devant son visage. Non, décidément, ce n’est pas aujourd’hui que ses pouvoirs de super héros lui sont venus du ciel. Il soupire doucement, et finit par baisser le regard vers son propre menu. Lorsque la serveuse finit par s’approcher de la table, persuadée sûrement d’avoir devant elle un couple en plein rendez-vous, elle leur glisse rapidement qu’ils sont “absolument adorables” avant de demander ce qu’ils veulent manger. Junho perd un peu la tête un moment et demande plus de nourriture qu’il n’en a jamais commandé depuis qu’il est arrivé à Busan, euphorique de son prochain chèque qui arrivera. Mandus, japchae, galbi, jjigae, il s’arrête avant de lire tout le menu et finit par venir adresser un sourire à la jeune femme, qui rougit sous l’effet. Elle s’éclaircit la voix et demande rapidement à Max ce qu’elle veut manger, avant de repartir, non sans taper dans une chaise au passage. Junho ne s’en aperçoit même pas, de l’effet qu’il a fait. Il est occupé ailleurs.

“Moi aussi, je pourrai t’embrasser tout le temps, alors ?...” demande-t-il à demi pour lui même, en venant poser son menton contre la table. Il soupire longuement. Dans la joie qui habite son coeur, il se sent même idiot de ne pas juste lui demander d’être sa copine, mais au fond, il sait que ce n’est que l’humeur de la soirée qui lui donne envie de se jeter là sans trop réfléchir. Il a dit quoi, pourtant ? Qu’il ne voulait pas réfléchir aujourd’hui. “Pourquoi tu n’es pas ma copine, en fait… Ce serait plus correct, pour récupérer les 2000 bisous du trajet que je t’ai offert… ça éviterait à tes frères de me tuer si jamais je fais une bêtise à nouveau” marmonne-t-il, le regard dirigé vers la table en bois, sur laquelle il fait des dessins avec son doigt. Il finit par redresser le regard vers Max. “Hein ? Tu me prendrais ?” demande-t-il avec des yeux de chiot.

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Votre tenue ⌁ Cachée derrière le menu, elle tenta de calmer ce début d’ardeur qui l’avait prise par surprise, face au doux regard de Junho. Ce gars était un démon. Un démon qui agissait avec autant de désinvolture que de tendresse. Le mélange de ces deux traits rendait le tout terriblement charmant et attractif. Et elle, petit ange égaré et amoureux, ne pouvait pas s’empêcher d’être séduite. Elle parvenait à le cacher, tant bien que mal… Mais son cœur, lui, était en train de devenir dément. Le simple fait de sentir les yeux sombres et perçants du plus vieux tenter de la dévisager la faisait frémir. Max se mordit la lèvre, furieusement. Idiot. Il fait le gars presque amoureux en oubliant que ça la fait craquer et s’accrocher à lui. Et après, il la fuira encore lorsqu’elle montrera qu’elle a mordu à l’hameçon. Était-ce un jeu au final ? Un simple jeu pour lui ? Cette possibilité la rendu amèrement envieuse ainsi que tendrement irritée. Elle ne savait pas jouer. Mais s’il la cherchait un peu trop, il finirait par la trouver. Le compliment de la serveuse amplifia son joli rose aux joues. Adorables. Ils étaient absolument adorables. Curieusement, Max ne démentit pas. Elle garda sa jolie bouche fermée et se contenta de sourire timidement, les yeux toujours plantés dans son menu. La commande pharaonique de Junho la fit relever le regard pour le dévisager d’un air adorablement surpris. Elle ne put s’empêcher de rire, face à son appétit d’ogre. Quand l’appétit va, tout va. Et elle aussi, elle avait vraiment très faim. Elle réalisa soudainement que durant ses derniers jours, elle s’était nourrie sans trop de plaisir. Un comble, pour une gloutonne ayant à la base un véritable ventre sur pattes. Si le plus beau ne le remarqua pas, elle en revanche, remarqua bien l’effet ravageur que son sourire avait eu sur cette pauvre serveuse. La belle se tourna vers la victime avec un air un peu inquiet lorsqu’elle se prit la chaise, s’assurant que tout aille bien pour elle. Si tu savais ma sœur, à la quel point je te comprends…

Son beau visage était encore tourné lorsqu’il lui reposa la question. La fameuse question qui la mettait dans un état fébrile. C’est pas possible, il le faisait exprès. Faisant pivoter son minois vers lui, les cheveux de la belle volèrent joliment dans le mouvement, tandis que son visage reprenait une teinte faiblement cerise. « Q… Quoi ? » Demanda-t-elle dans un sourire maladroit et mignon, comme s’elle n’avait pas bien compris. Mais elle avait très bien entendu, cette petite fourbe. Aussi fourbe que lui pour fuir les discussions de ce genre. Sauf que Junho, il faisait son têtu et continuait de parler, de dire des choses qui faisaient battre son cœur un peu plus vite. Perdue et fragile à la fois, Max tenta de trouver quelque chose à regarder, qui serait manifestement plus intéressant que le véritable démon adorablement sensuel qui se trouvait en face. Aish. Il l’énervait. Il l’énervait à chercher, à faire son taquin comme ça. Malgré cela, un faible sourire épris étira ses lèvres. « … 2107 bisous. Il y a aura sûrement des intérêts, vu que je ne te paye pas tout de suite. » Annonça-t-elle l’air de rien, facilement gourmande et envieuse de 107 bisous de plus. Une façon subtile et mignonne de lui prouver qu’elle n’était pas contre. Bien au contraire. Pourquoi elle n’était pas sa copine ? Cette question la fit prendre un petit air aussi malicieux que boudeur. « Parce que tu ne peux pas, non ? Si ? Maintenant tu peux ? » Rétorqua-elle en arquant un sourcil, joliment provocante et moqueuse. Le fameux « peux » de la dernière fois, elle le lui rappelait gentiment afin qu’il n’oublie pas. Bien sûr qu’elle le prendrait. Tout entier. Passionnément. « Ne me regardes pas comme ça… » Râla Max face aux yeux de chiots qu’il lui adressait et qui l’obligeait à baisser ses prunelles envieuses. Il lui donnait envie de le dévorer tout cru. « Si j’en dis trop, tu vas me rejeter. Je veux pas. Quitte à choisir, je préfère encore me taire et te laisser continuer à faire des bêtises.» Des bêtises sages... et d'autres moins. Ces derniers mots, ils avaient été soufflés avec douceur, envie et embarras ; tandis que son regard plongeait à nouveau dans celui de Junho, de la même façon qu’un peu plus tôt.


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votre tenue ⌁ Il ne joue pas. Il est taquin, il s’amuse, il laisse son coeur léger s’épancher et ne tourne pas sa langue sept fois avant de parler, mais il ne joue pas. En tout cas ce n’est pas son intention, là, lorsqu’il sort ses belles phrases toute faites, qui envoient à chaque fois sans faute Max dans le territoire couleur tomate. Il aime ça. L’effet qu’il lui fait se réverbère sur lui et lui torture doucement les entrailles. Il doit se retenir pour ne pas sourire un peu plus béatement, comme s’il avait pris par inadvertance un cachet un peu bizarre plus tôt, avant qu’elle ne se ramène à son appartement. Mais non. Il est sobre. Seulement sur la vague de la joie, celle qui monte un peu trop haut après n’avoir pas vu Max toute une semaine. Il ne pense pas vraiment. Il se laisse porter. Et il la fixe, laisse son regard se poser sur ses joues rebondies, a l’impression de sentir la chaleur qui en irradie depuis là où il est assis. Même si elle le supplie d’arrêter de la regarder, il ne le fera pas : ses yeux de toute façon ne suivront pas ses ordres, trop occupés à dévorer chaque petit centimètre sur lequel ils viennent à se poser. Il pince les lèvres face à sa dernière déclaration, alors que la serveuse revient pour poser l’alcool que Junho a demandé en même temps que tous leurs plats. Il prend la bouteille de soju et leur verse chacun un verre. Le jeune homme amène le sien à ses lèvres rapidement avant de revenir poser le menton sur la table et de la fixer à nouveau.

“Je sais pas. Il y a des jours où j’ai l’impression de ne rien pouvoir faire, d’autres où tout me semble possible” Il se doute que ça n’a pas trop de sens, lui même ne gère pas la façon dont son humeur et ses envies vont du tout ou rien selon les moments. Mais là il est bien. Là il se sent prêt à tout. S’il s’écoutait, il prendrait Max dans les bras et irait à l’aéroport pour les emmener dans un endroit romantique.. Paris… Milan… Quelque chose comme ça. Il en arriverait sûrement à la limite de son découvert, mais tant pis. Sa grande commande de nourriture montre à quel point ce soir, il ne se soucie vraiment pas de ce qu’il n’est pas censé faire. Au contraire, il est tout entier prêt à se jeter dans l’interdit. “Mais c’est pas juste pour toi, tout ça” dit-il en marmonnant, répétant sûrement quelque chose qu’elle lui a déjà avoué auparavant. Il s’en rend compte, de toute façon, à quel point la situation doit lui être compliquée. Il n’ose même pas imaginer ce qui doit s’être passé dans sa tête durant son silence radio. “Je ne pensais pas pouvoir aller à cette audition et décrocher ce foutu job, et pourtant je l’ai eu. Je me dis que sous ton regard, je "peux" peut-être plein d’autres choses” ajoute-t-il en se redressant, alors que les premiers plats viennent se poser entre eux. Son estomac grogne, sa bouche salive. “Pourquoi tu devrais te taire à cause de moi…” fait-il en attrapant ses baguettes pour commencer à manger. Son regard se perd sur les plats et sur le fait de ne pas en mettre partout plus que sur Max. “Tu n’as pas envie d’essayer ? Moi j’ai envie d’essayer. ça ne coûte rien. Ce n’est pas comme si… “ les choses n’étaient pas déjà ambiguës, compliquées. “Jusqu’à minuit ce soir… Tu peux me répondre. Me dire si tu as envie d’être ma copine. Je ne t’embêterai pas si tu ne veux pas. Tu as encore quelques heures avant de te décider.” Un compte à rebours, plus pour lui que pour elle. Il ne veut pas laisser trop de temps à Max, il craint trop de prendre l’occasion de revenir sur sa demande. La peur s'installe déjà au creux de son ventre, d’être aussi direct et de mettre littéralement les pieds dans le plat.

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Votre tenue ⌁ Lorsque la bouteille de soju arriva enfin et que son verre fut rempli, Max s’empressa de boire d’une traite le breuvage qui brûla agréablement sa gorge. Elle en avait visiblement besoin. Une douce grimace étirant ses lèvres de poupée, elle poussa ensuite un petit soupir. Le genre de soupir qu’on lâche pour rester calme, pour ne pas trop s’emballer trop vite et trop fort. Sauf que le regard sombre de Junho continuant de la scruter sans honte et sans ménagement la troublait beaucoup trop. La petite coréenne se sentait fébrile, perdue… plus que jamais éprise. Ne lui avait-elle pourtant pas dit d’arrêter de la regarder ainsi ? Quel sale gosse il était à ne pas l’écouter, celui-là… à lui désobéir. Quel idiot il était à lui faire vivre autant d’émotions, à tourmenter si agréablement son cœur. Et elle, quelle idiote elle était à malgré tout aimer cet instant, à aimer cette tension qui torturait bien trop tendrement son ventre. Elle l’écoutait parler, silencieuse et sage, le cœur battant. Non, elle ne disait rien. Même si, dans le fond, elle avait encore des tas de choses à avouer, à souffler, à confier. Mais elle était paumée, la petite Max. Elle ne savait plus ce qui était bon pour elle, pour lui, pour eux. La peur de faire quelque chose de travers, de dire une chose trop intime, de le voir encore s’enfuir loin d’elle… Dieu. Elle en était terrifiée. Amoureuse et terrifiée. Qu’il ne parte plus aussi loin d’elle, comme ça. Même si c’était elle qui avait proposé cette solution pour qu’il réfléchisse. Une semaine sans un signe de vie, sans ses bras, sans son sourire… c’était déjà trop. Trop douloureux, trop inutile.

Son coeur se serra de tendresse lorsqu’il lui avoua que sous son regard, il se sentait capable de pleins de choses. Avait-elle réellement ce genre de pouvoir sur lui ? Malgré elle, ses yeux se mirent à briller face à cet aveu. A briller trop vite. Trop fort. Trop joliment. C’est avec une douce fébrilité qu’elle attrapa ses baguettes, toujours muette. Beaucoup trop émue. « Parce que j’ai peur de te perdre vraiment si je parle trop et… » Avoua t-elle sans oser le regarder, sincère et tendrement effrayée. Parce que son amour semblait lui faire peur et qu’elle ne voulait pas ça. Elle voulait qu’il soit heureux d’être aimé, pas affligé. Elle ne voulait pas qu’il subisse, encore moins lui imposer quoi que ce soit. C’était elle qui était tombée amoureuse, pas lui. C’était elle qui voulait encore plus, sans oser se l’avouer véritablement.

“Tu n’as pas envie d’essayer ? Moi j’ai envie d’essayer“ Les battements dans sa poitrine s’arrêtèrent d’un seul coup en entendant ces mots… avant de se remettre à battre encore plus vite et plus fortement, avec une douce douleur. Remontant instinctivement son regard vers le visage de Junho, Max parut tendrement choquée. Ses doigts se crispèrent autour des bâtons de bois, sa petite bouche s’entrouvrit de stupeur. Qu’avait-il dit… ? « Oppa, tu… » Il ne lui laissa pas le temps de répondre et continua. Et la suite de ses mots rendit la belle encore plus pantoise et retournée. Sa copine… Il lui demandait si elle voulait être sa copine. Et elle avait un compte à rebours pour lui donner sa réponse. Mince... Elle avait rêvé de ce moment chaque seconde ces derniers jours... et maintenant qu’il arrivait, elle restée bêtement stoïque. Adorablement surprise. « Est-ce que ça signifie… que tu as envie qu’on sorte ensemble ? » Se risqua à demander sa petite voix douce et mal assurée, alors que ses joues rosissaient rien qu’en imaginant cette possibilité. « Il se passera quoi ensuite, si je dis oui ? » Comment voyait-il les choses ? Que feraient-ils ? Elle n’était sortie avec personne encore. Elle ne savait pas ce que c’était réellement… « J’aurais le droit de dire que tu es mon copain à qui je veux ? Je pourrais te tenir la main et t’embrasser sans me faire gronder...? » Elle était mignonne à demander ça, comme une enfant. Une enfant curieuse et désireuse à la fois.

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votre tenue ⌁ Il ne veut pas penser à ce qui est sorti de sa bouche, ce que ça signifie. Il saute dans le vide, purement et simplement. Le peu de relations qu’il eu ne peuvent guère vraiment être qualifiées de “relations”, et il a presque donc autant d’expérience que Max dans le domaine. A choisir, elle aurait dû faire craquer un homme qui a l’habitude d’aller à des rendez vous, des cadeaux de st valentin ou il ne sait pas quoi encore… Tant pis. C’est sorti. Il ne veut plus le reprendre, et il se concentre tout entier sur la nourriture pour ne pas regretter les paroles qu’il a prononcé. Il laisse Max réagir comme elle veut, loin de son regard : il est lui même beaucoup trop gêné par la situation pour l’affronter yeux dans les yeux. La nourriture lui semble sans aucun goût, sûrement parce qu’il a plus hâte d’entendre sa réponse que de se bourrer l’estomac. Qui sait le goût qu’elle aura après, peut-être que toutes les saveurs se révèleront. Il sait qu’il la perd, il sait qu’il la brusque, à sa façon, parce qu’il lui parle de concepts qu’elle ne connaît pas vraiment. à part dans les séries, avec les gens qu’elle connaît… il n’est pas le candidat idéal. Mais tant pis. L’idée d’attendre de la voir en couple avec ce gars qu’il a vu une fois sortir de chez elle lui tord l’estomac, et il sait qu’il regrettera, si ça arrive, de n’avoir pas fait le pas avant. Alors il l’a fait, le pas. A voir comment ça se passera.

“Oui… Je pense” répond-il à sa première question. Même si honnêtement, dans son esprit, il ne sait pas trop exactement ce dont il a envie à part elle. Sortir ensemble, les mots lui semblent presque dénués de sens, presque trop peu et trop à la fois pour ce qu’il lui demande, mais c’est bien à ça que correspond la situation. “Oui, je te demande si tu veux être avec moi” finit-il par ajouter, entre deux morceaux de kimchi. Ce qu’il se passera. Ce qu’il se passera ? Il n’en sait trop rien. Il esquisse une grimace, sait qu’il doit prendre pour lui la responsabilité de trouver un plan d’action, de lui expliquer pas à pas ce qui va se passer alors qu’il n’en a pas grande idée. Ce n’est pas elle qui va prendre les devants, il le sait bien. “Qui te gronde parce que tu me tiens la main” fait-il en marmonnant, évitant le sujet quelques secondes, avant de laisser un silence s’étirer. Il se laisse réfléchir. “Si je suis ton copain tu.. fais ce que tu veux. Je crois que c’est ça, le principe. Je suis à toi, tu es à moi, ce genre de choses” Il en parle si nonchalamment, mais la situation lui donne envie de partir, et il met toutes ses forces dans le fait de ne pas se faire la malle et d’assumer jusqu’au bout. “Tu peux me renommer dans ton téléphone, tu peux montrer ma photo à tes amis, tu peux m’embrasser quand tu veux, venir dormir chez moi, m’envoyer des SMS niais et me faire des câlins quand tu veux…” liste-t-il, à moitié pour lui même. “Si tu dis oui tu peux faire avec moi.. ce que tu veux.” finit-il par dire, en prenant une bouchée de riz. Il relève finalement le regard pour venir la regarder, et lui tend un morceau de kimchi au radis. “Je ne suis pas bien difficile. C’est toi qui devra me faire une liste de ce que je peux et ne peux pas faire, si jamais tu acceptes.”

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Votre tenue ⌁ Il pense. Il pense mais il n’est pas sûr. Au du moins, il le veut mais est tout aussi craintif qu’elle face à ce que cela pourrait donner. Il faut dire que leur relation n’est pas des plus faciles, aussi douce et complice soit-elle. Elle est même compliquée, coincée entre l’ambigüité et l’envie, entre la peur et le désir. La simple amitié n’existait plus depuis bien longtemps. Être avec lui. Il n’imagine pas à quel point cette simple phrase pouvait la faire chavirer. Il n’a pas idée des sensations qu’elle pouvait ressentir en entendant ces mots. Son cœur battait comme un fou, son esprit se floutait, elle avait autant envie de crier de joie que de pleurer d’émotions. C’était bien la première fois qu’elle ressentait une chose pareille. Et alors que Junho lui dressait un tableau de ce qui pourrait les attendre si elle lui disait oui, Max écoutait simplement, les joues roses et le regard un peu humide. Elle souriait faiblement, malgré elle. Sans en faire trop. En restant étrangement calme et sage. « Pas pour la main… Mais quand je t’ai embrassé dans l’ascenseur, tu n’étais pas content. » Couina t-elle alors avec un petit air désolé. Bon, faut dire qu’elle lui avait un peu sauté dessus, mine de rien. Chose surprenante d’ailleurs, vu le monstre de maladresse et de timidité qu’elle était.

Tu es à moi. Je suis à toi. Ce genre de choses, comme le beau brun disait, sonnait dans ses oreilles comme une mélodie douce et enivrante. Un principe auquel elle pourrait se soumettre dans le moindre problème. Et ce que Junho lui expliqua par la suite lui donna encore plus envie. Encore plus envie d’essayer malgré l’appréhension. Le ventre tendrement serré, Max ne résista pas à esquisser un joli sourire ; ses lèvres s’étirant de plus en plus au fur et à mesure que le jeune homme lui listait d’adorables choses. « Des SMS niais ? » Répéta-t-elle tout en arquant joliment un sourcil, un brin malicieuse. « T'as envie de que je t’envoie des SMS niais ? » Elle ria un peu, malgré elle, de façon suave. Croquant dans le kimchi qu’il lui donnait, elle réalisa que c’était la première chose qu’elle venait d’avaler depuis que les plats avaient été déposés. « Toi… tu montreras ma photo aux autres ? » Demanda t-elle avec une jolie frimousse, aussi timide qu’espiègle. Faire ce qu’elle voulait avec lui… En voilà une étrange et fascinante liberté.

« Une liste ? Hum… » Elle réfléchit, tout en machouinant un peu de riz. Une esquisse finit par sublimer son visage. « Je sais pas trop en fait. Mais si je te disais oui, j’aurais vraiment envie qu’on s’embrasse comme la dernière fois. » Ses joues rosirent un peu plus en avouant cela. La dernière fois, ce n’était pas dans l’ascenseur. C’était chez lui avec elle simplement vêtue d’une serviette. Elle avait envie qu’ils recommencent. « J’y ai souvent pensé tu sais… » Avoua-t-elle sans vraiment réfléchir, le regard baissé. Elle semblait ailleurs, dans son monde. Dans cet instant, en réalité. Ses jolies dents vinrent mordre sa lèvre inferieure. « C’était vraiment… » Parfait. Enivrant. Dangereusement exaltant. D’une puissance à peine explicable. « …J’ai la tête qui tourne à cause de toi, idiot. » Et même pire encore. Si elle était assez courageuse, elle lui dirait certainement que c’était avec lui qu’elle avait envie de vivre sa première fois un jour. Que cette première fois lui revenait de droit. Parce que c’était lui. Simplement lui… « Tu auras ma réponse avant minuit. » Finit par annoncer Max, avant de s’empresser à enfourner pleins de morceaux de viandes dans sa bouche afin de se taire une bonne fois pour toute.

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votre tenue ⌁ Il s’est lancé. Aucun moyen pour Max de prendre autrement les paroles qui sont sorties de sa bouche : il a été, pour une fois, beaucoup trop clair et direct. Il ressent un certain soulagement, à avoir posé sa demande sur la table. Bizarrement, peut-être de manière un peu prétentieuse, il ne doute pas vraiment qu’elle accepte. D’une autre, il craint qu’elle ne le rejette, en lui disant que justement, il se prend pour plus qu’il n’est en lui proposant ça de façon aussi détachée. Mais c’est Max. Même si elle s’énerve, elle ne fera pas de façon à lui faire du mal, et au moins il peut se rassurer sur ce côté là de l’affaire. Il remercie la table d’être entre eux, l’alcool de pouvoir être versé dans son verre pour lui réchauffer le gosier, la nourriture pour réchauffer son estomac. Au moins il peut s’occuper, et ils ne sont pas obligés de se regarder dans le blanc des yeux. “En même temps… Tu t’es emparé de mes lèvres comme une voleuse, j’étais pas prêt !” sort-il en se détendant un peu, d’un ton amusé. “Je suis sûr qu’au fond j’étais très content… Mon cerveau a juste gelé” marmonne-t-il. Il ne veut pas repenser à ce moment là.

“J’en sais rien. Tu m’enverrais.. ce que tu veux.. Je me disais juste que ça serait peut-être ton genre…” Loin de lui l’idée de faire découvrir à Max son coeur niais et dégoulinant caché sous des tonnes de sarcasme et de grimaces. Même à lui, il ne se l’avoue pas, mais ce genre de truc, ça peut le rendre totalement fou. Il tente de garder son calme et de ne pas se trahir seulement une seule seconde. Il lève l’oeil distraitement, réfléchit à la possibilité de montrer la photo de Max à quelqu’un… à qui ? Les seules personnes qu’il fréquente, c’est elle, et les filles avec qui il partage un lit, ou celles qui lui veulent la peau des fesses comme Sohee. Il fait une grimace. Il n’a vraiment pas d’amis. “Si je trouve des gens à qui montrer, pourquoi pas.” Il pense à sa nouvelle agence, et ajoute “Peut-être que je frimerai à te montrer à mes collègues mannequin” ajoute-t-il en haussant les épaules “Mais tout ça dans un domaine hypothétique où tu en viendrais à accepter ma proposition”

Un air tout de suite un peu plus lascif semble prendre part des traits de Max. Junho ne peut s’empêcher de la regarder, alors qu’elle évoque leur baiser. Il y en a trois. Celui de bébé du début. Celui d’adulte du milieu et celui volé de la fin. Il ne doute pas un seul instant de celui duquel elle parle. Il lève un sourcil en entendant qu’elle y a “souvent pensé”, et ne peut empêcher un demi sourire de lui monter au visage. “Tant que ça ?” lui demande-t-il doucement, touché par la façon dont elle l’air d’être totalement tourneboulée depuis. Encore une fois, avoir conscience de l’effet qu’il lui fait est tout à fait enivrant. Il a envie de lui faire tourner la tête à nouveau, de toutes les façons possibles. Un peu déçu qu’elle le fasse attendre aussi longtemps, ne se faisant pas confiance pour avoir assez de patience, Junho finit par retomber dans le silence pour manger lui aussi. Quelle heure est-il ? Il ne peut s’empêcher de sortir son portable histoire de vérifier. A peine 21h. Génial. Il sent que les trois prochaines heures seront… vraiment… très longues, si en tout cas elle attend jusqu’à la dernière minute juste pour le torturer. “Moi aussi j’y ai souvent pensé” se tente-t-il à dire, pour lui faire goûter de sa frustration. “J’ai même rêvé de toi, plusieurs fois. Tu vois à quel point j’ai été marqué. La prochaine fois aussi, peut-être que j’oublierai de te donner des vêtements de rechange” dit-il taquin en relevant le regard vers elle. Il se souvient encore de la sensation de sa poitrine écrasée contre son torse, à demi dénudée. Entièrement, s’il avait tiré sur la serviette. Il ne sait pas par quel sort il avait pu réussir à se contenir. “Quoi que ce n’est pas juste si c’est toi à nouveau, on pourra inverser les rôles. Si jamais tu dis non ce soir au final, on verra si tu ne reviendras pas sur ton avis en me voyant avec juste une petite serviette autour de la taille. Il paraît que je suis pas moche torse nu” déclame-t-il


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Votre tenue ⌁ Au fond, sa réponse était déjà toute prête. Mais allez savoir pourquoi, Max avait cette boule au ventre qui l’empêchait de lâcher de foutu « oui » qui ne demandait qu’à sortir de sa gorge serrée. Ça faisait autant de mal que de bien. Et d’une certaine façon, elle le punissait un peu, gentiment. Sans le vouloir, sans faire exprès. C’était un moyen tendrement tortueux de lui montrer qu’elle n’était pas si facile, pas si enclin à se laisser faire s’il la fuyait une fois de plus. Elle ne doutait pas de sa sincérité à cet instant. Mais elle avait aussi conscience de sa popularité, du fait qu’il avait forcément connu un certain nombre de filles auparavant. Des filles probablement plus confiantes et légères qu’elle. Max ne voulait pas que Junho la mette dans la même catégorie. Elle voulait être différente à ses yeux. Plus précieuse que n’importe qui. Elle rêvait qu’il la voit comme un bijou fragile qu’il fallait choyer et protéger. C’était peut être arrogant et égoïste de penser ainsi… Mais pour une fois, la petite coréenne avait envie de l’être. D’être profondément et adorablement égoïste. Désirable et indispensable. A cause de lui. Pour lui. Le simple fait de savoir que lui aussi avait pensé à ce fameux baiser entre eux la fit rougir jusqu’aux oreilles mais elle ne perdit pas son sourire pour autant. Ce petit sourire à la fois malicieux et timide, qui disait beaucoup de choses. « Aish, tais-toi… » Grogna t-elle tendrement avec une moue bougonne, lorsqu’il la taquina. Le voir torse-nu… Cette simple idée manqua de faire saigner son nez. Elle ne doutait pas un instant de ce qui se cachait sous ces vêtements… Et c’était aussi attirant que déstabilisant. « Et la prochaine fois que tu fais un sourire aussi beau à une serveuse ou une autre fille, je te tire les oreilles. Ils sont pour moi, ces sourires. » Bredouilla sa petite voix boudeuse avant de prendre une autre bouchée. Jalouse, la Maxou ? Héhéhé.

Le repas se déroula plutôt dans le calme après ça. Et curieusement, ils ne burent pas tant de soju que ça. Probablement parce que, aussi bien l’un que l’autre étaient stressés et voulaient garder une part de sérieux en cette soirée de plus en plus spéciale. Il faut dire qu’elle était plutôt cruelle, à le faire autant poireauter. Même pour elle, c’était difficile. Palpable. Excitant aussi, mine de rien. Mais au bout d’un moment, ils finirent par se lever de table et sortir du restaurant, le ventre plein et le cœur aussi léger que lourd. « Merci de m’avoir invité, Oppa~ » Fit-elle avec une belle esquisse, lui pinçant gentiment le nez. L’air froid de l’hiver la fit frissonner agréablement. Se rapprochant instinctivement du corps du plus vieux, la petite douceur laissa passer son bras autour du sien afin qu’ils se tiennent chaud. « On va se promener un peu ? » Proposa t-elle de façon mignonne, sur un ton léger et agréable. « Allons n'importe où, sans réfléchir. » Toujours dans le jeu et dans la curiosité. Une vraie gamine. Mais c’était plutôt bien d’être ainsi, n’est ce pas ? Tout en se mettant à marcher, Max repensa à ce que son ainé avait dit un plus tôt. Au fait qu’il avait tout de même aimé son petit baiser volé dans l’ascenseur et qu’il montrerait sa photo à ses futurs collègues de travail avec un certain plaisir. Cela réchauffa son cœur. Il lui réchauffait le cœur. Sans se priver, sa petite joue s'échoua contre le bas de son épaule, tendrement. Et elle resta ainsi pour marcher, infiniment proche de lui. « Oh ! On allait jouer dans le jardin de cette grande maison quand on était petits avec mes frères ! » S’exclama t-elle soudainement en montrant une vieille et belle bâtisse abandonnée. Bien évidement, un portail étroitement fermé empêchait d’aller le voir. Hum. Réfléchissant un instant, la belle prit un air soudainement espiègle et coquin. « On escalade le portail ? » Proposa-t-elle dans un murmure malicieux, tirant alors Junho sans trop lui laisser le choix. Comme un petit singe habile, elle commença à grimper à l’aide des branches qui s'étaient lovés contre le fer de la barricade. « Fais-moi confiance, tu vas voir ! » Oui, il allait voir. Il n’y avait pas de mots assez forts pour décrire la beauté de cet immense jardin.

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votre tenue ⌁Il ne s’en lassera jamais, ça c’est sûr. Qu’a-t-elle dit, déjà ? Qu’ils pourraient se taquiner toute la journée, quelque chose comme ça ? Il faut qu’elle y soit préparée, si elle accepte réellement sa proposition. Il peine à retenir son sourire lorsqu’elle sort une phrase qui le surprend en tous points, et qui lui fait lever un sourcil. Est-ce qu’il sent un soupçon de jalousie, là ? Et est-ce qu’elle agit déjà comme s’il lui appartenait d’une quelconque façon ? Bizarrement, il en ressent un grand plaisir et rit légèrement. “Je ne lui ai pas fait de sourire particulier, fais pas ta jalouse. Tu veux que j’en devienne impoli ? Pour que tout le monde me déteste à part toi ?” demande-t-il en laissant un petit “pff” lui échapper, amusé par la situation.

Ils arrivent bientôt à la fin de leur repas. Junho a l’impression que les secondes s’étirent jusqu’à ressembler à des minutes, et il n’est que trop pressé de sortir de cet endroit. Rien que pour se rapprocher physiquement de Max, et lui donner un peu moins d’envie de lui résister. Avec une table entre eux, la tâche n’est que trop facile pour elle. Il paie pour le repas et acquiesce à sa proposition, que trouverait-il à y redire. Il n’avait pas l’intention de la laisser rentrer comme ça, s’échapper comme cendrillon alors même que le carrosse est encore en état. Elle vient se coller contre lui et il en soupire de contentement, d’une proximité qui l’apaise un peu dans son léger stress. Il se demande si elle a déjà oublié ce qu’il lui a dit plus tôt, si cette proposition de balade n’est qu’un moyen d’éviter totalement. Est-ce que Max va faire comme s’il n’avait rien dit ? Il sait qu’elle a peur de tout gâcher, ou qu’il fuie à nouveau. Peut-être qu’elle s’imagine entre deux chaises, et que le choix lui est trop difficile. Junho ne lui en voudrait pas, il sait à quel point la situation dans laquelle il l’a mise est compliquée. Lui même s’en veut un peu de la mettre au pied du mur, alors que celui qui hésite depuis le début, c’est lui.

En voyant la maison qu’elle lui pointe du doigt, Junho fait une grimace. Pas qu’il soit particulièrement impressionné par les trucs qui semblent tout droit sortis d’un film d’horreur mais.. Enfin… C’est la base, ne pas aller dans ce genre d’endroit, et c’est une violation de propriété, non ? Il prépare tous ses arguments pour ne pas la suivre, mais Max n’en fait qu’à sa tête et escalade déjà le portail. Aucune chance qu’il la suive : il porte ses beaux habits, et il risquerait de les ruiner en effectuant cette acrobatie. Il entreprend d’examiner la grille, fermement verrouillée, et va à côté, jusqu’à voir un trou dans le grillage. C’est mieux que rien. Il échappe aux yeux de Max pendant de longues minutes, où il se bat avec le grillage pour ne pas finir empalé à quelques endroits, avant d’arriver de l’autre côté. Il la rejoint rapidement, en s’époussetant. “Qu’est-ce que tu me fais faire…” dit-il grognon, un peu calmé dans ses ardeurs de plus tôt. “Si on se fait arrêter par la police, tu as intérêt à dire que c’était ton idée !” ajoute-t-il en venant regarder le jardin et la maison. “On entre pas là dedans, hein ? Juste le jardin. Tu as dit juste le jardin.” ajoute-t-il, un peu craintif, même s’il tente de ne pas le montrer. Histoire de ne pas abîmer sa précieuse virilité devant la femme qui fait battre son coeur. “Désolé. Je t’ai pas fait confiance, enfin si, mais j’ai mes beaux habits, aujourd’hui, et…” Sa fameuse tenue de luxe ,qu’il sort pour les grandes occasions. Il espère que ses futurs chèques lui permettront d’en avoir un peu plus. Il finit par lui adresser un demi sourire. “Je ne te prenais pas pour une rebelle, Max. Dans ma tête tu étais plus sage que ça. Je suis.. profondément choqué” annonce-t-il avec un air faussement sérieux. Il fourre ses mains dans ses poches, peu rassuré par l’endroit tout de même, et fait la moue en ayant préféré qu’ils rentrent chez lui. “Maintenant quoi ?”

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Votre tenue ⌁ Elle ne put que rigoler de façon chantante en le voyant finalement prendre le grillage comme moyen d’entrée plutôt que le portail. Atterrissant comme un chat sur ses pattes, elle se tapa un peu les mains afin d’enlever la terre dessus. La remarque ronchonne du plus vieux la fit éclater de rire. Ce qu’elle lui faisait faire ? Mais rien du tout voyons… Juste vivre un peu plus fort que d’habitude. Un peu plus dangereusement. N’était-ce pas excitant de sentir son cœur battre d’une telle adrénaline ? Max adorait ça. Et partager un moment pareil avec Junho était tout simplement exaltant. Cet instant n’avait pas de prix pour elle. Tout en lui enlevant deux ou trois petite feuilles qu’il avait récupéré malgré lui, la petite douceur se contenta de répondre avec un brin de malice : « Je dirais ce que tu veux à la Police ! Mais bon… En tant qu’ainé, t’es censé me surveiller quand même, non ? On a combien d’années d’écart rappelles-moi ? » Elle lui tira la langue suite à sa réplique, autant chipie que mignonne. Elle remarqua ce petit semblant de peur sur son visage mais n’en fit rien. Il serait capable d’en profiter pour s’en aller, autant vexé que rassuré. « Juste le jardin, promis. » Rassura alors la belle d’une voix douce, avec un joli sourire. N’était-ce pas censée être elle, la plus effrayée des deux ? Haha, il était mignon. Beaucoup trop adorable. Une petite rebelle, elle ? Bizarrement, Max prit cette remarque comme le plus beaux des compliments. « J’ai grandi qu'avec des garçons. Je peux pas rester sage tout le temps, tu sais ? » Couina t-elle en faisant danser faiblement ses épaules, avec une moue enfantine. Elle espérait qu’il l’aimerait même comme ça. Avec ce petit grain de folie qui l’habitait.

Maintenant ? Maintenant… Ils allaient faire en sorte que la terre s’arrête de tourner pour eux, le temps d’un instant. Lui offrant un tendre sourire, Max tendit alors sa main et répondit « Maintenant… Tu te détends et tu profites. Respires. Regardes, on est rien que tous les deux ici... » Elle attrapa l’une de ses menottes enfouies dans sa poche et l’encouragea à avancer avec elle. Tout en passant près de la demeure, sa jolie voix expliqua : « J’aime vraiment cet endroit. Et cette maison, j’y suis déjà entrée tu sais ? Elle fait un peu peur comme ça mais je t’assure que c’est juste une apparence. » Et les apparences sont parfois trompeuses. « Si un jour je suis riche, je l’achèterai ! Je la peindrais en blanc, je ferai une jolie décoration à l’intérieur…» Et ses enfants ainsi que ceux de ses frères pourront jouer durant d’interminables heures dans le jardin. Ce fameux jardin, où ils commençaient à entrer. Un jardin immense et sauvage que la lune et les étoiles éclairaient de toutes leurs splendeurs. C’était joli. On avait l’impression que le ciel n’était pas le même ici grâce au manque de lumière ; que le bruit des voitures et de la ville n’existait plus. Une bulle. Une petite bulle perdue dans un pavillon pourtant animé de Busan. Max poussa un soupir de bien être puis ferma les yeux. Ses petits pas s’arrêtèrent et encouragea Junho à faire de même.

Un silence. Un silence aussi léger que palpable. Elle savait qu’il attendait sa réponse. Et il se doutait qu’elle allait répondre maintenant. C’était le bon moment pour le faire. Naturellement, elle prit la seconde main de Junho et se mit face à lui. Ses petits pouces caressaient fébrilement sa peau, avec douceur. Max se mordit la lèvre. « Tu sais… c’était vraiment très dur, cette semaine sans toi. » Avoua t-elle dans un souffle un peu chagriné. Son regard noisette se mit de coté un instant, alors que son petit corps luttait pas de ne se coller de suite au sien malgré l’envie. « J'ai réalisé que je te voulais. Que j'avais envie d'être à tes cotés. J’ai bien conscience que je ne sais pas tout de toi, et qu’il y a de sujets auquel tu ne voudras jamais parler sauf si tu te sens prêt. » Même sans le connaître à cent pour cent, elle arrivait à un peu le cerner, non...? «… Mais c’est pas grave. » Non, ce n’était pas grave. Elle ne le forcerait jamais à rien. Elle le prenait tel qu’il était. « … Ce n’est pas grave. Parce que moi, je veux te rendre heureux. Tout simplement parce que tu me rends heureuse, parce que tu le mérites. Je ferai tout pour te rendre heureux, Oppa… » Ses yeux finirent par rencontrer les siens à nouveau, en avouant cela. Le contact fut électrique et magique à la fois. Ils brillaient très fort. Une esquisse émue sublima son visage. Une esquisse céleste. Solaire. Une esquisse uniquement réservé à Junho. « Oui. » Souffla alors Max. Oui...? « … Je veux essayer moi aussi. Je veux sortir avec toi. J’en crève d’envie depuis des semaines... » Finit-elle par déclarer, le cœur battant. Ses yeux se perlèrent de larmes tandis qu’elle lui souriait toujours, amoureusement.

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