Cinq minutes. Ça fait au moins cinq minutes qu’elle court comme une dératée, comme si le diable était à ses trousses. Faut dire que le gars qui veut la rattraper n’a rien d’un ange. Depuis quand les messieurs de la quarantaine portent juste un manteau en guise de vêtement ? CE GARS ÉTAIT FOU. Lorsqu’il lui avait proposé une sucette un peu plus tôt, elle l’avait trouvé super gentil. Sauf que les choses s’étaient clairement corsées en lui demandant le parfum de la fameuse sucrerie. En guise de réponse, il avait brusquement ouvert sa veste pour lui montrer son corps nu comme un vers. Apparemment, elle avait mal compris le sens de sa proposition...

«  RAAAAH Tu vas voiiiiiir ! » Beugle-t-il en continuant de la courser, la faisant alors hurler à la mort comme un chiot malheureux. « HAAAAAAAA, désolée ! J’suis vraiment désolée !! » HEIN ? Mais pourquoi elle s’excuse en fait ? C’était lui qui avait un problème ! Là, elle court encore comme une dingue. Elle se félicite intérieurement d’avoir fait ces pompons avec ses cheveux, parce qu’au moins, c’est pratique. Quoi que, c’est peut être sa coiffure enfantine qui a attiré ce taré ? Son pied dérape et la p’tite poupée tombe par terre.  A peine le temps de constater que son collant est maillé au genou qu’elle doit vite se relever. Juste sur sa gauche, il y a un magasin dont la porte est restée ouverte après le passage d'un client. Miracle ! Sans même lire l’enseigne de la boutique, Max se précipite vite à l’intérieur dans un instinct admirable de survie.

Complètement apeurée, elle manque de trébucher encore une fois. Son regard larmoyant capte soudainement celui d’un jeune vendeur non loin d’elle. Ils se dévisagent sans rien dire. Le silence qui s’installe entre eux seulement deux secondes semble durer une éternité. Elle le supplie de ses beaux yeux, comme si sa vie en dépendait. Ses belles joues rondes sont devenues rouges à cause de l’effort et du froid, une mèche rebelle de sa coiffure à la chun li vient chatouiller son front. La petite créature est totalement désemparée... « Oppa, aides-moi ! » Implore-t-elle de sa petite voix cristalline, avant de venir partir se cacher derrière le dos du fameux jeune homme lorsque le vieux pervers se pointe devant l’entrée du magasin.

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“C’est un frigo. ça sert à garder la nourriture fraîche. Un peu difficile de mettre un micro ondes à l’intérieur. Vous pouvez essayer de développer ça cela dit, mais vous n’avez pas la tête à l’emploi, sans vous offusquer…” On lui fait un doigt, on l’insulte et l’homme repart. Faut pas s’étonner qu’il n’ait pas beaucoup d’argent à la fin du mois, vu le peu qu’il vend. Ca marche à la commission après tout. Avec un soupir, il vient se reposer contre le frigo en question et croise les bras, ferme les paupières. Il a envie d’être loin. Très loin d’ici. La journée lui semble interminable et elle est encore loin d’être finie. Un instant, il se surprend à espérer un miracle, tel qu’un incendie ou quelque chose, histoire qu’il ait absolument à quitter le bâtiment. Il ne recule apparemment devant rien pour échapper à son devoir. Ses habits le serrent. Son col le serre. Il détache les deux premiers boutons de sa chemise, et dénoue un peu sa cravate. Tant pis. Heureusement que la manager en pince pour lui, sinon il aurait été viré il y a un bail.

Lorsqu’il rouvre les yeux, à cause d’un petit vacarme devant lui, ses yeux se plantent dans ceux d’une demoiselle-bébé (aucun autre moyen de l’expliquer. Elle a l’air à la fois d’une femme, d’un chiot et d’un bébé. Une prouesse de la nature), et il pense un instant qu’elle va se mettre à pleurer. Malgré lui, il ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de désir à la vue de ses joues rougies et son regard larmoyant. Il fait un pas et le “oppa” achève de l’envoyer de l’autre côté, il la remarque à peine venir se cacher derrière lui, la sent seulement frôler sa veste derrière. Il sent également son parfum, et peut-être même l’odeur de la peur puisque son regard se lève vers un gars à l’air bizarre en grand manteau.

Il lève un sourcil, l’air pas du tout décontenancé. “Le monsieur t’embête, mon amour ?” dit-il, préférant la technique de “je fais semblant d’être copain pour faire fuir le pervers”, qui est assurée de marcher à tous les coups. Surtout qu’il n’est pas exactement gringalet, et n’a pas non plus peur d’utiliser ses poings. Il fait un pas vers le gars, en le fixant, sans faillir, sans pourtant essayer particulièrement de lui faire peur, et celui-ci fait un pas en arrière. “Vous voulez acheter un frigo, c’est ça ? Vous avez l’air d’avoir besoin de vous refroidir.” ajoute-t-il rapidement, en le toisant d’un air méprisant. L’apparent pervers marmonne quelques choses, essaie de jeter un regard à l’inconnue derrière le dos de Junho, avant de battre en retraite. “C’est bon.” finit-il par dire, pour que la jeune femme cesse de se placer derrière lui. “Il te voulait quoi ?” demande-t-il en tournant la tête

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Se mettre derrière lui, voilà ce qu’elle a envie de faire plus que tout à ce moment. En plus, le garçon est grand. Beaucoup plus grand qu’elle en taille, il peut la cacher entièrement sans le moindre problème. Faut dire que Max, c’est un peu une gringalette. Tout en effleurant la veste du jeune homme, elle cherche instinctivement à être protégée. Elle ne veut pas mourir maintenant et surtout pas par un fou furieux qui montre son anatomie rabougrie à qui ne veut pas la voir. Le parfum masculin du vendeur commence d’ailleurs à un peu l’apaiser mine de rien. Du moins, jusqu’à ce que le timbré débarque devant le magasin en mode furieux. En attendant la voix grave et rassurante de son ainé lui demander calmement s’il l’embêtait, la petite poupée ne peut qu’approuver de vifs signes de tête. « Oui, il m’embê… EH ? » Mon amour ? Mon amour ?? Mais… Quoi ? Cette simple appellation fictive la fait rougir encore plus et manque de lui provoquer un malaise. Seulement, Max comprend que c’est pour faire semblant et l’aider. Tout en essayant de reprendre un peu contenance, elle cache son visage contre le dos de son faux petit ami et murmure « Il me court après depuis cinq minutes… » Sa petite menotte agrippe faiblement la veste du plus vieux dans un ultime geste de peur. Encore un peu et elle croirait vraiment être la véritable chérie de ce gars.

Ce gars qui arrive à faire déguerpir le vieux pervers. En le regardant faire, le mot « cool » n’arrête pas de défiler dans sa petite tête. Yeux ébahis, la jeune fille regarde faire son beau sauveur. Beau ouais, il l'est vraiment...

Une fois le démon enfin parti, un profond soupir s’échappe de sa petite bouche encore essoufflée. Profondément soulagée, elle pose ses mains contre sa poitrine. Son petit cœur bat encore à la chamade. Il va lui falloir un peu de temps avant de s’en remettre mais le simple fait d’être hors de danger la rassure déjà beaucoup. « Merci beaucoup ! Désolée pour tout ce dérangement ! » Dit-elle alors en s’inclinant au moins dix fois face au jeune homme, avant de finalement redresser son visage. Son visage à présent beaucoup plus lumineux malgré les petites perles de larmes encore visibles au coin de ses prunelles. « Il m’a abordé en me proposant une sucette… puis il a ouvert son manteau et m’a montré son… » Elle sait même pas comment prononcer le mot. Haha ! « Heureusement que tu étais là, Oppa ! » Un ravissant sourire sublime son petit minois en affirmant cela, suivit d’un joli rire gêné. Lumineuse.
Puis, elle se met à observer le magasin. Une petite moue inquiète refait surface. «… Est-ce que j'peux rester un peu ici… ? Juste pour être sûre qu’il m’attend pas dehors… » Regard de chiot pour appuyer sa demande. Regard mignon mais surtout sincère et réel. « Je me ferai toute petite, promis.» Maladroitement, elle croise ses jambes pour cacher celle où le collant maillé laisse apparaitre une vilaine écorchure au genou qui lui pique la peau.

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La fille qui s’accroche à sa veste comme si sa vie en dépendant semble tout droit sortie d’un drama qui vole bas ou d’un shojo bien rose et dégoulinant de niaiserie. Les sons qui sortent de sa bouche semblent parfaitement calculés pour frapper en plein dans le mille le coeur de chaque homme vivant et pourtant elle n’a pas l’air de s’en rendre compte. Elle est marrante. Junho est bien blasé donc il n’ira pas jusqu’à dire plus que ça, mais c’est vrai que ça amène, du coup, une petite péripétie dans sa journée ennuyeuse. Si ça se fait, l’inconnue lui donnera même une excuse pour partir du magasin, qui sait.

Une fois le pervers dégagé, il l’observe s’incliner un nombre faramineux de fois (il croit bien que personne ne s’est jamais autant excusé à son égard. en général, c’est lui qui doit des excuses, et il ne les donne pas). Il écoute son histoire et sûrement qu’un autre aurait été choqué et aurait voulu protéger cette jeune innocente jusqu’au bout de sa vie (il est pas loin quand même), mais Junho n’est pas n’importe quel homme et l’histoire l’attriste à peine. En fait, ça le fait rire : à croire qu’elle n’a jamais vu un pénis dans sa vie. Il fronce les sourcils et l’écoute quand même attentivement, fasciné par son visage et ses joues rebondies. Elle est tout simplement trop mignonne. Il ne peut pas le nier. Ses oppa ne le laissent absolument pas de marbre. Il l’observe se tortiller et, il faut l’avouer, il commence à avoir un peu de peine pour elle. “C’est un magasin, tu peux traîner jusqu’à ce que la nuit tombe si tu veux” répond-il en se rendant compte une nouvelle fois des longues heures qui l’attendent. Il veut partir. Partir.

Et en baissant le regard vers son genou, il trouve un prétexte pour se barrer fissa. Il attrape le bras de l’inconnue et se retourne pour héler son manager, qui arrive en trottinant, en le regardant avec des yeux de merlan frit. “Cette dame s’est blessée dans notre magasin. Il faut absolument que je prenne une pause et que je m’assure que tout va bien. Qu’est-ce qu’on dirait de notre enseigne sinon ?” Bon, il ne sait pas trop mentir, et en plus la manager regarde la jeune femme de haut en bas en se disant qu’elle est bien trop belle et qu’elle est un peu jalouse de la voir partir avec son employé. Elle finit par acquiescer à contre coeur. “Oh ! Attendez !” il s’exclame, ayant trouvé l’idée du siècle. “La boîte à pharmacie qu’on a est vide. Il faut que j’aille acheter du matériel. Je vais devoir m’absenter. Peut-être que je n’aurai même pas le temps de revenir… Son genou risque de s’infecter si on ne s’en occupe pas vite…” La manager craque, et Junho profite de sa victoire intérieurement. Il se retourne vers l’aegyo sur pattes. “Tu t’appelles comment ? Viens on va t’acheter des pansements, s’il te plait ne proteste pas j’ai besoin de sortir d’ici..” Pour appuyer son argument, il ajoute “Si tu veux je te ramène chez toi. Comme ça il ne risque pas de te suivre ou quelque chose”. En vérité il n’en a pas grand chose à faire que le pervers vienne l’embêter à nouveau (après tout ils ne se connaissent pas, il ne va pas s’offusquer pour quelqu’un qu’il ne reverra peut-être jamais), mais il faut bien vendre le truc. Il espère juste qu’elle n’habite pas trop loin.

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« Oh. Oui, vu comme ça… » Se contente-t-elle de répondre face à sa remarque tout à fait logique sur la nature de l’endroit où elle se trouve. Effectivement, c’est un magasin. Elle pouvait donc rester jusqu’à la fermeture de ce dernier, en toute sécurité. « Mais merci quand même. » Murmure t-elle malgré tout avec cette fois-ci, une certaine douceur. Ses joues rebondies font quelque peu plisser ses yeux rieurs en lui souriant.

Et puis là, il remarque son genou en dépit de ses efforts faits pour le dissimiler. Un peu gênée, Max s’empresse de le cacher encore plus et ce mouvement la fait grimacer. Aich, elle ne s’est pas loupée ! Mais alors qu’elle s’apprête à rassurer le jeune homme, ce dernier empoigne délicatement son bras sans prévenir. EH ? Mais… Sans même pouvoir réagir, ce qui semble être la manager de la boutique rapplique devant eux. La p’tite poupée ne dit rien, elle écoute et… elle se sent vraiment mal à l’aise. L’emmener se soigner ? Aller à la pharmacie ? Elle ne veut pas gêner ni embêter. Ce garçon a vraiment le cœur sur la main cependant sa chef n’a pas l’air très ravie de la situation. Se mordant la lèvre en signe de frustration, la plus jeune baisse son regard le plus bas possible à cause de celui de cette femme qui la tue véritablement. « Euh… non mais… ça ira… » Bafouille-t-elle d’une voix trop faible pour être entendue face à celle du plus vieux. Et puis là, contre toute attente, ce dernier lui fait comprendre par un simple eyes contact qu’elle ne doit pas le contredire. Max ravale alors ses mots. Elle se contente d’approuver.

« Merci… » Dit-elle alors à l’égard de la manager qui est déjà partie, furibonde. Une petite moue embêtée apparait. Son attention se porte de nouveau vers son sauveur et ses yeux s’ouvrent en grand. Besoin de sortir d’ici ? Ho. Donc cette situation l’arrange au final ? Il allait la raccompagner chez elle ensuite ? Mais… wouah… « Oppa, t'es vraiment gentil ! » Ne peut-elle pas s’empêcher de dire avec admiration profonde, ses yeux brillant de mille feux tant elle peut lui être reconnaissante. « J’m’appelle Max ! Enchantée ! » Son regard de petite taupe se plante sur le badge qui trône sur sa veste. « Ravie de faire ta connaissance… Jun- Junho ? Junho. » En prononçant son nom avec sa voix si cristalline, son sourire se fait plus grand et plus beau encore. « C’est un joli prénom. » Dit-elle simplement, avec sincérité. Elle ne se rend pas compte de sa façon d’être. Encore moins de la véritable nature du gars qui se trouve face à elle. Et surtout pas de ce qu’elle pourrait provoquer chez lui sans même le vouloir. « T’as surement des affaires à récupérer ? Je reste ici en attendant ? » Oui et après, vous irez manger une crêpe aussi non ? Max, chou, fais attention à ta façon de parler…

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Elle est vraiment toute timide. Et malgré tout, Junho n’a pas l’habitude. Des filles qui rougissent, prennent des voix mignonnes ou font de l’aegyo, il y en a à tous les coins de rue. Mais des femmes qui sont mignonnes naturellement et qui puent l’innocence sans se forcer, c’est assez rare. Dans un sens, ça l’intrigue déjà. De voir une perle aussi lisse, de voir qu’elle ne semble pas encore avoir été entachée par le monde pourri dans lequel ils existent. Celui dans lequel il a baigné depuis son enfance, et qui l’a rendu aujourd’hui aussi cynique et insupportable. Il tique en l’entendant prononcer le mot gentil, elle ne le connaît pas et elle balance ce genre de mot, surtout que s’il est quelque chose.. C’est tout sauf ça. Et il n’ira pas faire semblant de l’être pour avoir quelque chose. Malgré tout, il n’est pas connu pour être un baratineur. Il n’a pourtant pas le temps de réagir, elle parle, et elle reparle, il n’a même pas à se présenter grâce à son tag (qu’il déteste ce truc. d’ailleurs, il le décroche rapidement.), elle lui épargne au moins de la salive. “Non pas vraiment” dit-il pour répondre à sa question. Il a son téléphone dans la poche, et n’a guère d’affaires dans la salle des employés. Il peut partir. Et le plus vite sera le mieux.

Il attrape doucement le poignet de Max pour qu’ils puissent sortir du magasin. Une fois dehors, malgré l’air glacial, Junho s’arrête pour fermer les yeux et prendre une grande respiration. “J’étouffais à l’intérieur de cette prison” dit-il presque à personne. Il ne sait pas pourquoi l’envie de se confier à une totale inconnue lui prend, et se mord l’intérieur de la joue de paraître aussi stupide. Il finit par venir la regarder. “Tu m’as donné une occasion de finir le travail plus tôt. Je crois bien avoir un billet au fond de la poche. Si tu veux je t’achète à manger sur le chemin”. Mais d’où lui vient une telle générosité ? C’est à ne l’en pas reconnaître. Peut-être parce que lorsqu’il voit Max, il a devant lui l’image de la possibilité de personnes non viciées, de personnes fondamentalement bonnes et qui ne vivent pas pour faire pourrir tout ce qui est autour d’eux. Il passe à la pharmacie qui se trouve juste à côté du magasin d’électroménager en lui disant d’attendre, avant de revenir et de s’agenouiller devant elle. Ils sont au beau milieu de la rue, les gens se plaignent du fait qu’il prenne de la place comme ça, mais rien à foutre. Il désinfecte rapidement la plaie de la demoiselle et y met un pansement avec des petits gudetama. “Let’s go. Tu habites où ?” demande-t-il en levant un sourcil “Et si tu veux manger, tu me dis sur le chemin. Max.” Il se demande si elle est étrangère, avec un nom pareil; Il finit par fourrer les mains dans ses poches. “Tu devrais faire attention” finit-il par marmonner“ “j’ai l’impression que ce qui t’es arrivé plus tôt ne doit pas être la seule situation bizarre dans laquelle tu t’es fourré dans la vie. C’est mignon d’être naïf. Mais c’est dangereux.” dit-il avant de commencer à marcher, pour ne pas lui donner l’idée qu’il en a quelque chose à faire qu’elle fasse attention ou pas. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas le cas, hein ? Non. Non. Il se le répète.

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Docilement, la p’tit ange se laisse doucement tirer le poignet par le fameux Junho qui les fait sortir du magasin. Très vite, le froid vint la transpercer et l’oblige à souffler un petit coup, faisant joliment recracher des nuages d’air avec sa bouche. Son regard en amande se tourne vers l’harmonieux profil du jeune homme. Il soupire longuement. Oh. Visiblement, il a l’air content d’être sorti de son boulot. Sa remarque suivante le confirme et la fait alors joliment sourire de façon espiègle. « Contente d’avoir pu te rendre service, en quelque sorte? Héhé ! » Dit-elle avec joie. Le sentir un peu plus soulagé fait curieusement plaisir à la belle. Ses joues d’écureuil se colorent déjà d’un joli rose à cause du froid. « C’est vraiment gentil. » Ajoute-t-elle face à sa proposition. Sauf que jamais elle n’oserait lui demander quoi que ce soit. Max n’était clairement pas ce genre de fille. Au contraire, ce serait limite à elle de l’inviter en réalité.

Lorsqu’il revint de la pharmacie et qu’il s’agenouilla devant elle pour soigner son écorchure, la petite coréenne ne put s’empêcher de couiner discrètement. Mais ce n’est pas seulement à cause de désinfectant qui la pique un peu, non. Le geste de cet ainé qu’elle ne connait pas la touche beaucoup. Aussi gênée qu’émue, Max prend son visage entre ses mains comme pour cacher sa jolie émotion et surtout ses joues. Ses belles joues rondes, plus seulement rougies à cause du froid. Le pansement aux motifs de gudetama qu’il a choisit pour elle la fait adorablement sourire. Un sourire qui reste fatalement dessiné sur sa bouille, même après qu’il se soit relevé. Poliment, elle le remercie. Personne ne peut remercier avec autant de chaleur dans le regard qu’elle. « C’est à quinze petites minutes d’ici ! Ça ira ? » Elle ne voulait pas l’embêter d’avantage. Il avait déjà tant fait pour elle. « Promis, je te le dirai ! » Et elle l’inviterait obligatoirement.

« C’est mignon d’être naïf. Mais c’est dangereux. » Les yeux de Max s’ouvrent en grand face à ces mots. Très étonnée, elle observe le jeune homme ou plutôt son dos qui marche devant elle. « Hum. J’me suis jamais vraiment posé la question… » Avoue-t-elle en touchant maladroitement sa coiffure, joliment perplexe. Elle réfléchit. « Si je suis vraiment naïve, j’le fais pas exprès tu sais ? » Contrairement à certaines filles plus qu’intéressées. Curieusement, elle ne veut pas qu'il la considère comme tel. Niaise ou fourbe. « Mais au final, n’est-ce pas mieux d’être ainsi plutôt que de vivre dans la méfiance sans arrêt ? » Demande-t-elle très sérieusement, vraiment concernée par la question. Mignonne, d’une certaine façon.

« Hey. » Sa main se risque à attraper la veste du garçon qui avance un peu vite pour elle. Elle le stoppe doucement. Ils se regardent en silence. Un petit sourire finit par sublimer de nouveau son minois tandis qu’elle le devance pour se planter devant lui. Maladroitement, elle sort une écharpe de son sac et l’enroule autour du cou de Junho en se mettant sur la pointe des pieds. De la buée s’échappe de ses lèvres tandis qu’elle est concentrée dans sa tâche. « Tu vas attraper froid avec si peu de vêtements, Oppa. » Prévint-elle gentiment, avec une esquisse chaleureuse. Son regard remonte timidement vers celui du plus vieux. « Y a un stand de boissons chaudes pas loin. J'ai bien envie d'un chocolat. J'peux t'offrir quelque chose? Pour te remercier. J'insiste. »

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Max lui répète le mot gentil, qui lui fait plus que froid dans le dos. Mais il s’épargne de lui faire un quelconque commentaire. Qu’elle croie ce qu’elle veut. Loin de lui l’idée de percer sa petite bulle, il est très probable qu’après cette fois là ils ne se revoient pas et il est peut-être plus prudent qu’elle garde une bonne image de lui qu’une mauvaise. Histoire de ne pas la traumatiser totalement du monde. Elle lui répond avec tant d’entrain et de bonne humeur, il en est presque trop intimidé pour sortir des remarques sarcastiques et qui plomberaient l’ambiance. Alors, pour une fois, il ferme plus sa bouche que d’habitude. Pas fréquent. Il la laisse mener la danse, de ses mots qui semblent faire la ronde autour de sa tête de poupée, et ne s’étonnerait pas de lui voir sortir un bâton de magical girl et de se faire pousser des ailes. “Je sais que tu fais pas exprès. Sinon tu ne serais pas naïve” répond-il en plissant les yeux. La phrase qu’elle prononce ensuite s’évanouit un instant, et il ne sait trop quoi en penser. ça fait longtemps qu’il a abandonné l’espoir de se faire toucher par des idées et des dires un peu trop optimistes et idéalistes. Seulement, il n’a pas envie de la faire redescendre d’un coup. Pour une fois, il préfère la laisser dans son petit bonheur et ne pas lui gâcher. Il ne le fait pas systématiquement. Alors il ne répond pas. Parce qu’il ne pourrait pas, sincèrement, lui répondre oui.

Elle l’appelle et il tourne à peine la tête, Max le force à s’arrêter en attrapant sa manche. Que veut-elle ? Il l’observe se planter devant lui. Il n’a aucune idée de ce qu’elle peut avoir derrière la tête. Si elle le remercie, si elle s’excuse ou si elle répète une nouvelle fois qu’il est gentil, il n’est pas sûr de pouvoir encore l’accepter silencieusement. Pendant un long moment, elle le fixe, et il n’ose briser le silence, tout entier plongé dans ses prunelles brillantes. Il se laisse faire lorsqu’elle vient enrouler l’écharpe autour de son cou, trop sonné pour réagir. On se croirait dans un drama. Véritablement. Il n’y a que dans les dramas qu’une fille beaucoup trop naïve et gentille pour son propre bien vient s’occuper sans raison apparente d’un gars insupportable et déprimé de tout. Il n’y a que dans les dramas qu’une fille fait autant d’efforts pour quelqu’un qu’elle vient de rencontrer. Max n’est pas une personne réelle. Pendant un instant son coeur se calme. Il y a quelque chose d’étrangement apaisant à voir quelqu’un évoluer dans la vie avec tant de positivité. Il en sourirait presque.

Il se sent affreusement embarrassé de la niaiserie de la situation. Pour en échapper le plus vite possible, il acquiesce rapidement à sa proposition, et, sachant exactement où le stand se situe, il se met en marche. Il remarque seulement maintenant qu’il avait, en effet, froid. L’écharpe autour de son cou lui parait une présence agréable. Et elle sent bon. A nouveau, il marche un pas devant elle, s’assure tout de même qu’elle est là mais ne vient pas à ses côtés. Une fois arrivés, il la laisse payer pour leurs deux chocolats et vient prendre le sien entre ses mains. Du chocolat chaud. Il ne se souvient pas de la dernière fois qu’il a bu ça. C’est étrangement enfantin. Mais même quand il était enfant, on lui servait du café. En soufflant sur le liquide encore brûlant, il laisse son regard glisser sur ses traits. “Max. C’est sympa comme nom.” Quelle grande discussion. Il esquisse une grimace. Il ne faut pas non plus qu’il se croie également dans un drama, à avoir une sorte de tâche de sympathiser avec la fille qui lui accorde de l’attention. N’empêche que ça le dérange, de laisser le silence s’étirer. Et il ne l’avouera jamais, mais ça lui fait quand même quelque chose, qu’elle soit si attentionnée pour.. rien. Il vient noyer sa gêne dans son chocolat, qui malgré tout n’a pas eu le temps de refroidir. Il se brûle la langue et laisse sortir un mot injurieux en soupirant. Ils ne sont pas obligés de rester devant le stand de toute façon, si ? Alors il repart, habitué maintenant à attraper la manche de Max pour la faire marcher, l’autre tenant son gobelet à la main. Et il faut que la neige se mette à tomber, bien entendu. Il jette un regard vers la jeune femme, qui se retrouve maintenant sans écharpe. Il finit la dénouer et venir, lui aussi, lui nouer personnellement autour du cou. “Je sens pas le froid.” marmonne-t-il pour se justifier avant de revenir marcher, un pas devant elle. Qu’ils arrivent vite chez elle. La situation est bien trop gênante.

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“Je sais que tu fais pas exprès. Sinon tu ne serais pas naïve” Bien vu Sherlock ! Elle ne peut qu’approuver ses dires en riant un peu, gênée. « T’as surement raison, oui » Dit t-elle finalement, d’une voix calme et paisible. Bizarrement, accepter ce triste sort ne semble pas la peiner vraiment. C’est même avec une certaine sagesse et une grande philosophie qu’elle le conçoit. Oui, elle est naïve. Mais pas totalement stupide non plus. Elle n’est peut être pas un génie mais il lui arrive parfois de savoir bien analyser les choses. Comme à cet instant. Au fond, ce garçon… il n’était pas si à l’aise qu’il voulait le faire croire. Aussi bien dans sa vie qu’avec elle. Max pouvait le ressentir. Ce malaise. Junho semblait garder beaucoup de choses pour lui et ce depuis longtemps.

Son sourire s’étire un peu plus lorsqu’il accepte sa proposition et la tire vers le stand. Toute contente, elle se met à le suivre en prenant soin de ne pas le cogner en marchant. Comme une enfant, ses yeux se mettent à pétiller une fois qu’elle a le chocolat chaud entre ses mains. La chaleur du gobelet la réchauffe et lui fait du bien, elle soupire de tout son être. Ce sont ces petites choses simples qui lui font toujours le plus plaisir. Ceux qui la connaissent bien le savent parfaitement. Junho devait surement le comprendre, même sans la connaître d’ailleurs. Tout en soufflant sur le liquide brulant, elle l’écoute la complimenter sur son nom. Une petite moue espiègle éclaire un peu plus sa jolie mine hivernale. « Merci ! C’est pas commun, on me le dit souvent. En vrai, mes parents pensaient que j’allais être un garçon. Dans ma famille, les filles sont super rares. J’ai cinq frères et sept cousins. » Du coup, ceci explique cela… Certainement qu’ils voulaient la démarquer jusqu’au bout ? Ou alors, mettre un peu de punch dans son identité afin qu’elle soit une femme accomplie ? Une bêtise dans ce genre, ouais. « Pardon, je te raconte tout ça mais tu dois clairement t’en moquer ! » Dit la belle en riant faiblement et en s'amusant de la situation. « Ça va ? » Demande-t-elle ensuite lorsqu'il se brûle la langue. « Désolée, j’aurais p’tet pas du te proposer un truc si chaud, je… » Et comme toujours, elle se sent coupable pour un rien. Seulement, Max n’a pas le temps de terminer sa phrase qu’il la tire pour continuer leur route. Elle ne peut que sourire timidement en le suivant, tête baissée.

Son chocolat ravit ses papilles et elle remarque à peine la neige commençant à tomber. Ce n’est que lorsque Junho lui redonne son écharpe en prenant soin de l’enrouler autour d’elle que sa petite bouille se redresse vers lui. De petits flocons tombent sur le visage fermé du plus vieux et c’est plutôt joli. Rosissant de ses joues pleines, Max sourit de plus belle. « Tu vas vraiment choper la crève, tu sais ? » Il ne pourra pas dire qu’elle ne l’a pas prévenu. « Au fait Oppa, quel âge as-tu ? » Il faisait un peu plus âgé qu’elle mais pas tant que ça finalement. « Moi, j’ai eu vingt ans ce mois-ci. Le temps passe vraiment beaucoup trop vite, tu trouves pas ? » Elle avait l’impression que son enfance était encore là hier. En se remémorant certains de ses heureux souvenirs, le petit ange ne voit pas les minutes passer. A peine le temps de le réaliser qu’ils sont arrivés dans la rue où elle vit. « Ah, c’est ici ! » Annonce t-elle en montrant une maison tout à fait banale, typiquement coréenne des années quatre-vingt. Elle ressemblait à toutes les autres de l’allée. Seule exception qui la débarquait : l’espèce de licorne en plastique qui trônait fièrement dans le vieux jardin, à coté de flamants roses à moitié décolorés par la pluie. La classe on l’a ou on l’a pas !

Max souffle un peu bon coup, rassurée d'être arrivée à bon port. Son regard finit par oser affronter celui du plus vieux. Ce garçon qui l’a vraiment beaucoup aidé. « Et bien… merci beaucoup ! » Murmure-t-elle avec une belle esquisse sur son visage de poupée, reconnaissante comme jamais. « Pour m’avoir aidé à me débarrasser du gars pas net… pour le pansement avec les p’tits gudetama… et pour m’avoir raccompagné ici. » Ses joues rondes et toutes roses font faiblement plisser ses yeux rieurs. « Je n’oublierai pas, Oppa. » Un silence... alors qu'elle se met à rire, joliment gênée. « Je t'aurais bien fait rentrer mais... tu dois avoir trop hâte d'arriver chez toi et puis débarquer avec un garçon sans prévenir, mes frères ne vont pas te lâcher. J'préfère t'épargner ça... »

gabi le loup

Elle parle, elle parle, elle parle, ne s’arrête jamais. Tant mieux. Elle remplit le silence à elle toute seule. Et au final ce n’est pas si désagréable pour ça, d’être désigné babysitter, le temps de moins d’une heure, d’une jeune femme/fille aux joues d’écureuil. Il se demande quel âge elle a, pendant un moment. Car il faut être honnête.. Elle pourrait très bien avoir quatorze ans. Et ce fait là le retient plus qu’il ne faudrait de la regarder autrement que comme une enfant. D’accord, elle n’est pas en uniforme, mais il se peut qu’elle n’ait pas eu cours aujourd’hui, tout simplement. Son comportement semble similaire à celui d’une ado rêveuse, et s’il y a quelque chose où il met la limite c’est reluquer des filles qui sont encore au collège. Pas qu’il ait envie de la reluquer. Mais Max est parée de ce paradoxe, d’avoir l’air totalement adorable et d’être.. vraiment jolie. Attirante, peut-être, mais il interdit ce mot de venir dans son esprit. Il se désespère lui même, la plupart du temps. N’a-t-il pas assez d’attention ? Il ne peut jamais bien mettre le doigt sur cette sensation de vide qui se creuse dans son estomac. Ne sait même pas si elle disparaîtra un jour.

“Si je tombe malade, j’aurai l’occasion de prendre un congé. Je n’aurai pas à me plaindre.” et puis peut-être que Soo Jin se désignerait comme infirmière pour venir s’occuper de lui à son chevet. Avec un peu de chance, il pourrait même la convaincre de mettre un costume. Et alors qu’il se perd à imaginer la jolie blonde en train d’éponger son front brûlant, Max lui indique qu’elle n’est pas une enfant, mais bien une adulte. Un poids à enlever de sa poitrine. Mais en vérité, il ne sait pas s’il doit en être heureux ou faire encore plus attention. “J’ai un quart de siècle. Déjà un pied dans ma tombe.” lâche-t-il avec un petit sourire, s’autorisant un soupçon d’humour noir pour faire passer la pilule. Il n’est pas si vieux que ça par rapport à elle. Cinq ans ce n’est rien. L’idée de vieillir ne lui donne aucunement envie, et s’il peut oublier chaque anniversaire qui passe, il le fait. Il est arrêté dans sa réflexion par Max qui lui indique sa maison. Elle doit sûrement encore habiter avec sa famille.


Il se retourne aussi vers elle, fourre ses mains dans les poches. Bon. Ben voilà. Il va aller rentrer chez lui. Déprimer. S’ennuyer. Scroller la liste des personnes de son répertoire pour trouver quelqu’un chez qui squatter. L’idée lui colle un air morne au visage. Elle le remercie une nouvelle fois, comme s’il était un saint. Et étrangement, le fait que quelqu’un puisse penser à lui de cette manière là lui est agréable. Ce n’est pas souvent qu’on le pense bon, gentil, affectueux, ou tout simplement éloigné de l’idée de démon. Il vient observer la maison et laisse un silence s’étirer, un soupir sortir de ses lèvres avant de dire. “Tu ne veux pas rester un peu plus avec moi ?” rien que de prononcer ces mots lui donne envie de faire une grimace. Wow. Peut-être qu’il couve réellement une maladie. L’idée de se retrouver tout seul à nouveau est bien trop angoissante. Il jette un coup d’oeil à sa montre. “Le chemin m’a creusé l’estomac. Mais c’est nul de manger seul” dit-il en venant la regarder à nouveau “Je ne te force à rien. Proposition. Peut-être que tu as terriblement envie de te soustraire à ma présence”

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“Tu ne veux pas rester un peu plus avec moi ?” Un petit cœur qui palpite un peu plus vite, sans prévenir. Wooooh. Que se passe-t-il, tout à coup ? Quel est ce retournement de situation soudain ? Face à cette proposition plus que surprenante, Max ne peut qu’ouvrir grands les yeux, tel un hiboux choqué. Adorablement surprise, elle écoute le jeune homme tenter une explication maladroite mais plutôt touchante. Ouais, il a quelque chose de touchant ce gars. Il semble sauvage. Enfin, vous voyez ce genre de personnes ? Celles qui, dans une foule monstre, se sentent plus seules que jamais. Un p’tit loup solitaire. Un de ses sourcils s’arque joliment lors de sa dernière phrase. Eh ? Pourquoi aurait-elle envie de se soustraire de lui ? Avait-elle laissé croire ça ? Paniquée, la jeune fille ne peut pas s’empêcher de rétorquer, vivement « Mais non ! Pas du tout ! » Ses mains s’empressent de venir chercher les siennes, par instinct. Faut dire qu’elle est tactile la Maxou. Elle ne se rend pas compte des conséquences que cela peut avoir. Non, vraiment pas. Tout en serrant fortement les mains du plus vieux dans ses petites menottes toutes froides, elle se dépêche d’ajouter avec une moue de bébé navré « Je suis désolée si j’ai pu te laisser croire ça ! C’est pas vrai, je… Ca me ferait plaisir, au contraire ! » Ah~ tellement mignonne et tellement honnête. Comme toujours, elle ne mettait aucun filtre à ses mots ni à ses émotions. Mais en même temps, elle commençait à bien l’aimer, ce Junho…

Se rendant soudainement compte de la proximité qu’elle venait de créer sans permission, la petite femme enfant s’empressa de lâcher les phalanges du jeune homme et de s’écarter un peu de lui afin de mettre une petite distance. Ses joues rouges se cachent adorablement en même temps que le bas de son visage dans son écharpe à pompons. Son regard tout ému se met à le fuir joliment. « Pardon… » Elle s’excuse beaucoup dites donc. Il va finir par croire que c’est une maladie ou tout simplement un toc nerveux. Dans sa tête de baby byun, c’est un charmant petit bordel qui se créait. Mais malgré ça, elle sourit de joie à travers la laine de châle tout blanc. « J’ai bien envie de rester avec le quart de siècle ayant déjà un pied dans la tombe, encore un peu. » S’amuse t-elle à dire finalement, malicieusement. Un petit rire chantant s’échappe de ses lèvres, en même temps que des nuages d’oxygène froid. « Tu… t'aimes les ramens ? Il y a un resto à deux pas ici. Très bon. Les extra piquantes sont les meilleures ! »

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