ootd ⌁ Pourquoi ? Parce que c’est un nul, un raté, qu’il ne possède rien à lui et ne contrôle rien de ce qui le compose. Il s’est perdu, peut-être il y a longtemps, peut-être il y a trois ans, lorsque le visage de son père a été plaqué sur les devants de tous les journaux coréens. Il n’en sait rien. Douce est l’illusion de celui qui veut tout mettre sur le dos d’une histoire de famille et refuse de se remettre en question. Vingt-cinq ans et il ne sait toujours pas ce qu’il est, ce qu’il veut, où il veut être dans un an, même dans une semaine. Il en pleurerait. De se sentir si faible et abandonné, de sentir sa vie perdre en légitimité de jour en jour. Et pourtant, quand elle lui parle, avec tant d’attention, tant de douceur, il se dit que peut-être ça ne vaut pas la peine de se laisser mourir, de se laisser disparaître, de brûler comme une alumette. Peut-être qu’il peut apporter quelque chose à quelqu’un, n’importe quoi. Un espoir vain, sûrement, et il se le répète, de ce petit démon pessimiste qui est son meilleur ami depuis toujours. La voix de son père résonne encore dans ses oreilles, et combien de fois lui a-t-il répété qu’en continuant à ça, il n’arriverait à rien ? Il serait bien fier, aujourd’hui. Même derrière les barreaux, sa figure l’effraie et il vit sous son ombre, à craindre d’être exposé pour la fraude qu’il est.

“Je sais pas” répond-il. Parce que c’est la vérité. En soi il ne sait pas. Il n’arrive pas à l’imaginer. Il n’arrive pas à associer cette idée avec sa personne, tant cela lui semble saugrenu. Quelque chose de profondément imprimé au fond de son crâne et qui a du mal à se déloger. Sa gorge se serre lorsqu’elle tape au creux du problème, et un instant il se dit que Max y comprend plus qu’elle ne laisse paraître, qu’il la hait d’avoir tant de lucidité dans un moment où il préférerait se cacher dans un trou. Il sent sa main se poser sur son épaule et il frémit légèrement, sans bouger d’un poil. Il n’oserait pas la regarder. Malgré ses mots censés être réconfortants, il se sent plus bas que jamais. Chaque parole qui sort de sa bouche lui montre à quel point il est illusoire de s’imaginer sur un pied d’égal avec elle. Son coeur est trop bon. Son âme trop pure. Il sent son baiser maladroit, ne peut empêcher ses lèvres de se soulever un peu aux coins, malgré son coeur qui cavale pour s’échapper de sa cage thoracique. Il a mal au ventre. “Ne t’excuse pas” s’empresse-t-il de dire, avant d’ajouter “En vérité, je crois que je ne serais pas capable de ne plus te voir”. Il la laisse se lover contre son dos.

Heureuse. Est-ce qu’il peut rendre quelqu’un heureux ? Le mot lui est inconnu, étranger. Il rebondit dans sa boîte crânienne et vient se loger dans son coeur. Elle ne ment pas. Elle ne mentirait pas. C’est Max. Est-ce qu’il la rend heureuse ? Il la rend heureuse. La sensation est enivrante. Il n’ose pas se dire qu’il en est capable, et pourtant sa phrase se répète, en boucle, en boucle. Il finit par se retourner sans même remarquer sa tenue pour venir l’enlacer et enfouir son visage dans son cou. Son émotion lâche, il craque. Il sait qu’il ne devrait pas, qu’un homme ne fait pas ça, son père le lui a bien répété, mais pourtant les larmes montent à ses yeux et s’échouent sur l’épaule nue de Max. Il enfouit un peu plus son nez contre son cou, inspire l’odeur de sa peau fraîchement lavée et la serre contre lui sans même y penser. Pas assez, ce n’est pas assez. Elle n’a pas le droit de lui faire ça. Elle n’a pas droit de débarquer dans sa vie et de lui faire ressentir ce qu’il n’aurait jamais dû ressentir. Elle n’a pas le droit de lui donner espoir, lorsqu’il se sait si capable de l’écraser sous ses pieds dans un moment d’impulsivité. “Max…” soupire-t-il près de son oreille. Une de ses mains remontent sur sa nuque et ses doigts se perdent dans la naissance de ses cheveux tout mouillés. Il finit par se rendre compte qu’il a totalement oublié de lui sortir des vêtements, comme il lui a dit plus tôt. Tant pis. Il ne peut pas se détacher. Pas maintenant.

Junho finit par sortir son visage. Il a mal, trop mal, et son corps lui crie de trouver un moyen de ne pas rompre ce contact. Il vient chercher ses lèvres fébrilement, les attrape sans honte, cache son visage mouillé dans des étreintes qu’il aurait voulu contrôler. Sa main se resserre autour de sa taille, nue au dessous de la serviette blanche qu’elle a pris pour se parer. C’est un baiser désespéré, violent. Il vient chercher réconfort dans ses lèvres pulpeuses, écartant sans ménagement sa conscience qui souhaite lui indiquer qu’il fait tout ce qu’il ne faut pas. Il vient chercher sa langue, avide, et butine ses lèvres avec envie de longues secondes. Minutes. Il n’en sait rien. Beaucoup plus longtemps que la dernière fois. A-t-il oublié sa résolution ? La première et la dernière ? Tout semble jeté à la poubelle. Il inspire contre elle et vient presser sa main contre la chute de ses reins, se gorgeant d’une affection qu’il a l’impression de n’avoir eu nulle part d’autre, avant de laisser son emprise s’adoucir et lui donner une porte de sortie. Qu’elle rompe le baiser, il en est là incapable.

feat. kwon junho

pinku pinku ⌁ En fait, elle mentait. Il la rendait heureuse tout le temps, même lorsqu’ils n’étaient pas ensemble. Quand il lui écrivait un message. Lorsqu’il commentait ses bêtises sur instagram. Lorsqu’il lui envoyait une photo marrante sans prévenir et… Ah~ impossible de tout citer. Il y avait tellement d’occasions qu’il saisissait sans s’en rendre compte, tellement de situations où il parvenait à la faire rire et à la faire sourire en un tour de main. Il ne le réalisait pas. Il ne le voyait pas, ce bel idiot. Mais elle, elle s’en était rendu compte. Depuis un moment déjà. Au fond, le simple fait de penser à lui remplissait son cœur de joie. Une joie infinie. Parce que ce garçon avait des qualités, beaucoup de qualités. Elle pouvait les voir sans le moindre mal. La gentillesse, la tendresse, la bonté… Et cette si jolie maladresse, cachée derrière une allure bougonne et froide. Même ça, Max adorait ça chez lui. Elle l’adorait, tout simplement. Passionnément. Affreusement. Il faisait battre son cœur si fort… et s’il fallait qu’elle lui cite chacune des bonnes choses qui faisaient de lui une personne bien, la petite douceur le ferait sans la moindre hésitation. Un exposé, même. Avec un diapo et des images à base de ses selfies les plus drôles et les plus mignons. L’entendre dire qu’il ne serait pas capable de ne plus la voir tortura agréablement son petit ventre qui se serra de bonheur. Heureusement. Heureusement… Junho n’avait pas idée du bien que ces mots lui faisaient. A elle, à son cœur… à son être tout entier. Tout en le laissant se retourner vers sa personne, Max ouvrit en grands les bras afin de l’accueillir tendrement contre elle et le serrer très fort.

Un doux soupir s’échappa de sa petite bouche charnue tandis qu’elle fermait les yeux ; apaisée par la sensation de ce corps lové contre le sien, de ses bras autour d’elle. Sa simple tenue se fit oublier, le temps d’un instant. Un doux sourire sublima son visage qui se rassurait peu à peu. Un frisson tendre s’empara de son être en sentant le visage du plus vieux s’enfouir dans son cou. Elle le sentait trembler, doucement. L’inquiétude s’installa à nouveau tandis qu’elle réalisait qu’il pleurait. Qu’il pleurait vraiment sur son épaule nue. Son cœur se serra de douleur. Ouvrant faiblement ses prunelles, Max ne put qu’afficher une mine chagrinée mais également forte. Forte pour lui. Pour eux. Renforçant l’étreinte de ses bras autour de Junho, sa main alla se noyer dans la chevelure brune du garçon qu’elle commença alors à bercer, faiblement. Tout doucement. Oui, elle avait assez de courage pour eux. Un courage qui sortait d’on ne sait où. La petite coréenne ne voyait pas ses larmes mais elles lui semblaient aussi magnifiques que des perles. Des merveilles. On inculquait des valeurs idiotes aux hommes. Des règles stupides les obligeant à ne jamais pleurer, à rester droits. Elle détestait ce genre de convenances. Qu’il se lâche s’il le souhaite. Qu’il craque si ça lui faisait du bien. Elle ne le trouvait pas moins fort et grand pour autant. Au contraire même, elle l’admirait encore plus. Parce que, cela prouvait sa sensibilité. Une sensibilité très belle, celle d’un petit garçon dans le corps d’un homme. « Ça va aller… » Promit-elle d’une voix douce tandis qu’il soufflait son prénom dans son oreille ; déposant un baiser sur son crâne. Elle était là pour lui, elle serait toujours là pour lui. « Laisses-toi aller, tu en as le droit… » Oui, il en avait le droit. Elle-même ne put empêcher ses propres larmes de rouler, malgré elle. Parce que, ça lui avait fait du mal de se disputer avec lui. Parce qu’elle s’en voulait…

Ces longs doigts qui remontèrent sur sa nuque la firent adorablement frémir. Max prit conscience de la gravité de la situation. De sa tenue plus que dénudée, de ses sentiments pour lui qui tapaient furieusement dans sa poitrine. Sauf que c’était trop tard. Elle ne pouvait plus se détacher de lui. Elle ne le voulait pas. Alors oui, tant pis. Tant pis… Ces deux mots, son cœur le lui cria lorsque ses yeux s’ouvrirent en grand en sentant les lèvres de Junho se confronter aux siennes avec fébrilité. Son pauvre cœur qui était en train d’exploser. Son pauvre petit cœur qui manqua de s’arrêter. Trop tard Lui dit-il également, avant de se taire. De se taire lorsque, finalement, Max ferma ses paupières pour savourer ce baiser imprévu et pourtant si désiré… finissant même par y répondre à son tour. Timidement, suavement… les joues roses et les larmes encore présentes sur son beau visage collé à celui d’ange de son ainé. Bien vite, le pressement de leurs lippes devint désordonné, fou, tendrement agressif. Le corps tremblant et jalousement happé par les bras du plus vieux, la petite cadette soupira d’aise et de frustration, les yeux étroitement fermés. L’autorisant sans réfléchir à laisser sa langue venir chercher la sienne, elle découvrit une sensation grisante et électrique. Une sensation serrant furieusement son bas ventre qui sembla soudainement chauffer. Un faible gémissement, des sanglots qui roulaient encore... un froncement de sourcils heureux et désespéré à la fois. Max se servit de sa propre langue encore pure d’une telle danse pour gouter, savourer, aimer. Junho menait la danse et la guidait naturellement. Junho l’embrassait. Il l’embrassait vraiment... avec une force qu’elle ne parvenait pas à saisir tant elle était puissante et emplie de sentiments intenses.

Pourquoi était-ce si bon… ? Pourquoi était-ce si doux et si fort à la fois… ? En le sentant adoucir sa prise sur elle, la belle se permit d’entrouvrir ses yeux quelques secondes. A peine… juste le temps de l’admirer, de réaliser. De frémir sous ses mains posées si agréablement sur son corps… Tandis que la texture ses lèvres effleuraient encore les siennes. Et là, fatiguée de réfléchir, trop envieuse de ressentir cette merveilleuse émotion, Max s’empressa de venir approfondir un nouveau baiser, avec passion et envie. Son petit corps se souleva pour être encore plus collé à celui du plus vieux. Ses bras vinrent furieusement s’accrocher à son cou en même temps que ses doigts se perdaient dans ses cheveux courts et humides. « Encore… » Supplia-t-elle dans un souffle, entre deux pressements de lèvres... avant de fondre encore et toujours plus fort sur cette bouche si désirable pour mouver la sienne amoureusement dessus. Oui, encore...

feat. kwon junho

ootd ⌁ Il s’est perdu. Entre ses larmes et les mots doux proférés par Max, il a pris un mauvais détour et perd la volonté de s’en sortir. Ce cul de sac est presque trop doux pour son coeur, il s’y assirait dans un coin et s’y laisserait mourir sans y penser à deux fois. Et on l’y pousse. Elle aurait pu le repousser de ses petits bras, le taper de ses poings et lui répéter une nouvelle fois à quel point il est idiot et qu’il ne fait que compliquer la situation. Elle n’a pas tort. Il semble avoir un talent indéniable pour emmêler ses propres pensées, ses sentiments, et apparemment tout autant ceux de la jeune femme qu’il étreint. Il sait qu’elle n’a jamais embrassé de cette façon. Après tout, elle n’a jamais embrassé personne d’autre que lui. Ce fait se superpose à la douceur de son désir, à la fois innocent et brûlant, pour envoyer son corps dans une tourmente plus délicieuse que jamais. Il peine à se contenir, à ne pas laisser ses doigts s’accrocher au haut de sa serviette et la tirer sans ménagement. Il ne doute pas de son plus simple appareil au dessous, mais c’est.. elle. Il s’y accroche avec autant de désir que d’attention, se sentant tâche de lui rendre celle qu’elle assène sans son avis sur sa tête. Cette affection dont il n’a pas l’habitude, celle qui lui réchauffe agréablement le coeur, qui fait bouger son âme qu’il pensait rabougrie. Elle a un drôle de pouvoir, cette Max. Bien trop puissant, bien trop dangereux face à lui, être plein de failles, voué à ne jamais pouvoir répondre aux attentes qu’elle placera en lui aussi bien qu’elle le voudrait. Et il sait ce qu’elle pensera; Qu’elle n’attend rien. Ce n’est pourtant jamais totalement vrai, et il déroule un futur fait de “et si” alors même qu’il devrait se perdre dans son contact, dans sa chaleur, dans la douce danse qu’elle mène aussi avidement que lui avec sa langue.

C’est elle qui vient le chercher à présent. Et le mot qu’elle susurre s’échoue dans son oreille, traverse son corps jusqu’à s’évanouir au fond de son bas ventre. Il a honte, de son corps qui réagit comme tout corps de sexe masculin le ferait, dans une telle situation. Et elle se colle contre lui, n’arrange pas la situation, alors qu’il prend doucement conscience des formes de son corps tout entier pressé contre lui. Le mot se répète dans son crâne. Encore. Mais il ne peut pas lui donner, il ne sait même pas ce qu’elle veut dire par là. Elle est trop innocente, un enfant qui tâtonne dans un endroit que Junho maîtrise trop bien, et où face à cette femme il lui semble revenu à des temps de l’adolescence. Il a envie de se décrocher, de mettre fin à cette étreinte qui risque de dégénérer s’il s’y abandonne totalement, au risque de briser le mince fil qui tient encore leur relation, quelle qu’elle soit. Rien de chaste dans ce qu’il lui offre et ce qu’elle lui donne en retour. Il sait à peine si elle en a conscience, de l’état dans lequel elle l’envoie. Il secoue la tête de droite à gauche, dans un “non” ferme, alors même que ses lèvres peinent à se détacher de celles de Max. Il l’embrasse, il s’éloigne pour venir attraper sa bouche à nouveau, comme par manque d’air. Sa main s’est placée entre ses omoplates, et il sent la limite de sa serviette contre son petit doigt. Il serait si facile de l’arracher. Il se surprend à l’imaginer dans son plus simple apparat, mais il ne peut pas lui faire ça, hein ? Il ne peut pas lui prendre ça aussi. Un premier baiser c’est déjà assez. Elle peut lui voler tout ce dont elle a envie, mais il ne peut pas prendre ses premières expériences de façon si égoïste. Son corps lui n’en a que faire. Il ne pense qu’à lui, totalement éveillé, prêt à s’abandonner. Son cerveau lui demande d’éloigner son bassin, de ne pas lui faire sentir l’excitation honteuse qui le prend malgré lui, et pourtant celui-ci ne fait que se presser un peu plus contre elle comme en défiance de tout raisonnement.

Si elle ne veut pas, elle lui dira non. Et il arrêtera, d’aucune façon il ne se forcera. Mais le mot “encore” continue en écho dans son tympan. Il laisse ses baisers quitter sa bouche pour venir s’échouer dans son cou, suçoter sa peau avidement et laisse sa main glisser sous sa serviette, le long de sa colonne vertébrale. Il ne rêve de rien d’autre que de prendre sa poitrine entre ses doigts, et son geste tire un peu l’habit, la découvre légèrement. Il sent la naissance de ses seins contre sa poitrine, dont le fin tissu du débardeur ne fait rien pour opposer une quelconque résistance. Et il se perd, se baisse pour embrasser ses omoplates, dans une position plus qu’inconfortable mais qui à l’instant ne le dérange pas. Avant qu’elle ne le repousse, avant qu’elle lui dise non. Sinon, il risquerait de la pousser contre le canapé, ou de la mener vers son lit, de venir s’allonger contre elle pour l’embrasser plus encore.

feat. kwon junho

pinku pinku ⌁ Oui. Juste encore un peu. Encore un peu de ses lèvres contre les siennes, de ce souffle court étouffé avec le sien… juste quelques minutes. Quelques pauvres et minuscules minutes afin de lui laisser le temps de découvrir, d’adorer, de savourer chaque pressement et chaque parcelle de cette chair si douce et si pulpeuse contre sa bouche. Un vrai premier baiser. A cet instant, Max ne réfléchissait plus. Max n’était plus la gamine de vingt ans inexpérimentée saignant du nez pour un rien. Pourtant, la situation actuelle serait tellement justifiée. Mais il y avait ces sentiments. Ces fichus sentiments qui s’intensifiaient tandis que Junho l’embrassait avec une hargne et une tendresse à peine descriptible. Pourquoi cette envie. Pourquoi ce besoin presque vital de vivre un tel moment avec lui et rien qu’avec lui… ? Était-elle réellement en train de tomber amoureuse ? Même si sur son cerveau ne répondait plus de rien son cœur lui, pauvre petit fou battant, semblait vouloir crier que oui. Fatalement. C’était trop fort. Trop dur. Dur de lui résister, dur de ne pas vouloir dévorer timidement ses lèvres pendant des heures entières. S’accrochant alors à lui avec toute la peur et la détresse qu’elle ressentait face à cette attirance profonde à présent dévoilée, la jolie douceur mordilla la lippe inférieure de son ami. De celui qui deviendrait certainement plus tard son premier amour. Elle n’en savait rien. Elle ne pouvait pas le savoir. Mais une petite voix en elle le voulait à cet instant, effroyablement. Elle mordit faiblement sa lèvre pour ensuite la soigner d’un savoureux coup de langue. Comme si elle savait déjà comment faire. Comme si embrasser était une chose qu’elle avait toujours su faire. Pourtant, c’était bien la première fois qu’elle s’abandonnait à une telle pratique. Junho était, visiblement, un excellent professeur.

Elle grogna adorablement, couina d’envie en le sentant faire non de la tête. Prête à arrêter, son cœur rata un battement en le voyant peiner à lâcher sa bouche, à continer de l’embrasser toujours plus passionnément. Max reprenait sa respiration rapidement avant de le laisser fondre à nouveau sur ses lèvres, les joues rouges et le regard brulant de sentiments. Elle répondait, avec désespoir et envie. Avec cette sensation nouvelle qui commençait petit à petit à la rendre femme. Machinalement, ses doigts agrippèrent tendrement la chevelure du brun lorsque ce dernier la serra encore plus contre son corps. Un soupir, un frémissement, une boule au ventre tortueuse et agréable à la fois. Mais lorsque les lippes du plus âgé se mirent à descendre le long de son cou, ce fut un vrai, un doux, un à peine audible gémissement qui s’échappa de sa gorge cassée. Un joli gémissement surpris. Un gémissement surpris par le plaisir soudainement ressenti. Elle réalisa tout à coup que l’instant devenait de plus en plus intense et dangereux ; d’autant plus en sentant la main de Junho se glissait sous sa serviette pour caresser son dos. Paniquée, le regard brillant scrutant le plafond comme si elle attendait une réponse des cieux, la jolie coréenne rougit de honte et de désir en réalisant que l’entrejambe du beau brun la torturant si agréablement était en train de faire des siennes contre son corps. Que son propre bas ventre faisait aussi n’importe quoi en lui faisant ressentir une mystérieuse sensation de chaud. Que sa poitrine était à deux doigts d’être mise à nue contre ce torse musclé et protecteur. Stop. Trop d’émotions d’un coup. Et Max n’était pas encore prête pour ça.

« Oppa… » Souffla t-elle alors dans un murmure de tendre supplice. Un « oppa » jamais encore prononcé de cette façon avant ; témoin de son envie et de sa frustration. Ses mains glissèrent sur le visage du concerné afin de le relever et de gentiment le faire stopper. Tenant ce si joli portrait fiévreux dans ses menottes tremblantes, elle le dévisagea. Tendrement, envieusement. Mais aussi… de sorte à lui faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas aller plus loin. Qu’elle ne pouvait s’abandonner à lui comme ça, sur un coup de tête. Pas besoin d’être devin pour savoir qu’elle ne l’avait encore jamais fait et que cela devait être spécial. Il était spécial ce moment, oui. Mais c’était trop tôt. Trop vite. Trop vite pour elle. Elle ne savait même pas de ce qu’il adviendrait d’eux après un tel baiser. Alors, si ça dérapait vraiment… Pas encore. Lui disait sa copine la conscience, un peu reloue et pourtant sincère. Tout en laissant ses pouces caresser lentement la peau douce du beau visage de Junho, Max finit par sourire fébrilement. Navrée mais raisonnable. Elle garda le silence. Elle n’avait pas besoin de lui expliquer les choses. Il l’avait compris. Il le savait. Peut-être se comprenaient-ils bien mieux qu’ils le pensaient, tous les deux. Soupirant alors contre ses lèvres, la belle laissa son nez frôler naturellement le sien doucement, avec une timide tendresse. Sa petite voix brouillonne marmonna joliment, après un petit raclement de gorge « … T’as oublié de me donner des vêtements, idiot. » Idiot de premier amour.

feat. kwon junho

ootd ⌁ Sa voix le fait frissonner. Mais il sait que c’est un signe, que c’est une indication, un ordre de redescendre sur terre, de ne pas se laisser happer par ce qu’il regretterait plus tard. Malgré les frissons qui le parcourent à nouveau d’un Oppa dit de la façon la plus attirante possible, il reste sage. Il laisse Max mener la danse, le stopper dans ses égarements, de ses mains chaudes qui viennent s’emparer de ses joues. C’est fini. Le creux fait mal, au milieu de sa cage thoracique. On l’arrache trop vite au meilleur des plaisirs. Et pourtant il ne proteste pas, il reste silencieux, à demi honteux de s’être tant laissé aller. Il craint un moment de lui avoir fait peur, il a peur qu’elle prenne les jambes à son cou, mais au moins la tenue l’en empêche, il doute que Max irait se perdre sous la tempête en petite serviette et sans vêtements ni chaussures. Il lui rend son regard, sans faillir, et sait tout ce qu’il y a à savoir en observant ses prunelles. Au moins, il n’y voit pas l’envie de le détester, de le fuir, de le couper de sa vie, et même à défaut, il y voit un certain désir qu’elle est obligée elle aussi de réprimer. Il sent ses pouces tracer ses joues, et Junho ne peut s’empêcher de sourire légèrement, maladroitement, honteusement mais aussi doucement. Finalement, un léger rire nerveux s’échappe de ses lèvres, face à la situation qui redescend d’un coup. Un peu plus et il irait se cacher sous son lit.

Il la tient encore, mais les mains viennent sagement reposer sur sa taille. Il remonte un peu sa serviette, histoire de ne pas poser le regard là où il ne faudrait pas. Il laisse son souffle bruyant s’échouer contre les lèvres de Max, leurs nez se frôler à peine. Il est bien là. Il veut bien y rester. “Désolé” murmure-t-il face à la 10000è fois qu’elle l’affuble de cette insulte. Il finit par prendre sur lui et se détache, avant de s’échapper vers la chambre. Cela donne une occasion à la tension dans son corps de redescendre, alors qu’il cherche dans les armoires ce qu’il pourrait bien lui donner. Il s’arrête sur un grand pull et un jogging dont l'élastique se resserre. Il ne sait même pas à présent si elle va rentrer chez elle, ou si elle va rester dormir, ou si.. Non, sûrement que ce n’est pas raisonnable. Il a réussi à s’en détacher là, mais qui lui dit qu’il n’aurait pas envie de se blottir contre elle pendant la nuit. Il aimerait penser qu’il pourrait la câliner innocemment, rien que pour être bercé jusqu’au pays des rêves, mais n’a plus aucune confiance en son corps et son désir qui l’ont grandement trahi ces dernières minutes. Il sent encore la trace des lèvres de Max, son désir insoupçonné, son corps chaud contre le sien. Junho secoue la tête pour s’enlever ces images de son esprit : se calmer, c’était ça l’objectif.

Il finit par revenir. Malgré lui, il ressent un peu de gêne, chose qui ne lui arrive que très rarement. Il lui tend les vêtements en regardant ailleurs. Lorsqu’elle les a attrapé, il croise les bras et lance son regard par terre. “Tu peux rester dormir si tu veux. Je te toucherai pas, promis juré.” dit-il dans sa barbe comme un enfant. Il le pense. Il se sent déjà assez coupable comme ça. “Tu ne vas pas avoir envie de ne plus me parler, hein ?” demande-t-il à demi voix. Malgré lui, il ne peut pas enlever cette peur qu’elle lui file entre les doigts. “Je ne voulais pas…” Il se mord la lèvre “Si, je voulais. Mais je ne veux pas te mettre mal à l’aise, je ne veux pas que tu aie peur de moi, je ne veux pas que tu aie envie de m’éviter, que tu me prenne pour un pervers, ou pour un obsédé, pour quelqu’un qui pourrait te faire du mal, ou…” Il soupire finalement et vient poser sa main sur son front, agacé par sa propre prise de tête.

feat. kwon junho

pinku pinku ⌁ Même si la pression était redescendue un peu vite, le moment qui s’en suivit n’en restait pas moins tendre et fort. Tout se passait dans leurs regards. On pouvait y lire beaucoup de choses sans pour autant réussir à les comprendre véritablement. Continuant de doucement choyer les joues de son ainé, la petite douceur secoua adorablement et faiblement son visage d’ange pour qu’il arrête de s’excuser. Son front vint s’échouer quelques secondes contre le sien tandis qu’elle fermait les yeux et continuait de timidement sourire. Ils lâchèrent un soupir à l'unisson ; tous deux aussi fébriles et perdus l’un que l’autre à cause de ces dernières minutes d’improbable et intense passion passés ensemble. Max ne réalisait pas encore. Elle ne réalisait pas que ce qui venait d’arriver aller à tout jamais changer leur relation. Que plus rien ne serait comme avant, maintenant. Que, qu’elle le veuille ou non, elle allait fatalement, inévitablement et intensément tombée pour lui. Ça ne pourrait être ni contrôlé ni empêché. Comme un mystérieux destin semé de tendres doutes et d’une puissante attraction. Oui, elle tomberait en amour pour lui. Abominablement. C’était trop tard. Trop fort. Trop évident.

Finissant par s’écarter doucement alors qu’il la libérait de ses bras, la belle rougit intensément. Comme si, tout à coup, elle était redevenue cette adorable fille enfant encore inexpérimentée et malhabile. Mince. Ils s’étaient vraiment embrassé tous les deux… Pour de vrai. Le fait qu’il s’échappe lui permit de remettre un peu ses idées en place, avec quand même beaucoup de difficulté. Sans trop réfléchir, elle arrangea sa serviette et alla farfouiller dans son sac pour choper son téléphone. Un instant d’hésitation. Ses doigts finirent par rapidement pianoter sur l’écran et elle soupira ensuite, faiblement. Libérant une de ses mains, ses doigts vinrent effleurer ses lèvres une minute. Ses lèvres ayant encore la présence de Junho sur elles. Encore son goût, sa douceur, son audace… Son cœur se serra, agréablement. « Merci beaucoup... » Susurra t-elle avec un timide sourire lorsqu’il revint avec des habits secs. Allant se cacher un instant dans la salle de bain pour se changer, elle l’écouta parler se mordit faiblement la lèvre. L’envie de fondre dans ses bras lui tordit tendrement le ventre. Pourquoi avait-il peur à ce point ? Pourquoi était-ce lui qui était effrayé ? C’était plut elle qui devait avoir peur. Peur de le perdre. Peur qu’il ne veuille plus d’elle.

« Moi aussi. » Avoua t-elle d’une voix jolie et douce, alors que sa petite tête dépassait un peu de l’encadrement de façon adorable. Elle finit par se montrer habillée de ses vêtements. Des vêtements lui donnant des allures de petite amie trop chou dormant chez son copain à l’improviste. Et même si c'était affreusement gênant, Max ne parvenait pas à empêcher une esquisse de sublimer son visage poupon. « Je le réalisais pas avant que ça arrive, mais je le voulais aussi. » Était-ce bien ? Mal ? Les deux ? Impossible de savoir vraiment. Un petit rire s'échappa de sa bouche charnue avant qu'elle n'ajoute, mignonne : « Faut dire que tu m'avais bien arnaqué la première fois hein, avec ton petit bisou volé. Tu me devais bien ça ! » Quelle andouille elle pouvait être, cette petite chipie. Elle se risqua à le dévisager malicieusement de ses prunelles noisette, les bras timidement dissimulés dans son dos. Un air tendre s’étira sur ses lèvres. Quel idiot. Et elle, quelle idiote. Ils allaient plutôt bien ensemble en fait. Afin que Junho arrête de parler en se dénigrant, la petite coréenne finit par calmement aller à lui et le couper en embrassant promptement sa joue. Un baiser aérien et tendre, du haut de ses petits pieds levés pour l’atteindre. « Arrêtes. Tu vois bien que je ne ressens rien de tout ça, non? » Déclara-t-elle avec ses beaux yeux de bébés, le calmant ainsi de la meilleure des façons. Sans lui demander son avis, elle lui prit la main et le tira gentiment dans ce qui semblait être sa chambre. « Allez viens. J’ai déjà envoyé un message à ma mère pour lui dire que je rentrais pas. Je sais que tu ne me toucheras pas, banane. J'te fais confiance » Confiance, oui. Avant tout. Et puis, il était hors de question qu’il dorme sur le canapé comme un malpropre après tout ça. Elle ne voulait pas non plus qu’il la laisse seule, dans un grand lit vide. La fatigue se faisait ressentir ainsi qu’un possible petit rhume en perspective. Foutue pluie. Foutue et adorable Max qui avait fait des siennes avec son idiot de petit cœur maladroit.

feat. kwon junho