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Son cœur ne veut pas se calmer, même après de longues minutes passées depuis son dernier message. Ce cœur, il est bête. Bête à être aussi chamboulé, à être aussi gonflé d’amour. Giu se sent bien trop vulnérable. Bien trop faible. Mais dieu... Comme cette faiblesse peut être agréable sur le coup. Cette dernière lui mange le ventre, fait virevolter des centaines de papillons aux ailes emplis de chaleur en elle. La belle italienne soupire, vaincue. Tant pis. Oui... Tant pis. Cet idiot aura eu raison d’elle. Cet idiot aura fait de la femme forte qu’elle était devenue un petit agneau tendrement égaré, exactement comme avant. L’impression d’être cette petite moon bien trop incertaine aux sentiments grondant d’amour. Cette même Giulietta qui, des années auparavant, admirait Choi Ren en secret avec des étoiles pleins les yeux. Seulement, c’est différent maintenant, pas vrai ? Tout est différent.

Oui. A présent, elle ne souffrira plus d’un amour à sens unique. A présent, Choi Ren n’a d’yeux que pour elle lui aussi. Choi Ren... La veut. Il me veut. Il me veut, moi. Juste... moi. Tente de timidement se persuader la belle, peinant pourtant à y croire encore tellement cela semble fou. Tellement cela semble être, encore une fois, le plus beau de tous les rêves. C'est bien trop beau, oui. Quand la magie s'arrêtera-t-elle, du coup ? Doit-elle réellement lâcher prise, tenter de faire confiance au destin ? Ce dernier a toujours semblé prendre un malin plaisir à s’amuser d’elle. Tout en retirant la serviette autour de ses cheveux humides (Mademoiselle s’était douchée avant de parler avec lui par message), Giu s’enfonce un peu plus dans son lit, une main posée sur son cœur battant. Tu me manques. Dieu, tu n'as pas la moindre idée... Dépêche-toi d’arriver, triple andouille... Peste-t-elle en observant son plafond un long moment... avant de fermer les yeux et d’inspirer longuement, peinant à calmer une respiration déjà trop affolée.


Featuring : @choi ren

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En accord avec sa promesse, c’est les bras chargés d’une pile d’une demi douzaine de t-shirts que Ren sort de son immeuble. Au lieu de conduire lui même, il décide d’appeler un taxi, et une fois assis au chaud dans le siège arrière, sort son téléphone. Il ne peut s’en empêcher : de sourire, en lisant les sms de Giu à nouveau. “Ah, je connais ce sourire…” ne peut s’empêcher de remarquer le conducteur de taxi, en le regardant dans le rétroviseur. “Je peux la voir ?” demande le vieux monsieur, et Ren hésite. Après tout, il n’est toujours pas son copain… officiel. Seulement, il finit par ne pas pouvoir se retenir. Se penchant vers le siège avant, il trouve une photo de Giu qu’il aime bien et la montre au conducteur. “Elle est jolie…” “et à moi” ne peut s’empêcher de finir Ren, faussement jaloux. Partageant un rire avec le vieux coréen, il revient à sa place. “C’est elle que je vais voir, là” indique-t-il avant de donner l’adresse. “C’est beau, l’amour…” marmonne le conducteur en s’engageant dans les rues. “L’amour ?...” répète Ren machinalement, l’air pensif. Entendre ce mot là de la bouche d’un inconnu, pour décrire la relation qu’il entretient avec Giu… fait partir son coeur en trombe. Il ne sait pas quoi faire de ce sentiment, et ne peut s’empêcher de finalement s’expliquer; “Ah ! Non ! Vous vous trompez ! Haha ! C’est juste mon amie !” lance-t-il d’un air gêné, avant de retomber dans le silence. Une certaine peur venant le prendre au ventre. Il finit par poser son front contre la vitre et regarder les immeubles passant. Oubliant sa petite frayeur, et sa réponse totalement débile (depuis quand a-t-il envie de déshabiller ses amis, après tout ? n’est-ce pas ridicule ?), Ren tente de se concentrer à nouveau sur Giu, vers qui il va.

Après être arrivé, il donne un généreux pourboire au taxi. “j’espère que ça se passera bien. avec votre… amie” lance le conducteur d’un ton appuyé. Gêné, Ren le corrige d’une voix pressée. “mon amoureuse” lance-t-il, avant d’échanger un rire embarrassé avec le taxi, qui finit par s’éloigner. Son amie ? Son amoureuse? Sa quoi ? Au moins, si le 25 décembre était passé, il pourrait dire sa… sa copine. Ce serait plus simple. Pas besoin de décrire ses sentiments à son égard. Parce que ça.. Il n’en sait rien. Non. Il n’en sait foutrement rien et en plus de ça, il ne veut pas y penser.

Après avoir poussé un long soupir, et sa pile de t-shirt dans les bras, Ren s’engage dans l’immeuble, prend son temps, pour arriver jusqu’à la porte de Giu. Elle a dit qu’elle l’attendrait dans son lit, non ? Il hésite à sonner. Et au bout d’un moment, essaie le code, se demandant si elle l’a changé depuis la dernière fois. Les bip lui indiquent que non, et il pousse la porte, doucement, le coeur battant, le ventre en noeuds. Mon dieu. Giu ne doit même pas être à moitié aussi nerveuse que moi… Depuis quand est-ce que je me suis mué en adolescente face à son premier amour ? vient-il se dire en soupirant, posant le regard sur la porte menant à la chambre de Giu. D’un pas très décidé et en revêtant l’expression la plus confiante qu’il se connaît, le jeune homme vient jusqu’à la porte qu’il pousse tellement fort que celle-ci vient claquer au mur… avant de se refermer sur lui. Cramoisi, c’est un peu plus doucement qu’il la rouvre. “je suis là.” finit-il par annoncer avec contenance, entrant dans la chambre sans poser un regard sur elle. La photo qu’elle lui a envoyé plus tôt lui revient à l’esprit et… fait à nouveau monter le rouge à ses joues, sans qu’il ne s’en rende compte. Après tout, un Choi Ren, ça ne rougit pas. “Tiens.” dit-il en lançant les t-shirt vers la direction générale de Giu. Et toujours en détournant le regard, il croise les bras, une moue légèrement boudeuse au visage. Il attend. Sans savoir quoi dire, les lèvres pincées. Finalement, il soupire et craque, tourne le regard vers Giu, enlève ses chaussures et monte sur le lit. Se rapproche, jusqu’à être entièrement au dessus d’elle. Ren lui adresse un sourire. “J’ai fait assez vite ? ~” lance-t-il en laissant ses yeux se plisser dans son esquisse. Son regard s’égare en direction de ses lèvres. Il suffit que son parfum arrive à ses narines pour que son corps s’éveille. L’image de ses jambes nues revient. “Tu m’as manqué” finit-il par souffler en laissant son regard se plonger dans le sien.


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Au loin, elle entend le «bip» de la porte d’entrée. Son coeur bondit, son ventre se serre d’une agréable douleur. Ren est là. Il est vraiment là, il est arrivé chez elle. Sur le coup, la belle italienne ne bronche absolument pas, même si l’envie  folle de courir jusqu’au salon et de lui tomber dans les bras se fait féroce. Jouant encore et toujours les difficiles, elle fait comme si elle n’avait rien entendu, jusqu’à ce que la porte de sa chambre manque de tomber tellement elle est poussée fort. Toute en sursautant sans le vouloir, Giu redresse le haut de son corps en s’appuyant sur ses coudes, aussi choquée que sidérée. Diable... Mais d’où lui vient cette force de fou furieux ? Souriant bêtement en voyant la porte se refermer aussitôt sur un Ren penaud, elle s’empresse de vite effacer son sourire l’air de rien, une mine ronchonne sublimant son beau visage. Quelle drôle de scène quand même ! Rougit-il encore ? Yah. Pourquoi être aussi mignon, Choi Ren ?? Gronde-t-elle tandis que son corps tout entier crève d’envie de vite aller le retrouver, se faisant pourtant encore violence. Je suis là ? Son joli sourcil se relève. Sans blague ! «J’avais remarqué, merci !» Fait-elle simplement remarquer, avant de se prendre une avalanche de T-shirt en pleine tête. Une jolie grimace se dessine sur son minois, comme si cela l’embêtait. Mademoiselle fait tout autant la boudeuse que lui, au même moment. «Tss... Comme toujours, t’en fais beaucoup trop... Puis comment tu vas t’habiller maintenant ? » Marmonne la belle comme si cela la gênait, se dépêchant de vite se rallonger pour cacher la joie stupide qu’elle ressent en réalité.

Et son coeur devient fou en le sentant se poser sur le lit, en le devinant enlever ses chaussures... En le voyant ramper comme un félin jusqu’au dessus d’elle. Il est... Trop près. Beaucoup trop près. Dieu. «Une vraie tortue.» Murmure-t-elle pour l’embêter, peinant à ne pas loucher sur ses lèvres également, toute aussi envieuse que lui. En devinant son sourire, ses prunelles noires remontent doucement pour s’encrer dans les siennes. Ses battements redoublent face à l’expression si belle que le visage de Ren aborde, face aux mots qu’il ose souffler du bout des lèvres, rien que pour elle. Elle lui a manqué. Lui aussi. Tellement. Tellement. «Aish... Dis pas des choses comme ça... Ne me regarde pas comme ça...» Grogne-t-elle d’un air faussement plaintif et définitivement trop piqué, s’empressant de vite prendre un de ses T-shirt pour cacher son petit minois rougissant à vue d’oeil. Elle inspire malgré elle l’odeur du tissu, complètement comblée, aux anges.

Ses yeux finissent par apparaître pour prendre le risque d’observer à nouveau Ren. Ses beaux sourcils se froncent légèrement pour feindre l’irritation. «Idiot...» Marmonne-t-elle en restant cachée quelques secondes, tentant de prendre son courage à deux mains. Ce courage nécessaire pour finalement redresser quelque peu son visage, enlever un instant le T-shirt et... Sceller ses lèvres à celles du Choi. Un petit bisou l'air de rien, semblable à celui d'une enfant. Puis un autre après s'être recachée quelques secondes. Bien trop doux. Bien trop tendre. Finalement, ses yeux se ferment. Ses lèvres se mouvent contre les siennes tandis qu'un soupir tremblant de satisfaction lui échappe, tandis que son coeur s’affole dangereusement. Et elle se retire ensuite, Giu. Elle se retire vite pour cacher de nouveau le bas de son visage avec le vêtement, un regard faussement grognon sur le coté... Le haut des joues rouges vives. «Tu m’as manqué aussi...» Finit-elle par avouer, en fermant fort ses prunelles. Bien trop manqué... Dieu, sa poitrine va exploser !...


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Il est mieux, là. Plus confortable. Et Ren, malgré sa propre gêne, ressent bien à quel point Giu, sous lui, peut être émoustillée de par leur position. ça l’amuse, et ça lui permet, temporairement, de reprendre le dessus. Après tout… à quoi bon se gêner de cette façon ? N’a-t-il pas embrassé des centaines de filles ? Couché avec tout autant ? N’a-t-il pas dragué à tout va durant au moins les dix dernières années ? Pourquoi est-ce que Giu, sa Giu, pourrait le rendre timide ? Est-elle si spéciale que ça ?“Pourquoi, ça te dérange ? ça te fait des choses ? ~” ne peut-il s’empêcher de lui répondre, amusé. Il la trouve bien trop mignonne, à se cacher comme ça, derrière son t-shirt. Il la trouve trop mignonne, à le regarder avec cet air faussement agacé. Giu… pourquoi n’a-t-il jamais remarqué ça avant ? Ou tout du moins… plus tôt ? Son coeur s’emballe à nouveau. Ses traits se lissent. Puis il se reprend : oh, Ren, on a pas dit qu’on faisait pas dans le sentimental ?

Il accueille son baiser avec un sourire, trop fier, et aussi, trop heureux. Son coeur explose dans sa poitrine, et son bas ventre tout autant. Sage, il attend. Qu’elle revienne le butiner. Ren ne répond à son baiser que lorsqu’elle s’attarde finalement contre ses lèvres, laissant son corps se rapprocher un peu plus du sien, soupirant de concord avec elle. Lorsque Giu se retire enfin… il doit lutter, pour ne pas la ramener à lui. “Je te déteste…” ne peut-il s’empêcher de lui susurrer dans un soupir, comme une déclaration d’amour. Et peut-être est-ce ce ton, ou peut-être ce sentiment étrange en lui, qui fait reparaître cette gêne. Il rouvre les yeux, rencontre le regard de Giu. Ses doigts viennent frôler ses joues rouges. Il finit par les laisser, là :  à caresser sa peau douce, à l’observer. Frissonnant. Mû de sentiments et de sensations qui lui font bien trop peur, et qu’il refuse de regarder en face. A quoi bon, de toute façon ? à quoi ça lui servirait… Et il soupire. Soupire alors que ses doigts descendent du visage de Giu pour venir se poser au dessus de sa poitrine, rien que pour sentir son coeur, battant. Un sourire, enfantin, tendre. “C’est moi, qui te fais ça ?...” demande-t-il presque impressionné. Les coins de ses lèvres remontent encore. Ren attrape le poignet de Giu pour amener sa main à sa propre poitrine. “C’est toi, qui me fais ça…” avoue-t-il dans un souffle, ancrant son regard dans le sien. Peut-être que tout est trop intense pour lui. Sous le contact de Giu, son coeur s’accélère encore. Paniqué, Ren finit par retirer leurs mains et venir s’asseoir à côté d’elle, venant planter son regard au loin. “dis moi que je suis le premier garçon à être venu dans ta chambre…” finit-il par lancer pour changer de sujet, se calmer, laissant paraître une pointe de jalousie, tout de même, à imaginer un autre prétendant.


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Se serait-elle seulement sentie capable de l’embrasser ainsi des années auparavant ? Non. Bien sûr que non. Et elle ne sait pas d’où ça lui vient, Giu. D’où peut bien venir cette force et ce désir si fou qui la pousse à prendre autant de risques, qui la force à se dévoiler peu à peu malgré la gêne terrible qui la submerge inévitablement. Elle se sent un peu bête sur le coup, à être aussi vulnérable, à laisser s’envoler toutes ces années d’efforts. Mais si c’est le prix à payer pour l’avoir et pour gouter de nouveau à ses lèvres... Alors soit. Elle se fera violence, du mieux qu’elle le peut. Même si ça donne à Ren l’occasion de briser son coeur mille fois plus facilement, même sans le vouloir. La belle prend le risque. Parce que, la simple sensation de sa chair contre la sienne et de son goût exquis, de cette façon si douce qu’il prend pour répondre à son baiser... En vaut la peine. C’est comme un trésor. Un trésor qu’on veut absolument obtenir et jalousement garder pour soi. Hors de question pourtant que Mademoiselle le montre de trop. De ce qu’elle en sait, se dévoiler totalement auprès d’un homme n’aide pas à mieux le garder. S’il faut frustrer Ren pour l’obtenir complètement, elle le fera. Oui, elle le fera... rien que pour le rendre fou.

En l’entendant dire qu’il la déteste, les sourcils de la Moon se froncent un peu plus. Non mais, en quel honneur ? D’où il lui dit ça, hein ? Elle est la seule à en avoir le droit ! Prenant en air renfrogné, Giu finit par croiser les bras pour bouder sans gêne. Pourtant, elle sent bien à quel point les mots, ici, ont un tout autre sens.  A quel point cette «haine» sonne surtout comme une déclaration d’amour indirecte. «Je te déteste encore plus.» Grogne-t-elle alors tout bas, laissant sous entendre que de toute façon, c’est elle qui l’aime le plus, en réalité. De vrais gosses, tous les deux. Malgré elle, un faible sourire vient sublimer son beau visage rougi et contrarié, lorsqu’il s’ose à caresser ses joues. Elle le laisse faire, ferme les yeux un instant, lui donne la permission de l’apprivoiser quelque peu. «Yah...» Marmonne-t-elle ensuite en sentant sa main se poser contre son cœur battant et en entendant sa remarque. Ses joues redeviennent rouges vives. Mais pour une fois, Ren les met tous les deux à égalité. “C’est toi, qui me fais ça…” Dit-il d’une voix si faible, alors que le coeur de la belle semble être sur le point d’exploser en sentant les propres battements fous du jeune homme contre sa main. Elle ne répond rien. Parce que tout comme lui, elle est bien trop paniquée. Bien trop mordue également...

Fort heureusement, Ren semble vouloir leur laisser un peu d’air à tous les deux, histoire qu’ils puissent se remettre de leurs émotions. C’est que dans ce genre de moment, on retient beaucoup son souffle, sans savoir pourquoi. Comme deux adolescents maladroits, ils se retrouvent cote à cote, joliment penauds. La remarque jalouse qu’il déclame la fait voir joliment rouge. Bien sûr qu’il est le premier ! Pour qui la prend-t-il ?? Mais réalisant vite qu’un Choi Ren jaloux a quelque chose de définitivement mignon, la Moon décide vite de faire sa démone. «Le premier ? Mmm...» Murmure-t-elle en faisant mine de réfléchir, tendrement chipie. « Qui sait. » Finit-elle par dire en haussant ses frêles épaules, ne se privant pas pour lui tirer la langue. C’est de bonne guerre. Après tout, Monsieur avait eu beaucoup d’histoires avant elle, n’est-ce-pas ? Ne laissant pourtant pas l’occasion à Ren de faire une crise, Giulietta se dépêche de venir à califourchon sur lui sans prévenir, en un temps éclair. Une esquisse malicieuse orne ses lèvres. «Dis-moi que mes bisous valent toutes les parties de jambes en l’air que tu as eues.» Ordonne-t-elle à son tour, dans un souffle, toute aussi jalouse que lui. «Si tu le dis... Alors je le dirai moi aussi. Peut être...» Marmonne-t-elle d’un air contrarié, s’amusant à tirer sur son débardeur ample de façon possessive.  


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Il tente de se calmer. Même s’il est un peu plus éloigné d’elle, son coeur ne cesse de cogner. Car après tout, ce n’est pas le corps de Giu, qui lui a provoqué ça… mais quelque chose auquel il ne veut absolument, absolument pas penser. être attiré par Giulietta est une chose. Bien l’aimer en est une autre. Mais ce changement total de comportement qu’il a en sa présence, Ren ne veut pas envisager ce que cela voudrait dire, sur des sentiments un peu plus profonds, un peu plus intenses. Il déglutit difficilement. Fait-il une erreur, là ? Quelque chose en lui flaire le danger. Seulement, il suppose que son appréciation de Giu et son attirance à son égard le surplombent, et l’empêchent de fuir sans se poser de questions.

“PARDON?” répond-il en tournant le visage vers Giu, avec un air aussi scandalisé que peiné. Son ventre se tord et cette fois, ce n’est pas un sentiment agréable qui vient le prendre. L’espace de quelques instants, il l’imagine, cet homme sans visage et sans nom.. rire avec Giu, appeler son nom, embrasser le creux de son cou, tirer sur une de ses bretelles… et la rage monte, avant que Giu ne coupe court à son imagination, en venant le surplomber.

Un air bête vient prendre son visage. Ses lèvres s’entrouvrent, et ses yeux s’écarquillent. Il s’apprête à la pousser sur le côté, ou à la gronder, lorsque Giu vient lui faire cette demande. Il n’y répond pas. Sûrement que son esprit est bien trop affairé à se concentrer sur cette main qui tire, sur son débardeur. Dieu. Ne sait-elle pas comme un si petit geste peut le rendre fou ? … Et sans rien dire, il s’empare de son poignet, pour qu’elle arrête. Son regard s’engouffre dans le sien. “Giu.” lance-t-il, d’une dureté encore présente à cause de sa jalousie. “Ne me fais pas ça” souffle-t-il, en s’en référant implicitement à cette position, à ses gestes, et à la façon dont elle le regarde, qui emplit son esprit d’images plus perverses les unes que les autres.

Ses doigts restent repliés autour de son poignet. Son regard ne la quitte pas. A être comme ça sous elle, il se sent un peu vulnérable. Trop ouvert. Ne peut-elle pas lire à quel point il tient à elle ? Est-ce que ça ne lui fait pas peur ?

Il la bascule sur le côté. A nouveau, c’est à elle de se retrouver dos contre le matelas, et à lui, de la surplomber. Dans le mouvement, le t-shirt qu’elle porte s’est redressé, et il peut apercevoir le tissu de sa culotte, la courbe de ses hanches, ses cuisses, ses jambes. Il vient la surplomber. Un regard de braise. Une respiration audible, témoin de sa frustration, et de son envie. “Tu as besoin que je te le dise ?...” répond-il finalement en approchant son visage du sien, laissant son souffle, chaud, s’échouer contre ses lèvres. Elles se frôlent. “pourquoi est-ce que ça me plaît plus de te frustrer que de te satisfaire ?...” finit-il par déclamer en laissant percer un sourire. Malgré ses mots, ses lèvres viennent tout de même rencontrer celles de Giu, s’y presser, s’y loger parfaitement. Ses mains attrapent son visage, et il l’embrasse un peu plus fort, un peu plus fougueusement, tout en pressant, sans s’en rendre compte, son bassin contre le sien. Après un long moment passé là, à l’embrasser, comme ça, il finit par se reculer d’un centimètre à peine, pour lui sourire. “ça… je n’aime pas ça plus que toutes les parties de jambes en l’air que j’ai eu… j’aime ça plus que tout… tout…”


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Son regard se redresse subtilement pour observer son beau visage. En le voyant autant pris de court, Giulietta ne peut réprimer un air fier, les traits de son visage de chipie se sublimant qu’encore plus. Sans savoir pourquoi, des frissons lui chatouillent agréablement le ventre, de le voir soudainement autoritaire et strict avec elle. Il a beau faire son oppa sérieux pour la ixième fois, elle sent bien à quel point le peu qu'elle "lui fait" le perturbe déjà trop. Et alors qu’il la gronde durement, qu’il tient son poignet durant de longues secondes sans la perdre du regard, la belle italienne ne scille pas une seule seconde, le défiant en silence dans une délicieuse provocation. Il a beau dire ce qu’il veut... Elle le sent. Elle sent à quel point il la veut. A quel point il est déjà fou d’elle. Que ce soit de l’amour ou une simple attraction physique n’a aucune importance sur le coup. Pour toute la première fois, Moon Giulietta a de l’emprise sur Choi Ren. Moon Giulietta... Pourrait torturer Choi Ren... Autant que lui la pousse au supplice. Sans savoir pourquoi, ce jeu lui plait beaucoup trop. Même si elle n’y connait rien et qu’elle risque de se bruler les ailes, Giu crêve d’envie de jouer avec le feu tout à coup. Et d’une certaine façon, sans que Ren ne le réalise, elle a déjà gagné la première manche. Elle le sait... Car il n’en faut pas plus au danseur pour la faire basculer et la surplomber de tout son corps, brusquement.

Elle ignore pourquoi, Giu... L’attirance et le désir la rendent moins timide que les sentiments. Peut être parce que c’est plus facile comme ça. Peut être aussi parce que, en tant que danseuse, elle est déjà habituée à cette proximité des corps, à cette attraction purement physique. C’est bien plus simple comme ça. Bien plus simple que parler amour et engagement. Pourtant, la belle sait c’est le package au complet que tous deux visent sans se l’avouer directement. Parce que c’est évident... Même si ça fait peur. S’ils sortent réellement ensemble... Ce sera totalement. Le meilleur comme le pire. Subtilement, son regard s’attarde sur le torse finement musclé de Ren, qu’elle peut observer à travers son débardeur ample balançant dans le vide. Ses joues rosissent mais elle n’en démord pas et remonte ses prunelles pour affronter le plus âgé. Elle aussi respire fort. Adorablement fort. Sa poitrine se soulève déjà avant même qu’ils n’aient cédé à la tentation. «Je ne pense pas être la seule personne frustrée ici...» Rétorque-t-elle dans un murmure tandis qu’il frôle ses lèvres, ne le perdant pas une seule seconde des yeux.

Tout comme lui, elle sourit faiblement. Un sourire qui meurt progressivement alors leurs lèvres se confrontent de nouveau, langoureusement. C’est trop fort. Trop fougueux. Elle-même réalise à quel point cela risque d’être dur d’attendre encore des jours avant d’accepter et de céder totalement. Mouvant tout aussi envieusement sa bouche contre la sienne, Giu frémit de désir, gémit même lorsque le bassin de Ren s’ose à chercher de plus en plus le sien. Et ce qu’il lui avoue ensuite la tue. La tue de plaisir. La tue d’amour. Lui souriant de façon céleste et sincèrement heureuse, l’italienne laisse le bout de leurs nez se frôler de longues secondes, embrassant subtilement Ren du bout des lèvres de temps à autre. «Tu es le premier à entrer ici. Tu es le premier tout court.» Finit-elle par admettre, tandis que ses mains glissent sous son débardeur pour doucement caresser son dos. De tendres et langoureuses arabesques offertes... Au détriment d’une frustration inévitablement mutuelle. «Tu fais quoi avec ton bassin, hein ? Pervers...» Gronde-t-elle en se mordant délicieusement la lèvre, toisant le beau brun d’un regard joliment sévère.


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Au final, il n’a pas besoin qu’elle lui avoue: il le sait. Malgré tout, ce qu’elle lui dit le fait frissonner, et venir chercher ses lèvres avec autant d’insolence que la jeune femme. Même ces simples baisers, du bout des lèvres, le rendent fou. Tout son corps veut se fondre contre le sien. Il tente de se retenir mais n’y parvient à moitié, son désir parlant de lui même et courcircuitant le chemin jusqu’à son cerveau. “Je sais” ne peut-il s’empêcher finalement d’avouer dans un léger sourire, en venant attraper les lèvres de Giu aussi tendrement qu’elle peut le faire. Et il soupire, longuement, frissonne, en sentant ses doigts délicats venir se poser sur sa peau, monter le long de son dos. “Giu…” ne peut-il s’empêcher de soupirer, avec autant de frustration que d’agacement face à son comportement qui ne l’aide décidément aucunement. Ne devrait-elle pas être innocente ? Inexpérimentée ? Alors pourquoi rien n’y transparaît dans chacune de leurs étreintes ? Pourquoi se sent-il de plus en plus en proie à ses caprices, comme si elle savait déjà comment rendre un homme totalement fou, comment le rendre totalement fou ?

Malgré la gêne qui vient le prendre à l’idée d’être pris sur le fait, remarquant dans le même coup la position délicate qu’il a pris lors de leurs baisers, Ren ne bouge pas. Peut-être que c’est ce contact, qui a provoqué ce délicieux gémissement de plus tôt, dont les teintes font encore vibrer le fond de ses tympans. “ça n’a pas l’air de te déranger, que je sois le dernier des pervers…” vient-il finalement lui annoncer en relevant un sourcil, lui adressant un léger sourire “et je dois même avouer que plus le temps passe, plus je me dis que tu es encore pire que moi…” avoue-t-il en laissant un petit rire lui échapper, plus jaune qu’il ne le souhaiterait. Ce n’est pas tant sa perversité qui lui fait peur (au contraire), mais ce qu’elle pourrait en faire pour le torturer. Que les autres ne s’y trompent pas : Ren sait à quel point Giu peut être démoniaque, malgré son coeur plus doux qu’il n’y paraît.

Une pause. Puis, en soufflant, il vient rencontrer son regard à nouveau. “tu y penses ?” vient-il lui demander, en venant se mordre la lèvre. “à ce que tu m’as dit, lors de la soirée…” chuchote-t-il en lui arrachant un baiser, revenant ensuite la regarder, restant si près d’elle que leurs souffles se croisent. “t’offrir à moi, comme tu l’as dit… est-ce que tu l’as imaginé ? est-ce que tu penses à moi de cette façon là, quand tu fermes les yeux ?” vient-il lui demander presque sans ciller, son bas ventre se réchauffant du fait d’imaginer ses réponses. Sa main se baisse, pour venir toucher sa cuisse dénudée, y faire remonter le bout de ses doigts, doucement. “qu’est-ce que ça te fait, quand je fais ça ?” demande-t-il du bout des lèvres, avant de retirer sa main, “même si on ne fait rien… tu n’as pas envie de me l’avouer ? tout ce que tu espères… tout ce que tu imagines… peut-être que c’est le caprice d’un homme, qui veut se sentir désiré…” avoue-t-il finalement dans un soupir avant de déposer un unique baiser sur sa joue


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Chaque "Giu" qu’il soupire du bout des lèvres meurt tendrement contre les siennes... faisant vibrer tout son être d’une délicieuse douleur. Contre lui, son coeur palpite. Son ventre brûle. Idiot. Idiot, idiot...! Pense-t-elle en répondant à ses baisers si doux de façon fébrile, sourcils légèrement froncés. Bien sûr qu’il le sait. Comment pourrait-elle prétendre le contraire ? Quand bien même l’idée de le faire crever de jalousie reste alléchante, tous les deux savent très bien ce qu’il en est vraiment : Il n’y a que lui. Et il n’y aura que lui, Choi Ren. Aussi insupportable soit-il, aussi frustrant soit-il... Giulietta sait à présent qu’elle a définitivement perdue la bataille. Elle qui avait pourtant tout fait pour passer à autre chose, tout fait pour se battre dignement... Voilà qu’elle se retrouve à la merci de son ennemi, fatalement prise au piège entre ses bras. Depuis quand le fait de perdre n’a rien d’amère ? Depuis quand s’avouer vaincue pouvait être aussi agréable ? Est-ce réellement une preuve de faiblesse ? Aussi fou que cela puisse être, Giu avait l’ultime sentiment d’avoir tout gagné. Et alors que Ren la regarde et répond sans gêne à ses remarques, elle ne peut garder ses yeux profondément encré dans les siens. Comme si, le temps d’une seconde, elle se retrouvait à mille lieux de leur conversation. Elle l’admire. Elle le dévore du regard. Son cœur bat à la chamade alors que tout semble si doux et si calme entre eux. Elle le déteste.

Elle l’aime tellement...

Si elle y pense ? Giu se mord la lèvre, malgré elle. Affreusement mignonne. Adorablement gênée. Ses joues rosées confirment sans qu’elle n’ait besoin de réellement répondre. Et alors que sa voix reste timidement coincée dans sa gorge, les doigts du beau danseur la surprennent et la font frémir. Son bas ventre se serre. «Aish, Choi...» Gronde-t-elle tout bas, tortillant faiblement la cuisse ayant été caressée par le brun, ne pouvant aucunement cacher cette sensation de plaisir mêlée à la frustration. Doit-elle vraiment lui dire ? Tout en accueillant son baiser sur la joue par un grognement, la belle italienne garde une moue boudeuse. Elle finit par prendre les rênes à son tour en inversant leur position. Dans le mouvement, ses mains amènent le drap blanc sur eux pour les cacher, comme deux enfants secrètement amoureux. Là, à califourchon sur lui, son bassin entre ses cuisses. Ses yeux plongent dans les siens durant un long moment, accompagné d’un silence aussi agréable de lourd de sens. «J’ai hâte...» Avoue-t-elle du bout des lèvres, tandis que ses doigts se risquent à frôler sa joue distraitement. «J’ai hâte de m’offrir à toi. Hâte de connaître ça rien qu’avec toi...» Sans pouvoir résister, son visage s’abaisse pour leurs nez se caressent, pour que leurs lèvres se touchent sans pour autant s’épouser complètement. «J’ai envie d’apprendre vite... pour devenir la meilleure à tes yeux. Celle qui te fera ressentir ce que personne n'a su faire avant... » Susurre Giu tout bas, avant que son autre main remonte avec une timide langueur sur le torse de Ren, achevant sa course juste avant son cou. «Je veux me venger de toi. Je veux te faire payer... toutes ces années de frustration que tu m’as fait endurées sans le savoir... au centuple. Je veux te tenter constamment... Je veux te rendre fou...» Achève-t-elle en serrant un peu plus fort ses fines phalanges autour du cou, possessive. Sa bouche dérive le long de sa mâchoire pour terminer sa course contre son oreille, dans un souffle chaud.


Featuring : @choi ren

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Sûrement aurait-il dû s’abstenir de poser cette question. Probablement qu’il ne s’étaitattendu qu’à… un peu de rouge, montant aux joues de Giu, et peut-être un coup, deux, avec une petite insulte au passage. Pourtant, les secondes s’égrènent et rien ne vient. Il s’apprête à reposer sa question lorsque l’italienne les fait basculer, et Ren se retrouve idiot sous elle, tentant de ne pas trop se concentrer sur leur position… mais ne faisant que se concentrer sur ça dans le même coup. Sûrement ne se rend-elle pas compte. Ou peut-être, au contraire, fait-elle exprès ? La limite entre ange et démone est si fine chez Giu qu’il ne se sent pas la tâche de trouver raison derrière ses agissements. Et puis, il n’a pas assez de neurones pour…

Le silence s’étire. Il lui rend son regard sans détours, sans gêne, attend un mot, un geste... avant que ce ne soit lui qui craque entièrement et ne lui redemande s’il doit vraiment attendre jusqu’à Noël, alors qu’il pourrait juste lui retirer son t-shirt, là, et tirer sur sa culotte. Malgré tout, Ren ne veut pas se faire hâtif, gâcher cette expérience qui, il en a conscience, est importante. Plus que la première fois de Giu… ce qu’ils vivent, là, est spécial, pour lui aussi. Il n’a pas envie de réfléchir à comment ou à pourquoi, mais ça l’est. Il ne veut pas tout gâcher, mais ne peut s’empêcher de penser qu’il le fera, inévitablement. “Quoi ?...” vient-il lancer, un peu bête, lorsque Giu vient enfin prononcer ces mots. hâte ? aish… un peu plus, ça serait lui, Choi Ren, à qui le rouge monterait aux joues !! Est-ce que pourtant il ne ressent pas un peu de chaleur, à cet endroit là ?...

Tant pis. Il ne peut s’accrocher qu’à ses mots. Ceux qu’elle prononce comme une femme expérimentée, après une centaine d’aventures. Définitivement pas ceux qu’il aurait imaginé Giu prononcer, surtout pas après avoir su qu’elle n’avait jamais été avec un homme avant lui. Il se sent flatté. Ces mots, qu’elle prononce de cette voix qui suffit à emplir tout son corps de frissons, il n’y a que lui qui les entend. Ren ne veut pas s’avancer en imaginant être le seul éternellement… mais il le souhaite tout de même, silencieusement, sans se l’avouer.

C’est à elle de le rendre fou. De ce souffle qui vient s’échouer contre sa peau, de ces lèvres qui s’approchent sans se presser... de son corps, toujours au dessus du sien, et finalement de ses mots, qu’elle lance avec tant d’assurance. Elle ne s’arrête pas. Non, Giu renchère, sans s’arrêter.  “Te venger ?...” finit-il par répéter dans un murmure, la repousser légèrement pour qu’elle se redresse, et qu’il puisse poser son regard sur les traits de son visage, malgré l’obscurité créée par le drap. “c’est Jisoo qui t’a écrit ce script ?...” ne peut-il s’empêcher, moqueur. C’est plus facile que d’être sérieux… plus facile d’avouer que malgré tout, Giu le rend plus faible que n’importe qui. L’idée de le montrer l’effraie, sans savoir pourquoi, et surtout sans se demander la raison.  “... t’es bête” finit-il par lancer en donnant une petite tape légère sur le côté de son crâne, se redressant pour la faire tomber à côté de lui. Ren lève le bras pour retirer le drap d’au dessus d’eux. “Tu ne devrais pas dire des choses aussi…” aussi quoi ? Le simple fait de les évoquer les ramène à son esprit, serrent agréablement son bas ventre. Et pourtant, hors de question de lui avouer.  “ça ne te va pas.” finit-il par avouer dans un soupir, se laissant tomber contre ses oreillers, et venant nouer ses doigts derrière sa nuque, prêt à faire une petite sieste. “tu pensais me mettre dans tous mes états avec ça ? aish…” marmonne-t-il en tentant de jouer la comédie du mieux qu’il peut, sans savoir s’il y parvient réellement. Et pour éviter que son corps ne le trahisse, Ren finit par rouler sur le ventre pour enfoncer son visage dans l’oreiller. Comme un enfant, ou comme une autruche, fourrant sa tête dans le sable.



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Dans une délicieuse frustration, ses petits doigts se resserrent un peu plus autour de la gorge de Ren. Son souffle troublé s’échoue d’avantage contre son cartilage, chaudement. Sourcils froncés, Giulietta ne peut que se perdre un peu plus dans ce cocon de douceur et d’envie, adorablement irritée. Sait-il seulement combien ça lui coute, de lui avouer tous ces mots ? Certains auraient pu attendre toute une vie pour les entendre. Peut être même plusieurs. Oui. Oui, elle veut se venger. De la meilleure des façons. Elle va lui faire payer toutes ces nuits qu’elle a passées à rêver de lui. A rêver de ses yeux, de ses lèvres et de son corps. Ces longues heures de sommeil troublées où, un nombre inimaginable de fois, elle a imaginé sa voix - aussi grave qu’essoufflée - chuchoter des « je t’aime Giu » brulants tout contre son oreille. Cette torture n’avait pu que s’intensifier en le retrouvant ici, à Séoul, sans prévenir. Ren la tue. Doucement. A petit feu. Depuis toujours. Et si la belle italienne devait vraiment en mourir, alors elle l’emmènerait avec elle. Elle ne l’épargnerait pas.

Jisoo ? Malgré elle, un petit rire lui échappe. Ravissant. Malicieux. « Lui ? Cette guimauve ambulante ? J’t’en prie… » Rétorque Giu d’un air moqueur, ayant compris depuis longtemps à quel point le Kwon était bien plus sentimental qu’il ne voulait le laisser croire. En tout cas avec Erin. Erin, c’est  comme du chocolat chaud. Et lui, c’est le marshmallow rêvant de se laisser fondre dedans, quitte à être entièrement désintégré. Dieu. Que c’est gnangnan… « Yah ! Ne me tape pas ! » Grogne-t-elle en mettant une main sur le coté de son crâne, pas très contente de se faire sermonner de façon aussi puérile. Ren fait mine de ne pas être touché par ses paroles d’un peu plus tôt. Ren joue les indifférents. Cherche-t-il à la frustrer ? Ou bien à cacher sa propre gêne ? Comment ça, « ça ne lui va pas » ? Il y a des gens qui ont la tête pour dire ce genre de chose ? « C’est toi qui m’a demandé. Je te réponds simplement. » Assure-t-elle en restant étonnement calme, haussant simplement les épaules. En le voyant finalement se mettre sur le ventre et cacher son visage tout entier dans l’oreiller, un fin sourire revient fatalement orner ses lèvres. Aish… Où se croit-il, hm ? Elle voit bien à quel point il la veut, lui aussi. A quel point le fait de ne pas pouvoir la toucher de façon plus… poussée le tue. Quel mauvais comédien...

Redressée et main posée sur le matelas, Giulietta reste une bonne minute à regarder cet adorable idiot s’étouffer dans son coussin. « Tu comptes respirer de nouveau un jour ? Hé… » Marmonne-t-elle en poussant à plusieurs reprises son épaule. Ne voyant aucune réaction de la part de Monsieur, Giu finit par se rallonger ses cotés tout en pestant des mots incompréhensibles en italien. Sa main soulève le bras de Ren situé de son coté afin qu’elle puisse se glisser dessous et enfin le retrouver.  Tout en enlaçant sa taille, un doux soupir de satisfaction lui échappe. La belle ferme les yeux, colle son nez contre la nuque du danseur. « Ne m’oblige pas à en dire plus sous prétexte que ça ne te fait rien. Tu es déjà dans tous tes états, Choi. Si j’en dis plus, tu deviendras vraiment fou… et on sera réellement obligé de faire l’amour sur le champ. » Susurre-t-elle bien trop naturellement en faignant d’être embêtée, se collant un peu plus tendrement contre le corps du beau brun. « Idiot... » Ajoute-t-elle avant de déposer un baiser contre sa tempe, retournant ensuite se cacher dans son cou.



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Respirer ? Non. Il vaut mieux pas. Quoi que, peut-être que le manque d’air, là, ne fait rien pour arranger sa situation… n’empêche qu’il est têtu, Ren. Il pourrait bien perdre connaissance là à s’étouffer lui même, rien que pour prouver à Giu que tout va bien. Plus débile tu meurs. Et pour lui répondre, il entreprend de marmonner un truc incompréhensible contre le coussin. Respirer. Respirer ? Ce n’est que pour les humains ! et pas pour les demi-dieux tels que lui… oui.. sûrement aurait-il répondu un truc pareil, s’il avait eu la force. Malheureusement, elle semble l’avoir quitté, à partir du moment où Giu l’a attaquée de si vile manière.

D’où ça lui vient ? D’être sexy si naturellement. Mignonne si naturellement. Plus belle chaque jour passant. Plus attirante, aussi. Pourquoi a-t-il envie de passer tout son temps avec elle, dit ? Est-il malade ? Ce sont toutes ces questions qui tournent dans son esprit alors que Giu s’acharne sur son épaule, sans qu’il ne bouge d’un poil. Il la laisse faire, lorsqu’elle soulève son bras, frémit tout de même, qu’elle le touche à nouveau, même de façon si innocente. Un soupir lui échappe, en sentant son nez frôler sa nuque, et il sort, un peu, de sa cachette, pour venir regarder son visage. Autour d’elle, son bras se resserre un peu. “Ne dis pas ça aussi naturellement !!” lance-t-il scandalisé en se retournant entièrement contre elle, la forçant à sortir de sa cachette au creux de son cou. Et parce que, tout de même, il aimait bien leur position… Ren vient poser sa main contre l’arrière du crâne de Giu pour la tirer là bas à nouveau. “C’est moi qui, t’ait influencé comme ça ?” ne peut-il s’empêcher de marmonner en venant poser un baiser sur le sommet de son crâne, laissant ses doigts, absentément, jouer avec ses mèches brunes. Un soupir. Et finalement, il ferme les paupières et laisse son menton se poser contre sa tête, à elle aussi.

Il se surprend. A se dire qu’il n’aurait pas besoin de lancer une blague, ou de démarrer une discussion pour se sentir bien. Non, là, même à ne rien dire, même à ne rien faire de plus, même à ne pas bouger… il se dit qu’il resterait là des heures durant. Ses paupières se plissent un peu plus. D’où vient ce Ren ? Depuis quand est-il pareil ? Sa prise se resserre autour de l’italienne. “... tu n’as jamais intérêt à dire ce genre de choses à qui que ce soit d’autre dans ta vie.” vient-il finalement bougonner d’un air aussi mignon que sérieux. Un soupir, et il se loge un peu plus contre elle. “depuis quand tu es aussi confortable, hein ? …. idiote…” marmonne-t-il, en se disant qu’il s’endormirait bien, là. c’est d’une voix un peu pâteuse qu’il ajoute donc “tu arriveras à te passer de m’admirer pendant les cours, hm ? il faut pas… il faut pas que tout le monde parle à nouveau. ou continue à parler, j’en sais rien. laisse moi te ramener après les cours. on a qu’à définir une cachette où s’attendre. ça serait bien, non ?...” blablate-t-il en enroulant ses mèches autour de ses doigts. Il laisse un petit silence s’étirer, avant d’ajouter. “.... ne prends pas avantage de moi, d’accord ? si tu sais à quel point je suis faible… ça sert à rien de… de…” la chaleur monte à ses joues à nouveau et il perd ses mots, gêné “tu sais. tu sais très bien. alors m’embête pas, d’accord ? …. c’était déjà osé de me demander de venir. la force dont je fais preuve pour garder mes mains sages” murmure-t-il en baissant une de celles-ci, d’ailleurs, pour venir la reposer contre sa cuisse nue. “j’ai le droit de toucher ce que tu m’as déjà montré, non ?...” marmonne-t-il pour se justifier. “... je peux te toucher les fesses ?” finit-il par demander en retenant un sourire, prêt à se recevoir un “yah!”, et toujours aussi heureux de pouvoir l’embêter.




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