votre tenue ⌁ Il se lève, se rendort, s’agite, pense, s’anesthésie, se rendort. Junho culpabilise de ne pas faire le minimum de ce qui est attendu de lui, mais n’a même pas la force de s’inquiéter ou de penser à ce que Max doit se dire de son silence prolongé. Malgré tout, il ne peut s’empêcher de se renfermer dans sa coquille et d’oublier tout ce qui vit autour de lui quand soudain tout devient trop dur à gérer. Il préfère se cacher, car une autruche avec la tête dans le sable semble absolument sûre que le danger n’existe plus. Il aimerait avoir un bouton pause. Un moyen de pouvoir arrêter le temps, de ne déranger personne, mais de pouvoir s’arrêter de vivre pendant le temps qu’il lui faut avant d’avoir la force de redémarrer et de se mettre à nouveau en action. Il n’est pratiquement pas sorti de sa maison, un amer goût de déjà vu, et s’est nourri de sa nouvelle collection de ramyeon amassée dès son retour du Japon. Il n’a plus entendu parler de son père depuis. Pas un mot. Il n’a pas cherché à savoir ce qu’il est advenu de lui depuis sa sortie de prison, et sait très bien que sa famille est douée pour venir juste au moment où elle ne doit pas. Tant qu’il s’y attend, rien n’arrivera. Peut-il l’éviter ? Malgré tout, la vie qu’il a construit à l’abris du nom de leur famille, de leur argent, il se sent mains et pieds liés à un conglomérat qui, d’après ce qu’il a compris, veut renaître de ses cendres. Rien de mieux qu’un numéro de martyr pour regagner la confiance des coréens, sont-ils idiots?

Lorsque le soleil se couche, il daigne se sortir de ses couvertures. Au moins pour prendre un peu l’air, malgré la force qu’il doit appeler en lui pour s’habiller et sortir à l’extérieur. Il fait plus doux qu’il y a quelques semaines, le printemps semble enfin être là. Il enfonce ses mains dans ses poches et marche un peu, attend que l’air vienne lui clarifier l’esprit, les idées. Il tripote son téléphone dans sa poche, se demande s’il doit lire les messages que Max a dû lui laisser depuis deux semaines, mais la peur et la culpabilité ont le meilleur de lui. La prochaine fois qu’elle viendra, il lui dira d’entrer. Il peut faire au moins ça, non ? Même si le seul spectacle auquel elle pourra assister est une loque sur son lit. Il n’a pas envie qu’elle se fasse d’idées, qu’elle pense qu’il n’a plus envie d’elle parce qu’une mauvaise nouvelle lui est tombée sur les épaules. ça ne change rien à eux, en tout cas pas pour lui, mais il a besoin de ne pas partager sa peine, il a besoin de se sentir un peu plus fort avant de l’affronter. Il sait que ça va contre ce qu’elle veut de lui, mais il ne peut pas s’en empêcher. Il sent le nuage gris le suivre et projeter son ombre au dessus de sa silhouette. Oui, la prochaine fois il lui ouvrira. Il peut se promettre au moins ça, non ?

Lorsqu’il relève la tête, Junho se rend compte qu’il s’est plus éloigné de son appartement qu’il aurait pensé. Les lumières lui font mal aux yeux, et il entend les bruits des jeunes et des travailleurs qui se détendent après leurs longues journées. Ses pas finissent par l’amener jusqu’à un bar, une sensation de déjà vu à nouveau, de nombreuses nuits où il a passé ce pas dans le même état pour en ressortir un peu amoché. Tant pis. Il se laisse faire. Ses gestes sont presque automatiques, ses paroles aussi. Provoquer, attendre la retombée. Il rit tristement de se sentir comme Chuck lors de leur rencontre. Ne se débat pas des coups qui s’abattent contre lui après quelques remarques agressives passées de ses lèvres, quelques verres payés de la monnaie au fond de son pantalon. On lui arrache finalement son téléphone pour appeler le premier contact disponible, alors que Junho pose finalement le front contre le bar et se dit qu’il pourrait bien s’y endormir. On l’a frappé dans le ventre, il a la nausée, et le sang lui coule dans les yeux de son arcade sourcilière ouverte. Il sait qu’il l’a mérité. Il l’a cherché. Et il a envie de le chercher à nouveau, ne se stoppe que parce qu’il se sent trop fatigué, parce qu’il va s’endormir là, sur son tabouret.

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votre tenue ⌁ Elle respecte. Même si le temps commence à se faire long et que le silence fait un peu mal, elle respecte son envie d’être seul. Elle sait qu’il est comme ça et ne peut pas le forcer à sortir de sa bulle s’il ne le souhaite pas. La nouvelle est tombée comme un cheveu dans la soupe. Le père Kwon était sorti de prison ce jour-là. Des bagages faits à la vas-vite, le visage de Junho qui ne sourit plus. Le visage de Junho qu’elle n’avait plus revu depuis leur retour du Japon. Max avait quand même essayé. Sans trop le bousculer, elle avait essayé de le voir. Quelques passages timides devant la porte de son appartement, en vain. Victime malgré elle de son silence tout à fait compréhensible, c’était à distance qu’elle lui témoignait son amour ainsi que son soutien. Quelques mots tendres et plus que jamais sincères envoyés par messages. Une photo d’elle, avec un beau sourire… Peut être que ça lui ferait du bien de la voir quand même un peu ? Il lui manque. Il lui manque terriblement. Deux semaines sans le voir, sans même le toucher… c’est terriblement long. Au moins, la belle avait eu le temps d’en apprendre un peu plus sur le père du jeune homme. Elle avait eu besoin de comprendre. Besoin de connaître un peu plus en détail la nature de cet homme à la carrure beaucoup trop impressionnante, de prendre conscience des fautes qu’il avait commise. Naturellement alors, Max s’était tournée vers le cousin de son amour, Jisoo, dans le but d’avoir des informations. Mais ce dernier ne portant visiblement pas ce coté de la famille dans son cœur, le dialogue n’avait rien donné de bien concluant. Alors la belle avait fait des recherches de son coté. Internet, quelques archives de journaux à la bibliothèque… Elle s’était plongée dans l’univers sombre et mystérieux du clan Kwon ; à l’époque dominé d’une main de maître par cet homme au portrait glacial. Ce qu’il avait fait… ce qu’elle avait supposé… ça lui avait fait froid dans le dos. Et elle comprenait d’autant plus Junho à présent. Elle comprenait la raison de son mal être. Elle comprenait pourquoi il vivait si mal la sortie de ce père qui, au fond, n’avait jamais agi comme tel avec son fils. Un fils qui avait tout perdu à l’époque par sa faute.

C’est joue collée contre l’épaule d’Ho Boo que Max regarde la télé ce soir-là, plus absente que jamais. Elle n’arrête pas de penser à lui et son cœur souffre sincèrement de se sentir aussi impuissante face à la situation. Elle a tellement envie de le voir… Même s’il ne veut rien lui dire. Juste le prendre dans ses bras. Le serrer fort contre elle et l’embrasser tendrement. Elle veut simplement lui apporter chaleur et soutien. Coup de sort, le fait de se dire ça fait tout à coup vibrer son téléphone posé sur la table. En voyant que l’appel vient de son amour, la belle se précipite sur l’appareil pour décrocher. Sauf que ce n’est pas Junho qui parle. Une voix qu’elle ne connaît pas et qui la fait aussitôt se relever pour s’éloigner, incrédule. « Bonsoir... Oui ? Oui, je suis sa petite amie... Quoi...? » Lorsque l’homme en question lui explique que son chéri s’est battu et qu’il ne semble pas être en état pour rentrer seul, Max ne réfléchit pas. Le ventre broyé par l’angoisse, elle se jette sur son sac, met ses chaussures… et à accourt jusqu’au Bar Pinocchio comme une fusée. Essoufflée lorsqu’elle arrive sur les lieux du drame, la brunette n’a pas besoin de parler. On comprend rapidement qui elle est et on lui montre alors du pouce un Junho plus loin, affalé sur le comptoir du bar.

Son cœur se serre en le voyant. En le voyant ainsi, dans cet état… en le voyant aussi tout court. Qu’est ce qu’il fait cet idiot… à chercher la bagarre comme ça… ? Se dirigeant vers lui à pas de loup mais tout de même rapidement, Max respire difficilement. Certainement la course. Certainement le fait de le retrouver. Certainement la peine de le découvrir ainsi, aussi mal en point. Elle n’attend pas qu’il relève son visage. Ses lèvres vont déposer un baiser dans ses cheveux et ses bras viennent entourer ses épaules. Un « Mon amour... » qui se souffle à l’oreille du beau brun, tout bas, comme un secret. Juste pour signaler qu’elle est là. Qu’elle est là et qu’il n’est plus tout seul. Elle a envie de pleurer mais ne le fera pas. Elle doit rester forte. Forte pour lui. Elle fait comme si ces deux semaines de silences n’avaient pas eu lieues. Comme s’ils s’étaient vus la veille. Le serrant doucement et avec tendresse, la poupée le berce quelques secondes avant de rompre délicatement l’étreinte et gentiment l’obliger à relever la tête. Doigts sous son menton, elle découvre avec effroi l’ampleur des dégâts. « Tu crois que t’as l’air cool comme ça, hm ? » Questionne Max sévèrement, comme une maman toute douce désapprouvant l’attitude de son fils. Malgré tout, elle s’ose à sourire un peu, afin de ne pas dramatiser la situation. Elle le sermonne gentiment, simplement pour lui montrer qu’il est bête à de se faire du mal comme ça. Que ça fait de la peine aux gens qui l’aiment de la voir agir ainsi. Avec minutie et tendresse, elle retire le mouchoir cachant sa blessure à l’arcade afin de découvrir les dégâts. « Aish, je crois que c’est ouvert… » Susurre-t-elle en grimaçant, d’une toute petite voix. « Tu as mal autre part ? Viens... on va à l’hôpital. »

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votre tenue ⌁ Il n’a même pas remarqué qu’on lui a subtilisé le téléphone. Le barman semble vouloir lui apprendre que quelqu’un va venir le récupérer mais il n’écoute pas, marmonne des mots semi intelligibles avant de fermer les yeux. On lui glisse un mouchoir sous le front pour qu’il ne tâche pas partout, et il ne fait pas opposition. Il somnole à demi, les bruits de la vie aux alentours se mélangeant pour créer une berceuse tout à fait appropriée à la situation. Personne ne vient le déranger à nouveau, on lui laisse même son espace, histoire qu’il n’y ait pas plus de dégâts. Il aurait été jeté dehors si le barman ne le connaissait pas depuis un bail, et sûrement que lorsqu’il sera en meilleur état, il trouvera un moyen de le remercier.

Au bout d’un moment, cinq minutes, trente, une heure peut-être ? Il sent des bras passer autour de lui, et il se réveille doucement. Il ne se détache pas de l’étreinte, n’ayant même pas besoin de réfléchir pour savoir de qui elle provient, et s’autorise quelques instants à profiter de son odeur qui vient monter jusqu’à ses narines, de la chaleur de son corps qui lui a atrocement manqué, des mots doux qu’elle lui murmure près de l’oreille. Il ne veut pas l’affronter, il ne veut pas la regarder, et se sent honteux de profiter aussi lâchement de l’attention qu’elle lui donne alors qu’il ne la mérite en aucuns points. Elle devrait le taper et l’insulter, non ? il ne fait que des bêtises. Il l’ignore, et la première fois qu’elle le revoit, c’est dans cet état là. Il se sent plus bas que terre, mais reste là au chaud. Il pense à ne pas la laisser faire quand elle attrape son menton, mais se trouve trop faible pour opposer une quelconque résistance. Il vient rencontrer son regard malgré lui, et a presque envie de pleurer de ce qu’il y voit. Comment fait-elle ? Pour tout prendre sur ses épaules avec tant de force, pour ne pas craquer, devenir méchante, aigrie, ou alors fondre en larmes, le rejeter, lui dire qu’il est un affreux petit ami ? Comment fait-elle pour réussir à le faire passer avant elle même dans cette situation ? Un mélange de gratitude et de haine pour lui même se mélangent et il esquisse une légère moue face à ses gentilles remontrances. “Sexy peut-être ?...” lance-t-il avec un rire faiblard et l’esquisse d’un sourire. Elle aussi sourit, et ça le rassure. La situation n’est pas si grave que ça, hein ? Il suffit juste qu’il se remette d’aplomb, même s’il ne sait pas le temps que ça lui prendra. Elle est toujours là.

Lorsqu’elle mentionne l’hôpital, il secoue légèrement la tête. “Pas besoin”. Il n’a pas envie d’attendre des heures dans une salle d’attente, de un, et ne pense pas non plus que ses blessures nécessitent réellement un passage aux urgences.. Il n’en sait strictement rien. Junho relève la main pour toucher son sourcil avant de frémir, grimacer et de laisser un petit grognement de douleur lui échapper. “J’irai demain” vient-il dire en rencontrant son regard à nouveau, légèrement plaintif. Malgré la douleur, il tente de descendre de son tabouret sans trop grimacer et laisse un long soupir lui échapper. “Comment est-ce que tu as su de toute façon ?” demande-t-il, avant que le barman ne lui tapote l’épaule pour lui rendre son téléphone. Junho lui adresse un sourire gêné avant de revenir regarder Max “Je vais rentrer, désolé qu’on t’ait dérangé, je..” Et pourtant il crève d’envie de lui dire qu’il a besoin de passer la nuit avec elle, qu’il a besoin de sa chaleur et de ses mots rassurants, qu’il ne s’est jamais senti aussi bas depuis longtemps et qu’il ne sait pas comment remonter. Il n’arrive pas à ravaler sa fierté et ses peurs pour lui demander de l’aide, alors même qu’elle s’offre toute entière à lui pour l’alléger de ses peines; Quel est son problème ? “je vais te payer un taxi..” ajoute-t-il finalement en venant observer l’écran de son téléphone, essayant de se débrouiller pour appeler une voiture.

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votre tenue ⌁ Sexy, il le sera toujours. Quoi qu’il arrive. « Idiot » Susurre-t-elle tendrement sans jamais perdre le contact entre leurs regards. L’entendre rire – même très faiblement - allège malgré tout un petit cœur devenu trop lourd. Juste un peu. Parce que mine de rien, elle s’en veut. Elle s’en veut d’être aussi pacifiste et docile, elle s’en veut de l’avoir laissé seul aussi longtemps, elle s’en veut de ne pas avoir l’assurance pour parfois lui dire « non, tu vas m’écouter maintenant ». Peut-être qu’elle serait moins douce sur le coup, mais au moins elle serait là. Elle serait tout le temps là avec lui pour l’aider chaque seconde dans son chagrin. Quelle bien mauvaise petite amie elle faisait… « Junho… » Soupire Max en le sentant déjà faire son têtu et ne pas vouloir aller à l’hôpital pour se faire soigné. Et si d’ici demain, ça s’infectait ? Qu’il arrête de lui faire peur comme ça. « C’est pas prudent d’attendre. » Marmonne-t-elle avec de jolis yeux anxieux, s’en voulant malgré tout de passer pour la copine un peu casse-pied sur le coup. Est-ce qu’elle pouvait le soigner au moins ? Au moins ça. L’entendre grogner la fait avoir une moue encore plus inquiète et c’est tout en lui laissant de l’espace qu’elle le laisse se mettre debout. Son ventre se serre un peu plus. Il a vraiment l’air mal en point. Et elle, elle culpabilise de plus en plus. Pour autant, la douceur sur son visage ne se perd pas. Tout comme les faibles sourires qu’elle fait tout pour avoir lorsque leurs yeux se croisent. Forte. Il faut qu’elle soit forte. Son cerveau n’arrête pas de lui envoyer l’information, encore et encore, à grande vitesse.

Elle n’a pas besoin de répondre à sa question. Le barman s’en charge pour elle et c’est avec une esquisse reconnaissante que Max observe ce dernier. Puis, son attention se porte de nouveau sur son amour. Ses sourcils se froncent en entendant ses mots. Il va rentrer… seul ? Désolé qu’on l’ait dérangée ? En le voyant prendre son téléphone et annoncer appeler un taxi afin qu’elle puisse retourner chez elle, la belle s’empresse de le stopper dans son action. Le geste est rapide mais paradoxalement tendre également. Les doigts qu’elle vient de poser contre les siens et l’appareil se serrent fébrilement autour de leur prise. Elle capte son regard et ne songe plus à réfléchir une seule seconde de plus. Son visage se soulève pour se rapprocher du sien et c’est avec une infinie douceur que Max fait confronter ses lèvres à celles de Junho, chaudement. Un pressement. Un deuxième. Puis encore un. C’est comme au ralenti. C’est effroyablement doux. Elle l’embrasse sans le brusquer, amoureusement… désespérée d’enfin pouvoir retrouver ce contact grisant qui lui a tant manqué. Sa bouche bouge à peine, frôle sagement celle du jeune homme et y laisse une tendre marque sucrée dessus. Non. Elle ne veut pas. Elle ne veut pas être encore séparée de lui. Elle ne veut pas qu’il reste encore tout seul à se morfondre. Il a besoin d’elle et elle a besoin de lui. Durant l’étreinte, son autre main cajole tout doucement la joue du beau brun, comme pour chaleureusement l’apprivoiser. Et lorsqu’elle finit par s’écarter un peu et que ses pieds rejoignent complètement le sol, c’est un regard brillant d’amour et de tendresse que Max plante dans celui de Junho. Ses doigts caressent encore sa peau et elle frémit faiblement de chagrin. « Ne me fuis pas. » Murmure-t-elle alors, tout bas. Son cœur rate un battement et malgré elle, ses prunelles se font un peu plus humides. Seulement, elle compte bien ne pas céder cette fois-ci. « S'il te plait... Ne me fuis pas. » Souffle alors la belle de nouveau, d’une voix quasi implorante et à peine audible... tremblante.

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votre tenue ⌁ Pas prudent ? Sûrement. Les vieux instincts qui reviennent à la charge, ne pas s’occuper de lui ou se croire immortel. La seule différence est que là, s’il lui arrive quelque chose, quelqu’un en sera fortement affecté, et c’est pour ça qu’il écoute quand même les paroles de Max et y réfléchit au lieu de n’y faire qu’à sa tête. Devrait-il passer aux urgences, rien que rapidement ? ça ne devrait pas prendre trop de temps, les médecins sont d’habitude plutôt efficaces mais.. Ah.. C’est quand même embêtant. Et si ça s’infecte ? Même s’il n’a pas vraiment travaillé les deux dernières semaines, il reste sous contrat à sa compagnie, et si on peut maquiller une coupure, c’est un peu plus difficile de cacher une blessure infectée. Peut-être qu’il devrait faire l’homme sage, un moment, au moins pour Max, pour qu’elle ne s’inquiète pas. “Tu as sûrement raison” finit-il par répondre à ça, sans trop savoir ce que cette admission entraînera par la suite. Il ne veut pas qu’elle prenne de son temps pour s’occuper de lui, il n’a pas envie qu’elle aille attendre aux urgences, à l’hôpital, qu’elle ne dorme pas et se fasse du mouron pour rien. Mais bon, elle doit bien s’en faire depuis deux semaines, non ? S’il était si inquiet que ça, pourquoi ne pas avoir envoyé des messages plein de mensonges sur le fait qu’il allait bien ? Incapable de mentir, incapable de faire semblant d’aller bien, et incapable d’aller bien.

Il n’est aucunement surpris du geste de la jeune femme, pour l’arrêter dans son mouvement pour lui appeler une voiture et l’éloigner de lui. N’aurait-il pas fait la même chose si les situations avaient été inversées ? Et il baisse le regard, comme un enfant pris sur le fait. ça fait mal dans sa poitrine. L’air lui paraît étouffant, les murs trop proches les uns des autres. Il se sent sur le point d’exploser, d’angoisser, de partir en courant, lorsque Max pose ses lèvres sur les siennes. Surpris, il laisse ses paupières ouvertes une, deux secondes, même le temps de tourner le regard vers le barman qui s’empresse de lui dire de RÉPONDRE À SON BAISER ET D'ARRÊTER DE FAIRE L’IDIOT avec des gestes dynamiques. Et c’est vrai que ça l’apaise, ça le détend, il se laisse butiner allègrement et soupire contre les lèvres de celle qu’il sait sienne. Pendant un instant il n’a plus envie de fuir, il a envie de s’accrocher à elle comme à un koala et de ne plus la laisser partir. Sûrement qu’elle fait ça aussi pour lui signifier, non ? Qu’il peut compter sur elle, qu’il peut rester avec elle, qu’elle le soutiendra malgré tout. Il n’aime pas qu’elle se sente obligée de lui démontrer, et dans une idée qui est un peu vieux jeu, il se dit qu’elle ne devrait jamais avoir à prendre ce rôle et qu’il fait preuve de peu de virilité dans leur union.

Face à sa demande, il secoue furieusement la tête, comme ampli d’une détermination qu’il n’avait pas une minute plus tôt. Sûrement la faiblesse, de voir les larmes monter dans les yeux de Max, de sentir les tremblements dans sa voix. Il se hait de lui infliger ça. “Je ferai tout ce que tu veux” lance-t-il en attrapant sa main, pour qu’elle arrête d’être triste. Et le fait de mettre toute sa force dans le fait de penser à ce dont elle a besoin et sa peine plutôt que la sienne lui occupe l’esprit. “Si tu penses que je dois aller aux urgences, j’irai” ajoute-t-il en hochant la tête, de façon presque comique face à une énergie qui semble venir de nulle part. “Je reste avec toi” affirme-t-il malgré la sensation d’égoïsme paradoxale qui vient le prendre. Il a envie de rester avec elle. Souffre-t-elle plus à ses côtés ou loin de lui ? Il n’en sait rien. Est-ce à lui d’en juger ?

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votre tenue ⌁ C’est un regard rempli de larmes et de reconnaissance qui reste désespérément planté dans le sien, avec une infinie tendresse. En entendant Junho affirmer qu’il resterait avec elle, Max ne peut que faiblement sourire, de façon inespérée. « Merci… » Susurre-t-elle d’une jolie voix qui peine à franchir la barrière de ses lèvres, à cause d’une gorge tout à coup trop serrée. Forte… mais toujours si adorablement sensible. Serrant cette main ayant attrapé la sienne, elle ne résiste pas à échouer son front contre le menton de son ainé et soupirer longuement. Diable, elle avait eu si peur en accourant jusqu'ici… La pression pouvait enfin retomber. Le parfum de Junho permet à la belle de se ressourcer. Juste un peu, quelques secondes… Avant que ce soit elle qui engendre le rôle de celle qui console. Elle a besoin de reprendre des forces. « Ah~ » Soupire finalement le barman en observant la scène que le jeune couple offre, une esquisse flottant sur les lèvres. « Vous êtes encore plus adorables qu’un couple de co-star dans un drama. Vous prenez pas la tête, la vie est trop courte pour ça, mes amis. » Lâche-t-il de façon bienveillante, avant de feindre un coup sur l’épaule du beau brun, par-dessus le comptoir. « Et toi, espèce d'idiot..! » En ayant peur qu’il veuille vraiment le taper, Max s’empresse d’écarter un peu Junho pour le protéger, adorablement paniquée. Le barman finit par retrouver son sourire, tout en gardant un air consterné. « Au lieu de te battre et d’inquiéter ta chérie… Tu devrais plutôt l’épouser ! » Marmonne sa grosse voix pour le sermonner. Et lui faire au moins deux ou trois marmots Ajoute-t-il également, en couinant de façon malicieuse. Non mais… c'était qui ce type ? Rougissant jusqu’aux oreilles à cause de l’ultime remarque, c’est une petite poupée cramoisie qui va cacher son visage contre le bras de son amoureux, agréablement gênée. Yah… c’est pas le moment pour parler de ça…

Le fameux barman semblait habitué aux bagarres dans son établissement. Voilà pourquoi – après l’avoir bien examinée - il avait affirmé que la blessure de Junho n’aurait pas besoin de point de suture. Leur offrant même un kit de soin afin que Max puisse soigner elle-même l’arcade du brun, il leur conseilla de simplement rentrer et de s’aimer pour toute la vie. Alors, un peu comme des enfants, tous deux l’avaient pris au mot. Dans un silence presque religieux – et même un peu timide - ils étaient finalement rentrés… ensemble.

« Quel étrange personnage quand même… » Ne peut s’empêcher de souligner Max une fois qu’ils furent arrivés à l’appartement du jeune homme, toujours un peu perturbée par le discours du quadragénaire. Après s’être lavée les mains et être revenue de la cuisine avec un verre d’eau pour lui, la brunette tire gentiment Junho jusqu’au canapé afin que tout deux s’y installent. Face à lui, elle déchire l’ouverture du kit puis enlève délicatement le mouchoir cachant toujours la plaie ouverte. « Ça va un peu piquer… promis je fais tout pour que ce soit rapide ! » Prévient-elle avec un petit sourire désolée, tendrement. Sans plus attendre alors, la belle s’attèle à désinfecter et pansé la blessure, sage et concentrée. Ses gestes sont doux malgré tout et très prévenants. Elle fait attention à ne pas lui faire encore plus mal et le laisse la regarder sans rien dire quand il s’ose à le faire. Un nouveau silence s’installe entre le couple sans que cela ne semble réellement gênant. En tout cas pour elle, ce n’est pas grave. Néanmoins, Max tient à demander quelque chose. Sa langue se délie donc. « Dis-moi ce que je dois faire » Questionne-t-elle alors sans prévenir, d’une voix basse et fragile. Quelques secondes de battement se passent… et la petite douceur ne parvient pas à garder son visage levé. Elle le baisse alors et stoppe un instant ses soins pour murmurer, chagrinée : « Je ne veux plus que tu affrontes les choses tout seul. Je t'en prie Oppa, dis-moi ce que je dois faire pour t’aider... »

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votre tenue ⌁ Il n’aime pas qu’elle se sente obligée de le remercier alors que c’est le minimum attendu par la personne qui est censée être son petit ami. Mais il ne refuse pas ses excuses, il est un peu rassuré du fait qu’elle semble apaisée du fait qu’il veuille rester avec elle. Il vient admirer ses longs cils et inspirer son parfum alors qu’elle vient reposer son front contre le sien, et ne peut s’empêcher de rire de façon un peu forcée face à l’interruption forcée du barman qui semble avoir pris un intérêt tout particulier dans leur couple. N’a-t-il pas autre chose à faire ? Junho tourne le regard vers le jeune homme qui ne s’arrête plus de blablater. Il sent bien que Max est toute gênée par l’attention qu’on lui prête mais le sauve quand même in extremis d’un coup qui ne lui aurait pas fait bien mal. Etrangement attiré par sa copine super héros, Junho se colle un peu plus contre elle pour échapper au “méchant” barman qui a voulu le martyriser. “C’est prévu” finit-il par répondre au jeune homme avant que le sujet ne revienne à sa blessure. Il se laisse être le sujet de la conversation. Junho a vite envie de quitter le bar, car sa sympathie envers le barman commence à manquer. Il n’aime pas partager l’attention de Max avec un autre garçon, même si celui-ci a l’air d’avoir toutes les bonnes intentions du monde. Il a le droit, non ? Aujourd’hui, il est de mauvaise humeur.

Il n’est que trop heureux lorsque Max et lui peuvent enfin sortir de l’établissement pour rentrer. Apparemment chez lui, puisque leur chemin y mène. Il ne marmonne pas grand chose durant le trajet, qui heureusement est assez court. Au chaud dans leur appartement, Junho se sent mal à l’aise que Max se ramène alors que l’endroit est comme à tous ses moments de déprime. En désordre, des trucs partout, une vraie caverne d’homme. Elle n’a pas encore fait de commentaire et il espère qu’elle n’en fera pas. “Je ne l’aime pas” finit-il par marmonner grognon pour répondre à son commentaire sur le barman. Quoi, il y a trente minutes il était prêt à le remercier de ne pas l’avoir laissé mourir dehors dans le froid ? Il change vite d’avis mais n’a aucune honte à le faire. Il est un peu trop particulier, comme personnage, un peu louche. “Ne va pas dans ce bar sans moi !” s’empresse-t-il d’ajouter en fronçant les sourcils, provoquant sans le vouloir une douleur à son arcade. Il tente de se laisser faire, de se détendre. La tâche est ardue. Il n’arrive pas à rester en place, douillet pour un rien, et gigote un peu alors que Max tente de réparer les dégâts qu’on lui a octroyé à cause de sa stupidité.

Face à la détresse que laisse échapper Max, Junho sent ses entrailles se serrer. Que peut-il lui dire ? Qu’elle ne peut pas l’aider ? Qu’elle ne peut rien faire ? A moins qu’elle n’ait le pouvoir d’effacer sa famille de sa mémoire et de la terre, en quel cas elle aurait pu lui dire un peu plus tôt. Il soupire doucement et baisse le regard de même, sans savoir quoi dire pour la rassurer. Comment trouver les mots alors que lui même se sent la chair à vif ? “Rien. Tu ne dois rien faire.. J’ai toujours géré mes problèmes seul, je ne sais pas comment ajouter quelqu’un d’autre dans l’équation.” avoue-t-il doucement en secouant la tête. “J’aurais préféré que tu ne me voie pas dans cet état là.. Quoi que.. Que tu le voie, ou que tu le devine..” Il n’a pas envie de la blesser, mais il sait que quoi qu’il dise, ça lui fera mal. “Je sais que tu veux m’aider.. Peut-être que tu te sens impuissante dans ces situations mais.. C’est encore plus dur pour moi quand tu es là; Je rentre dans un cercle vicieux de culpabilité et j’ai l’impression que c’est encore pire” avoue-t-il en relevant le regard. Il vient prendre ses joues entre ses mains et vient presser ses lèvres contre les siennes, dans un geste qui se veut rassurant face à ses paroles qu’il craint blessantes. “ça va remonter de toute façon, hein ? Tout seul. ça le fait toujours. il faut juste...attendre…” et avoir la confirmation que le père Kwon n’avait mis que du vide dans le message qu’il lui avait laissé. Le connaissant, la probabilité était proche de 0. “Ne te rends pas triste à cause de ça. Dis toi que c’est comme la pluie… Tu ne peux pas faire grand chose pour l’arrêter.. mais elle finit par le faire toute seule, hein ? Je sais qu’il ne suffit pas de te dire de ne pas être triste pour que ce soit le cas, il n’y a pas de solution magique de toute façon.”

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votre tenue ⌁ Ne rien faire… C’est une notion qui lui serre douloureusement le ventre. Comment peut-elle envisager de ne rien faire… alors qu’il ne va pas bien ? Doit-elle encore rester en retrait ? Est-ce réellement la seule solution possible ? Junho semble vouloir lui dire que tout est une question de temps. Que la pluie va finir par s’arrêter à un moment donné. Oui mais quand ? C’est une Max fraglisée et sage qui se contente d’écouter ces paroles, penaude et fébrile. Cette sensation d’être impuissante face à son mal être est insupportable. Elle a envie de crier. De hurler que ça ne lui convient pas. De lui affirmer que si elle pouvait avoir une solution magique pour le sauver de ces tourments, elle agiterait sa baguette sans hésiter, sans réfléchir à deux fois. Comment ferait Junho si c’était elle qui allait mal ? Arriverait-il à la laisser seule aussi longtemps ? Ne serait-il pas frustré ? Sans trop savoir pourquoi, elle repense à ces semaines passées sans lui. Sans le voir. Sans le toucher. Au point de réécouter les messages vocaux idiots qu'il lui avait laissé afin d'entendre sa voix. Juste sa belle voix. C’était idiot non ? C’était si stupide… Mais Max sait qu’elle ne peut le forcer. Encore moins se montrer égoïste. C’est lui qui va mal. Pas elle. C’est lui qui a besoin de soutien, même à distance. « C’est encore plus dur pour moi quand tu es là » Le simple fait d’entendre ces mots lui fait monter les larmes aux yeux. Ce n’est pas ce qu’elle veut. Elle ne veut pas être un poids pour lui. Ravalant ses sanglots afin de rester digne et ne surtout pas le faire culpabiliser, la jolie coréenne se contente alors d’approuver d’un signe de tête compréhensif. Docilement, elle le laisse se saisir de sa frimousse et frémit en sentant ses lèvres contre les siennes. Son cœur rate un battement. Ça lui fait du mal. Plus de mal que de bien. Elle a envie de lui demander pardon. De le supplier de la pardonner de pour ne pas réussir à l’aider comme il le faudrait. « D’ac. » Murmure-t-elle difficilement, en se forçant à sourire afin de pas dramatiser les choses. Afin de ne pas trop l’accabler, lui. Il n’a pas besoin de ça. Il n’a pas besoin de larmes capricieuses et puériles. Il a besoin d'une petite amie, pas d’une petite fille.

« … Laisses-moi au moins terminer ça, d’accord ? Sinon ça va vraiment s’infecter. » Finit-elle par bredouiller, d’un adorable air faussement grognon. Reniflant un peu, l’air de rien, elle n’ose plus le regarder dans les yeux et fait en sorte que les siens remontent fissa vers sa blessure. Blessure qu’elle continue de soigner avec minutie et attention, en douceur. Après, elle partira. Elle partira pour le laisser en paix. Et il reviendra vers elle quand la pluie aura cessée. Max prend sur elle, s’arme de courage, fait en sorte de positiver du mieux que possible afin d’affronter ces prochains jours loin de lui. Mais alors que ses gestes délicats achèvent de panser la seule plaie visible de Junho qu'elle a le droit de guérir, les larmes finissent par fatalement rouler sur les joues rondes de la belle. Malgré elle. Malgré sa volonté de rester forte. Malgré le fait qu’il lui ait demandé de ne pas être triste. Mais ce n’est pas de la seulement tristesse. Il y a également de la colère. Celle de l’on ressent lorsqu’on se sent inutile, celle que l’on ressent parfois lorsqu’une situation nous échappe. Et elle s’en veut. « Pardon...» Un petit rire, nerveux. Idiote... « T'en fais pas Oppa, c'est juste un petit coup de mou. Mais ça va passer. C’est comme la pluie » Tente-t-elle d'affirmer en accompagnant ses dires d'une esquisse maladroite et mignonne, en terminant de le soigner. Un soupir semblable à un manque puissant d’air et les perles d’eau déferlent toujours. Max suffoque. Max ne sait pas quoi faire pour Junho et aimerait tellement pouvoir malgré tout l’aider. Elle s’en veut terriblement de se montrer aussi faible face à lui. Elle n’ait qu’un bébé. Un bébé de vingt ans incapable d’aider l’homme qu’elle aime désespérément.

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votre tenue ⌁ Il sent bien qu’elle se retient. Il sent bien sa tristesse. Mais Junho se sent tout autant impuissant qu’elle à pouvoir y changer quoi que ce soit. Il ne peut pas se forcer à ne pas ressentir ces émotions négatives qui l’habitent depuis leur retour du Japon, si ? Il pourrait se forcer à faire semblant, mais il n’y arriverait sûrement pas longtemps, et ce ne serait pas non plus très juste pour la jeune femme. Il s’en veut, qu’il n’y ait pas une solution magique. Il va déjà mieux qu’il y a deux semaines? Est-ce que c’est le cas ? Pas vraiment. Sûrement qu’il ne pourra réellement se détendre que lorsqu’il saura pour sûr que son père ne veut rien avoir à faire avec lui. Qu’il lui fasse une visite, vienne juger son petit appartement, sa vie de classe moyenne, lui dise qu’il le renie en tant qu’héritier et.. voilà. Il serait libéré, plus de poids sur le coeur, monsieur Kwon pourrait faire ses magouilles seul, et Junho changerait son nom en se mariant avec Max. Seulement, quelque chose au fond de son ventre a envie de lui susurrer que les choses ne se passeront pas aussi simplement. Junho connaît trop bien son père. A-t-il abandonné toute envie de l’écraser à cause d’un passage de quelques années en prison ? Il en doute, alors même que les raisons de sa sortie sont encore plus suspectes que jamais. Il ne s’est pas repenti, il en est plus que sûr. Il a l’impression d’être dans une sorte de calme avant l’orage, et la situation l’empêche de pouvoir baisser sa garde.

Il la laisse s’occuper de sa blessure, dans un silence grondant. Il la regarde, alors que Max a les yeux fixés sur la tâche devant elle. Il voit l'humidité se former peu à peu au creux de ses paupières, les larmes venir déborder pour finalement rouler sur son visage. Sa poitrine se serre contre ce spectacle encore plus insupportable à chaque fois. Il la laisse s’excuser, se justifier, essayer de faire comme si ce n’était rien. “Je te l’ai déjà dit non ? Ne t’excuse pas d’être toi” il vient poser sa paume sur le côté de sa tête, laisse ses doigts filer sur ses mèches sombres. “Tu n’as pas à être forte pour moi. Pourquoi est-ce que j’aurais le monopole du fait de craquer et de me laisser envahir par les sentiments négatifs ? … Je ne veux pas que tu sois triste, et ça me tue de te voir pleurer, mais je ne veux pas que tu te fasse du mal par un bête devoir que tu ressentirais à devoir te retenir… Tu es déjà beaucoup trop forte par rapport à moi…” Junho se penche et attrape un plaid qui traîne sur le canapé, avant de venir le poser sur la tête de Max. Il finit par la mettre complètement dans le noir, comme un costume de fantôme avec son drap. “Tiens, regarde, tu peux pleurer et je ne te verrai même pas, si c’est plus facile” Il vient lui frotter le haut de la tête affectueusement avant de se lever. “Ne bouge pas, je reviens. Ne pars pas.” lance-t-il avant d’aller vers sa chambre.

Il referme la porte derrière lui et prend ce temps là pour respirer. Pour enlever ces images de Max triste, pour se débarrasser du fait évident qu’il est l’unique cause de sa tristesse. Peut-être qu’il devra bien aller à ce gala, non ? ça serait l’occasion de mettre un terme à sa relation avec la famille. Il pourrait leur dire, une bonne fois pour toute, qu’il n’a plus envie d’avoir quoi que ce soit à faire avec ux. Et ça le libèrerait au moins d’un poids. ça enlèverait une raison à Max de se sentir triste à cause de lui. Il finit par s’asseoir sur son lit un instant. Il attend. Au cas où elle aurait envie de pleurer et de faire du bruit, sans le lui montrer ou lui faire entendre. Il passe sa main sous son matelas et attrape une petite boîte. Il voulait lui donner au Japon mais l’avait bêtement oublié à l’appartement. Après un petit temps, il finit par pousser doucement la porte, vérifier que la voie est libre avant de revenir vers Max. Il finit par lui prendre les mains et lui mettre la boîte à l’intérieur. “Tiens. C’est pour toi.” lance-t-il un peu sur la réserve, étrangement gêné. Il économise depuis son premier chèque de l'agence pour pouvoir lui offrir un cadeau un peu plus significatif que la lingerie de st valentin. C'est un peu niais, sûrement, se dit-il. Tant pis.

Spoiler:

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votre tenue ⌁ Elle s’en veut. Elle s’en veut terriblement. Elle sait parfaitement qu’il ne supporte pas la voir pleurer. Elle le sait et pourtant n’arrive pas à s'arrêter. Lorsque la paume de main de son amoureux se presse tendrement contre le coté de sa tête, c’est une Max au regard désespérée qui scrute Junho, comme une petite fille honteuse. Elle lui demande pardon avec les yeux. Pardon mille fois. Mais malgré tout, elle écoute aussi. Elle l’écoute lui et ses mots. Beaucoup plus forte par rapport à lui ? Non. Elle ne peut pas y croire. Par rapport à lui, elle n’est rien de plus qu’un petit bébé. Un pauvre poussin sortant à peine de l’œuf. Un bourgeon tout juste éclos qui tente de lutte contre un vent impossible à maitriser. Pour autant, les paroles du beau brun lui font du bien. Alors la poupée fait tout pour sécher ses pleurs. Pour retrouver cette positivité si particulière que beaucoup de gens apprécient chez elle. N’est-ce pas Ho Joo qui dit de sa petite sœur chérie qu’elle est un véritable soleil pour son entourage ? Le soleil aimerait tellement la stopper, cette fichue pluie… Tout en continuant de pleurer malgré elle, Max tente de dénouer sa petite gorge serrée. Seulement le geste prévenant de Junho qui la cache alors gentiment sous un plaid la coupe dans son élan. D’abord surprise, la belle se laisser frotter la tête par-dessus le tissu avec le cœur plus que jamais chargé d’amour. Ses sourcils se froncent se reconnaissance, sa petite bouche se crispe d’une jolie émotion. Il est adorable. Et elle, elle aime. Dieu ce qu’elle l’aime. Se laissant alors aller, c’est une petite Max qui s’abandonne en silence à la tristesse, bien cachée et à l’abri sous la couverture.

Le temps passe. Et elle se libère. Peu à peu, les larmes s’arrêtent de couler. « Merci Oppa » Susurre-t-elle lorsqu’il revient quelques minutes plus tard, en enlevant le plaid pour dévoiler un visage encore humide mais timidement souriant. Sans qu'elle ne s'y attende, Junho lui prend les mains pour y glisser quelque chose à l’intérieur. Observant la petite boite pendant quelques micro secondes, c’est une Max à la frimousse étonnée qui remonte ses yeux mouillés vers le visage de son ainé. Pour elle ? Un… cadeau ? La moue un peu gênée qu’il aborde ne peut que la faire tendrement sourire, tout comme cette gentille attention qu’il a eu à son égard. « C’est vraiment très gentil de ta part ! Merci beaucoup ! » Le remercie-t-elle avant même de connaître la nature du présent, le cœur déjà rempli de gratitude. Ses petits doigts parviennent à ouvrir le coffret et, en découvrant son contenu, se dépêchent vite de refermer la boite. Choquée, elle regarde Junho avant de rouvrir la boite, par peur de se tromper. Deux fois. Trois fois. Mais non, elle l’a bien vu. Ce collier. Ce sublime collier. Ce collier que son petit ami souhaite visiblement lui offrir. « Mais… c’est… » Bafouille une poupée aux joues tout à coup rouges, terriblement paniquée et émue à la fois. Avec une grande délicatesse, elle sort le bijou et l’analyse sous tous les angles, comme une enfant face à la plus belle chose du monde. « Mon Dieu, Oppa… c’est magnifique ! » Affirme-t-elle avec deux grands yeux brillants, complètement hypnotisée par la petite merveille. « Est-ce… est-ce que j’ai vraiment le droit de porter une chose aussi belle ? » S’inquiète-t-elle en reposant son regard sur lui, avec la sensation d'être beaucoup trop gâtée. Une princesse. Sa princesse... « T’es fou, c’est… » Juste trop beau, oui. Et lorsque la gravure du mot « indélébile » rentre dans son champ de vision, c’est une Max qui manque de se remettre à pleurer. De joie cette fois. Les images... Souriant de façon céleste, elle assure, d’une voix tremblante « Merci. Je l'adore... j’en prendrais soin toute ma vie ! » Ça a du couter cher. Beaucoup trop cher pour elle.... « Un cadeau aussi beau… pourquoi ? » Il n’y avait pas d’occasion spéciale ou d’événement particulier, si ? « Ah… moi j’ai rien à t’offrir du coup » S’affole-t-elle de façon mignonne et honteuse, tâtant bêtement de sa main libre les poches de son jean par reflex.

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votre tenue ⌁ “Me remercier parce que je t’ai mis un plaid sur la tête ? Eh.. Abuse pas..” répond-il avec un sourire, un peu plus léger que plus tôt. Après lui avoir donné son cadeau, il tend la main pour effacer de son pouce les quelques larmes à moitié séchées qui trônent encore sur ses joues rouges. ça lui permet de penser à autre chose qu’à son cadeau absolument niais. Lorsqu’il était rentré dans le tiffany.. Ah, en fait il n’avait même pas prévu d’y aller. Il était passé sur le chemin, et il lui avait semblé que c’était un magasin où les gens achetaient leurs bagues de fiançailles. Il était rentré et une vendeuse s’était empressée de venir s’occuper de lui, lui avait posé plein de questions sur Max, tellement qu’il avait parlé pendant une heure de l’amour qu’il éprouvait à son égard. Et au final, il était parti avec la commande du collier gravé, sans trop savoir ce qui lui était arrivé. Il avait mis sur un compte à part l’argent qu’il voulait utiliser pour lui acheter un cadeau, et l’occasion s’était présentée à ce moment là. Au passage, il avait quand même regardé les bagues de fiançailles et les alliances, s’était fait recommander “pour le futur” et était parti avec une idée assez précise en tête de combien il lui fallait économiser encore pour le jour où il n’attendrait plus pour mettre le genou au sol. Après trois mois, un peu prématuré ? Sûrement. L’amour doit rendre fou, il en est la preuve. De toute façon, il sait bien qu’il devra attendre, et que peut-être l’idée lui semblera un peu plus inaccessible lorsque les crises de couples s’accumuleront.

Il finit par lui prendre la boîte des mains pour sortir la chaîne et se pencher vers elle pour lui accrocher autour du cou. Il craint que s’il ne prend pas les devants, elle ne le fasse jamais de sa propre initiative et ne fasse qu’admirer le bijou de loin en ayant peur de le porter. “Tu en as pas marre de dire des idioties ?...” marmonne-t-il face à sa remarque sur le droit de porter le collier. S’il avait eu plus d’argent il lui aurait acheté quelque chose d’encore plus cher, et alors là qu’aurait-elle dit ? D’ailleurs, il lui semble bien que c’est la première fois de sa vie qu’il achète réellement quelque chose pour quelqu’un. Si on ne compte pas son cadeau de st valentin, il n’a jamais eu l’envie spontanée de montrer son affection par un geste significatif, qui en plus ne lui apporterait pas quelque chose à lui personnellement. Mais la sensation est enivrante. Il pourrait dépenser tout son argent pour Max et s’oublier que cela ne le dérangerait aucunement. “Tu n’as pas besoin de m’offrir quoi que ce soit…” répond-il dans un léger rire en observant le coeur trôner au milieu de ses clavicules. “Il te va bien” ajoute-t-il avec un sourire en remontant son regard vers les yeux de Max “Ne me fais pas dire des choses niaises que je pense absolument mais que je n’assumerais pas de laisser sortir de ma bouche, hein ? Je te laisse les imaginer.” Il la regarde un instant en silence avant de se lancer, une certaine tristesse dans le regard. “Je sais que tout ça doit te sembler exagéré. Est-ce que tu ne me trouves pas ridicule ?” et il ne parle pas du cadeau, son esprit est déjà reparti au problème principal de ces dernières semaines “Je ne t’ai que rarement parlé de moi. Tu ne peux pas deviner comme ça, toute seule. Est-ce que je devrais ? Est-ce que tu as envie ?...” demande-t-il à moitié sans y attendre de réponse. Rien que d’aborder le sujet referme sa gorge, et il sent l’arrière de ses yeux le piquer. Comment est-ce possible d’être aussi sensible par rapport à .. ça ? Il a honte. “Je pense que mon père est la personne la plus…” Il ne sait pas quoi dire, comment terminer sa phrase, cherche les mots, mais sa tête commence à lui faire mal, son coeur lui dit d’éviter le sujet et d’aller dans son lit, de se cacher, de ne pas ouvrir la boîte de Pandore. “Toute la famille au final. Mais mon père c’est le pire de tous. Il aime se sentir tout puissant. C’est ce qui le fait vivre. Et il aime particulièrement m’avoir dans la paume de sa main. Je ne sais pas s’il a changé. Alors j’ai.. peur. J’ai honte, mais j’ai peur. Parce que par extension, s’il veut me faire du mal à moi, il t’en fera à toi.”



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votre tenue ⌁C’est en se faisant gentiment gronder qu’elle le laisse accrocher le collier autour du cou. Les joues roses et le regard planté sur le visage de Junho, Max ne peut s’empêcher de sourire aussi chaleureusement qu’une enfant. « P… Pardon ! » S’excuse-t-elle par simple mécanisme avant de baisser son visage heureux vers le bijou pour l’observer encore. Elle n’arrive pas à décrocher ses yeux. C’est bien trop beau. Certainement trop beau pour elle, malgré ce qu’il peut penser. Et malgré le sentiment adorablement effroyable d'être la personne la plus gâtée du monde, la poupée ne perd ni sa joie, ni son sourire. Lorsque le beau brun affirme d’une voix douce que le collier lui va bien, la belle n’en parait que plus timide et touchée. Peu importe les semaines, les mois, les années… Junho arrivera toujours à la faire rougir plus que n’importe qui dans ce monde.

Lorsque la tristesse finit par se peindre sur son visage, Max perd elle aussi un peu de ses couleurs. Son esquisse s’affaiblit pour laisser place à un air soucieux et chagriné, en comprenant ce à quoi il fait allusion. Pas le cadeau, non. Son silence. Son silence et cette distance qu’il a désespérément besoin de mettre pour supporter ses propres tourments. Un solitaire au cœur fragile. Est-ce qu’elle trouve cette attitude exagérée ? Pour toute réponse, son minois se secoue de gauche à droite, simplement. Non, ce n’est pas exagéré. Mais c’est difficile. Difficile de le voir comme ça. Difficile de se dire que ce mal le bouffe ainsi et qu’on ne peut rien faire contre ça. Face à sa seconde question, Max ne peut s’empêcher de sourire malgré tout, touchée et bienveillante. Tout en prenant alors sa main pour la serrer gentiment dans la sienne, elle murmure, d’une voix douce « Ce n’est pas un devoir. Mais si tu le veux, si tu en ressens le besoin… Je suis plus que jamais prête à t’ouvrir mes bras et écouter ton histoire. » Ses yeux brillent en disant cela. Ils brillent d’un amour et d’une sincérité dont on ne pourrait douter. Pour lui, elle est prête à tout entendre.

Naturellement, le sujet se dirige vers son père. Ce père froid et inhumain qui est sorti de prison. Et Max ne peut s’empêcher d’avoir des frissons dans le dos. Elle écoute le début de confession que Junho tente d’émettre tout en gardant sa main dans la sienne. Sa main dont les doigts renforcent au fur et à mesure leur prise. Son cœur se serre sur les derniers mots prononcés. Il n’a pas à avoir honte. Jamais. Elle comprend ses craintes et ne peut que le remercier chaleureusement de penser à elle dans ce genre de moment. En le devinant de plus en plus fébrile face à cet aveu, c’est sans hésiter que la belle vient s’installer à coté de Junho. Ses bras l’enroulent et le force gentiment à venir contre elle afin qu’elle puisse l’étreindre de toute sa tendresse. « C’est normal. » Affirme-t-elle dans un souffle, rassurante et chaleureuse. « C’est normal d’avoir peur. Tu n’as pas à avoir honte. Ce n’est pas quelque chose de mal. Tu peux avoir peur. Tu peux être en colère. Tu peux pleurer si tu en ressens le besoin. Personne n’a le droit de te juger pour ça. » Un silence… tandis que ses phalanges choient amoureusement les cheveux de plus âgé. « Tu n’es pas un pantin. » Lâche finalement Max, de façon aussi tendre que religieuse. Et elle le répète alors, gravement « Junho, tu n’es pas un pantin. » Ses lèvres s’échouent contre sa tempe, avec amour. « Tu n’as pas à vivre dans la paume de qui que ce soit. Une famille, tu en as une ici. Une famille qui a hâte de te rencontrer. Et un jour, tu en auras une autre en plus. Celle qu'on aura ensemble avec nos douze bébés. C’est ta vie, tes choix… Ton père n'a rien à dire là dessus, tu n’as aucun compte à lui rendre. Tu es adulte, tu es libre, tu es toi. Simplement toi. »

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votre tenue ⌁ C’est dans ces moments là que Max se pare d’une sagesse qu’il admire, et où Junho ressent un rôle maternant presque naturellement endossé. Même s’il a honte, même s’il craint de se montrer trop faible face à elle, il se laisse prendre dans ses bras. C’est bête, hein ? Il s’en retrouve à être tout ce qu’on lui a appris à mépriser au cours de sa vie. Et pourtant, c’est bien là où il trouve le plus de réconfort, loin de l’aigreur propre au milieu familial dans lequel il baignait des années auparavant. Personne n’est heureux. Tout le monde est beau, riche, bien sous tous les angles, mais il se nourrissent presque tous sans exception de pouvoir, d’argent, et de choses éphémères dont il n’ont jamais assez. Et malgré ce que Max lui dit, il garde encore ses automatismes. Montrer ses sentiments, surtout ceux qui s’apparentent à de la faiblesse ou une sensibilité apparente, est le pire crime de ce monde. Le sentiment de honte l’entoure et ne veut pas se détacher, accompagné de sa meilleure amie haineuse envers lui même. Il essaie pourtant de se concentrer sur les doigts de Max, dont il sent le chemin entre ses mèches brunes. Malgré lui, sa gorge se referme presque complètement face aux mots qu’ils lui déclament. Oui. Il a envie de pleurer. Ce n’est pas très viril, non ? Son père l’aurait frappé de voir seulement un éclat dans son regard. Et pourtant ses yeux s’embuent sans qu’il ne puisse l’empêcher. Il retient tout de même les larmes, s’enfonce un peu plus contre la poitrine de Max pour cacher sa détresse. Il pourrait très bien se nourrir des illusions qu’elle lui donne sur un plateau. Il ne doute pas que Max croie à tout ça. Mais Max n’a jamais été dans ce milieu là, si ? Elle ne sait pas jusqu’où vont ces personnes pour avoir ce dont elles ont envie. Il craint qu’elle ne l’apprenne un peu trop brutalement dans le futur, mais la force lui manque de rejeter les réassurances qu’elle lui offre.

Il finit par redresser le visage pour venir bisouter ses lèvres, peu hâtif de répondre par des mots. Il veut apaiser son coeur, son corps, son esprit. Il n’y a que dans son étreinte qu’il se sent presque totalement en paix, et Junho vient alors passer ses bras autour d’elle pour se repaître un peu plus de sa chaleur. Il finit par se pencher vers la table pour y prendre une carte, qu’il vient montrer à Max en l’ouvrant. La famille Kwon vous invite…, “je devrais y aller non ? ou est-ce que…” Il ne sait pas ce qui est le mieux. Ne pas y aller, pour signifier à sa famille qu’il n’a aucune envie de faire partie de leur cercle à nouveau ? Y aller, pour leur dire directement, ou pour ne pas déclarer une guerre ouverte ? Il hait ce genre d’évènement, il en a eu son compte lorsqu’il habitait à Seoul. Mais une part de lui a envie d’y aller, car il sait. Il sait que son père sera là. Comment se prouver qu’il peut lui faire face et lui tenir tête s’il n’ose même pas aller dans le même bâtiment que lui ? Il repense aux mots de Max. Il sait qu’elle a envie de l’aider. “tu viendrais avec moi ?...” demande-t-il quand même doucement, en venant rencontrer son regard. Il ne sait pas si lui proposer lui fera plus de mal que de bien. Elle ne doit pas être habituée à ces gens là. Mais s’ils sont ensemble, peut-être que ça ne comptera pas trop, le monde qui sera autour, non ? Il n’en sait rien. “Tu n’es pas obligée. Je ne veux pas te mettre la pression. C’est juste que…” il soupire et vient jouer avec les doigts de Max “J’ai envie d’y aller. J’ai vraiment envie d’y aller. J’avais juste l’intention d’ignorer et de jouer les abonnés absents mais… C’est le laisser gagner, non ? Dans un sens” et il interroge le regard de Max, comme pour qu’elle puisse affirmer ses dires, lui montrer qu’il a raison de faire ce choix. Il en a besoin, d’une certaine façon. “En vrai, on pourrait y aller juste pour être bien habillés et profiter de la nourriture.. On pourrait ne même pas rester jusqu’à la fin…” Il finit par rire légèrement “Est-ce que je suis en train de te demander de rencontrer ma famille ? Mais je doute que ça soit aussi plaisant que moi et les Byun. Je ne te garantis aucune affection, aucune chaleur de ce côté là. Mais tu viendrais quand même ? .. On pourra même leur dire qu’on est mariés. Je suis sûr que ça les mettrait en rage.”



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